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14 juin 2007 4 14 /06 /juin /2007 13:25

 

 

Traitements possibles

Traitements médicaux

Analgésiques, anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et inhibiteurs spécifiques de Cox-2, anti-inflammatoires topiques, injections de corticostéroïdes, viscosuppléance, chirurgie.

Traitements non conventionnels de soulagement

Efficace

Glucosamine, chondroïtine, SAMe, cayenne (application topique).

Efficacité probable

Glucosamine (pour ralentir l'évolution de la maladie), chondroïtine (pour ralentir l'évolution de la maladie), griffe du diable, Phytodolor®.

Efficacité possible

Extraits d'avocat et de soya.

Efficacité incertaine

Boswellie, combinaison de glucosamine et de chondroïtine.

Approches à considérer

Acupuncture, pharmacopée chinoise, Tai Ji Quan, homéopathie, massothérapie, technique Alexander, yoga.

Usage reconnu

Cassis, réglisse.

Usage traditionnel

Gingembre, curcuma, grande camomille.

Voir la signification des symboles et les critères de classification utilisés

Description médicale

L'arthrose est une maladie qui touche le cartilage entourant les os des articulations. Elle donne lieu à des douleurs chroniques. Chez les personnes atteintes, le cartilage s'use progressivement et perd ses qualités d'origine, c'est-à-dire souplesse et élasticité. À cela vient s'ajouter une perte de qualité du liquide synovial qui, normalement, favorise le glissement des surfaces articulaires.

L’arthrose est la maladie rhumatismale la plus fréquente. Dans la majorité des cas, un faisceau de facteurs concourt à son développement - par exemple, la sollicitation excessive d'une articulation avec des mouvements répétitifs, l'excès de poids, le manque d'activité et les traumatismes aux articulations. Leur effet est nécessairement négatif sur les cellules du cartilage et sur leur cycle de vie. On croit qu'au sein des articulations des personnes atteintes, il y aurait un déséquilibre des mécanismes naturels de construction et de dégradation du cartilage, à la faveur de la dégradation.

Un Canadien sur dix souffre d'arthrose. Au Québec, on recense plus de 700 000 cas.

Mentionnons que l'arthrose affecte principalement les articulations supportant une grande partie du poids corporel, comme celles des hanches ou des genoux, mais parfois aussi les mains, les épaules et la colonne vertébrale.

Types d'arthrose

Arthrose primaire. Elle est le résultat d'un lent processus d'usure du cartilage causé par des décennies de mise à contribution des articulations, et se développe en l'absence de facteurs prédisposants évidents. L'arthrose primaire apparaît en général vers la cinquantaine ou la soixantaine. Toutefois, elle n'est pas inévitable.

Arthrose secondaire. La forme secondaire d'arthrose se développe en raison de facteurs prédisposants identifiables (voir les sections Personnes à risque et Facteurs de risque).

Symptômes

L'arthrose affecte chaque personne de manière différente, en ce qui a trait au rythme et à la gravité.

  • Raideur ou manque de souplesse de l'articulation touchée (surtout au réveil ou après une période d'immobilité).
  • Symptômes liés à l'inflammation de l'articulation : enflure, rougeur et douleur (celle-ci apparaît surtout durant un mouvement, et s'accentue avec l'activité ou le fait de mettre du poids sur l'articulation).
  • Inconfort à l'articulation à la suite de changements de température.
  • Avec le temps, perte de flexibilité.
  • Apparition de petites bosses aux articulations atteintes (des excroissances osseuses), causant des difformités.

Personnes à risque

  • Les personnes âgées de 45 ans ou plus, particulièrement les femmes. Cependant, notez que les hommes sont autant touchés par l'arthrose de la hanche que les femmes.
  • Les personnes qui ont subi des fractures ou des chirurgies, des causes de stress sur les articulations.
  • Les personnes souffrant d'une maladie qui crée un état d'inflammation chronique, comme la polyarthrite rhumatoïde.
  • Les personnes qui ont vécu plusieurs épisodes de goutte ou de pseudo-goutte, qui provoquent de l'inflammation en raison des dépôts de cristaux dans les articulations.
  • Les personnes atteintes d'hémochromatose, une maladie génétique qui peut causer de l'inflammation aux articulations.
  • Les personnes ayant une anomalie génétique qui affecte la structure ou la fonction du cartilage.

Facteurs de risque

  • Les gestes répétitifs occasionnés par le travail ou un sport, qui causent avec le temps des lésions aux articulations (voir la section spéciale Articulations (sport et travail)).
  • L'obésité.
  • Une faible activité physique, qui crée un moins bon apport sanguin aux muscles, donc une mauvaise oxygénation du cartilage.
  • Le port de talons hauts (pour l'arthrose du genou).

Prévention

Maintenir un poids santé

En cas de poids excédentaire, il est fortement recommandé de perdre du poids et de maintenir un poids santé. Le poids santé est déterminé par l'indice de masse corporelle (IMC), qui donne l'échelle de poids idéal en se basant sur la taille d'une personne. Pour calculer votre IMC, utilisez notre test. L’excès de poids exerce des contraintes physiques préjudiciables au bon fonctionnement des articulations. Les personnes sédentaires devraient s'assurer de planifier quelques activités sportives pour assurer un bon apport en oxygène à leurs articulations. Le lien causal entre l'obésité et l'arthrose est bien démontré.

Alimentation

Une alimentation équilibrée aidera à atteindre un poids santé, si nécessaire. Par ailleurs, une étude de cohorte indique qu'une diète riche en vitamines et minéraux antioxydants ralentit la progression de la maladie52. Ces nutriments sont abondants dans les fruits, les légumes, les céréales entières, les noix et les graines.

Attention aux mouvements répétitifs

Dans la mesure du possible, éviter de faire des mouvements répétitifs de manière excessive, car ils génèrent un stress aux articulations.

Soigner une maladie reliée

En présence d'une maladie qui peut éventuellement causer l'arthrose (comme la goutte, la pseudo-goutte et la polyarthrite rhumatoïde), les personnes concernées devraient s'assurer de contrôler le mieux possible leur état par un suivi médical et un traitement approprié.

Prévenir la déminéralisation osseuse

Les personnes qui souffrent d'arthrose devraient porter une attention particulière à la santé de leurs os. Des chercheurs ont analysé la teneur en minéraux des os de personnes atteintes d'arthrose1. Conclusion : les os situés près des articulations touchées ont des concentrations inférieures en minéraux (en bore, en zinc et en plomb) comparativement aux os du groupe contrôle.
Dans un même ordre d'idées, une étude épidémiologique révèle que dans les régions du monde où l'apport en bore est inférieur à 1 mg par jour, l'incidence de l'arthrose est élevée (entre 20 % et 70 %)2. Le bore est un oligo-élément essentiel au bon fonctionnement de l'organisme. Lorsqu'il est consommé à raison de 3 mg à 10 mg par jour, l'incidence est moindre (0 % à 10 %). Les tubercules, l'avocat, les fruits (sauf ceux du genre citrus : citrons, oranges, pamplemousses, etc.), les légumineuses, les noix (surtout les arachides) et le vin en sont des sources importantes.
À la lumière de ces informations, certains suggèrent aux gens qui souffrent d'arthrose et qui ne consomment pas suffisamment de bore dans leur alimentation d'en prendre en suppléments3. À ce jour, seulement une petite étude clinique (randomisée et contrôlée avec placebo) a été réalisée et indique qu'une telle supplémentation est bénéfique. Voir l'avis de notre pharmacien à ce sujet.4

Remarque. Voir la fiche Arthrite (dans Documents associés) pour des conseils sur la réduction de la douleur.

 

Conseils pratiques

 

 

Prenez soin de vos articulations faibles. Après avoir fait une activité qui sollicite plus intensément une articulation, accordez-vous une pause. De plus, ménagez une articulation douloureuse.

 

 

Ayez une bonne posture. Tenez-vous bien droit en position debout afin de protéger les articulations de votre cou, de votre colonne vertébrale, de vos hanches et de vos genoux.

 

 

Soulevez les objets avec précaution. Accroupissez-vous et gardez le dos droit pour ramasser un objet par terre. Utilisez de préférence les articulations et les muscles de plus grosse taille pour soulever ou transporter des objets lourds.

 

 

Évitez de rester immobile trop longtemps. Changez de position régulièrement afin de diminuer la raideur dans vos muscles et vos articulations. Cela vaut autant pour la station debout qu'en position accroupie ou assise.

 

 

Portez de bonnes chaussures. Si vous souffrez d'arthrose au genou ou à la hanche, portez des chaussures confortables avec de bonnes semelles qui amortissent les chocs et permettent une répartition adéquate du poids sur les pieds. Évitez les talons hauts.

 

 

Modérez vos efforts physiques. Commencez un exercice ou un effort physique tranquillement et de manière sécuritaire pour éviter les blessures. Ne vous engagez pas dans des activités qui surpassent vos capacités.

 

 

Utilisez des appareils spécialisés. Des appuis peuvent vous aider à soutenir vos articulations et ainsi faciliter le mouvement. L’avis du médecin ou du physiothérapeute est nécessaire pour le choix d'appareils adéquats : cannes, marchettes, chariots, et autres appuis.

 

 

Adaptez la maison au besoin. Un robinet adapté pour ne pas tordre le poignet et les doigts, des barres d'appui pour vous déplacer ou vous tenir, , des outils pour attraper des objets sur des étagères, des couvercles adaptés, etc.

 

Traitements médicaux

Puisque la médecine se reconnaît impuissante à guérir l'arthrose, les solutions médicales conventionnelles de première ligne sont axées sur le soulagement de la douleur et de la raideur par la prescription d'analgésiques et d'anti-inflammatoires non stéroïdiens. Dans les cas plus graves, le médecin propose parfois une chirurgie. Consultez la fiche Arthrite (dans Documents associés) pour connaître d'autres moyens d'atténuer la douleur.

Médicaments analgésiques
Acétaminophène

L'acétaminophène (Tylenol®, Tempra®) a pour effet de réduire la douleur. Ce médicament est fort efficace, surtout si l'arthrose est légère. Il est important de bien suivre le dosage recommandé, puisque de fortes doses peuvent endommager le foie.

Médicaments anti-inflammatoires

Ces médicaments n'agissent pas sur l'évolution de l'arthrose, mais diminuent les symptômes.

Anti-inflammatoires non stéroïdiens. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont un élément essentiel du traitement de la douleur et de l'inflammation et sont très utilisés par les personnes qui souffrent d'arthrose. On leur associe parfois des médicaments protecteurs de l'estomac pour en diminuer la toxicité à ce niveau. La famille des AINS comprend l'aspirine (acide acétylsalicylique), l’ibuprofène (Advil®, Motrin®), le kétoprofène (Actron®, Orudis®) et le naproxène de sodium (Anaprox®). Utilisés à des doses élevées, ils provoquent des effets secondaires sérieux (maux d'estomac, ulcères ou saignements à l'estomac, dommages aux reins, etc.). Les personnes qui ont des effets indésirables en raison de ces médicaments devraient en parler à leur médecin et évaluer les autres possibilités.

Anti-inflammatoires non stéroïdiens de la classe des Cox-2 (ou Coxibs). Une nouvelle génération d'anti-inflammatoires, les inhibiteurs spécifiques Cox-2, ont fait leur apparition sur le marché en 1999. Ils ont pour avantage d'être moins préjudiciables à l'estomac. Ils agissent en inhibant la cyclooxygénase-2 (Cox-2), une enzyme impliquée dans le processus inflammatoire. Le célécoxib (Celebrex®) en fait partie. Le rofecoxib (Vioxx®) et le valdécoxib (Bextra®) en sont aussi, mais ils ont été retirés du marché. Voyez l'avis ci-dessous.

 

Avis

 

 

Depuis le retrait du Vioxx® du marché mondial, en septembre 2004, Santé Canada et la Food and Drug Administration (FDA) examinent l’innocuité de tous les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) de la classe des Cox-2.

 

 

Lors d’une étude interrompue prématurément, le Vioxx® a été associé à un risque accru d’infarctus et d’accidents vasculaires cérébraux (AVC). Ce risque augmenterait avec la dose et la durée de l’utilisation55.

 

 

Depuis le 16 décembre 2005, Santé Canada interdit la vente de Bextra® au Canada en raison d’effets cutanés graves qu’il peut causer et du risque de problèmes cardiovasculaires qu’il présente pour certaines personnes. La vente du Bextra® avait été suspendue par son fabricant en avril 2005.

 

 

Santé Canada recommande aux personnes susceptibles d’utiliser un anti-inflammatoire de la classe des Cox-2 (le Celebrex® est toujours offert) de parler avec leur médecin des risques et des avantages que cela comporte.

 

Anti-inflammatoires topiques. Comme le nom le dit, ce type d'anti-inflammatoire s'applique directement sur la région endolorie, sous forme de gel, de crème, d’onguent ou de pulvérisateur. Selon un rapport de la Direction des produits thérapeutiques de Santé Canada, ces médicaments doivent être utilisés avec précaution, puisqu'ils présentent un risque de réaction allergique à la substance active (un dérivé de l'acide arylpropionique)5. Il est possible d'identifier les personnes à risque d'allergie à ces produits topiques en effectuant au préalable un test épicutané. Néanmoins, les auteurs du rapport concluent que leur usage devrait être limité aux personnes qui ne peuvent prendre d'AINS par voie orale. Ils conseillent aux personnes qui prévoient utiliser ce type de médication de l'appliquer sur une surface limitée de la peau. Enfin, en cas d'arthrose de la hanche ou de la colonne vertébrale, on ne sait pas si le médicament peut pénétrer assez profondément (jusqu'aux articulations) pour exercer son efficacité.

Injections de corticostéroïdes. Dans les cas graves, lorsque la personne a de la difficulté à se déplacer, le médecin prescrira des corticostéroïdes. Ce médicament est injecté directement dans l'articulation, et peut être administré de deux à quatre fois par année (puisqu'il soulage la douleur durant quatre à six mois). Les personnes qui suivent ce traitement doivent s'attendre davantage à un soulagement à long terme plutôt qu'immédiat. Par contre, il faut savoir que les dérivés de la cortisone peuvent présenter des effets secondaires, comme une perte de minéraux des os.

Chirurgie et autres traitements

Viscosuppléance. Dans le cas d'arthrose du genou, il est possible d'injecter un gel qui permet à l'articulation de retrouver une meilleure élasticité. On appelle cette intervention « viscosuppléance ». Ce gel lubrifie le cartilage, soulage la douleur et favorise une plus grande mobilité.

Chirurgie. La douleur et la perte de fonction des articulations peuvent causer plusieurs inconvénients et constituer un dérangement majeur. En cas d’échec du traitement médical et d’évolution défavorable de la maladie, des opérations chirurgicales peuvent être suggérées.
L'arthroscopie permet de retirer des débris de cartilage et d'os dans l'articulation.
D'autres interventions permettent de corriger les excroissances et les difformités osseuses, de souder les articulations ou de reconstruire une partie de l'articulation.
En dernier recours, on procédera à une chirurgie de remplacement. L'articulation atteinte est remplacée par une articulation artificielle (une prothèse en métal ou en plastique).

Traitements non conventionnels

Suppléments

Glucosamine. La glucosamine joue un rôle crucial dans le maintien de l'intégrité du cartilage de toutes les articulations. L'organisme en produit naturellement. En conséquence du processus de vieillissement ou en raison d'une déficience métabolique, l'organisme peut manquer de glucosamine.

Efficace Soulager les douleurs articulaires (stade léger à modéré). La glucosamine a fait l'objet de plusieurs méta-analyses et synthèses concluant à son efficacité pour soulager les douleurs liées à l'arthrose mineure ou modérée6,7. Quatre essais comparatifs ont même conclu que ses effets étaient égaux ou supérieurs à ceux d'un anti-inflammatoire non stéroïdien classique (AINS)7. Bien que certains essais cliniques aient donné des résultats négatifs9,10, les données de l'ensemble des recherches menées à ce jour démontrent que la glucosamine soulage, au moins légèrement, les symptômes de l'arthrose mineure ou modérée. La grande majorité des études a porté sur l'arthrose du genou, quelques-unes sur l'arthrose de la hanche.

Efficacité probable Ralentir l'évolution de l'arthrose. Les conclusions de deux essais cliniques à long terme (trois ans chacune, 414 sujets en tout) indiquent que l'action de la glucosamine, en plus de ses effets sur les symptômes, peut contribuer à freiner l'évolution de la maladie11-14.
Dosage

Prendre 500 mg, trois fois par jour, en mangeant. L'effet prend habituellement deux semaines à se faire sentir, mais chez certaines personnes, il peut prendre six semaines.

 

Chondroïtine. Tout comme la glucosamine, la chondroïtine est un constituant essentiel du cartilage et elle est naturellement produite par l'organisme.

Efficace Soulager les douleurs articulaires (stade léger à modéré). En 2000, les auteurs de deux synthèses (sept études réunissant 373 sujets15 et neuf études réunissant 799 sujets16) concluaient à la supériorité de la chondroïtine sur un placebo pour soulager la douleur liée à l'arthrose. En 2001, une équipe de chercheurs français confirmait ces résultats au cours d'un essai à double insu avec placebo mené auprès de 130 sujets traités durant trois mois, puis suivis durant trois autres mois17. Notez cependant que la preuve de l'efficacité de la chondroïtine n'est pas aussi étoffée que celle de la glucosamine.

Efficacité probable Ralentir l'évolution de l'arthrose. Les résultats de quelques-unes des études cliniques démontrent que la chondroïtine ne fait pas que soulager les symptômes, mais qu'elle protège aussi les articulations contre une dégradation ultérieure du cartilage et qu'elle favoriserait une certaine régénération des tissus cartilagineux18-21. Le mode d'action de la chondroïtine est encore mal connu et fait actuellement l'objet de recherches et d'un certain nombre de spéculations de la part des chercheurs22. Notez que la plupart des études ont été faites avec des produits brevetés (Condrosulf®, Structum®, par exemple) hautement purifiés et que le degré d'absorption des suppléments oraux de chondroïtine est un sujet controversé23,24.
Dosage

Prendre 400 mg, deux à trois fois par jour, ou de 800 mg à 1 200 mg en une seule prise quotidienne. Il faut compter entre deux et huit semaines pour que l'effet se fasse pleinement sentir.

Efficacité incertaine Combinaison de glucosamine et de chondroïtine. On retrouve sur le marché plusieurs produits qui combinent la glucosamine à la chondroïtine. Toutefois, les études sont peu nombreuses et la preuve de la supériorité thérapeutique de cette combinaison sur l'un ou l'autre des produits utilisés seuls n'a pas encore été clairement établie. À ce sujet, voir le commentaire de notre collaborateur Jean-Yves Dionne, pharmacien.

 

Efficace SAMe. La SAMe (pour S-Adenosyl-L-Methionine) est synthétisée par l’organisme à partir des protéines des aliments. Utilisée sous forme de supplément, elle a fait ses preuves dans le traitement de l’arthrose (et de la dépression). De 1982 à 1987, plusieurs essais cliniques portant sur environ 22 000 sujets ont été menés dans le but de vérifier l'efficacité de la SAMe en cas d'arthrose25. Les résultats de ces études ont révélé qu'elle était aussi efficace que les anti-inflammatoires classiques sans en avoir les effets indésirables, et en étant sécuritaire26-29.
Dosage

Prendre de 600 mg à 1 200 mg par jour durant les deux premières semaines, puis réduire la dose quotidienne à 400 mg par la suite. Consulter la fiche SAMe pour plus de détails.
Note.
Au Canada, on ne peut se procurer la SAMe en vente libre, car Santé Canada a jugé qu'il s'agissait d'un médicament et non pas d'un supplément.

Phytothérapie

Efficace Cayenne (Capsicum frutescens). La Food and Drug Administration américaine a approuvé l'usage de crèmes, lotions et onguents à base de capsicine, le composé actif du cayenne, pour soulager la douleur causée par l'arthrose, la polyarthrite rhumatoïde et la neuropathie.
Dosage

Appliquer sur les parties atteintes, jusqu'à quatre fois par jour, une crème, une lotion ou un onguent renfermant de 0,025 % à 0,075 % de capsicine. Il faut souvent compter deux ou trois jours de traitement avant que l'effet thérapeutique se fasse pleinement sentir.

Efficacité probable Phytodolor®. Ce produit phytothérapeutique normalisé, commercialisé en Europe sous forme de teinture à prendre par voie interne, se compose de peuplier faux-tremble (Populus tremula), de frêne européen (Fraxinus excelsior) et de verge d'or (Solidago virgaurea) avec un rapport de 3:1:1. Ce produit serait plus efficace qu’un placebo pour réduire l'inflammation et la douleur. Dix études randomisées ont été réalisées, dont six avec placebo, incluant un échantillon total de 1 135 personnes souffrant de différentes formes d'arthrite (surtout d'arthrose ou de polyarthrite rhumatoïde)30. Une méta-analyse conclut que Phytodolor® a une efficacité comparable à un traitement classique aux anti-inflammatoires non stéroïdiens pour soulager les douleurs31. Cependant, d’autres auteurs précisent que l’efficacité de ce produit est comparable à celle de faibles doses d’anti-inflammatoires non stéroïdiens, et que jusqu’à présent, ses effets indésirables n’ont pas été bien décrits dans la littérature scientifique32.

Efficacité probable Griffe du diable (Harpagophytum procumbens). La racine de griffe du diable a démontré une capacité à réduire l'inflammation. Depuis 1989, son usage est reconnu par la Commission E pour traiter les troubles musculo-squelettiques dégénératifs. Les résultats de plusieurs essais cliniques, avec ou sans groupe placebo, indiquent que la racine de griffe du diable peut améliorer la mobilité et soulager sensiblement la douleur33,34.
Dosage

Prendre un ou deux comprimés (ou capsules) de 500 mg, trois fois par jour, soit 1,5 g à 3 g par jour. Les dosages peuvent varier suivant le type d'extrait. Suivre les indications du fabricant.

Efficacité possible Insaponifiables d'avocat et de soya. Des substances extraites de l'avocat et du soya - la fraction insaponifiable de leurs huiles - pourrait bénéficier aux personnes atteintes d'arthrose. Quatre études cliniques randomisées et contrôlées avec placebo ont été réalisées en France et en Belgique de 1997 à 2002 pour tester leur efficacité35-38. D'après leurs conclusions, la prise de suppléments d'« insaponifiables » (300 mg par jour, d'après deux de ces études) contribue à améliorer la fonction des articulations et à diminuer la douleur et les besoins en médicaments anti-inflammatoires, sans effet indésirable. Les participants à ces études étaient atteints d'arthrose du genou ou de la hanche. Ces résultats méritent une attention particulière, selon une synthèse du groupe Cochrane39. Actuellement, les insaponifiables d'avocat et de soya sont commercialisés en France, mais non au Canada.

Efficacité incertaine Boswellie (Boswellia serrata). Cette plante, dont les propriétés anti-inflammatoires ont été démontrées in vitro et sur des animaux, pourrait aider au traitement de l’arthrose. En effet, deux études récentes portant sur des patients souffrant d'arthrose au genou ont donné des résultats positifs. En décembre 2002, au cours d'un essai portant sur 60 sujets, une combinaison de curcuma et de boswellie administrée durant trois mois a réduit les symptômes de l'arthrose ainsi que les marqueurs sanguins d'inflammation53. En janvier 2003, une étude croisée réalisée En Inde et portant sur 30 sujets souffrant d'arthrose au genou a donné des résultats clairement positifs : pendant huit semaines, les patients ont pris soit un extrait de la plante, soit un placebo, puis, après une période sans aucun traitement, le traitement des deux groupes a été inversé. L'extrait de boswellie s'est montré significativement plus efficace que le placebo pour réduire la douleur, améliorer la souplesse du genou et augmenter la distance de marche54. Cependant, les données sont encore trop peu nombreuses pour suggérer une posologie.

Usage reconnu Cassis (Ribes nigrum). L'ESCOP reconnaît l'usage médicinal des feuilles de cassis comme traitement adjuvant des troubles rhumatismaux. Ce regroupement d'associations nationales de phytothérapie provenant d'Europe, d'Australie, d'Inde et des États-Unis a recensé un nombre assez grand d'études in vivo faisant état des propriétés anti-inflammatoires des feuilles pour reconnaître officiellement cet usage qui avait été empiriquement établi par la tradition.
Dosage

Infuser de 5 g à 12 g de feuilles séchées dans 250 ml d'eau bouillante durant 15 minutes. Prendre deux tasses par jour de cette infusion, ou prendre 5 ml d'extrait fluide (1:1), deux fois par jour, avant les repas.

Usage reconnu Réglisse (Glycyrrhiza glabra). Son efficacité à soulager l’arthrite et les douleurs rhumatismales est reconnue par la Commission E allemande.
Dosage

Par voie interne, utiliser la racine séchée ou un extrait total (non déglycyrrhiziné) de réglisse. Consulter la fiche Réglisse pour plus de détails.

Usage traditionnel Gingembre (Zinziber officinalis). Le gingembre a été utilisé en médecine ayurvédique pour le traitement des douleurs rhumatismales. Le gingembre inhiberait la synthèse de facteurs pro-inflammatoires40. Jusqu'à maintenant, peu de preuves scientifiques permettent de conseiller son usage. Une étude clinique menée auprès de 247 sujets souffrant d'une arthrose du genou a démontré qu'un extrait concentré de deux espèces de gingembre (Zinziber officinalis et Alpinia galanga) pouvait soulager modérément ce type de douleur articulaire41. Mentionnons qu'une recherche antérieure n'avait pas constaté de différence significative entre l'effet d'un extrait de gingembre seul et celui d'un placebo chez des personnes souffrant d'arthrose au genou ou à la hanche.42

Usage traditionnel D'autres plantes ont été utilisées traditionnellement pour traiter les personnes souffrant d'arthrose, le curcuma (Curcuma longa) et la grande camomille (Tanacetum parthenium). À notre connaissance, aucune étude clinique n'a été réalisée à leur sujet.

 

Pour un regard d'ensemble des solutions non conventionnelles du traitement de l'arthrose, voyez aussi l’avis de notre pharmacien dans le texte L’usage des produits naturels dans le traitement de l’arthrose (dans Documents associés).

 

Approches à considérer

Approches à considérer Acupuncture. L’acupuncture est largement utilisée pour traiter les douleurs de l’arthrose, et les résultats semblent positifs pour certains malades. Une synthèse de treize études contrôlées impliquant un total de 436 sujets souffrant d'arthrose (de différents types) conclut que, bien que des effets positifs aient été observés chez plusieurs personnes, il n’y a pas de preuve quant à la supériorité de l’effet positif chez les traités par rapport au groupe placebo44. Les auteurs d'autres études du même genre, mais plus récentes, en arrivent à la même conclusion et accusent les lacunes méthodologiques des études.45,46 Malgré cela, les acupuncteurs (et associations d'acupuncteurs) jugent qu'il s'agit d'une voie de traitement intéressante en cas d'arthrose47,48.

Approches à considérer Pharmacopée chinoise. Le Xue Lian Feng Shi Ling (« Panacée de saussurée contre le Vent Humidité ») est une préparation utilisée en médecine chinoise pour traiter les douleurs articulaires et les engourdissements musculaires. L’ingrédient principal de ce produit est le lotus des neiges, une plante qui semble efficace pour lutter contre l'arthrose. Ce produit est contre-indiqué pour les femmes enceintes. L'usage du Fu Yuan Juan Bi Tang (« Décoction pour renouveler l'origine et supprimer le rhumatisme ») est aussi pratique courante pour tonifier l'organisme affaibli par des années de douleurs rhumatismales.

Approches à considérer Tai Ji Quan. Au terme d'un essai clinique, les sujets (personnes âgées de 49 ans à 81 ans atteintes d'arthrose du genou ou de la hanche) ont rapporté une diminution du stress, une augmentation de la satisfaction de l'état de santé, une baisse de la fatigue, et un meilleur autocontrôle des symptômes liés à l'arthrose. Bref, une meilleure qualité de vie. Les participants bénéficiaient de deux séances de Tai Ji Quan par semaine, et ce durant trois mois49.

Approches à considérer Homéopathie. Les traitements homéopathiques, utilisés par voie orale ou en application locale, peuvent soulager le patient, mais il existe peu de preuves tangibles quant à leur efficacité. Selon une synthèse d'études, portant sur quatre essais cliniques randomisés avec placebo de qualité (incluant 406 patients), les données sont insuffisantes pour en faire la recommandation50. Consulter un homéopathe pour un avis personnalisé. Voir aussi la fiche Homéopathie.

Approches à considérer Massothérapie. Des séances de massothérapie contribuent à l'état de bien-être général et à la détente musculaire et nerveuse. Elle favorise aussi la circulation sanguine et lymphatique. Voilà pourquoi certains spécialistes appuient son usage par les gens qui souffrent d'arthrose51.

Approches à considérer Technique Alexander. Il s’agit d’un mode de rééducation posturale ou psychomotrice qui préconise le développement de l'attention et le contrôle du mouvement. Les praticiens de cette technique considèrent qu'elle est l'une des meilleures approches corporelles à explorer pour les personnes atteintes d'arthrose48.

Approches à considérer Yoga. La pratique du yoga est recommandée par certaines de nos sources48,49. En Occident, plusieurs personnes l'utilisent pour soulager les symptômes liés au système musculosquelettiques, comme la douleur ou la raideur.

L'opinion de notre médecin

Le principal problème que pose le diagnostic d’arthrose est de savoir si c’est bien elle qui cause la douleur. Devant une douleur (surtout à la colonne) d’origine inconnue, plusieurs médecins feront une radiographie. S’il y a de l’arthrose, on en fera le coupable. Pourtant, la majorité des gens qui ont une arthrose légère à modérée à la radiographie n’ont aucune douleur. Et la présence d’arthrose à la radiographie fait presque partie du vieillissement normal! La douleur dans ces cas est plutôt causée par les tissus mous (muscles, ligaments, fascias, etc.).

 

Les douleurs causées vraiment par l’arthrose sont de deux ordres : inflammatoires ou mécaniques. Les douleurs inflammatoires sont pires au réveil et après une période immobile. Elles s’accompagnent de raideur et sont diminuées par le mouvement. Elles se présentent souvent en crise de quelques jours à quelques semaines. Les mesures anti-inflammatoires ci-dessus sont recommandées. Les douleurs mécaniques apparaissent progressivement au cours d’un effort ou d’un mouvement, par exemple après 30 minutes de marche. La glucosamine, la chondroïtine et les approches somatiques (Tai Ji Quan, technique Alexander, yoga, etc.) sont alors utiles.

 

Si la douleur vient des tissus mous (et n’est donc pas reliée à l’arthrose), les approches corporelles (par exemple la massothérapie, la chiropratique, l’ostéopathie) sont à privilégier.

 

Dr Paul Lépine, M.D. D.O.

source:passeportsanté.net

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