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9 mai 2007 3 09 /05 /mai /2007 12:15


Autres noms : protéines de lactosérum, protéines de petit-lait, poudre de lactosérum, lactalbumine.

 

Avis. Cette fiche porte uniquement sur les protéines de lactosérum vendues à des fins d’augmentation de la masse musculaire ou de la performance physique. Il existe d’autres poudres de lactosérum, plus chères, dont les allégations concernent plutôt la stimulation du système immunitaire (voir les fiches sur le colostrum et l’isolat de lactosérum).

 

Indications

Efficacité incertaine

Augmenter la masse musculaire; améliorer les performances physiques.

Voir la signification des symboles et les critères de classification utilisés.

Posologie

Augmentation de la masse musculaire et des performances physiques

  • La dose quotidienne totale, incluant les protéines de l’alimentation, se situe entre 1,2 g et 1,8 g par kilo de poids corporel (soit entre 84 g et 126 g pour une personne de 70 kg). Elle ne doit pas dépasser 2 g/kg, sinon cet excédent se transforme en gras. Ce dosage est basé sur un usage empirique, plutôt que sur les résultats d’études cliniques.
  • Lorsque l’on consomme des protéines de lactosérum dans le but d’augmenter sa masse musculaire, il est important de les prendre environ une heure avant ou après l’exercice intense. En général, on privilégie la période après l’exercice (de 30 minutes à 1 h 30) parce que la digestion de ces protéines durant l’effort peut nuire à la performance.

Apport protéique total

Par kilogramme de poids corporel

Pour une personne de 70 kg

Apport nutritionnel recommandé

0,80 g/kg par jour

60 g par jour

Américain moyen

1,2 g/kg par jour

90 g par jour

Athlète (musculation)

De 1,7 à 1,8 g/kg par jour

De 127,5 à 135 g par jour

Athlète (endurance)

1,4 g/kg par jour

105 g par jour

Note. La prise d’un supplément de protéines doit être adaptée selon la teneur en protéines qu’il contient et la part de protéines déjà fournie par l’alimentation. Il est donc important de se procurer un produit qui affiche clairement sa teneur en protéine. Celle-ci varie d’un produit à l’autre. Mentionnons, à ce sujet, que l’étiquette des suppléments de protéines n’est pas toujours facile à déchiffrer.

Description

Dans le processus de fabrication du fromage, le lait est séparé en deux composés : le caillé, matière semi-solide qui deviendra le fromage, et le petit-lait, liquide dans lequel on trouve du lactose (de 70 % à 75 %), des protéines solubles (de 10 % à 13 %), des vitamines (thiamine ou vitamine B1, riboflavine ou vitamine B2 et pyridoxine ou vitamine B6) et des minéraux (essentiellement du calcium).

Le petit-lait, également appelé lactosérum, est donc un sous-produit de l’industrie fromagère. On le soumet à divers procédés de filtration destinés à en concentrer les protéines, puis on le déshydrate afin d’obtenir une poudre soluble qui se conserve bien.

Étant donné que l’industrie laitière moderne repose presque exclusivement sur le lait de vache, le lactosérum du commerce est essentiellement de source bovine. Il se présente généralement sous la forme d’une poudre soluble que le consommateur mélange au liquide de son choix pour constituer une boisson riche en protéines. On trouve aussi des tablettes nutritives protéinées et des préparations pour nourrissons qui contiennent du lactosérum.

Dans le commerce, la poudre de petit-lait est parfois débarrassée presque complètement de son lactose. Elle peut également être déminéralisée. Dans tous les cas, elle renferme de 2,5 % à 5 % d'un gras lié aux protéines et un peu de cholestérol, soit environ 25 mg par portion de 45 g. Les protéines de cette poudre, au même titre que toutes les autres protéines, sont particulièrement riches en acides aminés soufrés (méthionine et cystéine), en acides aminés à chaînes ramifiées (leucine, isoleucine et valine) et en glutamine. Certaines d’entre elles sont des immunoglobulines, c'est-à-dire qu’elles peuvent jouer le rôle d’anticorps dans l’organisme, mais le procédé de séchage à haute température des poudres de lactosérum dont il est question dans cette fiche dénature ces immunoglobulines et les rend inactives. Ce procédé de transformation altère aussi la gamma-glutamyl-cystéine du lactosérum, une substance qui permet au corps de fabriquer du glutathion, un puissant antioxydant.

À noter que dans les pays développés, l’alimentation procure normalement toutes les protéines dont le corps a besoin pour maintenir une bonne santé. Les viandes, le poisson et les fruits de mer, les produits laitiers, les oeufs, les noix et les légumineuses constituent les principales sources alimentaires de protéines.

Note. Bien que le lactosérum soit actuellement la principale source de protéines des produits du commerce, certaines poudres protéinées contiennent plutôt de la caséine (protéine principale du caillé qui constitue le fromage), de la protéine d’oeuf, de soya et même de riz. La plupart des recherches cliniques ont porté sur le lactosérum.

Historique

L'essor de la production laitière et la concentration géographique de l’industrie de transformation du lait ont commencé à poser de sérieux problèmes environnementaux dès le début du XXe siècle. Dans les fermes familiales, le fromage était jadis fait sur place et le lactosérum, aussi appelé petit-lait, était simplement donné aux cochons élevés sur place.

Par contre, les entreprises de transformation du lait, quant à elles, se retrouvaient avec d’énormes quantités de lactosérum. Pour éviter de polluer les nappes phréatiques en déversant ces protéines dans les cours d’eau ou en les laissant filtrer dans le sol, l'industrie a trouvé des usages pour ses produits dérivés. Déshydraté et réduit en poudre, le petit-lait a d’abord servi à l’alimentation animale (moulées pour les animaux d’élevage et domestiques). On l'a aussi utilisé comme liant et émulsifiant économique dans l’industrie agroalimentaire. Bon an mal an, des centaines de millions de kilos de poudre de lactosérum sont ainsi recyclés.

Ce n’est que dans la seconde moitié du XXe siècle, grâce à la popularité du culturisme et de la médecine sportive, que sont apparus les produits destinés à augmenter la masse musculaire ou à améliorer les performances physiques de même que les substituts de repas destinés aux personnes désirant perdre du poids.

Recherches

On dit d’une substance qu’elle est ergogénique si elle permet d'améliorer le travail musculaire et, de ce fait, les performances physiques. Au XXe siècle, la quête de substances ergogéniques a pris une place de plus en plus importante dans le monde de la recherche. Celles dont on a démontré l’efficacité à cet égard sont souvent interdites parce qu’on craint leurs effets indésirables. Il existe par ailleurs des substances autorisées censées améliorer les performances physiques. C’est le cas du lactosérum bovin.

Efficacité incertaine Augmentation de la masse musculaire et des performances physiques. On a émis l’hypothèse que les protéines que le petit-lait renferme pouvaient contribuer à l'augmentation de la masse musculaire et ainsi améliorer les performances physiques des personnes qui suivent un programme d’entraînement. Des résultats encourageants ont été obtenus au cours de plusieurs études menées sur un nombre restreint de sujets ayant consommé des protéines de lactosérum1-8.

Au cours de deux de ces essais, une prise unique de 18 g à 20 g de lactosérum une heure après une session d’exercices de résistance a eu un meilleur effet anabolisant (qui favorise la synthèse des protéines musculaires) qu’une boisson énergétique isocalorique, c’est–à-dire fournissant le même nombre de calories3,4. Une autre étude clinique indique que les protéines sont mieux absorbées après l’exercice, un point important, car cela améliore leur capacité à reconstituer la masse musculaire9. Néanmoins, les résultats d’un essai récent révèlent qu’elles seraient aussi efficaces si on les prend une heure avant l’effort10. Ce qu’il faut retenir, c’est que l’on doit consommer des protéines de lactosérum juste avant ou après l’exercice, pour qu’elles soient à la disposition des muscles lorsqu’ils en ont le plus besoin. Mais, il faut savoir que la consommation de protéines juste avant l’effort peut par contre nuire à la performance : leur digestion nécessite en effet de l’énergie.

Les chercheurs ont également évalué l’impact de la prise à long terme de lactosérum, soit de 33 g à 80 g par jour parfois combiné à des glucides,à des préparations d’acides aminés ou à de la caséine. Les sujets ont reçu soit ce traitement soit un placebo pendant six à dix semaines durant lesquelles ils ont fait un entraînement musculaire de résistance. Les trois meilleures études sur le plan méthodologique ont porté en tout sur 78 hommes et 18 femmes. Leurs résultats ont révélé un gain de poids corporel non adipeux, aussi appelé masse maigre, qui constitue une bonne indication de la masse musculaire5,7,8. Cependant, au cours d’une de ces études, à calories égales, le lactosérum n’a pas été plus efficace qu’une boisson sucrée pour obtenir ce gain de poids et il n’a pas amélioré les performances physiques9.

Bien que l’ensemble des preuves actuelles soit en faveur de l’efficacité du lactosérum, des essais de plus grande envergure sont nécessaires pour trancher la question. Les chercheurs, qui s’y sont attardé, ont observé que la caséine1,4 (qui coûte moins cher que le lactosérum) ou les protéines de soya8 sont aussi efficaces que les protéines du lactosérum dans ce contexte. Ainsi, ce serait l’apport en protéines - et non une source spécifique - qui serait bénéfique pour les sportifs désirant augmenter leur masse musculaire. Cependant, il semble que le lactosérum soit digéré plus rapidement que la caséine et de façon plus complète que le soya11.

Par ailleurs, certains chercheurs remettent en question l’utilité des suppléments de protéines pour les sportifs et conseillent plutôt d’augmenter l’apport alimentaire en protéines12,13.

Note. Les protéines à elles seules sont insuffisantes pour augmenter la masse musculaire. Pour renforcer et augmenter sa musculature, il faut absolument faire de l’exercice régulièrement.

Précautions

Contre-indications
  • Cirrhose du foie. Dans les cas graves, les hautes doses de protéines sont à éviter, quelle que soit leur source.
  • Bien qu’il existe de la poudre de lactosérum dite « sans lactose », tous les produits de petit-lait renferment au moins un peu de ce sucre propre au lait. Les personnes souffrant d’allergie ou d’intolérance au lactose devraient donc éviter ce type de produit.
Effets indésirables
  • À l’occasion, légers malaises gastro-intestinaux.

Interactions

Avec des plantes ou des suppléments
  • Aucune connue.
Avec des médicaments
  • Aucune connue.

Sur les tablettes

  • En 2005, le laboratoire indépendant ConsumerLab a analysé 27 poudres protéinées (lactosérum, soya et autres) commercialisées aux États-Unis : six d’entre elles, dont trois à base de lactosérum, contenaient soit un peu plus de sodium, soit un peu plus de cholestérol que ce qui était annoncé sur leur étiquette11.
  • Certains produits à base de protéines de lactosérum sont vendus dans le cadre de programmes d'amaigrissement. Il s’agit en fait de substituts de repas destinés à aider les personnes désirant perdre du poids à diminuer de façon importante la quantité de nourriture qu'elles ingèrent.

                                                                                                    source:passeportsanté.net

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8 mai 2007 2 08 /05 /mai /2007 12:52


Indications

Efficacité incertaine

Contribuer au bien-être des bébés de mères dépressives; améliorer l'interaction mère-enfant chez les mères souffrant de dépression post-partum; favoriser le sommeil chez les nouveau-nés; améliorer la croissance des enfants nés prématurément.

Voir la signification des symboles et les critères de classification utilisés.

Présentation

Le massage pour bébé et pour enfant s’inspire du massage indien, du massage suédois, de la réflexologie et du yoga. Il favorise l’attachement et la communication non verbale entre l’enfant et l’adulte, apaise les pleurs de bébé, stimule les systèmes nerveux, respiratoire, digestif et immunitaire et contribue à soulager les petits maux courants (gaz, coliques, congestion, etc.).

Cette approche agit également sur le développement de la personnalité de l'enfant et pourrait avoir un impact sur ses relations interpersonnelles et sa santé. Dans son célèbre ouvrage La peau et le toucher21, l'anthropologue Ashley Montagu rappelle l'importance du toucher. Il signale qu'au début du XXe siècle, 60 % des bébés nés dans des orphelinats américains mouraient par absence de contact.

En plus d’être bénéfique au développement général de l’enfant, le massage est particulièrement recommandé lorsque le poupon est séparé de sa mère à la naissance à cause de complications médicales ou d'autre nature, par exemple, dans les cas de naissance prématurée, de césarienne, d'une dépression postnatale, d'adoption, etc.

Une tradition modernisée

Depuis des millénaires, le massage pour bébé fait partie de la vie courante de nombreuses civilisations. Cette pratique ancestrale, transmise de mère en fille jusqu'à aujourd'hui, s’implante progressivement dans notre culture, entre autres, grâce à l’Américaine Vimala Schneider McClure1 qui l’a introduite aux États-Unis au début des années 1980. C’est en 1973 qu’elle fut initiée au massage pour bébé lorsqu’elle travaillait dans des orphelinats indiens. Profondément touchée par l’attitude des femmes qui, malgré leur peu de ressources matérielles, prodiguaient avec amour et compassion leurs soins par le toucher aux enfants, elle revint aux États-Unis chargée d’une mission.

Elle applique donc ses nouvelles connaissances sur ses propres enfants et les résultats l’impressionnent. Elle étudie alors les diverses recherches et théories sur le développement de l’enfant et sur les effets du massage sur les nouveau-nés. Au fil de ses découvertes et de ses expérimentations, elle crée sa propre méthode en intégrant des mouvements empruntés à différentes techniques de massage.

En 1977, elle rédige un ouvrage sur le massage pour bébé et, à la demande d'accompagnatrices à la naissance, elle commence à l’enseigner. Elle fonde en 1981, avec un groupe de sept instructeurs qu’elle a formés, l’International Association of Infant Massage (IAIM)2 dans le but de transmettre sa pratique. En 1986, l’association est officiellement reconnue aux États-Unis comme organisme à but non lucratif. Depuis, l’IAIM offre une formation en massage pour bébé aux parents et aux individus qui désirent l’enseigner ainsi qu’aux professionnels qui veulent l’intégrer dans le cadre de leur travail à des fins thérapeutiques.

L’IAIM est l’unique organisation internationale encadrant la formation en massage pour bébé. Elle dispose de plusieurs sections nationales qui veillent à promouvoir et à enseigner le massage, et à soutenir, valoriser et accompagner les parents qui tendent vers une autre forme de communication avec leur bébé. Depuis 1992, le siège social a été transféré en Suède. Au Québec4, la formation offerte par l’association est approuvée par la Fédération québécoise des massothérapeutes5.

Applications thérapeutiques

Les bénéfices du massage pour bébé se manifestent tant au point de vue physique que psychologique6-9. En effet, les résultats obtenus lors d'essais cliniques indiquent que le massage peut faciliter le sommeil et la prise de poids du bébé, soulager les coliques et favoriser le développement du lien affectif entre l'enfant et ses parents.

Recherches

Efficacité incertaine Contribuer au bien-être des bébés de mères dépressives. Lors d'un essai clinique, 40 bébés âgés d’un mois à trois mois ont été assignés aléatoirement à des séances de 15 minutes de massage ou de bercement, deux fois par semaine pendant six semaines10. Les enfants du groupe massage ont pris plus de poids et ont démontré un tempérament plus calme et de meilleures dispositions émotionnelles et sociales. Ils se sont aussi révélés moins stressés, pleuraient moins et s’endormaient plus facilement.

Efficacité incertaine Améliorer l'interaction mère-enfant chez les mères souffrant de dépression post-partum. Dans un essai clinique randomisé publié en 200111, 25 mères souffrant de dépression post-partum ont soit participé à des séances de massage pour bébé en groupe à raison d'une heure par semaine pendant cinq semaines, en plus de recevoir un soutien psychologique et des conseils pratiques, soit reçu seulement le soutien et les conseils. On a observé, uniquement pour le groupe massage-support, des améliorations sur toutes les dimensions de l'interaction entre la mère et l'enfant et sur l'humeur de la mère. Toutefois, le quart des participantes ont abandonné l’étude en cours de route, ce qui laisse croire que cette approche pourrait ne pas être facilement adoptée par la population.

Efficacité incertaine Favoriser le sommeil chez les nouveau-nés. Au cours d’un essai clinique ayant duré 14 jours, 21 bébés âgés de six semaines ont été assignés aléatoirement à un groupe recevant un massage quotidien d'une demi-heure avant le repos nocturne ou à un groupe contrôle (simple toucher spontané de la mère) 12. Les résultats indiquent que la massothérapie peut contribuer à l'ajustement des rythmes éveil-sommeil quotidiens, et ainsi faciliter l'initiation du sommeil nocturne. De plus, à la suite de mesures des métabolites contenus dans l'urine des bébés, les auteurs concluent que le massage contribue à augmenter la production de la mélatonine, l’hormone du sommeil.

Efficacité incertaine Améliorer la croissance des enfants nés prématurément. Différents effets positifs du massage chez les nouveau-nés prématurés sont rapportés dans la littérature13-19. Par exemple, il pourrait influencer le gain de poids13 et favoriser, entre autres, les performances à des tâches développementales14, la formation des os lorsque combiné à l'activité physique15 et réduire le temps d'hospitalisation17. Toutefois, la plupart de ces constatations se basent sur des essais cliniques comprenant des échantillons de petites tailles et souffrant de lacunes méthodologiques18. C'est pourquoi il n'est pas possible pour l'instant de se prononcer avec certitude sur son efficacité. De plus, la prudence est de mise, car la fragilité de l'enfant prématuré exige qu’on intervienne avec beaucoup de précautions19.

Contre-indications
  • Il est contre-indiqué de donner un massage à un bébé malade, fiévreux ou fatigué, immédiatement après un repas, après une intervention chirurgicale et sur des lésions cutanées.

 

Section Applications thérapeutiques
Recherche et rédaction :
Patrick Barré, B. Ps., Chaire Lucie et André Chagnon pour l'enseignement d'une approche intégrée en prévention, Université Laval

Révision scientifique
 : Claudine Blanchet, Ph.D., Chaire Lucie et André Chagnon pour l'enseignement d'une approche intégrée en prévention, Université Laval.
(avril 2006)

En pratique

Le massage pour bébé est une approche douce, pratiquée avec une huile végétale sur toutes les parties du corps. Au début, on établit une routine quotidienne de 10 minutes qui peut ensuite progresser jusqu’à 20 à 30 minutes. Le moment idéal pour commencer à masser bébé se situe entre deux mois et huit mois, soit juste avant qu’il se mette à ramper et à explorer son environnement.

Pour s’initier au massage pour bébé, on peut contacter un instructeur par l’intermédiaire de l’Association internationale en massage pour bébé. La formation destinée aux parents est offerte en privé et en groupe et comporte habituellement cinq séances de 90 minutes.

Formation

L’IAIM est la seule organisation à offrir un certificat international d'instructeur en massage pour bébé. Elle compte des instructeurs dans plusieurs pays du monde dont l’Afrique du Sud, l’Allemagne, l’Australie, la Belgique, le Canada, le Danemark, l’Espagne, la France, l’Irlande, Israël, l’Italie, le Japon, la Nouvelle-Zélande, le Portugal, la Suède, la Suisse, et le Royaume-Uni. En 1999, plus de 15 000 instructeurs avaient reçu une formation aux États-Unis.

Les cours20, individuels ou de groupe, permettent aux instructeurs certifiés d'enseigner et de donner des séances d’information et des conférences. La formation s'adresse également aux éducateurs ainsi qu’aux professionnels en soins de santé (ergothérapeute, infirmier, intervenant en approches corporelles, travailleur social, médecin, massothérapeute, orthophoniste, physiothérapeute, sage-femme).

Livres, etc.

Babeshoff Kalena et Dellinger-Bavolek Julian. Nurturing Touch. Family Development Resources, États-Unis, 1993.
Ce petit livre bien illustré est recommandé aux parents désirant s’initier au massage pour enfant. Une ressource fort utile pour les professionnels en milieu hospitalier.

Lavoie Claude. Le massage des enfants : Guide pratique. Louise Courteau, éditrice, Canada, 1989.
Claude Lavoie a su dégager l’essentiel des recherches modernes et des pratiques traditionnelles pour présenter une technique de massage appliquée aux enfants. Il partage son expérience vécue, en pratique privée, en garderie et en milieu scolaire, qu’il enseigne aux tout-petits.

Leboyer Frederick. Loving Hands : The Traditional Art of Baby Massage. Newmarket Press, États-Unis, 1997.
Obstétricien reconnu, l’auteur explique l’art traditionnel du massage pour bébé qu’il a découvert lors d’un séjour à Calcutta, en observant et photographiant une jeune mère en train de masser ses bébés.

Montagu Ashley. La peau et le toucher, Éditions du Seuil, France, 1979.
Ce célèbre anthropologue parle de l’importance du toucher et de son efficacité à remédier aux maux propres à notre société moderne et spécialement des effets du massage chez le nouveau-né et l’aîné. Un classique.

Schneider McClure Vimala. Le massage des bébés. Sand et Tchou, France, 2004.
L’ouvrage de la créatrice du massage pour bébé résume la formation offerte par l'Association internationale en massage pour bébé : avantages, mouvements, applications à des enfants ayant des besoins particuliers, etc. Il ne remplace pas le cours, mais permet aux parents de se familiariser avec l’approche. Les techniques de massage sont détaillées étape par étape et abondamment illustrées.

Sites d’intérêt

Association française de massage pour bébé
Information générale, bienfaits, témoignages, formation et répertoire des instructeurs.
www.massage-bebe.asso.fr

Association internationale en massage pour bébé (AIMB), section Canada
Le site fournit une brève description des éléments essentiels du massage pour bébé : ses avantages, son origine ainsi que l’information relative à la formation et les conditions à remplir pour obtenir un certificat d’instructeur.
www.ca.iaim.net

International Association of Infant Massage (IAIM), section internationale
En plus du calendrier de formation et des coordonnées des instructeurs certifiés, le site présente la fondatrice de l’approche, Vimala McClure, beaucoup d’information sur l’approche et ses applications ainsi qu’une abondante bibliographie.
www.iaim.net

International Association of Infant Massage (IAIM), section Royaume-Uni
Ce site de l'IAIM propose une rubrique très instructive sur les huiles à utiliser ainsi que sur les précautions et directives à suivre quand on pratique le massage pour bébé.
www.iaim.org.uk

                                                                                  source:passeportsanté.net

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8 mai 2007 2 08 /05 /mai /2007 12:43


En bref

Perte de poids

Possiblement, mais ce n’est pas le but visé.

Choix d'aliments

Très restreint

En pratique

Une grande motivation est nécessaire.

Attention

Risque d’intoxications alimentaires.

Non recommandé aux femmes enceintes, à celles qui allaitent, aux enfants et aux personnes âgées.

Doit être suivi sous la supervision d’un médecin ou d’un diététiste.

Doit être accompagné de prises de suppléments de vitamines et minéraux.

Les origines

Le concepteur de ce régime, le Dr Jean Seignalet, est l’auteur du livre L'Alimentation ou la troisième médecine, dont la cinquième édition paraissait en 2004. Biologiste et médecin, spécialiste de l’immunité, le Dr Seignalet a dirigé en France, pendant 30 ans, un laboratoire d'histocompatibilité, c'est-à-dire d'analyse de la compatibilité d'organes et de tissus pour les personnes devant subir une greffe.

Plus tard dans sa carrière, il s’est mis à observer l'impact de l'alimentation et de certains aliments en particulier sur l'évolution de nombreuses maladies. Au fil des ans, il a lui-même mis au point un régime qui, affirmait-t-il, peut être profitable aux personnes souffrant de certaines maladies (il en a identifié 91). Le régime serait toutefois sans effet dans les autres cas.

Selon le Dr Seignalet, et comme le titre de son livre l'indique, l'alimentation constituerait la « troisième médecine », après la médecine classique et les médecines alternatives (homéopathie, acupuncture, etc.). Le Dr Seignalet est décédé en 2003.

Les grands principes

Les objectifs
  • Prévenir et traiter la plupart des maladies (athérosclérose, cancer, sclérose en plaques, dépression, diabète, asthme, maladies de Crohn, etc.).
Les grandes lignes

Pour traiter de nombreuses maladies, le Dr Seignalet préconise le retour au régime alimentaire ancestral qui a prévalu pendant des millions d'années. D’après lui, les enzymes de l'organisme humain ne peuvent pas digérer de nombreux aliments issus de l'agriculture — qui, rappelons-le, ne date que de 10 000 ans. L'agriculture moderne perturbe le processus naturel de croissance des végétaux par des apports d'éléments artificiels, comme les engrais chimiques, souligne-t-il. Il avance même que certains modes de préparation des aliments seraient nocifs.

Pour qualifier l'alimentation qu'il préconise, le Dr Seignalet utilise trois termes : hypotoxique (c'est-à-dire peu ou pas toxique), ancestrale ou originelle. Son régime serait, d’après lui, bénéfique contre trois catégories de maladies :

  • les maladies auto-immunes (polyarthrite rhumatoïde, spondylarthrite ankylosante, rhumatisme psoriasique, lupus érythémateux disséminé, sclérodermie, sclérose en plaques, maladie coeliaque, etc.);
  • les maladies liées à un « encrassage cellulaire » (cancer, acné, fibromyalgie, arthrose, migraine, psychose maniacodépressive, dépression nerveuse, diabète de type 2, spasmophilie, etc.);
  • les maladies d’élimination (psoriasis, urticaire, bronchite chronique, asthme, colite, etc.).
Les six grands principes du régime Seignalet
  • 1. Exclure les laits d’origine animale (vache, chèvre, brebis) et leurs dérivés (beurre, fromage, crème, yogourt, crème glacée), ainsi que tous les produits contenant entre autres ingrédients de la poudre de lait.
    Le Dr Seignalet voit plusieurs raisons pour lesquelles le lait ne convient pas aux adultes : sa fonction première est de faire engraisser un bébé animal en quelques mois, ses protéines sont allergènes et sa teneur en calcium est trop élevée. Il contient en outre beaucoup d'hormones. Aussi, précise-t-il, plusieurs adultes ne produisent plus de lactase, l’enzyme qui décompose le lactose (glucide du lait).
  • 2. Exclure les céréales « modernes » : blé, maïs, seigle, orge, avoine, kamut et épeautre. Il s'agit de céréales contenant du gluten — à l’exception du maïs — et dont les formes actuelles ont été obtenues par sélection, transplantation, hybridation ou modification génétique. Le Dr Seignalet les appelle les « céréales mutées ».
    Il recommande d’éviter ces céréales ainsi que tous les aliments qui en sont dérivés (pain, pâtes alimentaires, pizza, gâteaux) parce qu’ils sont difficiles à digérer. Les céréales contenant du gluten pourraient entraîner chez certaines personnes des intolérances et des réactions auto-immunes comme la maladie coeliaque. À son avis, seuls le riz, le sarrasin, le sésame et le quinoa seraient acceptables.
  • 3. Exclure les produits cuits à une température supérieure à 110 °C. Le Dr Seignalet conseille de consommer surtout les aliments crus ou, au besoin, de les cuire à une température inférieure à 110 °C afin de limiter la dénaturation des nutriments entraînée par la chaleur — dont les vitamines, les oméga-3 et la plupart des antioxydants. À une température plus élevée, des composés chimiques qui ne sont pas nécessairement assimilables par l'organisme peuvent apparaître, selon lui. Les modes de cuisson suggérés : à l'étouffée ou à la vapeur. Éviter surtout la cuisson au four à micro-ondes qui produit une agitation thermique extrême.
  • 4. Exclure les huiles extraites à chaud ou cuites. Selon le Dr Seignalet, les procédés industriels de fabrication des huiles et des margarines — solvants, raffinage, décoloration, désodorisation — sont susceptibles de les dénaturer. Il propose de remplacer le beurre, la margarine et les huiles raffinées par de l’huile d'olive vierge, de l’huile de colza, de l’huile de noix et de l’huile de noisette issues de l'agriculture biologique. Il conseille aussi de manger régulièrement des poissons des mers froides pour leur apport en acides gras oméga-3 (AEP et ADH).
  • 5. Consommer des aliments biologiques. Le Dr Seignalet recommande de privilégier les aliments certifiés biologiques pour tirer avantage de leur qualité nutritionnelle et pour limiter les risques potentiels associés aux pesticides.
  • 6. Prendre un supplément de vitamines et de minéraux. Les besoins en nutriments d'un individu malade sont plus élevés que ceux d'un individu sain, et l'alimentation ne peut leur fournir. Les suppléments de vitamines, de sels minéraux et d’oligo-éléments font partie intégrante du programme nutritionnel du Dr Seignalet. Ce dernier recommande aussi la consommation quotidienne de ferments lactiques, des bactéries qui auraient une action bénéfique sur la flore intestinale.

Résumé du régime

Cette information est tirée du livre L'Alimentation ou la troisième médecine du Dr Seignalet. Pour avoir accès au régime complet, aux recettes et aux menus, consulter l’ouvrage complet.

Aliments autorisés

Viandes crues, charcuteries crues, oeufs crus ou cuits modérément, poissons crus ou cuits modérément, crustacés, fruits de mer, produits fumés (modérément), légumes verts (cuits si possible à l’étouffée ou à la vapeur douce), légumes secs (cuits si possible à l’étouffée ou à la vapeur douce), soya (yogourts de soya, lait de soya), crudités, fruits frais, fruits secs, oléagineux crus, miel, pollen, riz, sarrasin, sésame, chocolat noir (modérément), graines germées de céréales ancestrales et de légumineuses, huiles obtenues par première pression à froid, sel complet, sucre complet, eau du robinet et eaux minérales, chicorée, infusions, café (modérément), thé (modérément), toutes les boissons alcoolisées (modérément) sauf la bière.

Aliments déconseillés

Tous les aliments cuits au-dessus de 110 °C, et en particulier : charcuteries cuites, viandes cuites, foie, rognons, oeufs trop cuits, poissons trop cuits, huiles cuites, oléagineux cuits.

Aliments interdits

Blé dur et blé tendre (pâtes, semoule, pain, farine, pizzas, croissants, brioches, gâteaux, galettes, biscuits, biscottes, son); la plupart des céréales (seigle, orge, maïs, avoine, kamut, épeautre); laits d’origine animale et leurs dérivés (beurre, fromage, crème, yogourt, glace); sel blanc raffiné, chocolat au lait, confitures, huiles raffinés, margarines, bière, conserves (sauf de légumes).

Les mécanismes d'action
Allégués

Le Dr Seignalet croit que le mauvais état de l'intestin grêle joue un rôle dans de nombreuses maladies. Selon ce qu’il avance, la muqueuse intestinale, lorsqu’elle devient trop perméable, laisse passer dans la circulation sanguine des macromolécules issues des aliments ingérés. D’après lui, la perméabilité de la muqueuse intestinale s’expliquerait par des facteurs génétiques (carences enzymatiques, allergies) et environnementaux (gluten, protéines du lait et composés issus de la cuisson à haute température) ou à la prise fréquente de substances chimiques comme les antibiotiques.

Les macromolécules qui se retrouvent dans le flux sanguin perturbent l’organisme, selon Jean Seignalet. Alerté, le système immunitaire envoie une réponse inflammatoire, ce qui peut être la cause des maladies auto-immunes (polyarthrite rhumatoïde, sclérose en plaques, etc.). L’organisme peut neutraliser ces particules alimentaires jusqu’à une certaine limite. Une surcharge peut en effet mener à ce que Seignalet appelle l’« encrassage cellulaire » et aux maladies qui y sont liées (cancer, fibromyalgie, dépression, diabète de type 2). Cela peut aussi entraîner un trop-plein dans les organes qui évacuent les déchets de l’organisme (foie, reins, peau, poumons, etc.). D’où l’apparition, d’après ce médecin français, de « maladies d’élimination ».

Dans tous les cas, l’auteur du livre L'Alimentation ou la troisième médecine juge que son programme alimentaire peut restaurer la muqueuse intestinale et empêcher l’apparition d’un bon nombre de maladies.

Démontrés

À l’instar du Dr Seignalet, des études font état d’un certain lien entre l’alimentation et les maladies rhumatismales. Certaines d’entre elles auraient associé la présence de certains germes dans la flore intestinale à la phase active de la polyarthrite rhumatoïde et la spondylarthrite. Deux études1-2 indiquent qu’un jeûne suivi d'une diète végétalienne apportait des modifications à la flore intestinale des patients atteints d’arthrite rhumatoïde, et qu'il y avait corrélation entre ces changements et l’amélioration de l’état des patients.

Le Dr Seignalet a lui-même publié une étude préliminaire en 1989. Les résultats révélaient qu’une diète sans gluten ni produits laitiers induit des effets favorables chez les gens souffrant d’arthrite rhumatoïde3. Trois ans plus tard, il publiait une autre étude, cette fois dans la revue The Lancet, qui mettait en évidence les effets favorables du jeûne suivi d’une diète végétalienne chez les gens souffrant d’arthrite rhumatoïde4.

Quoi qu’il en soit, aucune étude scientifique sur les effets du programme intégral du Dr Seignalet n’a été publiée jusqu’à ce jour. Sur des sites Internet qui font la promotion de ce régime, on fait état de bienfaits étonnants. Mais il ne s’agit pas de résultats obtenus dans le cadre de protocoles scientifiques rigoureux. Malgré plusieurs témoignages et commentaires élogieux de la part de gens qui suivent ce régime, la communauté médicale reste sceptique quant aux vertus des recommandations alimentaires du Dr Seignalet, en raison du manque de preuves scientifiques.

Menu type d’une journée

Repas du matin

½ pamplemousse

1 fruit séché

Miel

1 bol de boisson chaude : chicorée (préférablement), café ou thé

Repas du midi

Champignons persillés

Saumon cru à la japonaise

Riz forestier

Noix

Repas du soir

Asperges

Omelette aux oignons, poivrons et tomates

Dattes

Fraises

Avantages et inconvénients

En pratique

Pour évaluer le régime du Dr Seignalet, il faut tenir compte de l’aspect humain : la plupart des gens qui le suivent souffrent de troubles de santé souvent majeurs et invalidants. Très motivés à améliorer leur état, ils sont prêts à s'astreindre d’importants changements alimentaires.

Comme on s'en doute, ce régime est très difficile à suivre en raison du grand nombre d'aliments interdits. Dans son livre, le Dr Seignalet mentionne d'ailleurs que la moitié des personnes l’abandonne au bout de quelques jours ou de quelques semaines. Pour augmenter ses chances de réussite, on doit, selon lui, fournir un « effort intellectuel ».

Les personnes qui désirent adhérer à ce programme alimentaire ont en général besoin de suivre des cours sur le crudivorisme, de se procurer de nouveaux livres de recettes et de cuisiner maison. Pour les sorties au restaurant, il faut se limiter aux établissements qui offrent des tartares, des sushis, des salades et des fruits.

Perte de poids

Le but de ce régime n’est pas la perte de poids, bien qu’elle soit probable en raison des nombreuses restrictions.

Attention

  • Risque d’intoxications alimentaires causées par la consommation d’oeufs, de viandes et de poissons crus.
  • Non recommandé aux enfants, aux personnes âgées, aux femmes enceintes et à celles qui allaitent étant donné le risque d’intoxication et de carences alimentaires.
  • Ce régime doit être suivi sous la supervision d’un médecin ou d’un diététiste.
  • Ce régime doit absolument être complété par un supplément de vitamines et de minéraux pour combler les apports en vitamines du groupe B (que l'on se procure normalement dans les produits céréaliers), en calcium et en vitamine D.

commentaire

Ce programme alimentaire est inspiré de la diète paléolithique, du régime Kousmine et du crudivorisme. Les mécanismes d’action allégués par l’auteur semblent sensés pour la plupart. Des résultats positifs ont aussi été obtenus par des gens souffrant de maladies très invalidantes. Même si ces résultats peuvent être anecdotiques, je crois qu’il est du devoir de la communauté scientifique d’étudier sérieusement le potentiel de ce régime à des fins curatives. L'étude de l'impact du régime Seignalet sur plusieurs problèmes de santé mènera peut-être a des versions moins draconniennes et plus personnalisées de cette diète.

 

                                                                                source:passeportsanté.net
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7 mai 2007 1 07 /05 /mai /2007 12:26

Note. La présentation de cette fiche diffère de celle des autres fiches du Guide des thérapies. Elle expose succinctement les fondements de la Médecine traditionnelle chinoise (MTC) sur lesquels se basent les pratiques spécifiques de cette médecine. Pour une présentation plus approfondie de l'ensemble de la MTC, consulter notre section intitulée Médecine chinoise 101.

Présentation

Vieille de quelques milliers d'années, la Médecine traditionnelle chinoise (MTC) est un « système », c'est-à-dire un ensemble de théories (explications) et de pratiques (techniques) concernant l'humain et sa santé. Sa relative complexité, pour les Occidentaux, tient surtout aux faits suivants :

  • Elle possède sa propre base philosophique et symbolique.
  • Elle voit le corps, le coeur et l'esprit comme un tout.
  • Elle s'est développée non pas en disséquant des morts, mais en observant des vivants. Par conséquent, rien n'est vu comme statique.
  • Elle considère les phénomènes non pas en soi, mais à partir des relations entre eux. Par conséquent, la santé d'un organe ou d'une personne dépend de multiples facteurs tous reliés entre eux.
  • Elle utilise plusieurs termes usuels dans un sens différent de ce qu'on entend habituellement en Occident.

Pour assurer le bien-être chez les humains, la Médecine traditionnelle chinoise a recours à cinq pratiques principales. Chacune est présentée plus en détail dans nos fiches.

  • L’acupuncture
  • La pharmacopée chinoise (herbes médicinales)
  • La diététique chinoise
  • Le massage Tui Na
  • Les exercices énergétiques
       - Le
    Qi Gong
       - Le tai-chi

Les personnes formées aux cinq pratiques portent le titre de docteur en médecine chinoise. Seulement formées à l'une ou à quelques-unes de ces pratiques, elles portent un titre spécifique, acupuncteur, herboriste, etc.

Si la Médecine traditionnelle chinoise a comme premier objectif d'entretenir la santé et de prévenir les maladies, elle permet aussi de soigner la plupart des problèmes de santé (ponctuels ou chroniques), dont les troubles cutanés, musculosquelettiques, neurologiques, digestifs, respiratoires, génitaux, hormonaux, de même que certaines infections et certains problèmes émotifs.

Voici une synthèse des principales théories - il y en a des dizaines d'autres - sur lesquelles se basent la MTC et chacune de ses pratiques.

Qi, Yin Yang et autres grandes forces

Le principe général : l'harmonie

La Médecine traditionnelle chinoise vise d'abord à maintenir l'harmonie de l'énergie à l'intérieur du corps ainsi qu'entre le corps et les éléments extérieurs. La santé est liée à la capacité de l'organisme de maintenir la dynamique nécessaire pour affronter les agressions. En contrepartie, la maladie se manifeste lorsque l'organisme a perdu sa capacité d'adaptation.

Chaque individu possède une constitution particulière où les différents éléments interagissent selon un équilibre qui lui est propre. C'est ce qu'on appelle le terrain. Chez deux personnes, un même symptôme (mal de tête ou difficulté à digérer, par exemple) ne relève pas, a priori, d'une même cause, mais d'un déséquilibre propre à chacune d’elles.

Pour que la santé se maintienne, l'harmonie doit résider dans chacun des éléments de l'ensemble, ainsi qu’entre les différents éléments, sur tous les plans : dans chacun des organes de l'individu, et entre ces organes; dans l'individu, et entre l'individu et l'extérieur. La MTC ne traite pas les symptômes (comme le ferait la médecine mécaniste), mais la personne, de façon holistique.

L'élément fondamental : le Qi

Selon la vision chinoise, qui est à la fois symbolique et pratique, tout dans l'univers est mû par une force fondamentale, une énergie appelée Qi (prononcé tchi). C'est le Qi qui fait circuler les électrons dans les atomes. Il permet aux cellules de se multiplier, aux plantes et aux êtres vivants de croître. Il anime aussi le mouvement du vent et des astres. On ne peut le voir ni le toucher. Comme c’est le cas pour l'électricité, on ne peut que percevoir ses effets. Chez l'humain, le Qi soutient tant les fonctions du corps que de l'esprit : marcher, digérer, penser, ressentir en sont toutes des manifestations.

Ce flux énergétique continu circule dans tout le corps au moyen d’un réseau immatériel, mais précis, de voies appelées méridiens, sur le trajet desquels se trouvent des points cutanés, appelés points d'acupuncture, d’où l’on peut en régulariser le débit.

Lorsque le Qi est en quantité suffisante et circule bien, l'organisme est en santé, la pensée claire et les réflexes vifs. Lorsqu'il stagne, est contraint ou bloqué, on se sent faible, lourd et sans vitalité. Le Qi peut être perturbé par plusieurs facteurs, internes ou externes (voir Causes des maladies, ci-dessous).

Les deux pôles : le Yin et le Yang

L'équilibre n'est jamais statique, mais constamment en mouvement entre les deux forces opposées, complémentaires et interdépendantes que sont le Yin et le Yang (représentées dans le symbole du Tao).

Le Yin représente les forces de type passif, ombre, froid, profondeur, humidité, etc. Le Yang désigne les forces de type actif, lumière, chaud, surface, sécheresse, etc. Comme un jardin a besoin autant de la pluie (Yin) que du soleil (Yang), tous les organismes ont besoin des deux forces. Le Yin et le Yang sont toujours en relation dynamique : lorsque l'un croît, l'autre décroît. Dans tous les cycles naturels, le Yang succède au Yin et vice-versa, comme le jour succède à la nuit, l'action au repos, l'inspiration à l'expiration.

Chez un individu en bonne santé, les mouvements du Yin et du Yang sont harmonieux. Mais quand l'un vient à faiblir ou à manquer, l'autre prend le dessus et se manifeste par les symptômes qui lui sont propres. Un manque de Yang, par exemple, se traduit par un teint pâle, de la frilosité, des selles molles (pâleur, froideur, mollesse étant des caractéristiques Yin).

Mentionnons que, selon la pensée chinoise, les principes du Yin et du Yang se retrouvent tant dans la nature (eau/feu, nuit/jour, contraction/expansion, etc.), que dans l'anatomie (interne/externe, Foie/Coeur, gauche/droite, etc.) et dans la physiologie (femme/homme, structure/fonction, descente/montée, etc.).

Il importe également de savoir que pour la Médecine traditionnelle chinoise, les organes et les éléments représentent des phénomènes qui dépassent la seule fonction qu'on leur reconnaît dans notre anatomie et notre pensée traditionnelle, c’est pourquoi ils sont écrits avec une majuscule.

Les cinq mouvements : Métal, Bois, Terre, Feu, Eau

Dans quelque phénomène que ce soit, l'alternance entre l'état Yin et l'état Yang ne se fait pas instantanément, mais par un processus constant de transformation. Les Chinois ont déterminé cinq phases-clés (appelées mouvements) de ce processus. Chacun des cinq mouvements possède sa propre énergie de croissance ou de décroissance; il porte aussi le nom d'un élément. Quand un phénomène quitte le Yin pour entrer dans le Yang, c'est le mouvement de la naissance, de l'aube, du printemps, de l'éveil, identifié par le Bois. Au sommet du Yang, c'est l'entrée dans l'âge adulte (Feu). Puis vient le mûrissement (Terre) et le vieillissement (Métal). Avec la mort (Eau), le phénomène se retrouve de nouveau dans le Yin.

Les cinq mouvements se donnent vie dans un ordre précis, selon le principe d'engendrement : l'Eau engendre le Bois, qui engendre le Feu, qui engendre la Terre, qui engendre le Métal, qui engendre l'Eau. Quant au principe de contrôle, il fonctionne dans le même sens, mais non linéairement : l'Eau contrôle le Feu, qui contrôle le Métal, qui contrôle le Bois, qui contrôle la Terre, qui contrôle l'Eau. Les cycles d'engendrement et de contrôle forment, ensemble, un système équilibré. On s'en sert pour classifier tout phénomène naturel, mais aussi pour étudier les tissus humains et les relations des éléments entre eux.

La théorie des cinq mouvements s'applique également au tempérament d'une personne, à sa dynamique comportementale spécifique. Les tempéraments Bois, par exemple, possèdent une énergie expansive, et sont stimulés par le défi et l'action. Ils sont nourris par les types Eau, et nourrissants pour les types Feu, mais entrent facilement en conflit avec les types Terre et Métal. Comme c'est le cas dans tout autre système de classification des tempéraments, aucun individu ne correspond à un type pur. Il est un peu de chacun, dans un équilibre particulier, avec une prédominance plus ou moins accentuée. Pour connaître votre « tempérament chinois », vous pouvez faire notre test Êtes-vous Métal, Terre, Feu, Bois ou Eau?.

De l'abstrait au concret

La Médecine traditionnelle chinoise considère que le corps renferme les organes et les entrailles, et cinq « substances vitales ».

Les cinq substances vitales

Les trois premières substances sont immatérielles et appelées les Trois Trésors. D'abord le Shen, qui est la conscience organisatrice, l'esprit créateur individuel. Il joue un rôle prépondérant dans la santé mentale. Ensuite le Qi, puis le Jing, l'essence, c'est-à-dire les caractéristiques intimes et spécifiques de chaque être vivant. Une certaine quantité, limitée et non renouvelable, nous est transmise par les parents : c'est le Jing inné, le capital vital de l'espèce. Par contre, l'air et l'alimentation nous fournissent du Jing acquis, ce qui permet d'entretenir le Jing inné.

À ces Trois Trésors s'ajoutent deux substances matérielles, soient le Sang et les liquides organiques, qui nourrissent et humidifient tous les tissus et les organes.

Les organes

Il y a cinq organes, chacun correspondant à un mouvement : Foie (Bois), Coeur (Feu), Rate (Terre), Poumon (Métal) et Rein (Eau). Ce sont des viscères « pleins », de nature Yin. Ensemble, ils ont pour rôle de produire, transformer et stocker l'énergie, le Sang, les liquides organiques, le Jing et le Shen. Mais chacun joue aussi des rôles spécifiques : par exemple abriter l'esprit (le Coeur), ou faire monter le « Yang pur » (la Rate).

Les entrailles

Vésicule biliaire (Bois), Intestin grêle (Feu), Estomac (Terre), Gros Intestin (Métal), Vessie (Eau) : de nature Yang, ces viscères « creux » ont pour rôle conjoint de recevoir, transformer et excréter les liquides. Chacun possède également des rôles spécifiques (l'Intestin grêle « trie le clair et le trouble »).

Les causes des maladies

La plupart du temps, la Médecine traditionnelle chinoise tente de circonscrire les causes des maladies en qualifiant les types de déséquilibres (Vide, Excès, Stagnation, etc.), et en déterminant quels Viscères ou quelles fonctions ils affectent. Les causes peuvent être externes (symbolisées par des conditions climatiques), internes (surtout de nature émotive) ou autres.

Les six causes externes sont le vent, le froid, l'humidité, la chaleur, la canicule et la sécheresse. Ces conditions climatiques sont cause de maladies lorsqu'elles sont excessives ou lorsque l'organisme est trop faible pour les supporter. Elles attaquent alors par la bouche, le nez ou les voies cutanées. Le vent et le froid combinés, par exemple, peuvent provoquer des éternuements, de la fièvre, des raideurs musculaires, etc. Bien sûr, si on dit qu'une maladie est causée par un Feu du Foie par exemple, ça ne signifie pas que le Foie est physiquement plus chaud, mais qu'il est exagérément actif, qu'il prend trop de place, qu'il « surchauffe ».

Les sept causes internes sont la colère, le chagrin, la tristesse, la frayeur, la joie, le souci et la peur. En effet, la Médecine traditionnelle chinoise a toujours considéré que les facteurs émotionnels influencent fortement la santé. Chaque émotion blesse l'organe auquel elle est associée. À titre d’exemple, la colère blesse le Foie; et la peur, les Reins.

Les autres causes sont toutes celles qui ne concernent ni les facteurs climatiques ni les émotions. Ce sont :
     - une constitution faible;
     - le surmenage;
     - une vie sexuelle excessive ou frustrée;
     - les blessures et les accidents;
     - les parasites et les poisons;
     - l'alimentation (un manque d'équilibre dans l'hygiène alimentaire).

Les modes de diagnostic

Le praticien en médecine chinoise cherche non pas à poser un diagnostic, mais à percevoir les perturbations susceptibles de mener à une disharmonie. La seule façon de déterminer ces perturbations est d'observer leurs manifestations. Le praticien procède donc par observations, questions et palpations.

Observations. Teint, yeux, ongles, cheveux, respiration, haleine, son de la voix, état émotif, selles et autres excrétions, etc. La langue est une source majeure de renseignements, tant par son volume, sa forme, sa couleur, sa texture, que par les caractéristiques de l'enduit blanchâtre qui la recouvre.

Questions. Sur les malaises, les antécédents familiaux, le sommeil, l'appétit, etc.

Palpations. Texture, humidité, température, élasticité de la peau; tonus musculaire; excitabilité des tissus, etc. Le pouls est également un mode de diagnostic fondamental, car il permet de mesurer le Qi. En effet, c'est grâce à la force du Qi que le sang circule. Le praticien prend trois pouls différents, avec trois doigts, sur l'artère de chaque poignet. Le premier pouls donne de l'information sur la poitrine, le deuxième sur le haut de l'abdomen, le troisième sur le bas de l'abdomen. Au poignet gauche correspondent les organes Yin et au poignet droit, les organes Yang. On attribue différentes caractéristiques aux pouls (rapide, flottant, percutant, faible, vigoureux, fluide, noyé, etc.), chacune étant un indice. Certaines caractéristiques peuvent se combiner.

Pour interpréter les données, le praticien doit se référer aux huit principes directeurs : Yin/Yang, Chaud/Froid, Vide/Excès, Intérieur/Extérieur. Avec ceux-ci, il pourra déterminer les caractéristiques (état, qualité, situation) du Qi dans le corps. Ces caractéristiques lui permettront de prescrire le ou les traitements les plus appropriés, que ce soit un changement de diète, un traitement d’acupuncture ou la pratique d’exercices de Qi Gong, par exemple.

Applications thérapeutiques

Une recherche exhaustive de la littérature scientifique publiée jusqu’à maintenant démontre bien que la Médecine traditionnelle chinoise est un système de santé bien différent du système occidental. Presque rien n’a été publié sur la capacité de la Médecine traditionnelle chinoise à entretenir la santé et à prévenir les maladies, ou sur l’approche globale de prise en charge de l’individu. Par contre, on retrouve de nombreuses recherches scientifiques au sujet des applications thérapeutiques particulières de chacune des branches de la MTC (acupuncture, diététique chinoise, massage Tui Na, pharmacopée chinoise et exercices énergétiques – tai-chi et Qi Gong). En fonction des critères scientifiques occidentaux, il est donc difficile d’évaluer globalement l’efficacité de la MTC et de son approche holistique. Consulter les différentes fiches de PasseportSanté.net qui présentent les recherches effectuées pour chacune des branches de la MTC.

Section Applications thérapeutiques
Recherche, rédaction et révision scientifique 
: Claudine Blanchet, Ph. D., Chaire Lucie et André Chagnon pour l’enseignement d'une approche intégrée en prévention, Université Laval.
(janvier 2007)

Conclusion

L'être humain est un tout complexe. Le maintien de son équilibre repose sur un mode de vie sain, tant psychologique que physiologique, mais dépend aussi de nombreux autres facteurs. Comme l'enseignent les philosophies orientales depuis des millénaires, tout, dans l'univers, est inter relié. La Médecine traditionnelle chinoise est une façon de voir l'univers et ses interrelations. Elle peut devenir un outil pour mieux se connaître. Et, qui sait, aider à atteindre cette harmonie à laquelle l’être humain aspire.

                                                                         source:passeportsanté.net

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7 mai 2007 1 07 /05 /mai /2007 12:15


Traitements possibles

Traitements médicaux

Psychothérapie, médicaments antidépresseurs, vitamines du groupe B, groupes de soutien.

Traitements non conventionnels

Efficace

Millepertuis, SAMe.

Efficacité probable

Exercice physique, luminothérapie.

Efficacité possible

5-HTP, massothérapie, yoga.

Efficacité incertaine

Danse-thérapie, massage pour bébé, huiles de poisson.

Usage reconnu

Ginkgo (dépression liée à la démence dégénérative).

Approches à considérer

Médecine traditionnelle chinoise.

Voir la signification des symboles et les critères de classification utilisés

Description médicale

La dépression se caractérise par des émotions comme le découragement, la tristesse ou l’irritabilité, et aussi par l’impression de ne pas avoir de valeur comme individu.

Dans le milieu médical, le terme dépression clinique est employé pour désigner cette maladie. Selon l’intensité des symptômes, la dépression sera qualifiée de légère, modérée ou grave. Dans les cas les plus graves, la dépression peut conduire au suicide.

Le terme « dépression », encore tabou il n'y a pas si longtemps, est souvent employé à tort dans le langage courant pour décrire les inévitables périodes de tristesse, d’ennui et de mélancolie que tous sont appelés à vivre à un moment ou à un autre.

Déprime ou dépression?

Un individu peut être triste et pessimiste sans être atteint de dépression. Mais lorsque ces états d’âme l’envahissent chaque jour, il y a lieu de s’interroger.

Chez la personne dépressive, l’humeur triste s’accompagne d’un ensemble de pensées négatives et dévalorisantes : « je suis vraiment nul », « je n’y arriverai jamais », « je déteste ce que je suis ». Elle se sent sans valeur et a du mal à se projeter dans l’avenir. Elle n’a plus d’intérêt pour des activités autrefois appréciées. Parfois, c’est plutôt l’irritabilité qui prédomine.

La dépression affecte autant l'humeur, les pensées et le comportement que les fonctions organiques. Ce qui explique qu’une personne qui souffre de dépression soit plus vulnérable aux rhumes et aux autres infections : son système immunitaire est aussi affaibli.

À noter que la dépendance à l'alcool et aux drogues est souvent associée à la dépression. De nombreux dépressifs utilisent ces substances pour soulager leurs symptômes, ce qui peut créer d’autres problèmes de santé (mentale ou physique).

Prévalence

La dépression est l’un des troubles psychiatriques les plus fréquents. D’après une enquête menée par les autorités de santé publique du Québec, environ 8 % des personnes âgées de 12 ans et plus ont rapporté avoir vécu un épisode de dépression au cours des 12 derniers mois1. D’après l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), la dépression est la première cause d’incapacité (à faire face aux activités quotidiennes et au travail)2 dans le monde.

Causes

Il existe plusieurs hypothèses pour expliquer les origines de la dépression. Grâce aux sciences neurologiques, on sait maintenant que la dimension biologique influe sur la dimension psychique, et vice versa.

La dépression est généralement attribuable à une combinaison de plusieurs facteurs reliés à l’hérédité, à la biologie de même qu’au milieu et aux habitudes de vie.

Hérédité. À la suite d'études réalisées à long terme sur des lignées familiales ainsi que sur des jumeaux (séparés ou non à la naissance), on a pu démontrer que la dépression peut comporter une certaine composante héréditaire, bien que l'on n'ait pas identifié de gènes précis rattachés à cette maladie.

Biologie. Le cerveau est un territoire très complexe encore très largement inexploré. On a toutefois observé chez les personnes dépressives un déficit de certains éléments chimiques dans le cerveau, dont les cellules gliales et le neurotransmetteur appelé sérotonine. Dans le cas de la sérotonine, soit que l'organisme n'en produit pas suffisamment, soit qu'elle est recapturée trop rapidement par les neurones. D’autres problèmes physiologiques, comme un dysfonctionnement de la glande thyroïde, peuvent aussi contribuer à la dépression.

Milieu et habitudes de vie. Les mauvaises habitudes de vie (manque de sommeil, peu d’activité physique, etc.) et les événements extérieurs (conditions économiques, stress, traumatismes, difficultés relationnelles) sont susceptibles d'affecter profondément l'état psychologique.

 

D’autres formes de dépression

Burnout. Épuisement physique et psychique essentiellement causé par le surmenage dans un contexte de travail trop exigeant.
Dysthymie.
Dépression chronique d’intensité moindre que la dépression clinique. La dysthymie peut précéder un épisode de dépression. La thymie se définit comme le vécu émotif et affectif d'une personne.
Dépression anxieuse.
Aux symptômes habituels de la dépression peut s'ajouter une appréhension excessive.
Trouble bipolaire ou maniacodépression.
Selon la gravité, cette forme de dépression se caractérise par des épisodes d'euphorie alternant avec des épisodes dépressifs.
Dépression saisonnière.
État dépressif qui se manifeste de façon cyclique, habituellement pendant les quelques mois de l'année où l'ensoleillement est à son plus bas (voir la fiche Dépression saisonnière).
Dépression postpartum.
Chez 60 % à 80 % des femmes, un état de tristesse, de nervosité et d'anxiété se manifeste dans le premier mois suivant la naissance. Habituellement, cette dépression se résorbe d'elle-même. Par contre, chez une femme sur huit, une réelle dépression s’installe.
Note.
Il ne sera pas question de ces formes spécifiques de dépression dans cette fiche.

Symptômes

Il est important de consulter un médecin dans les meilleurs délais si plusieurs des symptômes persistent depuis au moins deux semaines, et ce, tous les jours.

  • Une humeur triste, se sentir démoralisé.
  • Une réduction marquée du plaisir et de l'intérêt pour presque toutes les activités.
  • Un changement marqué de l'appétit ou du poids.
  • Des problèmes de sommeil (manque ou excès).
  • Une attitude agressive inhabituelle ou une grande sensibilité émotionnelle (un rien provoque des larmes).
  • Une fatigue importante.
  • Un sentiment de dévalorisation et de culpabilité excessive.
  • Des problèmes de concentration et de prise de décision.
  • Des pensées morbides ou des idées suicidaires.

 

Reconnaître la dépression chez les enfants et les adolescents

Chez les enfants, on doit être particulièrement attentif à tout changement soudain de comportement et aux signes suivants :
- ne veut plus jouer, sortir ou voir ses amis;
- se montre très irritable et pleure souvent;
- se plaint de maux de tête ou de ventre;
- dit qu’il n’a plus envie de vivre ou qu’il n’aurait pas dû naître;
- vit de l’exclusion et des échecs à l’école;
- grandit, mais prend très peu de poids.
Chez les adolescents, la dépression peut être difficile à distinguer des moments de morosité ou de confrontations propres à cette étape de la vie. Les signes suivants sont à surveiller :
- une tendance à l’isolement;
- un désinvestissement dans les études;
- des signes d’automutilation;
- une verbalisation d’idées suicidaires.

Personnes à risque

Personne n’est à l’abri de la dépression. Les personnes suivantes seraient légèrement plus à risque.

  • Les personnes dont les antécédents familiaux prédisposent à la dépression.
  • Les personnes qui prennent certains médicaments, comme des psychostimulants, des stéroïdes, des corticostéroïdes, des anabolisants, des anticonvulsivants ou la pilule anticonceptionnelle. En effet, les progestatifs contenus dans la pilule anticonceptionnelle peuvent affecter l’humeur3. Si c’est le cas, en discuter avec son médecin.

D’un point de vue sociologique, les groupes suivants sont plus touchés par la dépression.

  • Les femmes. Environ deux fois plus de femmes que d’hommes connaîtront au moins un épisode de dépression au cours de leur vie. Les femmes ont plus tendance à consulter que les hommes lorsqu’elles ont des symptômes de dépression, ce qui pourrait expliquer en partie que la maladie soit plus souvent diagnostiquée chez elles. Aussi, on avance au moins deux hypothèses pour expliquer le phénomène :
    - le système hormonal des femmes, plus susceptible d'influencer la chimie du cerveau;
    - des problèmes de pauvreté et de violence conjugale plus fréquents4.
  • Les personnes âgées. De 15 % à 20 % des personnes âgées vivent de la dépression27. Elle passe souvent inaperçue. Une partie importante de cette population ne serait pas diagnostiquée et traitée5. Parmi les causes possibles :
    - la solitude;
    - la mort du conjoint ou d’amis;
    - des facteurs physiologiques liés au vieillissement, comme une baisse importante de sérotonine ainsi que d’autres changements métaboliques.
    - la sous-alimentation, qui peut causer des carences nutritionnelles contribuant à la dépression (surtout en acide folique et en vitamine B12).
  • Les homosexuels. Plusieurs données, dont une importante étude de cohorte en Nouvelle-Zélande, indiquent que les gais, les lesbiennes et les bisexuels sont plus à risque de problèmes de santé mentale, et plus particulièrement de dépression, de troubles anxieux et de comportement suicidaire6.

Facteurs de risque

  • Vivre des pertes à répétition (mort d’un conjoint ou d’un parent, divorce ou séparation, perte d’un emploi, etc.).
  • Vivre un stress chronique. Un emploi du temps trop chargé, un manque chronique de sommeil, une maladie invalidante, etc.
  • Se sentir constamment débordé et ressentir une perte de contrôle sur son existence.
  • Faire des excès d'alcool et de drogues.
  • Avoir des carences nutritionnelles : vitamine B6 (surtout chez les femmes prenant des contraceptifs oraux), vitamine B12 (surtout chez les personnes âgées et les gens qui consomment beaucoup d’alcool), acide folique, fer, acides gras oméga-3 ou certains acides aminés.

 

La résilience : savoir rebondir

La résilience est cette capacité à surmonter des expériences difficiles ou tragiques : la perte précoce d’un être cher, un incendie, un viol, etc. Elle nécessite une bonne dose de sécurité intérieure et de confiance en la vie. Le psychiatre Boris Cyrulnik, qui a remis ce concept sur la place publique, a dit de la résilience qu’elle est « l’art de naviguer dans les torrents »7.

Cette attitude mentale se construit grâce aux liens de confiance créés avec des personnes significatives. D’après Boris Cyrulnik, la résilience « n’est pas un catalogue de qualités que posséderait un individu. C’est un processus qui, de la naissance à la mort, nous tricote sans cesse avec notre entourage »7. La résilience semble s’acquérir plus facilement durant les premières années de vie. Plus tard, on peut tout de même y parvenir, mais avec plus d’efforts.

Prévention

Mesures préventives de base

Parfois, il suffit de s’imposer un régime de vie plus sain pendant un certain temps, comme se coucher tôt, faire plus d’exercice, manger de façon équilibrée, pour se sentir mieux. Mais d’autres moyens peuvent aider à ne pas sombrer dans la dépression.

Activités, relations, spiritualité
- Ne pas hésiter à s’ouvrir sur ce que l’on ressent avec les gens de son entourage lorsqu'on se sent déprimé.
- Au besoin, chercher une aide ponctuelle auprès d’un psychologue, d’un travailleur social ou d’un psychothérapeute dûment formé.
- Ne pas être trop exigeant envers soi-même.
- Vivre dans l’instant présent. Éviter d’entretenir des pensées négatives, de ressasser le passé ou d’anticiper l’avenir.
- Mieux se connaître et entreprendre des projets.
- Identifier et surmonter ses peurs.
- Nourrir une forme de spiritualité.
- Faire de l'exercice régulièrement.

Alimentation
Si on ne peut pas mettre fin à un épisode dépressif uniquement par l'alimentation, on peut sans doute aggraver son cas par de mauvais choix alimentaires, et prévenir une rechute par de bons choix. Selon le cas, consulter un diététiste ou un naturothérapeute pourra aider à établir le régime approprié.

- S'assurer d'un apport quotidien suffisant en éléments nutritifs. Selon le naturothérapeute J.E. Pizzorno, les recommandations proposées à la population dans les guides alimentaires pour maintenir une santé optimale restent les mêmes en cas de dépression8. Il doit, selon lui, comprendre un supplément de multivitamines et minéraux.
- Des problèmes d'hypoglycémie peuvent entraîner des symptômes de dépression, de la fatigue et des maux de tête.
- Consommer davantage de poissons gras (comme le maquereau, le hareng et le saumon), car leur chair est riche en acides gras
oméga-3, un nutriment essentiel.
- Veiller également à consommer des aliments riches en folate (
vitamine B9 sous sa forme naturelle), comme les abats, les légumineuses et les légumes à feuilles vert foncé. Certaines pâtes alimentaires et céréales à déjeuner sont enrichies en folate.

Mesures pour prévenir les rechutes

Afin de prévenir une rechute, on conseille de poursuivre l’ensemble du traitement (que ce soit la prise de médicaments ou de produits de santé naturels de même que la psychothérapie) de 6 mois à 24 mois après la guérison complète.

Si le traitement est cessé aussitôt que la personne se sent guérie, le risque de rechute dépasserait 50 %. À ce moment, la maladie peut être plus difficile à traiter. Il y a aussi plus de risques que la dépression devienne chronique.

Traitements médicaux

Le traitement varie selon la gravité de la dépression.

Une dépression légère peut être traitée efficacement par la psychothérapie.

Dans le cas d'une dépression modérée, le traitement recommandé est une psychothérapie associée à la prise d’un médicament antidépresseur.

Dans le cas d'une dépression grave, qui peut s'accompagner de symptômes psychotiques, d'hallucinations visuelles ou auditives ou de comportement suicidaire, les médecins ont parfois recours à la médication antipsychotique et à l'hospitalisation. On prescrit parfois des stabilisateurs de l’humeur. Le lithium, par exemple, peut augmenter l’efficacité des antidépresseurs chez les personnes qui vivent une dépression grave. Le traitement par électrochocs n’est utilisé que dans de rares cas. Depuis quelques années, un nouveau traitement qui s’apparente aux électrochocs donnerait des résultats prometteurs : la stimulation magnétique transcrânienne (transcranial magnetic stimulation ou TMS). Elle s’effectue à l'aide d'un puissant électroaimant.

Psychothérapie

Entreprendre une psychothérapie aide souvent à comprendre le sens de sa dépression ou, du moins, ce qui l’a déclenchée. Une telle thérapie permet aussi de trouver les moyens pour se sentir mieux au quotidien. On y apprend à mieux faire face aux épreuves et aux réussites qui jalonnent l’existence. Il est alors possible d’adopter des comportements qui protègent d'une rechute17.

Il existe plusieurs approches psychothérapeutiques. L’efficacité du traitement ne repose pas uniquement sur le type d’approche. L’engagement personnel et la volonté du patient de même que la relation de confiance qu’il tisse avec son thérapeute seraient des facteurs de succès encore plus importants. Pour en savoir plus sur les différents types de psychothérapies, consulter notre fiche Psychothérapie.

À propos des médicaments

On appelle psychotropes les substances d'origine naturelle ou artificielle capables de modifier l'équilibre chimique du cerveau. Leur action s'exerce essentiellement sur le système nerveux central.

On réserve le terme antidépresseur à un groupe de médicaments de synthèse psychotropes dont l'action vise la disparition des symptômes dépressifs. Les antidépresseurs sont divisés par classe, selon le type d'action qu'ils opèrent sur les cellules du cerveau, les neurones (bloquer ou stimuler telle ou telle fonction). Chaque classe d’antidépresseurs comporte ses avantages et ses inconvénients.

 

Médicaments antidépresseurs

Il existe quelques classes d'antidépresseurs. Voici les plus fréquemment prescrites. À noter que les effets indésirables sont courants.

  • Les antidépresseurs tricycliques, dont l’amitriptyline (Elavil®) et l’imipramine (Tofranil®). Utilisés depuis le début des années 1960, ils provoquent beaucoup d’effets indésirables (somnolence, gain de poids, constipation, sécheresse de la bouche, baisse de la libido, etc.). On y a moins recours de nos jours.
  • Les inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine (ISRS), dont le citalopram (Celexa®), la fluoxétine (Prozac®), la fluvoxamine (Luvox®), la paroxétine (Paxil®) et la sertraline (Zoloft®). Leur efficacité est équivalente à celle des antidépresseurs tricycliques. Ils ont aussi leurs effets indésirables : agitation, insomnie, maux de tête et baisse de la libido. En outre, ils réduisent la fertilité chez les hommes, qui revient à la normale après l’arrêt du traitement9.
  • Les inhibiteurs du recaptage de la sérotonine et de la norépinéphrine (IRSN), telle la venlafaxine (Effexor®). Ils sont parmi les plus efficaces des antidépresseurs. Ils agissent sur deux types de neurotransmetteurs à la fois. Cependant, ils peuvent provoquer davantage d’effets indésirables. Habituellement, on les utilise lorsque les autres médicaments s’avèrent insuffisants pour soulager les symptômes.

Mise en garde. Selon un avis émis par Santé Canada10, les antidépresseurs de type ISRS et IRSN exposent les enfants et les adolescents à un risque accru d’idées ou de comportements suicidaires (comparativement à un placebo). Santé Canada précise que ces antidépresseurs ne sont pas indiqués chez les enfants et les adolescents, les études n’étant pas parvenues à prouver leur efficacité chez ceux-ci11. D’autres rapports indiquent qu’ils peuvent provoquer de l’agitation, de l’hostilité et des actes d’automutilation chez toute personne qui en consomme, incluant les adultes. La prise de tels médicaments doit donc faire l’objet d’un suivi rigoureux de la part du médecin.

Il n’est pas aisé de trouver le médicament dont l’effet thérapeutique est optimal. Pour y parvenir, il faut parfois expérimenter différents produits durant plusieurs semaines ou quelques mois.

Effet placebo?

Les très nombreuses recherches réalisées pour tester les médicaments contre la dépression ont démontré que l'effet placebo pouvait varier de 20 % à 49 %12. Ce qui est supérieur à ce qu’on observe avec d’autres types de médicaments.

Une proportion importante des personnes souffrant de dépression répond peu ou pas du tout aux antidépresseurs. On leur prescrit alors deux médicaments de classes différentes simultanément.

Le fait de souffrir de dépression pourrait accélérer légèrement l’apparition du diabète chez les personnes déjà à risque70. Les chercheurs soutiennent que les personnes dépressives sont moins portées à faire de l’exercice et à bien manger. De plus, certains médicaments peuvent accroître l’appétit et occasionner un gain de poids. Tous ces facteurs augmentent le risque de diabète de type 2. Ces données appuient l'importance d'une approche globale - incluant de saines habitudes de vie - pour traiter une dépression.

Remarque sur le sevrage des antidépresseurs

On ne doit jamais cesser un traitement aux antidépresseurs de façon soudaine. La dose doit être réduite graduellement sur quelques semaines, d’après les conseils du médecin. Cela dit, normalement, il n’y a pas de symptômes de sevrage dangereux avec les antidépresseurs, seulement des malaises passagers.

Il est souhaitable, mais pas toujours indispensable, d’attendre quelques jours (ou plus, selon le médicament) avant d’entreprendre un autre traitement pharmacologique ou naturel. Se renseigner auprès de son médecin.

Vitamines du groupe B

Des carences en vitamines du groupe B, surtout les vitamines B6, B9 (acide folique) et B12, ont été détectées chez des gens dépressifs dans le cadre d’études. Les déficits en ces vitamines peuvent ainsi contribuer à la dépression13-16. Ces nutriments jouent en effet un rôle important dans la synthèse des neurotransmetteurs, incluant la sérotonine et la dopamine.

Si une carence est suspectée ou détectée, le médecin recommande alors la prise de suppléments de vitamines du groupe B. Plusieurs médecins suggèrent d’ailleurs à leurs patients qui souffrent de dépression d’adopter une diète riche en folates (vitamine B9 de source naturelle). Consulter notre Palmarès des nutriments Vitamine B9 pour en connaître les meilleures sources alimentaires.

Groupes de soutien ou d'entraide

Des séances de psychothérapie en groupe s’organisent dans les hôpitaux, les cliniques et même en bureau privé dans le cadre de thérapie brève (12 à 15 semaines). Pour les personnes dépressives, il s’agit là d’un moyen de briser l'isolement ou de maintenir un précieux lien social. On trouve aussi des groupes destinés aux proches des personnes vivant un épisode de dépression.

L'opinion de notre médecin

La crainte des antidépresseurs est-elle justifiée?

Leur mauvaise réputation, qui n’est pas méritée, tient sur plusieurs facteurs. Il faut d’abord noter que les antidépresseurs ne commencent à être vraiment efficaces qu’après quatre à six semaines de traitement. Cependant, les effets indésirables apparaissent dès les premiers jours. Au début de la prise d’antidépresseurs, on peut alors ressentir plus d’anxiété qu’avant. Cette situation est temporaire. Il faut donc être patient lorsqu’on débute le traitement.

Aussi, malheureusement, plusieurs études le confirment : certains médecins prescrivent des antidépresseurs à des personnes ne souffrant pas vraiment de dépression. Il arrive aussi qu’ils les prescrivent à dose insuffisante pour soulager complètement les symptômes.

Les antidépresseurs sont des psychotropes sécuritaires. Contrairement aux anxiolytiques (Ativan®, Valium® et autres), ils ne causent pas de dépendance et peu de sevrage. Les antidépresseurs ne comportent aucun effet secondaire dangereux courant (en fait, moins que l’aspirine!).

Il ne faut pas oublier que le but du traitement est la disparition complète de tous les symptômes. Plusieurs personnes, y compris les médecins, se contentent, à tort, de la disparition de l’humeur triste. Ce n’est pas suffisant. Il faut aussi retrouver la capacité de ressentir du plaisir, de prendre des décisions et de les assumer, de se projeter dans l’avenir...

 

Dr Paul Lépine, M.D., D.O.

 

L’opinion de notre spécialiste

Peut-on guérir de la dépression?

La dépression se soigne bien. Un diagnostic et une prise en charge précoce sont les deux facteurs clés pour en guérir, c’est-à-dire pour que les symptômes disparaissent complètement (humeur triste, autodépréciation, perte d’intérêt et de motivation, troubles d’attention, douleurs physiques, fatigue, troubles du sommeil, idées suicidaires...).

Il faut savoir que plus on tarde à consulter un spécialiste, plus le risque de rechute est important et plus la dépression est longue et difficile à traiter.

Actuellement, on recommande une double approche : pharmacologique et psychothérapeutique. Différentes approches en psychothérapie (thérapie de soutien, cognitivo-comportementale, interpersonnelle, psychodynamique, etc.) sont très utiles. Si ce n’est pas suffisant, on peut combiner des antidépresseurs. Le traitement doit être poursuivi durant une période de 6 à 12 mois à dose efficace pour éviter les rechutes.

Conserve-t-on des séquelles?

La majorité des personnes qui sont traitées n’auront pas de symptômes résiduels. Néanmoins, ceux-ci sont relativement courants. La personne qui a vécu une dépression peut conserver une fragilité au stress, de l’anxiété, des problèmes de sommeil ou de la fatigue. Mais, ces symptômes ne se manifestent pas nécessairement tous les jours.

Donne-t-on des médicaments trop rapidement?

La dépression est une maladie à la fois sous-diagnostiquée et sur-diagnostiquée, d’après des études canadiennes, américaines et européennes. Ainsi, plusieurs personnes atteintes de dépression n’obtiennent aucun suivi médical, tandis que d’autres reçoivent à tort un diagnostic de dépression. Ces dernières vivent plutôt un passage difficile comme une rupture amoureuse, un deuil ou une difficulté d’adaptation.

Dès que l’on suspecte des symptômes de dépression, il est indispensable de consulter un médecin pour établir un diagnostic précis et amorcer un traitement adapté. Si une dépression s’aggrave et que rien n’est fait, la personne peut nourrir des pensées suicidaires et même éventuellement passer à l’acte.

Dre Muriel Narjoz-Mury, psychiatre

 

Révision médicale (mars 2007) : Dre Muriel Narjoz-Mury, psychiatre, Chaire Lucie et André Chagnon pour l'enseignement d'une approche intégrée en prévention, Université de Sherbrooke.
Révision médicale (mai 2003) :
Dr Paul Lépine, M.D., D.O.

Traitements non conventionnels

Attention. La dépression nécessite un diagnostic et un suivi par un professionnel de la santé. L’automédication n’est pas recommandée. Le millepertuis, la SAMe et le 5-HTP peuvent interagir avec les antidépresseurs, en augmentant leur effet, par exemple. Leur consommation devrait être suivie par un professionnel de la santé. Se reporter aux fiches complètes de ces produits pour obtenir les renseignements précis sur les interactions médicamenteuses potentielles.

Phytothérapie

Efficace Millepertuis (Hypericum perforatum). De 2001 à 2005, plusieurs essais cliniques et quatre méta-analyses ont été publiées. Trois d’entre elles ont confirmé que la plante est plus efficace qu'un placebo en cas de dépression légère à modérée et qu'elle l’est autant que les antidépresseurs de synthèse, tout en provoquant moins d'effets indésirables que ces derniers18-20. Des chercheurs britanniques ont cependant remis en question l’efficacité du millepertuis, sur la base d’une méta-analyse publiée en 200421. Les antidépresseurs auxquels on a comparé le millepertuis au cours des essais cliniques comprennent aussi bien ceux du type fluoxetine (Prozac®), sertraline (Zoloft®) et paroxétine (Paxil®) que les médicaments de type plus ancien comme l'imipramine.
En ce qui concerne la dépression grave, les études ont donné des résultats contradictoires. Les auteurs d’une méta-analyse publiée en avril 2005 ont scruté 12 études : ils ont conclu que l’effet du millepertuis dans ces cas était minimal19. Cependant, par la suite, une étude comparant un extrait de millepertuis à la paroxétine (Paxil®) a donné des résultats positifs au chapitre de la dépression modérée à grave22.

Dosage

Pour une dépression légère à modérée, le millepertuis s'utilise par voie interne, sous différentes formes. Consulter la fiche Millepertuis pour les connaître.

Usage reconnu Ginkgo (Ginkgo biloba). L'efficacité de cette plante de la pharmacopée chinoise est reconnue par la Commission E pour soulager, entre autres, les symptômes de dépression que vivent certaines personnes âgées atteintes de démence dégénérative (comme la maladie d'Alzheimer). Le ginkgo biloba pourrait aussi être intéressant pour les personnes âgées qui ne réagissent pas bien aux antidépresseurs23.
Dosage

De 120 mg à 240 mg d'extrait standardisé par jour (50:1), à prendre en deux ou trois doses.

Recherches préliminaires sur le ginkgo et les troubles du sommeil. Il est possible que le ginkgo puisse aussi aider à régulariser le sommeil chez les dépressifs de tout âge ayant ce problème et, à ce titre, être considéré comme un traitement complémentaire, tel que le suggère une étude clinique de petite envergure24. L'extrait de ginkgo utilisé, le EGb Li 1370, était administré (240 mg par jour) durant quatre semaines, en plus de la médication habituelle.

Suppléments

Efficace SAMe. La SAMe (S-Adénosyl-L-Méthionine) est une molécule qui joue un rôle important dans le métabolisme des hormones et des neurotransmetteurs, et qui participe à de nombreuses réactions biochimiques. Les auteurs d'une synthèse d’essais cliniques menés jusqu'à la fin de 200225 de même qu'un organisme gouvernemental américain, l'Agency for Healthcare Research and Quality (qui s’est penché sur 28 études)26, ont conclu que la SAMe est plus efficace qu'un placebo et aussi efficace que les antidépresseurs tricycliques pour traiter la dépression. Ils soulignent aussi que des études supplémentaires, notamment des essais comparant cette substance aux antidépresseurs de la dernière génération, permettraient d'établir avec plus de précision le dosage optimal.
Dosage

Prendre de 800 mg à 1 600 mg par jour.
Notes
-
Bien que des effets bénéfiques puissent se faire sentir au bout de quelques jours seulement, il faut parfois compter jusqu'à cinq semaines avant que le traitement fasse pleinement effet.
- Répartir la dose quotidienne tout au long de la journée en concentrant les prises le matin et l'après-midi. Éviter de prendre le soir.

Efficacité possible 5-HTP (5-hydroxytryptophane). Une vingtaine d’études ont porté sur l’efficacité du 5-HTP à soulager les symptômes de la dépression (990 sujets en tout) : la plupart sont de faible envergure et 11 d’entre elles ne comportaient pas de groupe placebo. Parmi les dix études à double insu avec placebo, sept ont conclu que le 5-HTP était supérieur au placebo28-30. L’ensemble de la preuve est donc difficile à interpréter, d’autant plus que la grande majorité des études a été effectuée entre 1960 et le début des années 1980.
Dosage

Prendre de 50 mg à 100 mg, trois fois par jour.

Efficacité incertaine Huiles de poisson. Des données épidémiologiques ont permis de constater un lien inverse entre la consommation de poissons et de fruits de mer et la dépression31, ainsi que la dépression postpartum32. On a aussi constaté que l’organisme des personnes déprimées présentait de faibles taux d’acides gras essentiels de type oméga-3, notamment l'acide eicosapentaénoïque (AEP) et l'acide docosahexaénoïque (ADH)33-37. Les résultats d’essais préliminaires indiquent que de hautes doses d’AEP/ADH (6 g et plus), en complément d’un traitement classique, peuvent contribuer au rétablissement des personnes déprimées38 et à la stabilisation de l’état des patients souffrant de trouble bipolaire (maniacodépression)39.
Il semble que ce soit davantage l’AEP (à raison de 1 g à 2 g par jour) que l’ADH qui influe le plus positivement sur la dépression, selon les résultats de deux études (92 sujets en tout)40,41.
Certains médecins recommandent déjà à leurs patients d’inclure dans leur alimentation des aliments riches en oméga-3, comme le saumon, la sardine et le maquereau. Consulter notre
Palmarès des nutriments Acides gras oméga-3 AEP pour connaître toutes les sources.

Mode de vie

Efficacité probable Activité physique. Tous les professionnels de la santé s'entendent pour dire que l'exercice est essentiel pour la santé et donc pour l'équilibre mental. Plusieurs des changements métaboliques induits par l'exercice améliorent le fonctionnement du cerveau. Des endorphines, associées au sentiment de bien-être, sont par exemple libérées au cours de l’activité physique.

Plusieurs études cliniques se sont penchées sur les effets positifs de l'exercice chez les personnes dépressives63-65. Une méta-analyse parue dans le British Journal of Medicine a rassemblé les résultats de 14 études64. L'article révèle que l'exercice réduit les symptômes davantage que l'absence de traitement, et que ses effets sont comparables à ceux d'une thérapie cognitive.

La plupart des experts recommandent de s’adonner à une activité physique durant une trentaine de minutes, au moins cinq jours par semaine. La quantité minimale pour en ressentir les bienfaits serait de trois périodes de vingt minutes par semaine66.

Pour passer à l’action, consulter notre dossier Forme physique 1 - Les meilleures raisons de bouger.

Thérapies

Efficacité probable Luminothérapie. La luminothérapie a fait ses preuves dans le traitement de la dépression saisonnière. Une synthèse d’études42 et une méta-analyse43 ont conclu que la luminothérapie affiche une efficacité modeste pour traiter la dépression non saisonnière, en complément au traitement classique. Les auteurs insistent toutefois sur le fait que les essais cliniques répertoriés étaient en général de courte durée et qu’ils étaient réalisés auprès de peu de sujets. Depuis, deux autres essais cliniques ont été publiés. Tous deux soulignent l’efficacité de la luminothérapie pour réduire les symptômes de la dépression non saisonnière et pour améliorer le bien-être général44-46. Au cours de l’un de ces essais, qui a duré cinq semaines, la luminothérapie consistait s’exposer à une lumière d’une intensité de 10 000 lux chaque jour, durant 30 minutes. Par ailleurs, un essai clinique47 publié en 2005 n’a pas observé d’effets antidépresseurs supérieurs à un placebo auprès d’un groupe de 81 personnes âgées.

Efficacité possible Massothérapie. Des résultats positifs ont été rapportés dans le cadre d’études portant sur la dépression pendant la grossesse48 et le post-partum49,50; de même que chez les enfants51,52 et les adolescents53, et chez les patients atteints de cancer54, du sida55 ou de maladies du rein56, etc. Plusieurs de ces études rapportent certaines améliorations de l’anxiété, du stress, de l’humeur, du sommeil, des fonctions immunitaires, de la fatigue, etc., mais généralement sans en évaluer les bienfaits durant de longues périodes. La quantité de données probantes n’est toutefois pas suffisante pour pouvoir tirer des conclusions claires. Parallèlement, une revue de la littérature scientifique57 rapporte des effets positifs : soulagement du stress (baisse de cortisol) et activation du système nerveux central (augmentation de la sérotonine et de la dopamine). Le massage peut être considéré comme un complément aux traitements classiques. Voir notre fiche Massothérapie.

Efficacité possible Yoga. Une synthèse de cinq études randomisées visant à évaluer l’efficacité de la pratique de différentes formes de yoga dans le traitement de la dépression a été publiée en 200458. Tous les essais rapportaient des effets positifs du yoga sur les symptômes de dépression. Les auteurs ont toutefois souligné que la qualité des protocoles de recherche était insuffisante pour tirer une conclusion définitive. Par ailleurs, un essai ouvert réalisé en 2005 chez 113 sujets hospitalisés pour des problèmes psychiatriques indique que la pratique du yoga améliore l'humeur59.

Efficacité incertaine Danse-thérapie. Un essai randomisé portant sur 40 adolescentes souffrant de dépression d’intensité légère a évalué les effets d’un programme de 12 semaines de danse-thérapie60. À la fin de l’expérimentation, les adolescentes du groupe danse-thérapie présentaient moins de symptômes de détresse psychologique que celles du groupe témoin.

Efficacité incertaine Massage pour bébé. Cette approche pourrait contribuer au bien-être de la mère qui vit une dépression et de son enfant. Lors d'un essai clinique, 40 bébés âgés d’un mois à trois mois dont la mère était dépressive ont été assignés aléatoirement à des séances de 15 minutes de massage ou de bercement, deux fois par semaine pendant six semaines61. Les enfants du groupe massage ont pris plus de poids et ont démontré un tempérament plus calme et de meilleures dispositions émotionnelles et sociales. Ils semblaient moins stressés, pleuraient moins et s’endormaient plus facilement.
Dans un autre essai clinique randomisé publié en 200162, des mères souffrant de dépression post-partum ont eu de meilleures interactions avec leur enfant grâce au massage. Leur humeur s’est aussi améliorée. Toutefois, le quart des participantes a abandonné l’étude en cours de route, ce qui laisse croire que cette approche pourrait être difficile à adopter. Consulter notre fiche
Massage pour bébé.

Approches à considérer

Approches à considérer Médecine traditionnelle chinoise. Malgré le peu de recherches menées sur le sujet, il semble que l'acupuncture, la pharmacopée chinoise et le Qi Gong puissent soulager les symptômes de la dépression. Une recherche avec placebo menée en 1998 à l'Université de l'Arizona auprès de 34 femmes souffrant de dépression a révélé une réduction des symptômes de l'ordre de 43 % grâce à l'acupuncture (mais seulement 22 % avec le placebo)67. C'est un taux de réussite comparable aux traitements aux antidépresseurs ou à la psychothérapie. Le taux de récidive, six mois plus tard, correspond également aux résultats des traitements reconnus68. Aussi, les National Institutes of Health des États-Unis rapportaient que les recherches ont démontré que l'acupuncture peut modifier « l'équilibre chimique du cerveau en modulant la production de neurotransmetteurs et de neurohormones »69.

                                               source:passeportsanté.net

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5 mai 2007 6 05 /05 /mai /2007 13:09


Traitements possibles

Traitements médicaux

Antibiothérapie, médicaments analgésiques, traitement de la cause sous-jacente s’il y a lieu.

Traitements non conventionnels

Efficacité incertaine

Canneberge.

Approches à considérer

Pharmacopée chinoise, alimentation.

Usage reconnu

Échinacée, ortie, prêle des champs, raifort, uva ursi, verge d’or.

Usage traditionnel

Hydraste du Canada.

Voir la signification des symboles et les critères de classification utilisés

Description médicale

L’infection urinaire est causée par la prolifération anormale d’agents infectieux dans le système urinaire qui comprend les reins, les uretères, la vessie et l’urètre. Les reins assurent la filtration du sang et permettent l’élimination des déchets. Ils jouent également un rôle important dans la régulation des liquides corporels et de la pression sanguine. La vessie agit en tant que réservoir d’urine. Quant aux uretères et à l’urètre, ils permettent le passage de l’urine des reins à la vessie, puis à l’extérieur du corps.

On estime qu’en Amérique du Nord, de 20 % à 40 % des femmes ont eu au moins une infection urinaire. Beaucoup de femmes en contracteront plusieurs au cours de leur existence. L’urètre de la femme, plus court, facilite la contamination de la vessie par les bactéries. L’anatomie du système urinaire féminin augmente considérablement le risque d’infection.

Les jeunes hommes sont peu touchés par cette affection. Cependant, les hommes d’âge mûr qui sont atteints de troubles de la prostate en sont plus à risque.

Types d’infections urinaires

On distingue trois types d’infections urinaires, selon la localisation de l’infection.

  • La cystite. De loin la forme d’infection urinaire la plus courante, la cystite touche presque uniquement les femmes. Il s’agit de l’inflammation de la vessie. La plupart du temps, l’inflammation est provoquée par la prolifération de bactéries intestinales de type Escherichia coli, qui sont nombreuses aux environs de l’anus. Les bactéries passent de la région vulvaire à la vessie en remontant l’urètre. Tout ce qui gêne la vidange de la vessie augmente le risque de cystite. La cystite s’accompagne normalement d’une urétrite, l’inflammation de l’urètre.
  • L’urétrite. Si l’infection touche uniquement l’urètre (le conduit qui relie la vessie au méat urinaire), on l’appelle urétrite. Il s’agit d’une infection transmissible sexuellement (ITS) courante chez les hommes, mais les femmes peuvent aussi en souffrir. Différents agents infectieux peuvent causer l’urétrite. Les plus communs sont la chlamydia et le gonocoque (la bactérie responsable de la gonorrhée).
  • La pyélonéphrite. La pyélonéphrite est un état plus grave. Elle désigne l’inflammation du bassinet et du rein (du grec puelos = bassin et nephros = reins). Celle-ci résulte généralement d’une infection bactérienne. Il peut s’agir d’une complication d’une cystite non traitée ou mal traitée qui permet la prolifération des bactéries de la vessie vers les reins. La pyélonéphrite aiguë survient surtout chez la femme, et principalement la femme enceinte.

Lorsqu’une personne est affectée par un problème chronique aux voies urinaires (malformation anatomique, maladie des reins ou de la vessie), il n’est pas rare qu’elle souffre d’infections récurrentes. Souvent, ces problèmes sont aggravés par les interventions en milieu hospitalier, comme le port d’une sonde urétrale (cathéter) pour recueillir l’urine.

Une question d’anatomie

Chez la femme, la proximité entre l’anus et le méat urinaire (l'orifice externe de l'urètre) facilite grandement l’accès de l’urètre aux bactéries intestinales provenant du rectum. Par ailleurs, l’urètre féminin étant très court (à peine 4 cm), cela facilite l’accès des bactéries à la vessie. En outre, la grossesse et l’usage d’un diaphragme comme moyen contraceptif augmentent le risque d’infection urinaire.

Chez l’homme, l’infection urinaire est généralement provoquée par des troubles de la prostate. Ainsi, lorsqu’un homme de plus de 50 ans est atteint d'une infection urinaire, cela est presque toujours relié à une hypertrophie ou une inflammation de la prostate qui empêche la vessie de se vider complètement.

Chez les enfants, l’infection urinaire est plus rare : elle toucherait environ 2 % de la population pédiatrique. Elle peut être le signe d’une anomalie anatomique du système urinaire et doit absolument être traitée par un médecin afin d’éviter que les troubles urinaires ne deviennent chroniques.

Complications

Dans tous les cas, il importe de consulter un médecin si des signes d’infection urinaire se manifestent. Si l’infection n’est pas traitée, l’agent infectieux continue à se multiplier et à envahir les voies urinaires. Cela peut mener à un problème plus grave aux reins, comme une pyélonéphrite ou des calculs rénaux. Exceptionnellement, une infection urinaire peut s’aggraver au point d’entraîner une septicémie ou de l’insuffisance rénale.

Défenses naturelles des voies urinaires

Normalement, l’urine est stérile. Elle contient de l’eau à 96 %, des sels et des composants organiques, mais est exempte de micro-organismes. Le système urinaire possède de nombreuses défenses contre les infections :

- le flot urinaire expulse les bactéries et rend plus difficile leur ascension vers la vessie et les reins;
- l’acidité de l’urine (pH < 5,5) inhibe la croissance des bactéries;
- la forme des uretères et de la vessie prévient le retour de l’urine vers les reins;
- le système immunitaire en général lutte contre les infections;
- la paroi de la vessie contient des cellules immunitaires ainsi que des substances antibactériennes;
- chez les hommes, les sécrétions de la prostate contiennent des substances qui ralentissent la multiplication des bactéries dans l’urètre.

Symptômes

Les symptômes les plus communs

  • Des douleurs ou des brûlures au moment d’uriner.
  • Une fréquence anormalement élevée de mictions durant le jour (parfois le besoin d’uriner survient aussi la nuit).
  • Un sentiment persistant d'avoir besoin d'uriner.
  • Des urines troubles, qui dégagent une odeur désagréable.
  • Une pression dans le bas-ventre.
  • Parfois, du sang dans l’urine.

Dans le cas d’une infection des reins

  • Des douleurs lombaires.
  • Des frissons.
  • De la fièvre.
  • Des vomissements.

Chez les enfants, l’infection urinaire se traduit aussi par de l’énurésie (pipi au lit) et par des plaintes ou des pleurs au moment d’uriner.

Personnes à risque

  • Les femmes, surtout celles qui sont actives sexuellement. Le taux d’infection est 50 fois plus élevé que chez les hommes.
  • Les hommes atteints d’une hypertrophie bénigne de la prostate ou d’une prostatite. Lorsqu’elle augmente de taille, la prostate comprime l’urètre, ce qui ralentit l’évacuation de l’urine.
  • Les femmes enceintes sont particulièrement à risque en raison de la pression exercée par le bébé sur le système urinaire, mais aussi des changements hormonaux inhérents à la grossesse.
  • Les femmes ayant une vaginite causée par une baisse d’hormones oestrogènes, après la ménopause17 (voir la fiche Vaginite).
  • Les personnes diabétiques, en raison du taux élevé de sucre dans leur urine, qui constitue un milieu favorable au développement bactérien, et de leur sensibilité accrue aux infections.
  • Les personnes chez qui on a introduit une sonde dans l’urètre. Les personnes qui ne peuvent uriner, qui sont inconscientes ou gravement malades ont souvent besoin d’une sonde le temps de retrouver leurs fonctions urinaires. Certaines personnes qui ont une atteinte au système nerveux en auront besoin toute leur vie. Les bactéries se servent alors de la surface du tube pour infecter le tractus urinaire. Parfois contractées à l’hôpital, ces bactéries ont pu développer une certaine résistance nécessitant le recours à des antibiotiques plus puissants.
  • Les personnes qui ont une anomalie structurale des voies urinaires, qui souffrent de calculs rénaux ou de divers troubles neurologiques.

Facteurs de risque

Chez les femmes
  • Avoir une mauvaise hygiène génitale. Après être allé à la selle, s’essuyer vers l’avant avec le papier hygiénique est un facteur de risque. Le mouvement d’essuyage doit se faire de l’avant vers l’arrière afin de ne pas contaminer l’urètre avec des bactéries provenant de l’anus. De plus, les régions anale et génitale doivent être nettoyées avec soin régulièrement, ce qui aide à contrer la prolifération des bactéries.
  • Les relations sexuelles, particulièrement si celles-ci sont intenses et fréquentes après une période d’abstinence. On décrit d’ailleurs ce phénomène comme la « cystite de la lune de miel ».
  • Chez certaines femmes qui utilisent un diaphragme comme moyen contraceptif, l’urètre se trouvera comprimé, ce qui empêche la vessie de se vider complètement et favorise les infections de la vessie.
  • Certaines femmes contractent une urétrite en raison de l’usage de spermicides.
Chez les hommes
  • La sodomie sans condom augmente le risque d’être infecté.

Prévention

Mesures préventives de base

Conseils pour réduire le risque d’infection urinaire
  • Boire suffisamment de liquides, et spécialement de l’eau. Nos sources recommandent de boire de six à huit verres de liquide par jour. Le jus de canneberge est une option intéressante en prévention des rechutes puisqu’il empêcherait les bactéries d’adhérer aux parois des voies urinaires (voir ci-dessous). Un adulte sain devrait produire entre un demi-litre et deux litres d’urine par jour.
  • Ne pas retenir trop longtemps son envie d’uriner.
Chez les femmes
  • Le meilleur moyen pour les jeunes filles et les femmes de prévenir les infections urinaires est de s'essuyer toujours de l'avant vers l'arrière avec le papier hygiénique après être allé à la selle ou après avoir uriné.
  • Uriner peu de temps après les relations sexuelles18.
  • Laver les régions anales et vulvaires quotidiennement, particulièrement avant les rapports sexuels.
  • Éviter le plus possible d’utiliser des produits déodorants (parfums intimes, douches vaginales), dans la région génitale et des huiles ou des mousses pour le bain, qui peuvent irriter la muqueuse de l’urètre. Cela peut causer des symptômes qui s’apparentent à ceux d’une infection urinaire. Si l’on tient à utiliser un produit, s’assurer qu’il ne soit pas irritant, et privilégier un pH neutre.
  • Préférer les condoms lubrifiés, qui irritent moins les parties génitales.
  • En cas de sécheresse vaginale, utiliser un lubrifiant hydrosoluble durant les rapports sexuels pour éviter les irritations.
  • En cas d’infections fréquentes attribuables à l’usage d’un diaphragme, on conseillera de changer de méthode contraceptive.
Chez les hommes

Il est plus difficile de prévenir les infections urinaires chez les hommes. Il est important de boire suffisamment pour maintenir un bon flot urinaire, et de traiter un trouble de la prostate s’il y a lieu. Par ailleurs, l’urétrite peut être prévenue en utilisant le condom durant des relations sexuelles avec toute nouvelle (ou tout nouveau) partenaire. L’inflammation de l’urètre est courante chez les hommes qui contractent la gonorrhée ou la chlamydia.

 

Mesures pour prévenir les complications

Le traitement des infections de la vessie avec des antibiotiques prévient la pyélonéphrite, une infection beaucoup plus grave.

 

Mesures pour prévenir les récidives

Prévention par les médicaments

Chez certains patients pour qui les infections urinaires sont fréquentes (plus de deux infections tous les six mois), les antibiotiques peuvent être prescrits à titre prophylactique. Il en va de même pour les hommes chez qui les problèmes chroniques de prostate font augmenter le risque d'infection urinaire.

 

Pour les femmes qui contractent des infections urinaires de manière récurrente, le médecin peut prescrire la prise d’antibiotiques de façon quotidienne pendant quelques mois ou après chaque rapport sexuel afin de prévenir les rechutes et permettre au système immunitaire de reprendre le contrôle.

 

Traitements médicaux

Traitement général des infections urinaires

Les infections urinaires d’origine bactérienne se traitent facilement et rapidement à l'aide d'antibiotiques. Pour les cas bénins causés par la bactérie E. coli, le médecin a recours à une variété d'antibiotiques incluant l’amoxicilline (Amoxil®, Trimox®), la nitrofurantoïne (Macrodantin®, Furadantin®) le sulfaméthoxazole (Bactrim®, Septra®) et le triméthoprime (Trimpex®, Proloprim®). Le choix de l’antibiotique se fait au regard des résultats de l’analyse d’urine. Celui-ci peut être administré en dose unique ou selon un régime de trois, sept ou quatorze jours.

Les symptômes disparaissent habituellement en l’espace de 24 à 48 heures. Il importe que la durée de la prescription soit suivie à la lettre. Si l’antibiotique choisi n’est pas efficace après 48 heures, en informer son médecin, qui pourra alors suggérer un autre antibiotique.

Les femmes enceintes font l’objet d’un dépistage systématique. Il est en effet très important de déceler la présence d’une infection urinaire durant une grossesse et de la traiter le cas échéant. Dans un tiers des cas, l’infection peut se propager aux reins avec la possibilité d’un accouchement prématuré ou d’un bébé naissant de faible poids. La prise d’antibiotiques sécuritaires pour la mère et le foetus sera proposée même si l’infection n’est pas accompagnée de symptômes.

Traitement des infections urinaires graves

Les hommes de tous âges, les femmes ayant des infections urinaires récurrentes ainsi que les enfants doivent être référés à un urologue, le spécialiste du système urinaire, pour subir des analyses plus poussées. En cas d’obstruction du système urinaire, la prise d’antibiotiques sera accompagnée du traitement de la cause de l’obstruction (prostate hypertrophiée, anomalie anatomique, calculs rénaux, etc.).

En ce qui concerne les infections acquises en milieu hospitalier (par le biais d’une sonde urétrale ou d’interventions chirurgicales), le traitement est plus compliqué en raison de la résistance accrue des bactéries aux antibiotiques communs. Le médecin prescrira les antibiotiques appropriés en se basant sur les résultats d’une culture bactérienne réalisée à partir d’un échantillon d’urine. Mentionnons que le risque d’infection contractée à partir d'une sonde urétrale peut être réduit en utilisant un système de collecte d'urine étanche et stérile, des onguents antiseptiques et par la prise d'antibiotiques à court terme.

Les personnes qui ressentent des douleurs ou une pression au bas-ventre peuvent obtenir un soulagement par la prise de médicaments analgésiques. On peut aussi placer une compresse chaude sur l’abdomen.

Important. Les personnes qui ont une infection urinaire devraient éviter temporairement le café, l’alcool, les boissons gazeuses contenant de la caféine et les jus d’agrumes12. Les mets épicés devraient aussi être mis de côté tant que l’infection n’est pas guérie. Ces aliments irritent la vessie et donnent l’envie d’uriner encore plus fréquemment. En outre, les médecins rappellent de bien s’hydrater et d’adopter les mesures préventives décrites précédemment.

Traitements non conventionnels
Pour prévenir les récidives

Efficacité probable Canneberge (Vaccinium macrocarpon). La canneberge est depuis longtemps utilisée pour prévenir et traiter les infections urinaires. À l’origine, ce fruit était administré dans le but d’acidifier les urines et d’ainsi créer un milieu défavorable au développement des bactéries. Depuis, des études ont démontré que ses effets bénéfiques résidaient plutôt dans sa capacité à inhiber l’adhésion des bactéries aux parois de l’urètre et de la vessie1,2. Deux études randomisées et contrôlées réalisées auprès de femmes sujettes aux cystites à répétition indiquent que la consommation de jus de canneberge (ou d’un extrait de fruits séchés) réduit le taux de rechute4,5.
Dosage

Boire de 250 ml à 500 ml par jour de cocktail de canneberge (voir ci-dessous) ou prendre, deux fois par jour, l'équivalent de 300 mg à 400 mg d'extrait solide sous la forme de capsules ou de comprimés. On peut également consommer les fruits frais ou congelés à raison de 125 ml à 250 ml par jour.
N.B.
Privilégier les comprimés d'extrait de canneberge ou le jus pur, car les cocktails de canneberge renferment du sucre ou du fructose.

Usage reconnu Échinacée (Echinacea sp.). L’échinacée est reconnue pour ses propriétés immunostimulantes, qui ont été démontrées à travers de nombreuses études. Ainsi, l’échinacée peut aider à combattre ou prévenir les infections urinaires en renforçant le système immunitaire. L’Organisation mondiale de la Santé reconnaît l’usage des racines de l’E. augustifolia et de l’E. pallida comme traitement d’appoint contre les infections des voies urinaires. Pour prévenir et traiter les infections récurrentes, la Commission E allemande reconnaît quant à elle l'usage des parties aériennes de l'E. purpurea.
Dosage

Utiliser par voie interne. Se référer à la fiche Échinacée.

Efficacité possible Acupuncture. Deux études randomisées et contrôlées menées par des chercheurs norvégiens révèlent que l’acupuncture peut aider au traitement des infections urinaires chez les femmes qui en sont atteintes de façon récurrente8,9. L’acupuncture aiderait les patientes à mieux vider leur vessie et ainsi minimiser les risques d’infection bactérienne.

En traitement

Attention. Les plantes médicinales suivantes doivent absolument être utilisées dès l’apparition des premiers symptômes. Le symptôme le plus facile à détecter est une légère douleur durant la miction. Si aucune amélioration ne survient dans les premières 48 heures suivant le début des traitements ou si les symptômes s’aggravent, consultez un médecin.

Dans le cas où les douleurs au moment d’uriner sont intenses ou s’il y a de la fièvre, des douleurs lombaires ou des vomissements (signes d’une infection plus grave), les traitements non conventionnels sont contre-indiqués. L’antibiothérapie devient indispensable afin de traiter l’infection et prévenir les complications.

Notez que les usages ci-dessous concernent le traitement de la cystite et de l’urétrite seulement.

Pour augmenter le flot urinaire

La thérapie d’irrigation consiste à boire de grandes quantités de liquide (de 2 litres à 4 litres de liquide par jour) avec des plantes médicinales en infusion. Notez que la thérapie d’irrigation est contre-indiquée chez les personnes qui ont un problème d’élimination caractérisé par de la rétention d’eau.

Usage reconnu Ortie (Urtica dioica). La Commission E et l’ESCOP reconnaissent l’usage des parties aériennes de l’ortie par voie interne pour irriguer les reins, la vessie et les voies urinaires en cas d’inflammation.
Dosage

Infuser de 2 g à 5 g de feuilles et de fleurs séchées d’ortie, pendant 10 à 15 minutes, dans 150 ml d'eau bouillante. Prendre trois fois par jour.
Contre-indications

Parce que l'ortie pourrait avoir un effet abortif, elle est contre-indiquée en cas de grossesse, bien qu'aucun cas n'ait été signalé chez l'être humain et qu'elle était traditionnellement donnée comme tonique aux femmes enceintes ou qui allaitaient.

Usage reconnu Prêle des champs (Equisetum arvense). Les herboristes utilisent les parties aériennes de la plante recueillie au printemps pour améliorer la circulation dans les voies urinaires en cas d’infections bactériennes. La Commission E allemande reconnaît l’usage de cette plante pour traiter les infections bactériennes de la vessie et de l’urètre. On attribue à cette plante des vertus légèrement diurétiques qui lui viendraient des saponines qu’elle renferme, qui permettent d’évacuer plus facilement les bactéries hors du tractus urinaire. Aucun essai clinique n’a été effectué sur les humains pour vérifier son efficacité.
Dosage

Faire une infusion en mettant 2 g de parties aériennes de prêle des champs dans 150 ml d’eau bouillante. Laisser infuser de 10 à 15 minutes. Boire une tasse trois fois par jour.

Usage reconnu Verge d’or (Solidago virgaurea). Cette plante possède la propriété d’accroître le volume urinaire en augmentant le flux sanguin et la filtration des reins. La Commission E et l’ESCOP reconnaissent son utilité thérapeutique pour améliorer la circulation dans les voies urinaires en cas d’infections bactériennes de la vessie ou de l’urètre.
Dosage

Laisser infuser 3 g de parties aériennes de verge d’or dans 150 ml d’eau bouillante durant 10 à 15 minutes. Boire une tasse d’infusion de deux à quatre fois par jour entre les repas.

Pour leurs effets antibactériens

Usage reconnu Raifort (Armoracia rusticana). On trouve le raifort dans le sud-est de l’Europe et dans l’ouest de l’Asie, où il est cultivé depuis des temps immémoriaux. Seules des études menées en Allemagne dans les années 1960 se sont intéressées à l’action de cette plante sur les infections urinaires et à l’activité antibactérienne des huiles essentielles qui la composent. Néanmoins, la Commission E reconnaît son efficacité comme traitement d’appoint des infections urinaires. Aux États-Unis, les racines de raifort entrent dans la composition du Rasapen®, un médicament antiseptique prescrit en cas d’infection urinaire. De plus, la FDA reconnaît l’innocuité de cette plante.
Dosage

Laisser infuser 2 g de racines fraîches ou séchées de raifort dans 150 ml d’eau bouillante pendant 5 minutes. Boire plusieurs fois par jour.
Contre-indications

Le raifort est déconseillé aux femmes enceintes ou qui allaitent, aux personnes qui ont des ulcères gastroduodénaux et à celles qui ont des problèmes rénaux.

Usage reconnu Uva ursi (Arctostaphylos uva ursi). D’après des études in vitro, les feuilles de l’uva ursi, aussi appelée raisin d’ours, auraient une action antibactérienne. En Amérique du Nord, les premières nations l’utilisaient pour traiter la cystite. Le principal élément actif de cette plante serait l’hydroquinone, un métabolite de l’arbutine. Ainsi, c’est l’hydroquinone qui agirait en tant qu’antiseptique dans les voies urinaires. La Commission E et l’ESCOP approuvent l’usage des feuilles de l’uva ursi dans le traitement des infections de la vessie et de l’urètre.
Dosage

Infuser 3 g de feuilles d’uva ursi dans 150 ml d’eau bouillante pendant 15 minutes. Consommer quatre fois par jour avec de la nourriture, ce qui donne un apport quotidien en arbutine de 400 mg à 840 mg.
Contre-indications

L’uva ursi est contre-indiqué chez les femmes enceintes ou qui allaitent et les enfants de moins de 12 ans.
N.B.
En raison de la toxicité de l’hydroquinone, l’uva ursi ne doit pas être utilisé à long terme (ne pas excéder quelques semaines). Par ailleurs, l’uva ursi serait plus efficace lorsque l’urine est alcaline. Ainsi, ne combinez pas la prise d’uva ursi avec du jus de canneberge ou des suppléments de vitamine C, qui le rendraient moins efficace.

Usage traditionnel Hydraste du Canada (Hydrastis canadensis). L’hydraste du Canada est réputée pour son action contre les infections urinaires. Elle contient de la berbérine, un alcaloïde qui se concentre dans la vessie. Son action antibactérienne résulterait de sa capacité à empêcher l’adhésion des bactéries à la paroi de la vessie plutôt que de tuer les agents infectieux comme le font les antibiotiques. De la même façon qu’avec l’uva ursi, l’efficacité de cette plante est à son meilleur lorsque l’urine est alcaline.
Dosage

Se référer à la fiche Hydraste.
Contre-indications

Les femmes enceintes et qui allaitent devraient éviter de consommer de l’hydraste, d’après certains auteurs.
N.B.
Limiter la durée du traitement à deux semaines environ.

Efficacité incertaine Canneberge (Vaccinium macrocarpon). Les seuls essais ayant porté sur le traitement proprement dit de la cystite avec la canneberge ont été menés dans les années 1960. Le nombre de sujets était restreint et les protocoles mal décrits14. De plus, il semble que, dans certains cas, les bactéries résistent à l'action de la canneberge15.

Pour renforcer le système immunitaire

Usage reconnu Échinacée (Echinacea sp.). L’échinacée est reconnue pour ses propriétés immunostimulantes, qui ont été démontrées à travers de nombreuses études. Ainsi, l’échinacée peut aider à combattre ou prévenir les infections urinaires en renforçant le système immunitaire. L’Organisation mondiale de la Santé reconnaît l’usage des racines de l’E. augustifolia et de l’E. pallida comme traitement d’appoint contre les infections des voies urinaires. Pour prévenir et traiter les infections récurrentes, la Commission E allemande reconnaît quant à elle l'usage des parties aériennes de l'E. purpurea.
Dosage

Utiliser par voie interne. Se référer à la fiche Échinacée.

Approches à considérer

Approches à considérer Pharmacopée chinoise. En Médecine traditionnelle chinoise, les formules Dao Chi San et Huang Lian Jie Du Wan sont utilisées pour combattre les infections urinaires, notamment la cystite. Consulter les fiches du même nom de la section Pharmacopée chinoise.

Approches à considérer Alimentation. En naturopathie, on relève l’importance d’une diète alimentaire excluant les sucres (et donc des boissons sucrées qu’on remplacera par des jus de fruits coupés à l’eau) pour favoriser la guérison ou prévenir la récurrence16. D’après cette forme de médecine, il se pourrait que des allergies alimentaires ou des déficiences nutritionnelles alimentent le caractère récurrent des infections urinaires. Consulter un naturopathe pour une évaluation personnalisée.
L’influence de l’alimentation sur les infections urinaires fait actuellement l’objet d’études. Les aliments que l’on ingère influencent la composition des selles en bactéries. Ainsi, des chercheurs croient qu’il serait éventuellement possible de diminuer le risque d’infection urinaire en mangeant différemment. Les probiotiques, ces bactéries bénéfiques pour la flore intestinale et vaginale, suscitent de l’intérêt pour prévenir les infections urinaires récurrentes13.

                                                                                source:passeportsanté.net

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2 mai 2007 3 02 /05 /mai /2007 13:33
 
Noms communs : soja, soya.
Nom scientifique :
Glycine max.
Famille :
fabacées (synonymes encore utilisés : légumineuses et, plus rarement, papilionacées).
POURQUOI METTRE LE SOYA AU MENU?
  • Grands et petits aiment croquer ses grains rôtis à l’heure de la collation.
  • Le bouillon de miso (fait de soya), additionné de dés de tofu (aussi fait de soya), d’oignon vert émincé, de fines tranches de shiitake et de gingembre râpé, est un pur délice.
  • Exempt de lactose, le lait de soya convient tout particulièrement aux personnes intolérantes à ce sucre.
  • Pour ses protéines, plus complètes que celles des autres légumineuses.
  • Parce que c’est une source très élevée de plusieurs éléments nutritifs précieux : phosphore, magnésium, fer, zinc, manganèse, cuivre et vitamine B2.
Profil santé
Cultivé depuis des millénaires en Asie, le soya a gagné en popularité depuis quelques années et plusieurs Nord-Américains commencent à l’introduire au sein de leur alimentation. Bien qu’elle se présente à l’origine sous forme de haricot, cette légumineuse est utilisée pour fabriquer plusieurs autres aliments comme le tofu, le miso, le tempeh ou le tamari (Voir Usage culinaires). Depuis quelques années, on isole les protéines du haricot de soya pour en faire un concentré de protéines texturées qui a entraîné l’apparition de nombreux produits sur le marché, notamment les substituts de viande.
Principes actifs et propriétés
Pour les légumineuses en général
Des études ont associé une consommation régulière de légumineuses à divers effets bénéfiques tels qu’un meilleur contrôle du
diabète1, une diminution du risque de maladies cardiovasculaires2,3 et une diminution du risque de cancer colorectal4. Les recommandations alimentaires américaines suggèrent d’ailleurs de consommer des légumineuses quelques fois par semaine5. Enfin, parmi les grandes recommandations de l’American Institute for Cancer Research pour la prévention du cancer, on conseille à la population de consommer majoritairement des aliments végétaux, en y incluant une variété de légumes et fruits, de légumineuses et de produits céréaliers peu transformés6.
Pour le haricot soya
Protéines
. Avec plus de 16 g de protéines par 100 g (bouilli), le haricot de soya a un contenu en protéines en moyenne deux fois plus élevé que les autres légumineuses. De plus, les protéines du haricot de soya sont plus complètes que celles des autres légumineuses. En effet, les légumineuses ont habituellement une faible teneur en méthionine, un acide aminé essentiel, ce qui fait qu’on considère leurs protéines comme « incomplètes ». Or, selon le Fichier canadien sur les éléments nutritifs, le haricot de soya contient une fois et demie à trois fois plus de méthionine que les autres légumineuses. Certains auteurs considèrent même que l’extrait de protéine du soya serait d’assez bonne qualité pour ne pas avoir besoin d’être complété par d’autres aliments7, au même titre que les protéines animales. Toutefois, cela ne s’appliquerait pas aux nourrissons, dont les besoins en acides aminés essentiels sont plus importants. Aux États-Unis, la FDA (Food and Drug Administration) a approuvé en 1999 une allégation sur la protéine de soya pour les étiquettes des produits alimentaires, stipulant qu’une alimentation faible en gras saturés et en cholestérol qui inclut 25 g de protéines de soya par jour peut réduire le risque de maladies cardiovasculaires8. Une telle alimentation apporterait en effet une réduction du cholestérol LDL (le « mauvais » cholestérol) d’environ 5 %9. Une récente revue de la littérature scientifique rappelle toutefois que l’effet spécifique de la protéine de soya sur les lipides sanguins, à moins d’en consommer de très grandes quantités, n’est pas à lui seul très élevé10. Toutefois, son effet pourrait se démarquer davantage lorsque le soya n’est pas simplement ajouté à l’alimentation, mais utilisé en remplacement de produits animaux plus riches en gras saturés9. Dans l’ensemble, le haricot de soya entier et plusieurs aliments à base de soya demeurent avantageux pour la santé cardiovasculaire en raison de l’ensemble de leur profil nutritionnel (gras insaturés, fibres alimentaires, vitamines et minéraux)10. Le haricot de soya est donc un choix intéressant pour ajouter de la variété au menu et remplacer quelques repas de viande.
Isoflavones. Le haricot de soya renferme des isoflavones, des composés végétaux antioxydants qui jouent un rôle semblable à celui de l’oestrogène. Pour cette raison, on appelle ces composés des phytoestrogènes. Le haricot de soya est l’aliment qui contient le plus d’isoflavones, soit de 1 mg à 4 mg par gramme de matière sèche11. Il est parfois entendu que les isoflavones auraient un effet bénéfique pour la prévention de certains cancers (notamment du sein et de la prostate), de la diminution de symptômes liés à la ménopause et de la diminution de la perte osseuse chez la femme ménopausée10. Plusieurs personnes se procurent des suppléments d’isoflavones pour en augmenter leur consommation. Des pressions sont aussi exercées sur la FDA pour qu’elle permette une allégation qui porterait sur un lien entre la protéine de soya et la prévention du cancer, un effet en partie attribué aux isoflavones. Des études épidémiologiques et chez l’animal ont en effet associé la consommation régulière d’aliments entiers à base de soya à un risque moins élevé de certains cancers (gastro-intestinal, du sein, et de la prostate)12. Toutefois, les scientifiques jugent que l’effet précis des suppléments d’isoflavones contre le cancer, les symptômes de ménopause ou la santé osseuse n’est pas encore clairement établi. On rapporte même que certaines études associent la prise de suppléments d’isoflavones à une augmentation du risque de certains cancers10. D’après des opinions scientifiques récentes, bien que les aliments entiers à base de soya soient considérés comme avantageux pour la santé, pour l’instant, les suppléments d’isoflavones ne sont pas recommandés10,13, que ce soit par des aliments enrichis ou des suppléments.
  • Hypertension artérielle. Quelques études prospectives et cliniques chez l’humain ont démontré une association entre la consommation régulière de diverses formes de soya (haricot de soya, tofu, boisson de soya, concentré de protéines de soya) et une diminution de la tension artérielle14-17. Cet effet bénéfique était plus prononcé chez les personnes plus âgées et celles souffrant déjà d’hypertension. Les protéines du soya ou les isoflavones pourraient expliquer cette diminution de la tension artérielle, mais on ne connaît pas encore avec certitude la contribution exacte de chacun de ces composés.
Saponines. L’analyse de certaines variétés américaines du haricot de soya démontre qu’il contiendrait de 4 % à 6 % de saponines18, un composé antioxydant fréquemment retrouvé dans les végétaux. Des études in vitro et chez l’animal indiquent que les saponines du soya auraient des propriétés anti-inflammatoires19 et permettraient de diminuer la prolifération de cellules cancéreuses du côlon20 et la progression de métastases du poumon21, des aspects prometteurs pour la prévention du cancer. D’autres travaux chez l’animal, portant sur une forme purifiée de saponine ne provenant pas du soya, ont observé que ce composé pouvait également diminuer certains paramètres du cholestérol sanguin22. D’autres études seront nécessaires avant de déterminer si l’ensemble de ces propriétés se trouve aussi chez l’humain.
Oligosaccharides. Le haricot de soya contient environ 10 % d’oligosaccharides (raffinose, stachyose)23, un type de glucides qui résistent à la digestion et qui sont ainsi apparentés aux fibres alimentaires. Bien qu’ils soient parfois considérés comme peu désirables puisqu’ils contribuent à entraîner des flatulences chez les personnes peu habituées à consommer des légumineuses, les oligosaccharides auraient aussi des propriétés bénéfiques. En effet, ces composés sont des prébiotiques, c’est-à-dire qu’ils se retrouvent non digérés dans le gros intestin, ce qui permet à la flore bactérienne bénéfique du côlon de les utiliser pour se développer24. Une flore intestinale saine comporte plusieurs avantages tels qu’une capacité à combattre l’activité des bactéries nocives, la prévention de certains types de diarrhées ou encore une contribution à la synthèse (fabrication) de plusieurs nutriments25.
Fibres alimentaires. Les légumineuses sont toutes de bonnes sources de fibres. Les haricots de soya rôtis à sec sont une source très élevée de fibres avec 7,4 g par portion de 125 ml, et les haricots de soya bouillis en sont une source élevée avec 4,7 g par portion. Les fibres alimentaires, qui se retrouvent seulement dans les produits végétaux, regroupent un ensemble de substances qui ne sont pas digérées par l’organisme. Une alimentation riche en fibres est associée à un plus faible risque de cancer du côlon et peut aider à satisfaire l’appétit en apportant plus rapidement un sentiment de satiété26. Il existe deux grands types de fibres (solubles et insolubles) qui ont des effets bénéfiques différents dans l’organisme; le haricot de soya renferme les deux types de fibres. On attribue aux fibres insolubles la capacité de prévenir la constipation, tandis que les fibres solubles peuvent contribuer à la prévention des maladies cardiovasculaires et au contrôle du diabète de type 226. Il est recommandé de consommer 25 g de fibres par jour pour les femmes de 19 ans à 50 ans, et 38 g par jour pour les hommes du même groupe d’âge27.
Autres propriétés
Le soya est-il antioxydant?
Donnée non disponible.
Le soya est-il acidifiant?
Donnée non disponible.
Le soya a-t-il une charge glycémique élevée?
Un peu. La charge glycémique.de 91 g (1/2 tasse) de haricots soya bouillis est de 1.
Nutriments les plus importants
Excellente source Phosphore. Le haricot de soya est une excellente source de phosphore. Le phosphore constitue le deuxième minéral le plus abondant de l’organisme après le calcium. Il joue un rôle essentiel dans la formation et le maintien de la santé des os et des dents. De plus, il participe entre autres à la croissance et à la régénérescence des tissus et aide à maintenir à la normale le pH du sang. Finalement, le phosphore est l’un des constituants des membranes cellulaires.
Excellente source Magnésium. Le haricot de soya rôti à sec est une excellente source de magnésium pour la femme et une bonne source pour l’homme, leurs besoins étant différents. Le haricot de soya bouilli, de son côté, en est une bonne source. Le magnésium participe au développement osseux, à la construction des protéines, aux actions enzymatiques, à la contraction musculaire, à la santé dentaire et au fonctionnement du système immunitaire. Il joue aussi un rôle dans le métabolisme de l’énergie et dans la transmission de l’influx nerveux.
Excellente source Fer. Le haricot de soya bouilli est une excellente source de fer. Le haricot de soya rôti à sec est une bonne source pour l’homme et une source pour la femme, leurs besoins étant différents. Chaque cellule du corps contient du fer. Ce minéral est essentiel au transport de l’oxygène et à la formation des globules rouges dans le sang. Il joue aussi un rôle dans la fabrication de nouvelles cellules, d’hormones et de neurotransmetteurs (messagers dans l’influx nerveux).
Excellente source Zinc. Le haricot de soya rôti à sec est une excellente source de zinc pour la femme et une bonne source pour l’homme, leurs besoins étant différents. Le haricot de soya bouilli, de son côté, en est une source. Le zinc participe notamment aux réactions immunitaires, à la fabrication du matériel génétique, à la perception du goût, à la cicatrisation des plaies et au développement du foetus. Il interagit également avec les hormones sexuelles et thyroïdiennes. Dans le pancréas, il participe à la synthèse (fabrication), à la mise en réserve et à la libération de l’insuline.
Excellente source Manganèse. Le haricot de soya est une excellente source de manganèse. Le manganèse agit comme cofacteur de plusieurs enzymes qui facilitent une douzaine de différents processus métaboliques. Il participe également à la prévention des dommages causés par les radicaux libres.
Excellente source Cuivre. Le haricot de soya bouilli est une excellente source de cuivre, tandis que le haricot de soya rôti à sec en est une source. En tant que constituant de plusieurs enzymes, le cuivre est nécessaire à la formation de l’hémoglobine et du collagène (protéine servant à la structure et à la réparation des tissus) dans l’organisme. Plusieurs enzymes contenant du cuivre contribuent également à la défense du corps contre les radicaux libres.
Excellente source Vitamine B2. Le haricot de soya rôti à sec est une excellente source de vitamine B2, tandis que le haricot de soya bouilli en est une bonne source. La vitamine B2 est aussi connue sous le nom de riboflavine. Tout comme la vitamine B1, elle joue un rôle dans le métabolisme de l’énergie de toutes les cellules. De plus, elle contribue à la croissance et à la réparation des tissus, à la production d’hormones et à la formation des globules rouges.
Bonne source Vitamine K. Le haricot de soya est une bonne source de vitamine K pour la femme et une source pour l’homme, leurs besoins étant différents. La vitamine K est nécessaire pour la synthèse (fabrication) de protéines qui collaborent à la coagulation du sang (autant dans la stimulation que dans l’inhibition de la coagulation sanguine). Elle joue aussi un rôle dans la formation des os. En plus de se trouver dans l’alimentation, la vitamine K est fabriquée par les bactéries présentes dans l’intestin, d’où la rareté des carences en cette vitamine.
Bonne source Sélénium. Le haricot de soya rôti à sec est une bonne source de sélénium, tandis que le haricot de soya bouilli en est une source. Ce minéral travaille avec l’un des principaux enzymes antioxydants, prévenant ainsi la formation de radicaux libres dans l’organisme. Il contribue aussi à convertir les hormones thyroïdiennes en leur forme active.
Bonne source Vitamine B1. Le haricot de soya rôti à sec est une bonne source de vitamine B1, tandis que le haricot de soya bouilli en est une source. Appelée aussi thiamine, la vitamine B1 fait partie d'un coenzyme nécessaire à la production d'énergie principalement à partir des glucides que nous ingérons. Elle participe aussi à la transmission de l'influx nerveux et favorise une croissance normale.
Bonne source Vitamine B6. Le haricot de soya est une bonne source de vitamine B6. Cette vitamine, aussi appelée pyridoxine, fait partie de coenzymes qui participent au métabolisme des protéines et des acides gras ainsi qu’à la synthèse (fabrication) des neurotransmetteurs (messagers dans l’influx nerveux). Elle contribue également à la fabrication des globules rouges et leur permet de transporter davantage d’oxygène. La pyridoxine est aussi nécessaire à la transformation du glycogène en glucose et elle collabore au bon fonctionnement du système immunitaire. Cette vitamine joue enfin un rôle dans la formation de certaines composantes des cellules nerveuses et dans la modulation de récepteurs hormonaux.
Bonne source Folate. Le haricot de soya rôti à sec est une bonne source de folate, tandis que le haricot de soya bouilli en est une source. Le folate (vitamine B9) participe à la fabrication de toutes les cellules du corps, dont les globules rouges. Cette vitamine joue un rôle essentiel dans la production du matériel génétique (ADN, ARN), dans le fonctionnement du système nerveux et du système immunitaire, ainsi que dans la cicatrisation des blessures et des plaies. Comme elle est nécessaire à la production des nouvelles cellules, une consommation adéquate est primordiale durant les périodes de croissance et pour le développement du foetus.
Potassium. Le haricot de soya est une source de potassium. Dans l’organisme, il sert à équilibrer le pH du sang et à stimuler la production d’acide chlorhydrique par l’estomac, favorisant ainsi la digestion. De plus, il facilite la contraction des muscles, incluant le coeur, et participe à la transmission de l’influx nerveux.
Calcium. Le haricot de soya est une source de calcium. Le calcium est de loin le minéral le plus abondant dans le corps. Il est majoritairement entreposé dans les os, dont il fait partie intégrante. Il contribue à la formation des os et des dents, ainsi qu’au maintien de leur santé. Le calcium joue aussi un rôle essentiel dans la coagulation du sang, le maintien de la pression sanguine et la contraction des muscles (dont le coeur).
Que vaut une « portion » de haricots de soya?
Poids/volume
Haricots de soya secs, bouillis, 91 g/_125 ml
Haricots de soya rôtis à sec, 44 g/_60 ml
Calories
157
197
Protéines
15,1 g
17,3 g
Glucides
9,0 g
14,3 g
Lipides
8,2 g
9,4 g
Fibres alimentaires
5,7 g
3,5 g
Source : Santé Canada. Fichier canadien sur les éléments nutritifs, 2005.
 
Différents contenus en protéines pour différentes formes du soya.
Les aliments à base de soya n’ont pas tous la même teneur en protéines; mieux vaut en être avisé lorsqu’on recherche une alimentation santé. On considère, par exemple, qu’un repas équilibré contient environ 15 g de protéines. Certaines formes de soya contiennent plus de 8 g de protéines par portion comme les haricots de soya bouillis ou rôtis, le tempeh, le tofu, les boissons de soya et plusieurs simili-viandes faites à partir de protéines de soya. D’autres ont cependant un plus faible contenu en protéines : les haricots de soya germés, le miso et la sauce tamari en contiennent moins de 5 g par portion. Il est donc préférable d’ajouter d’autres sources de protéines à son repas lorsqu’on choisit les formes du soya plus faibles en protéines.
Produits à base de protéines texturées de soya :
les deux côtés de la médaille

Les produits à base d’extraits de protéines de soya, tels que les flocons de protéines de soya ou les simili-viandes (saucisses, croquettes pour hamburgers, simili-viande pour pizza, etc.) sont souvent populaires chez les végétariens ou chez ceux qui désirent diminuer leur consommation de matières grasses. Ces produits ont l’avantage d’apporter une plus grande variété dans leur alimentation. De plus, les simili-viandes sont prêtes à manger, faibles en gras et habituellement enrichies en certains nutriments comme la vitamine B12, qui n’est présente que dans les aliments d’origine animale. Cela fournit ainsi aux végétaliens (qui ne mangent aucun produit animal) une source de cette vitamine sans avoir recours à des suppléments. Toutefois, il faut aussi garder à l’esprit que la seule partie du soya utilisée pour fabriquer ces produits est l’extrait de protéine, tandis que le haricot de soya entier renferme une foule d’autres nutriments et composés végétaux bénéfiques qui ne sont plus (ou moins) présents dans ces produits transformés. Il est donc judicieux de ne pas délaisser les formes plus naturelles du soya!
 
Des composés à la fois nuisibles et bénéfiques dans les légumineuses
Les légumineuses contiennent des composés phytochimiques tels que les lectines ou les saponines; ces composés peuvent diminuer la biodisponibilité de certains nutriments. Toutefois, les chercheurs s’entendent pour dire que, dans un contexte nord-américain où il y abondance et diversité alimentaire et où la déficience nutritionnelle est plutôt marginale, cet effet a peu d’impact sur la santé. Depuis quelques années, des recherches in vitro et chez l’animal associent même la consommation de ces composés à certains bienfaits tels qu’une diminution de la croissance des cellules cancéreuses et une amélioration des lipides sanguins22,30.
Précautions
Allergie au soya. Le soya fait partie de la liste des principaux allergènes de l’Agence canadienne d’inspection des aliments28. L’allergie au soya est plus fréquente chez les nourrissons, mais il arrive qu’elle dure toute la vie, provoquant parfois des symptômes graves comme le choc anaphylactique29. L’utilisation du soya est très répandue dans l’industrie alimentaire; l’étiquette des produits devient ainsi un outil précieux en cas d’allergie. Les personnes allergiques au soya doivent en effet éviter tout produit contenant du soya ou ses dérivés, de même que les produits dont l’étiquette indique qu’il « peut contenir » du soya. D’autres termes employés sur l’étiquette, tels que « lécithine » ou « protéine végétale », peuvent aussi signifier que le produit contient du soya.
 
Section Profil santé
Recherche et rédaction 
: Annie Bédard, Dt.P., M.Sc., nutritionniste, Institut des nutraceutiques et des aliments fonctionnels (INAF), Université Laval

Collaboration
 : Jasmine Coulombe, étudiante en nutrition, Université Laval et Louise Corneau, Dt.P., M.Sc., nutritionniste, Institut des nutraceutiques et des aliments fonctionnels (INAF), Université Laval
Révision scientifique
 : Véronique Provencher, Dt.P., M.Sc., candidate au doctorat, Institut des nutraceutiques et des aliments fonctionnels (INAF), Université Laval.
Le soya au fil du temps
Doit-on écrire « soya » ou « soja »? L'un ou l'autre, selon les linguistes. Le terme « soya » est inspiré de l'anglais soy, lui-même emprunté au japonais, tandis que le terme « soja » vient de l'allemand. Dans les communautés francophones de l'Amérique du Nord, on a adopté le dérivé anglais, tandis que dans les pays francophones de l'Europe, on a choisi la forme allemande.
Des chercheurs ont émis l'hypothèse que le haricot de soya était cultivé il y a déjà 9 000 ans, mais les fouilles archéologiques n’ont pas encore permis de le confirmer. On croit qu’il vient du centre ou du Nord de la Chine, peut-être de la Mandchourie.
Grains sacrés
Avec le riz, le blé, l'orge et le millet, le soya faisait partie des cinq grains sacrés qui ont donné naissance à la civilisation chinoise et ont permis son expansion. D'où les cérémonies somptueuses organisées par les divers empereurs durant les semailles. Au fil des siècles, les poètes n'ont cessé de vanter ses mérites et les services qu'il rendait à l'humanité.
Entre le IIe siècle avant notre ère et le XVe ou XVIe siècle, le soya sera introduit dans la majorité des pays asiatiques – Japon, Indonésie, Philippines, Vietnam, Thaïlande, Malaisie, Birmanie, Népal et nord de l'Inde – où l'on sélectionnera de nombreuses variétés locales. Malgré sa popularité en Asie, son intérêt culinaire échappera aux Occidentaux jusqu'à la fin du XVIe siècle. En effet, les premiers voyageurs européens qui s’étaient rendus dans ces pays étant incapables d'établir un rapport entre des produits comme le « lait » et le « fromage » qui s'y consommaient et le grain de la plante exotique qu'ils avaient ramenée pour la cultiver dans leurs jardins botaniques.
En Amérique, le soya sera cultivé pour la première fois à la fin du XVIIIe siècle, par un fermier de Géorgie, mais sa culture restera marginale jusqu'à la fin du XIXe siècle. On prendra alors graduellement conscience de sa très grande valeur. On l’utilise comme moulée animale, substitut bon marché de la viande et dans de multiples applications industrielles : carburant, plastiques, adhésifs, peinture, encres d'imprimerie, médium de fermentation pour la production d'antibiotiques, émulsifiant, etc.
Usages culinaires
Bien choisir
On trouve désormais dans le rayon des surgelés des grandes surfaces les grains verts immatures du soya (connus sous le nom d'edamame - littéralement « haricot sur branches »).
Le grain du soya ne se prêtant pas à la pression à froid, on ne trouve dans le commerce que de l’huile hautement raffinée.
Apprêts culinaires
Les protéines de soya
Capsule tirée de l'émission Ma vie en mains (Radio-Canada).
 
Grain de soya
Dans le commerce, on trouve des variétés à grains jaunes et à grains noirs. Ces derniers sont plus savoureux et permettent des usages plus variés; mais si l’on veut faire son lait, on choisira de préférence du soya jaune. Il faut environ trois heures pour cuire les grains dans l'eau après un trempage d'une heure. Pour gagner du temps, on peut les cuire à l'autocuiseur. On les servira avec du riz et des légumes sautés.
  • Le kinako se prépare en mettant d'abord à tremper les grains pendant six heures, puis en les faisant rôtir sur une plaque au four jusqu'à ce qu'ils prennent une belle couleur brun doré. On les mange tels quels avec un peu de sel.
  • Tout comme ceux du haricot mungo, les grains de soya peuvent être mis à germer, puis employés dans divers plats asiatiques.
  • Le grain finement moulu donne une farine qui pourra contenir, selon les procédés de transformation, 12 % à 65 % de protéines, et dont la teneur en huile oscillera de 0,5 % à 24 % selon qu'elle est entière, semi-dégraissée ou dégraissée. On l'utilise pour lier les sauces, pour confectionner gâteaux, muffins et biscuits. À cause de sa teneur élevée en protéines, de nombreux aliments transformés sont enrichis de farine de soya.
  • Edamame : les Japonais mangent les grains verts comme amuse-gueule. Ils les font cuire avec leur cosse quelques minutes dans l'eau bouillante. Ils portent ensuite la gousse à la bouche et la pressent pour en extraire le grain.
Lait de soya
Les grains de soya sont simplement pressés après cuisson pour en extraire une substance laiteuse que l’on peut employer dans tous les plats où l’on se servirait normalement de lait de vache : pâtisseries, boissons frappées, sauces, flans, soufflés, poudings, etc. Pourquoi ne pas y faire cuire des aliments, des nouilles soba, par exemple?
Les Japonais récupèrent la peau (yuba) qui se forme à la surface du lait après qu’il a été chauffé. Ils la consomment telle quelle ou s'en servent pour faire des rouleaux de riz ou de légumes. En utilisant une casserole large et peu profonde, on pourra récupérer une bonne quantité de peaux. Il suffit de réchauffer le lait après chaque prélèvement et de le laisser refroidir cinq à sept minutes. Prélever la peau avec une baguette glissée sous la surface et la suspendre pour qu'elle s'égoutte.
Tofu
Égoutté, le lait donne du tofu, sorte de fromage végétal qui n'a guère de saveur en soi, mais qui peut absorber celle des autres aliments ou des condiments. On l'ajoute aux soupes, aux salades, aux plats sautés. On peut le faire cuire au barbecue ou en grande friture.
  • Employer le tofu ferme pour les plats sautés et les grillades, le moyennement ferme pour les soupes et le soyeux pour les plats de type crème ou pouding. On trouve aussi du tofu épicé, coloré avec des pigments naturels, aromatisé de vin rouge ou de vin de riz, etc.
  • La manière la plus simple et la plus courante de manger le tofu au Japon est de le couper en cubes (huit par pain de tofu) et de le faire mijoter quelques minutes dans quelques centimètres d’eau ou de bouillon et de le servir avec une sauce soya et les condiments suivants : algue nori rôtie et déchirée en morceaux, graines de sésame grillées, oignon vert finement haché, gingembre râpé et flocons de bonite. Le tofu est à point lorsqu’il remonte à la surface de l’eau.
  • Battu avec de l'huile et du vinaigre, il peut remplacer la mayonnaise. On peut aussi en faire une sauce qui accompagnera des légumes (asperges ou brocoli, par exemple) en le passant au mélangeur avec du tahini (pâte faite de graines de sésame moulues), un peu de miel, de sauce soya et de vinaigre de riz.
  • Passé au mélangeur avec de la sauce soya, du tahini, du jus de citron, de l'échalote et du piment doux, il fera une excellente trempette à servir avec des légumes crus.
  • L'été, le refroidir en le faisant tremper dans l'eau glacée. Servi avec de la sauce soya ou du miso, un morceau de racine de gingembre râpé, de l'ail pressé finement, des languettes de nori, du sel de sésame, des légumes râpés ou émincés, c'est un repas en soi.
  • Dans le guacamole, remplacer l'avocat par du tofu.
  • Passer environ trois minutes sous le gril des tranches de tofu de 2 cm d’épaisseur. Étaler à la surface des tranches un mélange d’épinards cuits, de tahini et de miso blanc qu’on aura passés au mélangeur et remettre deux minutes au four. Garnir de fines lanières d’écorce de citron.
  • Tofu et oeufs brouillés : émietter du tofu et le cuire dans une poêle avec des oeufs en brassant. Ajouter une julienne de carotte, des pois mange-tout et des tranches de shiitake passés deux minutes à l’eau bouillante et assaisonner d’un peu de sauce soya.
Produits à base de soya fermenté
  • Miso : réduit en purée, puis fermenté de longs mois avec ou sans céréale, le soya se transforme en miso, un incontournable de la cuisine japonaise. On s'en sert surtout pour faire des soupes, en le diluant dans un bouillon à base d'algues, ou encore comme sauce pour donner de la saveur aux plats de légumes ou de tofu.
  • Sauce soya (shoyu ou tamari) : fermenté avec ou sans céréale, puis mis en saumure, le soya donne cette sauce unique dont aucune préparation asiatique ne saurait se passer. On l'ajoute aux plats cuits ou l’on s'en sert comme condiment après y avoir fait mariner gingembre, ciboulette, raifort ou wasabi, citron, citron vert, ou des légumes finement râpés comme le daikon ou le navet blanc. L'ajouter aux vinaigrettes ou dans une sauce au yogourt avec laquelle on nappera un poisson.
  • Natto : en ensemençant les grains cuits avec une bactérie spécifique, on obtient au bout d'un jour ou deux cette préparation dont la saveur rappelle celle du fromage bleu, et la texture celle de la mozzarella. On l'ajoute au riz, à la soupe au miso, au tofu ou dans les omelettes. On en fait une trempette ou un ingrédient de tempura.
  • Tempeh : les grains de soya cuits sont ensemencés avec un autre type de bactérie, puis mis à fermenter 24 heures. On en façonne ensuite des galettes, des boulettes, etc. En Occident, le tempeh est souvent présenté de façon à ressembler à des galettes de viande hachée ou des saucisses. Il peut être ajouté aux potages, aux sauces, aux chilis. Il se cuit à la poêle ou à la vapeur, grillé, sauté ou mariné.
  • Grains noirs fermentés : les grains de soya sont soumis à un processus de fermentation qui leur donne une couleur prononcée, puis conservés dans du sel. Il peut s'agir de soya noir, mais pas nécessairement, la couleur résultant de la fermentation. On s'en sert comme condiment pour assaisonner les plats. La majorité des cuisiniers recommandent de les faire tremper une demi-heure dans l'eau (pour les dessaler) avant de les employer, mais d'autres affirment qu'ils perdent au rinçage beaucoup de leurs qualités. En cuisine, on n'emploie que quelques grains à la fois, que l'on émince. Délicieux avec le poisson.
  • Tofu fermenté : très odorant, comme tous les autres produits fermentés, il est employé en petite quantité pour donner du piquant à un plat un peu fade.
Conservation
Les grains secs se conservent un an au sec et au frais.
Pour éviter qu’elle ne rancisse, on conservera la farine de préférence au réfrigérateur ou au congélateur.
Le soya frais se congèle dans sa cosse après avoir été blanchi cinq minutes dans l'eau bouillante et refroidi dans l'eau glacée. Bien assécher les gousses avant de les congeler.
Le lait, le tofu, le natto et le tempeh se conservent une semaine ou deux au réfrigérateur.
La sauce soya, le miso, les haricots noirs fermentés se conservent un an et plus, au frais et au sec.
Jardinage biologique
S'il s'agit d'une première culture de soya, inoculer les semences avec une bactérie fixatrice d'azote appropriée, du genre Rhizobium. Semer après les derniers gels, à raison de 18 à 30 semences au mètre.
La variété à grains noirs « Black Jet » est particulièrement adaptée aux régions nordiques. Il faut environ 104 jours entre le semis et la récolte de la graine sèche. Arracher les plants, les suspendre dans un endroit sec pour compléter le séchage.
Quelques variétés ont été sélectionnées pour la récolte en vert, qui se fait au bout de 75 à 90 jours. Récolter quand les cosses commencent à peine à prendre une couleur jaune. Laisser les grains dans leur cosse jusqu'au moment de les cuisiner, ils se garderont plus frais.
Écologie et environnement
Tandis qu’il était pratiquement inconnu en Occident il y a cent ans, le soya est devenu un ingrédient incontournable de l’industrie agroalimentaire. On estime que 60 % des produits transformés destinés à la consommation humaine renferment l’un ou l’autre des sous-produits de cette plante. En outre, il est en train de supplanter toutes les autres légumineuses employées traditionnellement dans l’alimentation animale.
En conséquence, c’est aujourd’hui la légumineuse la plus cultivée dans le monde et, chaque année, on lui consacre de plus en plus de surface de terre arable. On assiste donc à une érosion de la biodiversité des espèces cultivées. À cela s’ajoute l’érosion génétique du soya lui-même puisque, sur les milliers de variétés répertoriées, on n'en cultive qu'une poignée, ce qui ouvre tout grand la porte aux infestations massives d'insectes ravageurs et aux épidémies de maladies fongiques ou bactériennes. Enfin, le soya transgénique tend à s’imposer partout sur la planète, avec les risques que la technologie des OGM comporte pour les écosystèmes.
Il existe diverses solutions qui pourraient contribuer à renverser cette tendance : éviter autant que possible les produits transformés, choisir de préférence des produits de soya issus de l’agriculture biologique, varier ses sources de légumineuses (pois, pois chiche, lentille, haricot, fève, dolique, ambérique) et consommer moins de viande ou, du moins, consommer de la viande provenant d’animaux dont l’alimentation n’est pas exclusivement centrée sur le soya (et le maïs).
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28 avril 2007 6 28 /04 /avril /2007 13:09

 

Son nom

Arctium viendrait du grec et signifierait « ours », par allusion à l'involucre, écrit le frère Marie-Victorin. L'involucre, pour les ignares dont j'étais jusqu'à il y a quelques heures, c'est « une réunion de bractées, verticillées, ou imbriquées, insérées à la base d'une ombelle, d'un capitule ou de toute autre inflorescence ». Ah ben merci! Ça explique tout! Sauf que quelqu'un pourrait-il m'expliquer S.V.P. le rapport avec l'ours ou bien ai-je l'esprit trop obtus pour saisir l'évidence même? Certains affirment que ce serait parce que l'inflorescence est rugueuse et ébouriffée, mais là, franchement, ça ne colle pas. À moins qu'il ne s'agisse d'une allusion aux griffes de l'imposant plantigrade, lesquelles, comme chacun le sait, ne sont pas rétractiles. Pas plus que ne le sont les bractées de l'involucre de la bardane, comme nous en avons tous fait l'expérience le jour où il a fallu tailler dans le vif de la chevelure pour les enlever.

L'origine du nom français est encore plus obscure. Pour certains, ce serait un emploi métaphorique du lyonnais « bardane », qui voulait dire « punaise ». Tout cela viendrait du latin populaire barrum, qui signifie « boue », la punaise ressemblant à une tache. Vous y comprenez quelque chose, vous, à ce charabia? D'autres affirment plutôt qu'il viendrait du radical latin baritare qui veut dire « s'opposer à, diverger ». Youhou! Faudrait vous entendre, là!

Lappa, qui veut dire « saisir, prendre », était le nom du genre avant que le sieur Linné n'arrive avec sa nouvelle terminologie et le repousse au niveau de l'espèce. Les Romains désignaient ainsi toutes les plantes dont les fruits s'accrochent aux vêtements.

À cause de ses particularités, de ses fruits surtout, la bardane s'est vu attribuer de multiples noms populaires au fil des siècles : artichaut, rhubarbe sauvage, tabac du diable, rapace, graquias, toques, bourrier, choubourrache, glouteron, grateron, péterolle... Et « amoureux » : tsé le genre de crampon dont on n'arrive pas à se débarrasser!

Les enfants français appellent « boutons de pompiers » les fruits qu'ils s'amusent à accrocher en rangées sur leurs vêtements. Toutefois, en passant chez les anglophones, ces derniers perdent du grade puisqu'on les surnomme « boutons du quêteux » (beggar's buttons). Dans ma jeunesse, on les désignait tout simplement sous le nom de « pipiques ».

Enfin, en France, on l'a également baptisée « herbe aux teigneux », à cause de son efficacité contre les maladies chroniques de la peau et du cuir chevelu.

Son rôle dans l'équilibre écologique

« Mauvaise herbe gênante et encombrante, de décréter le frère Marie-Victorin, qu'on ne saurait tolérer nulle part. » C'est tout à fait l'avis de mon voisin, qui m'a suggéré, fort délicatement d'ailleurs, de couper tous les plants qui poussent sur mon terrain et de leur faire subir l'ultime sacrifice du feu. S'il devait découvrir que j'en cultive dans mon jardin, cela finirait de ruiner ma réputation, déjà fort compromise par le fait que je refuse absolument de tondre les plantes sauvages qui poussent sur le bord de la route le long de ma propriété, comme le font tous les bons citoyens de la région. En passant, dans le langage des plantes, bardane signifie « importunité ».

Dotée d'une grande intelligence botanique, la plante a mis au point trois façons de disséminer ses semences. Soit les fruits se réunissent en pelotons que le vent fait rouler sur le sol. Soit ils restent sur la tige et finissent par s'ouvrir pour répandre leurs graines. Mais la troisième est de loin la plus brillante : en s'accrochant aux toisons des animaux - notamment aux queues des chats et des chiens - ou aux vêtements et cheveux des humains, ils voyagent gratos jusqu'à des endroits parfois fort éloignés de leur lieu de naissance, endroits que la plante va s'empresser de coloniser au détriment de toutes les autres espèces végétales, qui n'ont aucune chance contre sa féroce compétitivité. C'est comme ça, paraît-il, que l'on conquiert un territoire.

Et ça se mange?

En provenance d'Europe, la bardane n'est apparue dans l'alimentation des Amérindiens qu'assez récemment, d'où le peu d'usages documentés dont on dispose à cet effet. On sait que les Iroquois mangeaient les jeunes feuilles cuites et employaient la racine séchée dans la soupe. Chez les Lillooets de la Colombie-Britannique, on cueillait la racine avant l'apparition des feuilles et on la mangeait crue.

Par contre, en Europe, on l'a beaucoup consommée dans les campagnes. D'abord ses feuilles, les très jeunes seulement, car en se développant elles deviennent amères. Ensuite les pétioles des feuilles, qu'on peut manger crus ou cuits lorsqu'ils ne sont pas amers et qu'on peut faire lacto-fermenter. Puis les jeunes pousses, tout juste sorties de terre, qui se mangent crues en autant qu'on les pèle d'abord pour en éliminer la partie amère. On peut aussi les conserver dans du vinaigre. Toutefois, il arrive assez souvent qu'elles soient infestées par le perce-tige de la bardane, ce qui les rend nettement moins attrayantes.

C'est probablement au Japon qu'il se consomme la plus grande quantité de bardane par tête de pipe. Ce peuple, qui a porté l'art culinaire à un raffinement d'une exquise sobriété, a mis au point des variétés moins amères et plus tendres qu'on apprête en légume, comme la carotte, le panais ou le salsifis.

La racine peut également être lacto-fermentée. De plus, tout comme la chicorée, le pissenlit, le topinambour et le salsifis - incidemment, quatre plantes de la même famille - elle a servi à faire un succédané de café.

Un truc à retenir : lorsqu'on coupe la racine, elle s'oxyde rapidement. Après l'avoir coupée, il est donc recommandé de mettre les morceaux à tremper quelques minutes dans de l'eau très froide.

Et ça soigne quoi?

En médecine orientale, on a employé le jus de bardane contre l'appendicite, à raison d'un demi-verre que l'on recommandait de boire d'un coup. En outre, on a utilisé la décoction de semences (10 à 20 grammes par tasse d'eau) pour traiter les tumeurs du sein ou d'une glande lymphatique, pour les maladies de l'appareil digestif comme les crampes d'estomac et en cas de manque de vitalité. On soigne traditionnellement l'anémie avec des kinpira (littéralement «paix dorée» ou «morceaux précieux aplatis») de bardane, plat qui consiste à faire cuire dans une poêle la racine découpée en allumettes. On fait sauter les morceaux pendant 2 ou 3 minutes dans de l'huile, on ajoute un peu d'eau et on laisse mijoter jusqu'à ce qu'ils soient tendres. On assaisonne d'un peu de sauce tamari et on cuit quelques minutes encore, à couvert. Puis, on retire le couvercle et laisse le tout sur le feu jusqu'à évaporation complète du liquide.

La tradition européenne en a fait une plante médicinale fort appréciée, particulièrement pour ses vertus dépuratives. Décrassantes, quoi! Elle est également sudorifique, diurétique, cholérétique, antidiabétique, antibiotique, topique, antivénéneuse. On l'a utilisée pour soigner la furonculose, l'anthrax, les abcès de gorge et dentaires, les dermatoses, l'acné, l'eczéma, les plaies, la teigne, la rougeole, la goutte, les rhumatismes, le diabète, les calculs urinaires et les morsures de vipères. Son emploi en cas de diabète s'expliquerait par sa richesse en inuline, un sucre complexe que les diabétiques peuvent assimiler.

Selon le docteur Jean Valnet, la racine doit être utilisée fraîche et non séchée car sinon elle perdrait alors la plus grande partie de ses propriétés. Ce qui en limite l'emploi au printemps et à l'automne. Pour la préparer, on fait bouillir 60 grammes de racine fraîche dans un litre d'eau pendant dix minutes.

Par ailleurs, on peut également la préparer en teinture. En France, il existe un extrait de bardane stabilisé mais, à ma connaissance, il n'y a rien de tel ici.

Les feuilles fraîchement cueillies ont été appliquées en cataplasme contre les affections pulmonaires chroniques, les rhumes traînants et les rhumatismes; macérées dans l'huile d'olive, elles hâteraient la cicatrisation des ulcères aux jambes et des plaies en général.

On les a également employées pour prévenir la chute des cheveux. On confectionne une lotion en faisant bouillir une tasse de feuilles dans deux tasses d'eau. On passe, on laisse refroidir et on applique sur le cuir chevelu. Est-ce très efficace? Probablement pas mais, contrairement aux traitements classiques qui ne le sont guère non plus, ça a au moins l'avantage d'être gratuit.

En 1890, les Soeurs de la Providence écrivaient dans leur Matière Médicale que « d'après de récentes expériences, faites par un médecin distingué des E-U, les semences de bardane sont un véritable spécifique contre les maladies de la peau, même les plus invétérées ». Pour préparer le remède, on passait deux ou trois fois dans un moulin à café 450 grammes de semences puis on les ajoutait à quatre litres de whisky tiède. On laissait « digérer » dans un lieu chaud pendant quelques semaines en ayant soin de brasser tous les jours, puis on filtrait. La dose était d'une cuillère à soupe, trois fois par jour avant les repas. Il fallait, disait-on, en prendre pendant plusieurs mois mais le résultat était assuré. Ou, encore, on préparera un amer de bardane et d'aralie, aux propriétés dépuratives avérées (voir notre recette dans Documents associés).

On la trouve où?

La grande bardane (Arctium lappa) est beaucoup plus rare que la petite bardane (Arctium minor), qu'on trouve, elle, partout au Québec, particulièrement dans les terrains vagues, les terres récemment bouleversées par la culture, etc. On peut également la cultiver. Richter's vend des semences de la grande bardane commune, de même que celles d'une variété japonaise qui, en plus d'être meilleure au goût, aurait de puissantes propriétés antitumorales.

 

 source:PasseportSanté.net

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28 avril 2007 6 28 /04 /avril /2007 12:52

 

Son nom

Avec un nom comme ça, on se serait attendu à une définition pour le moins mythologique, voire ésotérique et « arcanique ». Eh bien non ! « Eucalyptus » vient du grec eu « bien » et kaluptos « couvert »; par allusion au fait botanique, apparemment assez rare tout de même, que le calice reste fermé jusques après la floraison. Quand à son nom vernaculaire d'« arbre à la fièvre », il témoigne de ses puissantes propriétés médicinales. On l'appelle aussi parfois « gommier bleu ».

L'eucalyptus, donc...

-Eh ! Attendez un peu là ! L'eucalyptus n'est pas indigène au Québec, à ce que je sache ?
-Tout juste. L'espèce est originaire d'Australie et de Tasmanie.
-Alors comment il se fait qu'on en parle dans une chronique portant sur les plantes indigènes du Québec ? C'est de la fausse représentation, j'exige qu'on me rembourse !
-Écoutez, espèce de macro-organisme génétiquement modifié, si j'ai choisi l'eucalyptus, c'est pour vous offrir un petit répit en plein coeur de l'hiver, histoire, notamment, de vous éviter de vous les geler à -15 ºC et pire. Faudrait savoir apprécier, tout de même ! Et puis, l'eucalyptus fait partie de nos vies de Québécois depuis toujours. Pensez-y, déjà en 1890, les soeurs de la Providence en faisaient une longue et élogieuse description dans leur traité de Matière médicale. On ne peut pas le nier, il y a un peu de nous dans les petits pots de Vick's Vaporub®.

Son rôle dans l'équilibre écologique

Dans les régions productrices de fruits, on plante l'eucalyptus le long des vergers, ce qui a deux avantages : primo, comme son nectar attire les abeilles, la pollinisation des arbres fruitiers en est nettement améliorée; « deuzio », grâce à sa croissance rapide et à sa taille imposante, il forme rapidement une haie protectrice, préservant le verger des vents froids - ou chauds - qui risquent de causer d'importants dommages aux récoltes.

On l'a aussi planté pour assainir les marais, en Italie notamment, ce qui a permis de réduire les populations de moustiques et, par conséquent, les épidémies de malaria. Encore ici, son action est double : grand buveur devant le Créateur, il pompe une quantité impressionnante d'eau, ce qui contribue à assécher les marais et à réduire le nombre de sites de reproduction des insectes; en outre, exécrant les vapeurs antiseptiques qu'exhalent ses feuilles et son bois, les maringouins préfèrent se tenir à bonne distance.

On disait jadis que les vignes plantées dans le voisinage de l'eucalyptus n'étaient pas attaquées par le phylloxera, puceron parasite qui provoque des galles sur les feuilles et des nodosités sur les racines, ce qui entraîne en quelques années la mort du cep.

Et ça se mange ?

« Ab-so-lu-ment ! » de crier en choeur la noble assemblée des koalas, ces marsupiaux en forme d'ours qui, chaque année, engloutissent des tonnes de feuilles d'eucalyptus, lesquelles constituent leur nourriture la plus importante.

Oui, sauf que nous ne sommes pas des marsupiaux, ce qui fait que, non, la feuille d'eucalyptus ce n'est pas notre tasse de thé. C'est-à-dire que oui, on peut en faire un thé, mais non, ce n'est pas une boisson au sens où on l'entend habituellement. Ah ! Et puis zut ! Mangez-en donc si ça vous plaît !

Par contre, l'eucalyptus fournit un nectar abondant que les abeilles transforment en un délicieux miel, à la saveur résolument camphrée.

Encore faut-il en trouver!

Si ce n'est pas possible, on peut toujours essayer de se concocter un miel maison, un peu à la manière du miel rosat (voir notre recette dans Documents associés).

Et ça soigne quoi ?

Excellent insecticide, on peut s'en frotter la peau pour éloigner les moustiques et autres indésirables, et en frictionner la fourrure des animaux domestiques pour éloigner les puces.

Pour désinfecter une pièce à l'air vicié, on fait bouillir des feuilles à petits bouillons dans un récipient ouvert. D'ailleurs, la simple présence d'un plant en pot dans la pièce contribuerait à en purifier l'air.

Astringent hémostatique, fébrifuge désinfectant, antispasmodique, c'est un des meilleurs stomachiques contre la dyspepsie atonique ainsi que contre l'inflammation chronique de la muqueuse gastrique ou de la muqueuse intestinale.

On soulageait autrefois avec ce remède les vomissements et indigestions dus à la présence de la sarcine, une bactérie pathogène. On l'employait aussi en prévention contre la formation de parasites intestinaux.

En outre, l'eucalyptus soulage les bouffées de chaleur, les gaz et les palpitations chez les femmes en ménopause.

On l'a administré avec succès en cas de faiblesse consécutive à des maladies graves.

De façon générale, c'est un puissant antiseptique des voies respiratoires et, à ce titre, il soigne les bronchites, la grippe, la tuberculose pulmonaire, la gangrène pulmonaire et l'asthme. De plus, il fluidifie les expectorations. On l'a utilisé en cigarettes contre l'asthme.

La teinture, l'infusion et l'eau distillée sont employées comme désinfectant pour laver les plaies, y compris les brûlures et les ulcères de peau.

Excellent antiseptique des voies urinaires, il soigne les infections diverses de cet appareil, notamment la colibacillose, ainsi que l'inflammation de la vessie. Toutefois, il ne faut pas en abuser, car il peut devenir irritant pour les reins.

On lui a attribué des propriétés antidiabétiques sans n'avoir jamais pu démontrer cet effet. Par contre, en application externe, il agit véritablement sur les rhumatismes et peut soulager certaines migraines.

Pour préparer l'infusion, il suffit de mettre 3 ou 4 feuilles dans une tasse d'eau, de faire bouillir une minute et de laisser infuser 10 minutes. On peut boire jusqu'à 3 tasses par jour. La teinture se prépare en faisant macérer une partie de feuilles dans cinq parties d'alcool. On en prend de 1 ml à 10 ml par jour.

On le cultive comment ?

La culture de l'eucalyptus ne présente pas de difficultés majeures. Bien que dans son habitat naturel, il puisse atteindre une taille vertigineuse (on a observé des spécimens de plus de 150 mètres de haut), on peut facilement le cultiver en contenant comme plante d'intérieur l'hiver et plante de patio l'été, si on veille à le tailler régulièrement (branches et racines) pour limiter son exubérance naturelle. Les plus téméraires pourront essayer de le transplanter en pleine terre et de le recouvrir d'un épais paillis. Avec un peu de chance, les branches gèleront, mais les racines seront encore vivantes au printemps et le plant lancera de nouvelles tiges. On a vu des plants survivre à des températures de -17 °C. Il semblerait que l'espèce E. coccifera (variété favieri) soit résistante aux gels mais, à ma connaissance, elle n'est pas offerte en jardinerie ou dans les pépinières d'ici. Bien qu'il pousse très bien dans les marais humides, l'eucalyptus en pot doit être gardé les pieds bien au sec, car il craint la pourriture des racines. Évitez donc de trop l'arroser.

L'espèce E. cinerea que, sous nos climats, on cultive comme annuelle pour ses feuilles rondes et argentées qui entrent dans la composition des arrangements floraux, possède également des propriétés antiseptiques. Toutefois, il semblerait que les feuilles les plus efficaces proviennent d'arbres plus âgés. Les plants d'un an ne sont donc pas conseillés.

* Richter's vend des graines et des plants de E. globulus, E. bridgesiana, E. citriodora, E. melliodora et E. radiada.

 source:passeportsanté.net

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27 avril 2007 5 27 /04 /avril /2007 12:11

  Traitements possibles Traitements médicaux

Analgésiques, antibiotiques, antihistaminiques, décongestionnants, corticostéroïdes oraux ou en vaporisateur nasal, chirurgie, soins maison (inhalation de vapeur, inhalation d'eau salée, hydratation, etc.).

Traitements non conventionnels

 

Broméline.

Combinaison de plantes (gentiane, primevère, oseille commune, sureau noir et verveine), homéopathie.

Acupuncture, hydrothérapie par contraste, ostéopathie crânienne, recommandations alimentaires, réflexologie.

Andrographis, eucalyptus, menthe poivrée.

Voir la signification des symboles et les critères de classification utilisés

Description médicale

La sinusite correspond à une inflammation d'une ou de plusieurs des quatre paires de cavités muqueuses, appelées sinus, qui communiquent avec les fosses nasales par de petites ouvertures. Cette inflammation est habituellement causée par une infection des sinus. Lorsqu'une infection virale ou bactérienne prend place dans le nez, les muqueuses s'enflamment et enflent, ce qui risque d'obstruer les sinus. Le mucus n'est alors plus drainé normalement et, dans ce milieu fermé, les microbes se multiplient librement.

La douleur et la sensation de pression au visage, bien connues des gens atteints de sinusite, proviennent de l’accumulation de mucus à l'intérieur du ou des sinus.

Note. Chaque sinus porte un nom différent en fonction de sa position : sinus maxillaire, frontal, sphénoïdal ou ethmoïdal. De même, selon le sinus infecté, on parlera de sinusite frontale, maxillaire gauche (si un seul côté est malade), etc.

Types de sinusite

Sinusite aiguë. Bien soignée, elle guérit en trois semaines ou moins et ne réapparaît pas plus de trois fois par an. Dans la plupart des cas, elle fait suite à une infection virale des voies respiratoires supérieures, le plus souvent d'un rhume. Au Canada, de 0,5 % à 2 % des personnes enrhumées contractent une sinusite.

Autres causes ou facteurs possibles :

un abcès dentaire; des allergies; la pollution atmosphérique; des polypes nasaux; une déviation de la paroi nasale.

Sinusite chronique. La sinusite devient chronique lorsqu’elle tend à se répéter souvent ou persiste au-delà de quatre semaines. Si la sinusite aiguë ne répond pas aux traitements habituels ou si elle n'est pas soignée, elle risque d'évoluer vers une sinusite chronique. En général, la chronicité s'installe après plusieurs poussées de sinusite aiguë, mais il arrive parfois qu'une sinusite aiguë initiale évolue tout de suite vers la chronicité.

Le plus souvent, la sinusite chronique s'explique par un ensemble de facteurs. Il peut s'agir d'allergies aux animaux familiers, aux acariens, au pollen, aux champignons ou à d'autres substances qui provoquent une enflure des parois nasales (voir la fiche Rhinite allergique).

Autres facteurs possibles :

le tabagisme actif ou passif; un système immunitaire faible; la fibrose kystique; une anomalie anatomique : une forme anormale des petits canaux permettant aux sinus de communiquer avec les fosses nasales ou une déviation de la cloison nasale; des polypes nasaux; la natation; l’usage de cocaïne par voie nasale; un traumatisme facial provoquant l'obstruction d'un ou de plusieurs sinus. Complications possibles

Dans de rares cas, l'infection peut se propager vers les yeux ou le cerveau, ce qui peut notamment causer les problèmes suivants :

une méningite; un abcès au cerveau; une thrombophlébite des veines des yeux; une ostéomyélite des os frontaux (surtout chez les enfants). Symptômes Une douleur faciale (au-dessus des sourcils ou des dents du haut, autour des yeux et derrière ceux-ci). Des sensations douloureuses de pression dans la zone des sinus. Une congestion nasale. Des sécrétions nasales jaunâtres ou verdâtres épaisses et purulentes, en cas d’infection bactérienne. Si les sécrétions sont claires, il s’agit plutôt d’un rhume (auquel cas les antibiotiques ne sont d’aucune utilité). Une toux grasse, car les sécrétions ont tendance à descendre dans la gorge. Une fièvre légère et un malaise général. Une diminution ou une perte d’odorat. Une mauvaise haleine.

Remarques

Les symptômes s’accentuent lorsque l’on penche la tête vers le bas. En cas de sinusite chronique, les symptômes sont les mêmes que ceux de la sinusite aiguë, mais ils durent plus longtemps. Personnes à risque Les adultes. Même si elle apparaît parfois chez les nourrissons et les jeunes enfants, la sinusite est plus répandue chez l'adulte. Les sinus se forment progressivement jusqu’à l’âge de 12 ans. Les personnes qui ont déjà eu une sinusite sont plus à risque d’en avoir d’autres, à moins qu’elles réduisent leurs facteurs de risque. Les personnes qui souffrent d’allergies respiratoires (rhume des foins, asthme allergique). Les personnes qui ont une anomalie congénitale du nez ou des sinus qui cause l'obstruction de ces derniers. Les personnes qui ont des polypes nasaux ou des abcès dentaires. Les personnes dont le système immunitaire est affaibli en raison, par exemple, d'une autre maladie. Les personnes atteintes de fibrose kystique. Facteurs de risque Contracter une infection des voies respiratoires supérieures (principal facteur). Vivre dans un milieu où l’air est humide ou pollué. Fumer la cigarette ou être exposé à la fumée secondaire. Vivre un stress important. Prévention

Pourquoi prévenir?

La sinusite, qui dure généralement plus longtemps qu’un rhume, comporte son lot de symptômes désagréables. Les personnes qui se savent à risque (dont celles qui ont déjà eu une sinusite) peuvent réduire leur risque de récidive. Les mesures préventives aident à prévenir l’évolution vers une sinusite chronique.

 

Mesures pour prévenir les sinusites aiguë et chronique

Certaines mesures permettent de réduire, un tant soit peu, les risques de contracter la maladie une première fois ou de nouveau, ou encore d’avoir une sinusite chronique. Pour l'essentiel, il s'agit de :

Prévenir le rhume par les moyens habituels : bien se laver les mains, éviter les contacts étroits avec les personnes enrhumées. Voir aussi la fiche Rhume. Prévenir les allergies en s'exposant le moins possible aux allergènes (animaux familiers, pollen, champignons) et aux polluants qui nous affectent habituellement. Avoir un mode de vie équilibré en ce qui a trait au stress, à l’activité physique, à l’alimentation, etc. Voir la fiche Renforcer son système immunitaire. Éviter de fumer ou de s'exposer à la fumée secondaire, car la fumée de tabac irrite les sinus. Éviter d’utiliser des décongestionnants sous forme de vaporisateurs nasaux (Dristan®, Otrivin®) durant plus de trois jours, car ils entraînent une sinusite de rebond. Certaines personnes les trouvent irritants pour la muqueuse fragile du nez. Les décongestionnants pris par voie orale occasionnent moins de problème.

Mesures pour prévenir les complications

Consulter un médecin pour recevoir un diagnostic précis et prendre les mesures nécessaires pour traiter la sinusite permet généralement de prévenir les complications (méningite, ostéomyélite, etc.). Surveiller les signes suivants, qui indiquent une complication :
- une vision anormale (parfois, une vision double);
- une enflure autour des yeux;
- un changement dans l’état de conscience. Ne pas insister auprès de son médecin pour recevoir les antibiotiques les plus puissants si ce n’est pas nécessaire. En choisissant le bon antibiotique, à spectre plus étroit (comme l’amoxicilline), on diminue le risque de colite infectieuse associée à la prise d’antibiotiques.

 

Traitements médicaux

En général, les soins maison décrits ci-après permettront de soulager les premiers symptômes de la sinusite aiguë et de rétablir le drainage normal des sinus.

S'il s'agit d'un cas plus grave, il faudra peut-être utiliser un médicament, voire la chirurgie. Dans certains cas, il peut être aussi nécessaire de soigner la cause sous-jacente.

Médication

Antibiotiques. C'est le principal traitement pour soulager les symptômes de la sinusite bactérienne, bien qu’il ne soit pas toujours utile. En effet, dans 75 % des cas, la sinusite se guérit sans traitement à l’intérieur d’un mois. La prise d’antibiotiques raccourcit légèrement la durée de la sinusite et en soulage les symptômes. Le traitement dure généralement de 7 à 10 jours. La prise d’un antibiotique à spectre étroit est préférable (amoxicilline), car cela réduit le risque que les bactéries deviennent résistantes aux antibiotiques. En cas de sinusite chronique, on propose parfois un traitement prolongé (jusqu'à 21 jours). Dans les cas graves de sinusite bactérienne, des antibiotiques seront administrés par voie intraveineuse à l'hôpital.

Note. Les antibiotiques ne sont d’aucune utilité lorsque les sécrétions nasales sont claires. Dans ce cas, il peut s’agir d’un rhume, de rhumes qui se succèdent ou encore d’une allergie.

Analgésiques. Des produits comme l'aspirine, l'ibuprofène ou le Tylénol® permettront de soulager les maux de tête et la douleur au visage.

Antihistaminiques. On ne les emploie que pour soulager les symptômes liés aux allergies. Sinon, il faut les éviter, car ils assèchent et épaississent les sécrétions nasales.

Décongestionnants. Éviter d’utiliser des décongestionnants sous forme de vaporisateurs nasaux (Dristan®, Otrivin®) durant plus de trois jours, car ils entraînent une sinusite de rebond. En outre, certaines personnes les trouvent irritants pour la muqueuse fragile du nez. Les décongestionnants pris par voie orale occasionnent moins de problème. À titre de décongestionnant, on peut aussi simplement utiliser une solution saline par inhalation (voir l’encadré ci-dessous).

Corticostéroïdes. Pour les personnes qui souffrent d'allergies, le médecin prescrira d'abord des corticostéroïdes en vaporisation nasale pour diminuer l'enflure. Si cela ne suffit pas, des corticostéroïdes oraux, comme la prednisone, sont parfois prescrits.

Chirurgie

Lorsque la sinusite chronique ne répond pas aux traitements courants, on recourt parfois à la chirurgie pour rétablir l'ouverture et drainer les sinus. On peut également s'en servir pour corriger des anomalies structurelles du nez ou enlever des polypes nasaux.

Soins maison

Favoriser l'évacuation des sécrétions nasales avec les moyens de base : se moucher, boire beaucoup d'eau, utiliser un humidificateur, inhaler de la vapeur ou encore une solution saline.

Inhalation de vapeur. En humidifiant le milieu nasal, la vapeur liquéfie les sécrétions nasales, ce qui permet de dégager les sinus et de soulager la pression. Pour profiter des bienfaits de la vapeur, il n'est pas nécessaire d'utiliser un appareil ou d'aller dans un sauna. Il suffit de respirer la vapeur d'un bol d'eau très chaude en se couvrant la tête d'une serviette pour garder la chaleur et l'humidité concentrée. On peut également inhaler l'air chaud et humide d'une douche ou d'un bain chaud. On peut aussi profiter des bienfaits des huiles essentielles d'eucalyptus et de menthe en les ajoutant à l’eau.

Remarque. La fréquentation des saunas publics pourrait causer la sinusite chronique dans la mesure où celle-ci résulte notamment d'une allergie aux moisissures. En effet, l'hygiène n'y est pas toujours impeccable2.

Inhalation d'eau salée. Ce moyen naturel permet de dégager les sinus en les rinçant avec de l'eau salée. Il existe en pharmacie des solutions salines déjà préparées (Salinex®, Hydrasense®). On peut aussi les faire soi-même. Voici comment procéder :

Laisser dissoudre 1/4 c. à café de sel dans 250 ml d'eau en utilisant un petit récipient muni d'un bec verseur. Se placer la tête au-dessus d'un évier puis la tourner ensuite sur le côté. Faire ensuite couler l'eau salée dans l’une des narines. Important : faire en sorte que le nez soit placé plus bas que la gorge pour éviter que l'eau salée ne pénètre à l'arrière de la gorge. Répéter de l'autre côté.

 

Autres conseils
- Se reposer durant la phase aiguë.
- Boire plus pour ne pas se déshydrater (huit à dix verres par jour). Une consommation d'eau accrue permet aussi d'éclaircir les sécrétions et de les évacuer plus facilement.
- Éviter de s'exposer à des changements de température importants ainsi qu'à un air froid et sec.
- Maintenir un bon taux d'humidité, de 40 % à 50 % dans la maison, en particulier dans les chambres à coucher. Attention de ne pas dépasser 50 %, car le risque de moisissures (et d’allergies) augmente alors.
- Éviter de se pencher la tête vers le bas, car cela peut accroître la douleur.
- Ne pas nager sous l’eau, faire de la plongée sous-marine ou voyager en avion durant la phase aiguë.
- En cas de sinusite chronique, les mesures préventives permettront de prévenir l'exacerbation des symptômes.

 

L'opinion de notre médecin

Avant de choisir un traitement contre la sinusite, encore faut-il en avoir une! Le diagnostic n’est pas si facile à poser. En effet, la simple congestion des sinus peut donner les mêmes symptômes, fièvre en moins. Une raison de plus pour ne pas se tourner vers les antibiotiques à tout prix. D’ailleurs, la sinusite aiguë n’est plus considérée comme une infection nécessitant absolument des antibiotiques. Une approche sans antibiotique de 14 jours est tout à fait raisonnable. Dans tous les cas, il faut modifier les facteurs nuisibles dans l’environnement, traiter les causes qui nous rendent plus fragiles et renforcer nos systèmes immunitaire et respiratoire.

La sinusite chronique ne devrait aboutir à la chirurgie qu’en dernier recours.

Dr Paul Lépine, M.D., D.O. 

Révision médicale (février 2006) : Dre Luce Pélissier-Simard, M.D., M.Sc. épidémiologie, Chaire Lucie et André Chagnon pour l'enseignement d'une approche intégrée en prévention, Université de Sherbrooke.
Révision médicale (octobre 2005) :
Dr Paul Lépine, M.D., D.O. 

 Traitements non conventionnels

Dans une approche de santé globale, on fait appel aux plantes, aux suppléments et à diverses thérapies pour traiter les symptômes de la sinusite, qu’elle soit aiguë ou chronique : décongestionner les voies nasales, diminuer l’inflammation et la production de mucus, lutter contre les micro-organismes présents. Ils aident aussi à soutenir les défenses immunitaires1.

En cas de sinusite chronique, d’autres mesures s’ajoutent, comme la recherche d’allergies (alimentaires ou pas) et de déficiences en nutriments3,4. Une attention particulière est portée à rééquilibrer les forces vitales.

Pour avoir un aperçu des approches qui aident à soutenir l’immunité, vous pouvez consulter notre fiche Renforcer son système immunitaire.

Phytothérapie

 Broméline. Cette enzyme dérivée de l'ananas pourrait aider à soulager les symptômes de la sinusite aiguë. Des experts estiment que les suppléments de broméline peuvent être utiles comme traitement adjuvant grâce à son activité anti-inflammatoire8. Quelques essais cliniques réalisés chez les adultes à la fin des années 1960 appuient cet usage9-12. En 2005, une étude menée en Allemagne auprès de 116 enfants, âgés de 10 ans ou moins, atteints d’une sinusite aiguë, révèle que la prise de suppléments de broméline accélère la guérison13. La Commission E allemande reconnaît l’usage de la broméline pour traiter la sinusite.
Dosage

Une variété de doses a été utilisée lors des études. Les données scientifiques sont trop peu nombreuses pour mentionner un dosage. Voir la fiche Broméline pour plus de renseignements.

 Combinaison de gentiane (Gentiana lutea), primevère officinale (Primula veris), oseille commune (Rumex acetosa), sureau noir (Sambucus nigra) et verveine (Verbena officinalis). Un produit européen, le Sinupret®, offre une combinaison de ces plantes. En Allemagne, il fait partie des produits les plus prescrits en phytothérapie pour soigner la sinusite aiguë et chronique5. Il diminuerait la viscosité du mucus. En Europe, plus d’une douzaine d’études de pharmacologie et de toxicologie (incluant des essais cliniques) a testé son efficacité et sa sécurité. Ces études ne sont cependant pas accessibles dans la banque de données PubMed. Après avoir analysé l’ensemble des données scientifiques, des experts estiment que le Sinupret® semble diminuer la formation de mucus, réduire les maux de tête ainsi que la congestion nasale lorsqu’il est utilisé en combinaison avec des antibiotiques6.

 Andrographis (Andrographis paniculata). L'Organisation mondiale de la Santé reconnaît l'usage de l'andrographis pour la prévention et le traitement des infections respiratoires comme le rhume, la sinusite et la pharyngite. D’après des essais in vitro, cette plante aurait notamment des effets immunostimulants et anti-inflammatoires. Un essai clinique avec placebo réalisé sur 185 personnes atteintes d’une infection des voies respiratoires supérieures (dont la sinusite) a conclu qu’un extrait d’andrographis (Kan Jang) pris durant cinq jours atténue les symptômes liés à l’inflammation (congestion nasale, écoulements, etc.)7.
Dosage

Prendre 400 mg d'extrait normalisé (renfermant de 4 % à 6 % d'andrographolide), trois fois par jour.

 Eucalyptus (Eucalyptus globulus). Les feuilles de cette plante ainsi que son huile essentielle sont reconnues par la Commission E allemande pour traiter les inflammations des voies respiratoires. L’eucalyptus a la propriété de diminuer la viscosité des sécrétions nasales et de tuer les bactéries (en particulier celles de type streptocoque, parfois en cause dans les cas de sinusite).
Dosage

- Les feuilles d’eucalyptus peuvent être consommées sous forme d’infusion : infuser de 2 g à 3 g de feuilles séchées dans 150 ml d'eau bouillante durant 10 minutes, et boire deux tasses par jour.
- Pour préparer une inhalation de vapeurs d’huile essentielle d’eucalyptus, mettre dans un bol d’eau très chaude une cuillerée à thé de feuilles séchées d’eucalyptus. Ajouter au mélange une cuillerée à thé de crème ou de baume à l’eucalyptus, ou encore 15 gouttes d’huile essentielle d’eucalyptus. Inhaler les vapeurs alternativement par le nez et la bouche après avoir recouvert d’un tissu la tête et le bol3.

 Menthe poivrée (Mentha pepirata). La Commission E reconnaît les effets thérapeutiques de l’huile essentielle de menthe poivrée, par voie interne, sur les symptômes du rhume et pour réduire l’inflammation des muqueuses du nez. L’ESCOP reconnaît son efficacité en usage externe.
Dosage

Verser trois ou quatre gouttes d’huile essentielle dans de l'eau très chaude et inhaler les effluves. Répéter de deux à trois fois par jour3. Ou encore utiliser un onguent nasal.

Thérapie

 Homéopathie. L'expérience et la pratique clinique appuient l'utilisation de l'homéopathie pour soigner la sinusite chronique, d’après l’une de nos sources3. Quelques essais cliniques indiquent un effet supérieur à un placebo14-17. Les essais, dont plusieurs ont été réalisés en Allemagne, utilisaient des préparations homéopathiques différentes. En pratique, le traitement est déterminé en fonction des symptômes et de leur degré d'importance : l'endroit où la douleur se situe, l'aspect et la couleur des écoulements, etc.18,19

Approches à considérer

 Acupuncture. L’acupuncture pourrait aider, à court terme, à soulager la douleur et à faciliter la décongestion nasale, selon des experts3. Une étude de cas, réalisée en 1984 sur 971 sujets ayant reçu des traitements d’acupuncture pour différents malaises, rapporte des résultats positifs en cas de sinusite20. Certains chercheurs estiment que l'acupuncture devrait être réservée aux cas de sinusite chronique ou de sinusites à répétition. Selon eux, en raison des complications possibles, surtout chez les jeunes enfants (méningite, ostéomyélite), la sinusite aiguë devrait d’abord être traitée par des antibiotiques21.

 Hydrothérapie par contraste. L'application de compresses chaudes et froides sur la région des sinus permet de diriger des nutriments vers la zone malade et de diffuser hors des sinus les déchets métaboliques créés par l'inflammation. Il s'agit d'appliquer en alternance une compresse chaude durant trois minutes et une compresse froide durant une minute, et ce, à trois reprises au cours d'une séance qu'il faudra répéter de deux ou trois fois par jour. Indiqué pour tous les types de sinusite3.

 Ostéopathie crânienne. Cette approche pourrait améliorer la circulation des liquides dans la tête, renforcer le système immunitaire et réduire la fréquence des sinusites22. Branche particulière de l'ostéopathie, cette thérapie se concentre sur les composantes voisines du système nerveux central. Son principe de base est qu'il existe un mouvement rythmique des fluides du corps, qui se fait conjointement avec un mouvement des os de la tête. Ce rythme pourrait être altéré par des malaises, des traumatismes ou des maladies.

 Recommandations alimentaires. Certains aliments ou épices ont un effet décongestionnant. C’est le cas du raifort, de l’ail, du curry, du poivre et du cayenne. Parmi les fines herbes, on reconnaît au thym et à la sauge des propriétés antimicrobiennes. De plus, la sauge assécherait les sécrétions23.

Par ailleurs, certains aliments pourraient aggraver les symptômes. Ils peuvent varier d’une personne à l’autre. Aux personnes qui souffrent de sinusite chronique, des experts conseillent d’éliminer le lait de vache et ses produits dérivés, car ceux-ci contribueraient à la production de mucus22,1. Cet avis est cependant controversé. Certains suggèrent d’essayer durant trois mois et d’observer les effets. Dr Andrew Weil affirme qu'en agissant ainsi, beaucoup de gens ont remarqué une nette amélioration de l'état de leur sinus24. En remplacement, il recommande le lait de chèvre, qui ne provoquerait pas les troubles immunitaires et allergènes associés au lait de vache25. En outre, le blé et une alimentation riche en sel pourraient provoquer les symptômes1. Consulter une nutritionniste pour des conseils personnalisés.

 Réflexologie. Le massage des zones réflexe peut aider à soulager les symptômes à court terme3. Voir la fiche Réflexologie. 

 source:passeportsanté.net
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