anti_bug Traitements possibles
Dysfonction érectile Sildénafil (Viagra®) et autres molécules similaires (inhibiteurs de la phosphodiestérase de type 5), traitement transurétral, injections péniennes, dispositifs et prothèses péniens, séances de sexothérapie individuelles ou en couple. Troubles du désir sexuel Séances de sexothérapie individuelles ou en couple. Éjaculation précoce Séances de sexothérapie individuelles ou en couple, exercices de rééducation périnéale, crème anesthésiante, médicaments antidépresseurs. Maladie de La Peyronie Chirurgie de redressement du pénis. |
| L-arginine, cordyceps, DHEA, ginkgo, acupuncture, hypnothérapie. |
| Approches psychothérapeutiques. |
| Butea superba, damiana, épimède, ginseng, maca, maniguette, muira puama, pois mascate, rhodiole, Tribulus terrestris, yohimbe. |
Voir la signification des symboles et les critères de classification utilisés
Description médicale
Introduction
Voir le texte d’introduction de la section spéciale Dysfonction sexuelle.
Principales formes de dysfonction sexuelle masculine
La dysfonction érectile. La dysfonction érectile (ou trouble de l'érection) ne doit pas être confondue avec la panne érectile isolée ou occasionnelle qui, bien que souvent vécue de manière fort gênante, ne constitue pas une maladie ou un trouble qui justifierait une médicalisation et devrait être perçue pour ce qu’elle est : normale. La grande majorité des hommes connaissent un jour ou l'autre de tels épisodes sans que leur vie ou celle de leur partenaire n'en soit pour autant gravement perturbée. On peut diagnostiquer une dysfonction érectile lorsque s'installe une incapacité répétée (depuis au moins trois mois) d'avoir une érection ou de la maintenir convenablement durant le coït. Elle touche environ 20 % des hommes âgés de 50 à 59 ans, une proportion qui augmente avec l'âge et la maladie. Notons que dans la majorité des cas, la dysfonction érectile n'arrive pas soudainement, mais s'installe peu à peu.
Une référence importante pour les médecins et les sexologues est la Massachusetts Male Aging Study, une étude de cohorte réalisée de 1987 à 1997 avec la participation de 1 709 Américains âgés de 40 ans à 69 ans32. Par l'observation de l'état de santé et des habitudes de vie des sujets, des chercheurs ont pu identifier plusieurs facteurs qui augmentent le risque de dysfonction érectile. La plupart du temps, plus d'un facteur serait en cause. Voir les sections Personnes à risque et Facteurs de risque.
Les troubles du désir sexuel. Autrefois exclusivement associée aux femmes, la panne du désir affecte tout autant les hommes. Il peut s'agir d'un trouble primaire, dans le cas d'un homme dont on dirait qu'il n'a jamais été porté sur la « chose », ou secondaire, dans le cas d'une diminution épisodique du désir sexuel. Il peut également s'agir d'une baisse de la libido qui ne concerne qu'un partenaire spécifique (la conjointe, par exemple) tandis qu'avec d'autres, le désir semble s'activer normalement.
Une infinité de facteurs peuvent affecter le désir sexuel. La culture, les valeurs, la situation économique et le contexte social en sont quelques-uns. En fait, un véritable trouble du désir est diagnostiqué lorsque la baisse de libido survient sans raison apparente. En général, les facteurs impliqués dans la dysfonction érectile peuvent aussi altérer le goût pour l'activité sexuelle. Voir les sections Personnes à risque et Facteurs de risque.
L'éjaculation précoce. On peut diagnostiquer ce trouble sexuel lorsque, de manière systématique et incontrôlée, l'homme éjacule à la moindre excitation, souvent même avant d'avoir pénétré sa ou son partenaire. Encore une fois, cette situation peut se présenter à l'occasion chez un homme normal et en bonne santé; il arrive à la plupart des hommes, un jour ou l'autre, d'éjaculer avant le moment où ils l'auraient souhaité. Chez l'éjaculateur précoce, le phénomène n'est pas occasionnel, il constitue plutôt une constante, un modèle comportemental exclusif. Ce trouble sexuel affecterait plus de 35 % des hommes, ce qui en fait le trouble sexuel le plus fréquent33.
Tandis que dans les dernières décennies, la tendance était d'expliquer l'éjaculation précoce avec des hypothèses psychologiques (l'homme est anxieux ou tendu et craint d'être surpris), les dernières recherches scientifiques permettent d'affirmer que dans la majorité des cas, l'éjaculation précoce est aussi liée à des problèmes physiologiques (une hypersensibilité de la peau du pénis ou des dommages au système nerveux causés par le diabète).
N.B. Outre l'éjaculation précoce, il existe d'autres troubles de l'éjaculation, qui sont beaucoup plus rares. Mentionnons par exemple l'éjaculation retardée, où l'homme éprouve de la difficulté à éjaculer ou y parvient seulement si le coït est très long.
La maladie de La Peyronie. Décrite pour la première fois en 1743 par le chirurgien français François de la Peyronie, cette maladie qui affecte environ 1 % des hommes se caractérise par une difformité du pénis en érection, ce qui peut être douloureux pour l'homme et l'empêcher (totalement ou en partie) d'avoir des rapports sexuels normaux. Cette maladie peut, dans certains cas, entraîner une dysfonction érectile. Elle est généralement consécutive à une blessure qui provoque des adhérences dans les tissus péniens. Les troubles peuvent être, suivant les cas, de nature provisoire ou permanente.
| La sexualité avec l’âge Cela peut être rassurant de savoir que pour la majorité des gens, tous les mécanismes physiologiques pour atteindre la satisfaction sexuelle sont présents peu importe l'âge. Qui plus est, être actif sexuellement contribue à une bonne santé physique, ce qui augmente la longévité! Seulement, le couple traversera parfois une période d'ajustement (souvent aux abords de la retraite), où de nouveaux moyens de vivre la sexualité seront explorés. Avoir des attentes irréalistes peut entraver cette recherche. Sachons qu'il est normal qu'avec l'âge : l'intensité des sensations et de l'orgasme soit moins puissante; le pénis en érection soit moins rigide et moins élevé; et que l'excitation sexuelle arrive plus lentement et demande une stimulation plus directe de la part de la (ou du) partenaire. | |
Symptômes
Dysfonction érectile
- Une incapacité ou une difficulté constante d'avoir une érection.
- Il y a une érection, mais le pénis n'est pas assez ferme pour permettre la pénétration.
- Une incapacité de maintenir une érection après la pénétration.
- Une incapacité de maintenir assez longtemps une érection, ce qui empêche d'atteindre l'orgasme.
Troubles du désir
Une disparition inexpliquée et prolongée du désir sexuel.
Éjaculation précoce
L'éjaculation survient systématiquement après tout au plus une dizaine de mouvements de va-et-vient, avant que l'un ou l'autre des partenaires ne le souhaite, ou même avant la pénétration.
Maladie de La Peyronie
Une déviation ou une difformité du pénis au moment de l'érection.
Personnes à risque
Dysfonction érectile et troubles du désir
Troubles physiques
- Les hommes âgés de plus de 50 ans sont les plus atteints de dysfonction érectile, bien qu'elle puisse se manifester à tout âge. Même s'il est normal qu'un homme vieillissant soit moins porté sur les ébats sexuels, il n'en demeure pas moins qu'un sujet en bonne santé peut demeurer actif sexuellement jusqu'à un âge avancé. On a pu observer une appréciable verdeur chez des hommes de plus de 80 ans.
- Les hommes atteints de diabète, la cause la plus fréquente des troubles érectiles puisque l'excès de sucre dans le sang affecte les composantes vasculaires, neurologiques et hormonales de l'érection. Un bon contrôle de la glycémie peut prévenir ou limiter les dommages (voir la fiche Complications du diabète).
- Les hommes souffrant de troubles cardiovasculaires, comme un durcissement des artères, de l'hypercholestérolémie, un accident vasculaire cérébral ou de l'hypertension.
- Les hommes atteints d'hypogonadisme : un trouble hormonal qui engendre une carence en androgènes, ces hormones responsables de l'émergence des caractères sexuels masculins. Chez les personnes atteintes, on observe parfois une diminution notable de la pilosité ou du volume des testicules.
- Les hommes ayant subi une lésion à la moelle épinière. Par exemple, une lésion à la hauteur du cou peut altérer l'érection psychogène (qui concerne des émotions, donc le cerveau), sans affecter l'érection réflexe (un phénomène purement mécanique et incontrôlable, traité dans un centre réflexe situé au bas du dos). Les troubles seront temporaires ou permanents, selon la gravité de la lésion.
- Les hommes atteints d’insuffisance hépatique ou rénale.
- Les hommes atteints de la maladie de la Peyronie, d’une complication du priapisme ou d’une malformation congénitale causant un état anormal du pénis.
- Les hommes souffrant de la maladie de Parkinson ou de la sclérose en plaques, des affections qui altèrent les fonctions neurologiques, essentielles à l'érection.
- Les hommes souffrant d’obésité.
- Les hommes qui prennent des médicaments ou qui suivent des traitements.
- Les hommes qui prennent des médicaments qui affectent la circulation sanguine dans le pénis ou les taux de testostérone dans le sang (par exemple, les antidépresseurs, des médicaments qui baissent la pression artérielle, les tranquillisants). S'informer auprès de son médecin.
- Les hommes qui ont subi des traitements de radiothérapie aux testicules.
- Les hommes qui ont subi une chirurgie lourde, notamment à la suite d'un cancer de la prostate.
Éjaculation précoce
- Les hommes qui présentent une hypersensibilité de la peau du pénis.
- Les hommes dont le système nerveux est atteint, par exemple en raison du diabète (neuropathie).
Maladie de La Peyronie
Les hommes qui ont subi une blessure au pénis.
Facteurs de risque
Dysfonction érectile et troubles du désir
Troubles psychologiques
- L'anxiété de performance, provenant par exemple d'une nervosité face aux relations sexuelles, de mauvaises expériences antérieures ou de la peur de l'échec.
- Le stress causé par des inquiétudes liées au travail, à la famille, aux difficultés financières, etc.
- Des conflits non résolus avec la ou le partenaire, ou une insatisfaction face à la relation.
- La dépression, qui a souvent pour effet de couper l'appétit sexuel.
- Le silence et le tabou qui entourent la sexualité peuvent engendrer une certaine ignorance ou encore des croyances inappropriées.
- Une homosexualité « latente » ou non reconnue.
Habitudes de vie
- L'usage abusif d'alcool ou de drogues.
- Le tabagisme.
Éjaculation précoce
L'anxiété, la tension nerveuse.
Prévention
Les dysfonctions sexuelles étant souvent causées par des troubles de la circulation sanguine, il sera important de limiter les facteurs de risque des troubles cardiovasculaires en veillant à maintenir un taux de cholestérol total bas, ainsi qu'une bonne proportion de « mauvais » cholestérol (LDL) par rapport au « bon » cholestérol (HDL). De la même manière, les hommes qui souffrent d'hypertension artérielle devraient se faire traiter, tandis que ceux qui ont le diabète devraient veiller à maintenir leur glycémie aussi près que possible de la normale.
Conseils généraux pour une bonne santé physique
– Limiter la consommation d'alcool.
– Cesser de fumer (voir la fiche Tabagisme).
– Faire de l'exercice régulièrement.
– Veiller à bien gérer son stress et à diminuer les sources de stress.
– Dormir suffisamment.
– Soigner la dépression et l'anxiété.
– Visiter son médecin régulièrement pour des tests de routine.
Cela dit, puisque les dysfonctions sexuelles dépendent non seulement de facteurs physiques, mais aussi psychologiques, toute personne qui souhaite agir en prévention se doit de ne pas exclure les facteurs de santé émotive et relationnelle. Ainsi, une sexothérapie pourrait être indiquée en cas d'inquiétudes ou de malaises avant que ne surviennent les difficultés sexuelles. Demander l'avis d'un médecin.
Traitements médicaux
Dysfonction érectile
La plupart des hommes traités pour une dysfonction érectile parviennent à retrouver une sexualité satisfaisante. Pour ce faire, la ou les causes du dysfonctionnement ainsi que les facteurs de risque doivent être identifiés par un médecin. Le traitement implique souvent une modification de certaines habitudes de vie, une médication et une consultation avec un sexologue (voir plus loin Sexothérapie).
Sildénafil (Viagra®) et autres IPDE-5. Depuis la fin des années 1990, le traitement le plus populaire est sans contredit l'administration par voie orale d'inhibiteurs de la phosphodiestérase de type 5 (IPDE-5) - sildénafil (Viagra®), vardénafil (Levitra®) et tadalafil (Cialis®) - une classe de médicaments d'ordonnance qui maintiennent la dilatation des vaisseaux sanguins du pénis (plus spécifiquement, les IPDE-5 empêchent la dégradation des substances chimiques nécessaires à la dilatation des vaisseaux sanguins). Un comprimé doit être pris à jeun environ une heure avant l'activité sexuelle, et son effet dure en moyenne quatre heures (l'érection ne dure pas quatre heures, mais le médicament permet une fenêtre d'action de quatre heures durant laquelle on peut avoir une ou plusieurs relations sexuelles). Le tadalafil quant à lui peut être pris de 30 minutes à 12 heures avant l'activité sexuelle, et son effet persiste de 24 à 48 heures après son ingestion. Notons que les IPDE-5 ne sont pas des aphrodisiaques et que la stimulation sexuelle est nécessaire pour que le médicament agisse. Ces médicaments seraient efficaces dans 80 % des cas, mais le sont moins en cas de maladie chronique comme le diabète.
Ce type de médicament présente l'inconvénient d'interagir avec d'autres médicaments et de causer une baisse de la tension artérielle, notamment chez les personnes qui prennent des médicaments pour le traitement des maladies cardiaques (dont la nitroglycérine)1-6.
Contre-indications :
- Les hommes qui prennent de la nitroglycérine ou des nitrates (cela risque de causer une chute de tension potentiellement mortelle).
- Les hommes qui ont une insuffisance cardiaque qui leur empêche d'avoir des rapports sexuels normalement.
- Les hommes qui souffrent d'hypotension au repos.
- Les hommes atteints d'une rétinite pigmentaire, une maladie héréditaire qui affecte la rétine de l'oeil.
Yohimbine. Avant la récente vogue des IPDE-5, c'est la yohimbine qu'on prescrivait aux hommes qui souffraient de dysfonction érectile. Il s'agit en fait d'un extrait normalisé tiré de l'écorce du yohimbe, un arbre originaire d'Afrique. Son action pharmaceutique, de même que les effets indésirables et les contre-indications qui y sont associés, ressemble à celle des IPDE-5. Bien qu'on n'ait mené aucun essai clinique comparatif, on pense, en général, que la yohimbine est moins efficace que les IPDE-5, mais que son emploi comporte moins de risques7,8. Par ailleurs, la yohimbine coûte beaucoup moins cher que les IPDE-5.
Traitement transurétral. Dans les cas où les IPDE-5 sont inefficaces ou lorsque leur emploi est contre-indiqué, le médecin peut prescrire des substances vasoactives que le patient apprend à s'administrer lui-même dans le pénis une vingtaine de minutes avant l'activité sexuelle. Ces médicaments sont parfois administrés sous la forme de mini suppositoires à introduire dans le méat urinaire. Les hommes abandonnent souvent ce type de traitement en raison des difficultés d'administration. En outre, il est efficace dans seulement 40 % des cas. Il importe également que le dosage soit bien adapté au sujet afin d'éviter le priapisme (Maintien anormal d'une forte érection durant plus de quatre heures, non provoquée par l'excitation sexuelle. Son traitement constitue une urgence médicale.).
Injections péniennes. Ce traitement d'ordonnance, disponible depuis le début des années 1980, consiste à s'injecter un médicament (l'alprostadil, la papavérine ou la phentolamine, ou un mélange des trois) sur le côté du pénis. Ces médicaments agissent en relâchant les muscles du pénis, ce qui augmente l'afflux de sang, et cela, en moins de 15 minutes. Ici, la rigidité est atteinte même en l'absence de stimulation sexuelle, et dure en moyenne trente minutes. Peu populaire en raison de son mode d'administration, ce traitement est tout de même efficace chez 85 % des hommes.
Dispositifs et prothèses péniens. Si les nerfs érectiles sont détruits ou endommagés (à la suite d'une intervention chirurgicale, pour un cancer de la prostate par exemple), on aura recours à certains dispositifs mécaniques. Ainsi, la pompe à dépression, encore appelée vacuum, crée un vide dans un cylindre en plastique placé autour de la verge, ce qui entraîne une érection, qui est maintenue grâce à un anneau élastique de compression glissé à la base du pénis. Il existe également divers types de prothèses péniennes qui nécessitent l'implantation permanente dans le pénis de tiges flexibles ou de dispositifs analogues. Les modèles les plus récents comportent des tiges gonflables activées par une petite pompe commandée par un interrupteur placé dans le scrotum. La compression du scrotum entraîne l'érection du pénis.
Trouble du désir
Une fois les causes physiques et les facteurs de risque pris en compte (la perte de désir peut être liée à un problème de santé, comme de l'hypogonadisme - des hormones de remplacement sont prescrites dans ce cas), la thérapie classique consiste en un programme de consultations auprès d'un psychologue ou d'un sexologue au cours desquelles on tentera de cerner les blocages dans le but ultérieur d'adopter les attitudes et comportements permettant de les surmonter. Voir Sexothérapie ci-dessous.
Éjaculation précoce
On a généralement recours aux services d'un psychologue ou d'un sexologue qui utilise des techniques de counseling et de thérapie comportementale. On fera pratiquer au sujet et à sa (ou son) partenaire diverses méthodes de relaxation et de maîtrise de soi, notamment par des exercices respiratoires visant à diminuer la rapidité de la montée de l'excitation sexuelle; on pourra enseigner la technique du squeeze (compression au niveau du gland ou de la base de la verge) ou la rééducation périnéale par les exercices de Kegel, une technique qui permet au sujet de repérer le « point de non-retour » et de contrôler le déclenchement du réflexe éjaculatoire. Pour ce faire, il s'agit de contracter les fesses et l'anus pendant dix secondes, et de répéter l'exercice une quinzaine de fois, deux à trois fois par jour.
Sur le plan pharmacologique, l'emploi de crèmes anesthésiantes aura pour effet de réduire la sensibilité tactile du pénis, ce qui peut aider à retarder l'éjaculation. Dans ce cas, le port du condom est préférable afin de ne pas insensibiliser le vagin et de favoriser l'absorption de la crème. Certains hommes parviennent à retarder le moment de la jouissance en utilisant le condom seul, sans crème anesthésiante. De la même façon, divers types d'antidépresseurs (à faible dose) et d'alphabloquants ont pour effet secondaire de retarder l'éjaculation, mais ils peuvent également causer une dysfonction érectile.
Maladie de La Peyronie
Dans certains cas, les troubles disparaîtront d'eux-mêmes sans traitement. Dans d'autres cas, il sera nécessaire de procéder à une intervention chirurgicale pour redresser le pénis. Les activités sexuelles peuvent reprendre quatre semaines après l'intervention.
Sexothérapie
Lorsqu'un médecin soupçonne que des facteurs psychologiques sont impliqués dans l'un ou l'autre type de dysfonction sexuelle, il conseillera à son patient de consulter un sexologue. Celui-ci pourra intervenir dans le cadre de séances individuelles ou de couple (la participation de la conjointe ou du conjoint est souvent un gage de succès), au cours desquelles il tâchera de découvrir les blocages de même que les attitudes et les comportements qui pourront aider à les surmonter. On dénombre quatre approches en sexothérapie :
- la thérapie cognitivo-comportementale, qui vise à briser le cercle vicieux des pensées négatives à l'égard de la sexualité en décelant ces pensées et en tentant de les désamorcer;
- l'approche systémique, qui se penche sur l'interaction des conjoints et leur effet sur leur vie sexuelle;
- la sexoanalyse, qui tente de résoudre des conflits intérieurs à l'origine des problèmes sexuels en analysant l'imaginaire et les fantasmes érotiques;
- l'approche existentielle-humaniste, où on amène la personne à découvrir ses perceptions face à ses difficultés sexuelles et à mieux se connaître.
Traitements non conventionnels
Phytothérapie
De tout temps, on a attribué à certaines plantes des vertus aphrodisiaques ou toniques ayant pour effet d'augmenter les performances sexuelles des hommes. Pour la plupart de ces plantes, aucun essai clinique aux résultats probants n'a été mené. Il arrive que des essais préliminaires semblent confirmer que le savoir traditionnel était fondé, mais, de façon générale, les effets allégués de ces préparations reposent sur peu de données scientifiques. Voici une liste, forcément incomplète, des principales plantes qui se retrouvent dans diverses préparations commerciales destinées à stimuler l'ardeur sexuelle.
Butea superba. Les tubercules de cette légumineuse asiatique, que l'on retrouve notamment en Chine et en Inde, de même qu'au Laos, aux Philippines, au Sri Lanka et en Thaïlande, ont la réputation d'être un tonique sexuel, réputation que les résultats d'essais préliminaires, sans groupe témoin, menés en Thaïlande en 2003, tendent à confirmer9. Bien que ces rapports préliminaires soient positifs et ne fassent état d'aucune toxicité, rien ne permet de déterminer à quel dosage et selon quel mode de préparation le butea superba serait efficace.
Damiana (Turnera diffusa, anciennement Turnera aphrodisiaca). Les feuilles de ce petit arbuste originaire du Mexique, de l'Amérique du Sud et des Antilles servaient à la préparation d'une boisson aphrodisiaque chez les indigènes du Mexique. Aucun essai clinique systématique sur des humains n'a été mené dans le but de démontrer l'efficacité de la damiana. On n'a pas non plus clairement identifié les composants auxquels on pourrait attribuer ses effets aphrodisiaques allégués. Dans un essai sans placebo mené auprès de 21 hommes souffrant de légère dysfonction érectile, on a testé avec succès l'efficacité d'une préparation (ArginMax®) renfermant du ginseng, du ginkgo, de la damiana, de l'arginine ainsi que des multivitamines et minéraux10. Prise sur une période de quatre semaines, la préparation a amélioré le maintien de l'érection chez 88,9 % des hommes.
Épimède (Epimedium grandiflora). Les parties aériennes de cette plante herbacée originaire du Japon sont connues en médecine traditionnelle chinoise sous le nom de Yin Yang Huo et on leur attribue des vertus pour le traitement des dysfonctions sexuelles, tant féminines que masculines. Bien qu'il existe des données préliminaires indiquant que la plante pourrait avoir une action hormonale (augmentation des taux de testostérone), hypotensive et vasodilatatrice, on n'a mené aucun essai clinique sur des humains qui pourrait confirmer ou infirmer ces effets, et rien ne permet de déterminer à quel dosage et selon quel type de préparation l’épimède serait efficace11.
Ginseng (Panax ginseng). Traditionnellement, le ginseng est considéré comme un tonique général contribuant à l'amélioration d'une foule de fonctions physiologiques, y compris les fonctions sexuelles. Pour désigner ce type de substances, on a créé le concept d'adaptogène. Les auteurs d'une étude comparative portant sur 90 sujets ont conclu en 1995 que le ginseng rouge était plus efficace qu'un antidépresseur (trazodone) et que le placebo pour soulager certains des troubles reliés à une dysfonction érectile13. Des essais in vitro et in vivo ont permis de démontrer que le ginseng rouge de Corée stimulait la fonction érectile en exerçant un effet dilatateur sur certains tissus du pénis14. Au cours d'un essai clinique contrôlé et randomisé, une crème formulée pour combattre l'éjaculation précoce et qui renferme du ginseng et huit autres ingrédients a démontré une certaine efficacité pour ce trouble sexuel34.
Maca (Lepidium meyenii). Cette plante vivace maraîchère apparentée au radis et au cresson de jardin, qui ne croît que sur certains hauts plateaux des Andes, jouit d'une solide réputation d'aphrodisiaque dans la médecine traditionnelle péruvienne. Lors d'essais à double insu avec placebo récemment menés auprès d'hommes en santé, des chercheurs péruviens ont pu observer que le maca faisait augmenter le désir sexuel15 et que cet effet n'était pas causé par un changement hormonal16. Une préparation en vente libre (Horny Goat Weed) composée de polypode vulgaire, de mucuma, d'épimède et de maca connaît présentement un certain succès. Lors d'un essai préliminaire mené auprès de 13 hommes en santé et portant sur cette préparation, on a pu observer que l'excitabilité sexuelle augmentait sensiblement11.
Maniguette (Aframomum melegueta). La baie de cet arbuste originaire d'Afrique équatoriale, également appelée poivre de Guinée ou graine de paradis, est traditionnellement considérée comme un stimulant du système nerveux central. Elle entre notamment dans la composition du fameux Pastis de Provence. À notre connaissance, la maniguette n'a fait l'objet d'aucun essai clinique ayant permis de tester son efficacité comme stimulant sexuel. Bien que sa consommation semble ne présenter aucun danger, rien ne permet pour l'heure de déterminer à quel dosage thérapeutique elle est efficace.
Muira puama (Liriossma ovata). Les indigènes d'Amazonie traitent depuis toujours l'impuissance et la frigidité avec l'écorce et les racines de muira puama. La validité de cet usage n'a jamais été confirmée par des résultats d'essais cliniques menés sur des humains. Les seuls essais rapportés n'ont pas été complétés ou n'ont pas fait l'objet d'une publication dans une revue scientifique. Il est par conséquent impossible de déterminer un dosage qui soit à la fois efficace et sécuritaire, d'autant plus qu'on a émis des doutes quant à l'efficacité des préparations (teintures) actuellement offertes dans le commerce.
Pois mascate (Mucuna pruriens). De la partie interne des gousses de cette légumineuse originaire de l'Inde, on tire du lévodopa. Cet acide aminé constitue la base du traitement de la maladie de Parkinson. Or, le priapisme est un effet indésirable associé au lévodopa. Les extraits de pois mascate qu'on peut trouver dans le commerce ne sont pas toujours adéquatement normalisés en fonction de leur teneur en lévodopa et il est par conséquent difficile de prévoir leur effet. On ne dispose d'aucune donnée fiable quant à l'efficacité et à l'innocuité de tels extraits.
Rhodiole. En Sibérie, la rhodiole est considérée comme un adaptogène. On lui attribue donc des effets toniques similaires à ceux du ginseng. Encore peu connue en Occident, la plante n'a été étudiée sérieusement que dans l'ex-Union soviétique, et les données issues de ces travaux n'ont pas fait l'objet, pour la plupart, d'articles publiés dans des revues scientifiques reconnues. Bien que les vertus qu'on lui attribue présentent un intérêt certain pour la recherche, il est encore difficile de juger de son efficacité thérapeutique et de déterminer un dosage adéquat.
Tribulus terrestris. Les études que les fabricants et distributeurs de produits destinés à améliorer les performances physiques ou sexuelles évoquent habituellement pour justifier leurs allégations au sujet de cette plante ont été menées en Bulgarie au début des années 1980, à une époque où les normes régissant les protocoles d'essais n'étaient pas ce qu'elles sont de nos jours. Les chercheurs bulgares qui ont mené des études sur l'extrait de tribulus en 1982 et en 1983 auraient démontré que la plante faisait augmenter les taux de divers stéroïdes hormonaux, dont la testostérone, la DHEA et l'oestrogène, ce qui aurait une incidence favorable sur les performances sportives et sur la libido17,18. Des essais plus récents menés avec placebo ont donné des résultats mitigés19. Il est par conséquent difficile de déterminer un dosage adéquat.
Yohimbe (Pausinystalia yohimbe). Bien que l'on reconnaisse que la yohimbine extraite des feuilles de cet arbre africain possède une certaine efficacité dans le traitement de la dysfonction érectile (voir Traitements médicaux ci-dessus), l'emploi des feuilles séchées ou des extraits offerts en vente libre pose quelques problèmes. Des analyses effectuées de 1995 à 2003 ont permis de démontrer que, d'un produit à l'autre, la teneur en yohimbine variait considérablement11,20,21. Or, il se trouve que la yohimbine est une substance dont l'indice thérapeutique est étroit. Il est par conséquent pratiquement impossible de déterminer un dosage de yohimbe qui soit à la fois efficace et sécuritaire. Quant à la yohimbine de qualité pharmaceutique (adéquatement normalisée), il s'agit d'un médicament offert uniquement sur ordonnance médicale.
Ginkgo (Ginkgo biloba). Les résultats d'un essai avec placebo mené auprès de 60 hommes souffrant d'une dysfonction érectile causée par un trouble de la circulation sanguine ont démontré que l'administration de 60 mg de ginkgo biloba par jour améliorait de façon significative les performances sexuelles des sujets traités par rapport à ceux qui recevaient un placebo12.
Suppléments
L-Arginine. Dans un essai clinique à double insu avec placebo mené auprès de 50 sujets souffrant de dysfonction érectile, on a démontré l'efficacité de l'arginine (L-arginine, un acide aminé), à raison d'une dose quotidienne de 6 g, pour améliorer la fonction érectile22. On n'a pu reproduire cet effet lors d'un essai similaire où la dose quotidienne n'était que de 1,5 g23. On a démontré, dans un essai clinique au cours duquel il s'agissait de comparer les effets d'un mélange d'arginine (6 g) et de yohimbine (6 mg) à ceux de la yohimbine seule ou d'un placebo, que le mélange arginine/yohimbine était plus efficace que le placebo. Toutefois, le mélange arginine/yohimbine était plus efficace que la yohimbine seule, mais pas de manière significative statistiquement. Il s'agissait d'un essai croisé mené auprès de 45 sujets souffrant de dysfonction érectile. Le traitement était administré une heure ou deux avant l'activité sexuelle24.
Cordyceps (Cordyceps sinensis). Cinq études à double insu avec placebo menées en Chine et portant en tout sur près de 1 000 sujets (hommes et femmes) laissent croire que le cordyceps, à raison de 3 g par jour, serait efficace pour stimuler une fonction sexuelle déficiente35.
DHEA. Les résultats de deux études ayant porté en tout sur 125 sujets souffrant de dysfonction érectile ont démontré que, administrée à raison de 50 mg par jour durant six mois, la déhydroépiandrostérone (DHEA, une hormone stéroïdienne anabolisante) pouvait aider les hommes aux prises avec ce problème25,26. La vente de la DHEA est interdite dans certains pays (comme au Canada) tandis qu'elle est autorisée ailleurs (comme aux États-Unis, où elle est en vente libre). On trouve dans le commerce des produits présentés comme de la DHEA « naturelle ». Il s'agit généralement d'extraits d'igname, de soya ou de trèfle rouge, qui contiennent de la diosgénine, un phytoestrogène. Nous ne disposons d'aucune preuve scientifique qui indiquerait que l'organisme puisse transformer cette diosgénine en déhydroépiandrostérone, un processus qui nécessite une série de synthèses chimiques que l'on ne peut reproduire qu'en laboratoire. Il n'existe donc pas de source « naturelle » de DHEA. Seul l'organisme en produit naturellement, lorsqu'il est en âge de le faire. Sa production diminue progressivement à partir de l'âge de 20 ans.
Thérapies
Acupuncture. Dans un essai clinique à double insu avec placebo mené en 2003 auprès de 22 sujets souffrant de dysfonction érectile et auxquels on a administré soit le traitement d'acupuncture classique pour cette affection (groupe traitement), soit le traitement réservé au mal de tête (groupe placebo), on a observé une amélioration chez 68,4 % des sujets traités contre seulement 9 % pour le groupe placebo27. Une autre équipe de chercheurs avait également obtenu des résultats positifs lors d'un essai avec placebo mené auprès de 16 sujets28.
Hypnothérapie. Les résultats de deux essais cliniques menés en Turquie indiquent que l'hypnothérapie pourrait aider certains hommes à se départir de leur dysfonction sexuelle. Menée auprès de 79 hommes souffrant de dysfonction érectile de cause inconnue, une première étude qui comparait l'effet d'injections de testostérone ou de tradozone, l'hypnose était le seul traitement efficace de façon statistiquement significative29,30.
Approches à considérer
Approches psychothérapeutiques. Bien qu'il n'y ait pas d'étude scientifique pour appuyer leur efficacité dans le traitement spécifique des dysfonctions sexuelles, certains types de psychothérapie peuvent aider les gens à avoir une meilleure vie sexuelle. Plusieurs approches sont décrites dans la section Thérapies. Vous pouvez notamment consulter les fiches suivantes : Abandon corporel, Analyse bioénergétique (bioénergie), Art-thérapie, Focusing, Gestalt, Intégration posturale, Programmation neurolinguistique, et Rebirth. Elles peuvent offrir des outils afin d’améliorer l'attitude relativement à la sexualité, de réajuster les attentes (peut-être irréalistes), de revoir les comportements acquis afin de progresser vers une meilleure satisfaction sexuelle. Consulter également la fiche Psychothérapie.
Le choix d'une approche psychothérapeutique plutôt qu'une autre dépend de considérations personnelles.
source:passeportsanté.net