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Autres noms : protéines de lactosérum, protéines de petit-lait, poudre de lactosérum, lactalbumine.
Avis. Cette fiche porte uniquement sur les protéines de lactosérum vendues à des fins d’augmentation de la masse musculaire ou de la performance physique. Il existe d’autres poudres de lactosérum, plus chères, dont les allégations concernent plutôt la stimulation du système immunitaire (voir les fiches sur le colostrum et l’isolat de lactosérum). |
Indications
| Augmenter la masse musculaire; améliorer les performances physiques. |
Voir la signification des symboles et les critères de classification utilisés.
Posologie
Augmentation de la masse musculaire et des performances physiques
- La dose quotidienne totale, incluant les protéines de l’alimentation, se situe entre 1,2 g et 1,8 g par kilo de poids corporel (soit entre 84 g et 126 g pour une personne de 70 kg). Elle ne doit pas dépasser 2 g/kg, sinon cet excédent se transforme en gras. Ce dosage est basé sur un usage empirique, plutôt que sur les résultats d’études cliniques.
- Lorsque l’on consomme des protéines de lactosérum dans le but d’augmenter sa masse musculaire, il est important de les prendre environ une heure avant ou après l’exercice intense. En général, on privilégie la période après l’exercice (de 30 minutes à 1 h 30) parce que la digestion de ces protéines durant l’effort peut nuire à la performance.
Apport protéique total | Par kilogramme de poids corporel | Pour une personne de 70 kg |
Apport nutritionnel recommandé | 0,80 g/kg par jour | 60 g par jour |
Américain moyen | 1,2 g/kg par jour | 90 g par jour |
Athlète (musculation) | De 1,7 à 1,8 g/kg par jour | De 127,5 à 135 g par jour |
Athlète (endurance) | 1,4 g/kg par jour | 105 g par jour |
Note. La prise d’un supplément de protéines doit être adaptée selon la teneur en protéines qu’il contient et la part de protéines déjà fournie par l’alimentation. Il est donc important de se procurer un produit qui affiche clairement sa teneur en protéine. Celle-ci varie d’un produit à l’autre. Mentionnons, à ce sujet, que l’étiquette des suppléments de protéines n’est pas toujours facile à déchiffrer.
Description
Dans le processus de fabrication du fromage, le lait est séparé en deux composés : le caillé, matière semi-solide qui deviendra le fromage, et le petit-lait, liquide dans lequel on trouve du lactose (de 70 % à 75 %), des protéines solubles (de 10 % à 13 %), des vitamines (thiamine ou vitamine B1, riboflavine ou vitamine B2 et pyridoxine ou vitamine B6) et des minéraux (essentiellement du calcium).
Le petit-lait, également appelé lactosérum, est donc un sous-produit de l’industrie fromagère. On le soumet à divers procédés de filtration destinés à en concentrer les protéines, puis on le déshydrate afin d’obtenir une poudre soluble qui se conserve bien.
Étant donné que l’industrie laitière moderne repose presque exclusivement sur le lait de vache, le lactosérum du commerce est essentiellement de source bovine. Il se présente généralement sous la forme d’une poudre soluble que le consommateur mélange au liquide de son choix pour constituer une boisson riche en protéines. On trouve aussi des tablettes nutritives protéinées et des préparations pour nourrissons qui contiennent du lactosérum.
Dans le commerce, la poudre de petit-lait est parfois débarrassée presque complètement de son lactose. Elle peut également être déminéralisée. Dans tous les cas, elle renferme de 2,5 % à 5 % d'un gras lié aux protéines et un peu de cholestérol, soit environ 25 mg par portion de 45 g. Les protéines de cette poudre, au même titre que toutes les autres protéines, sont particulièrement riches en acides aminés soufrés (méthionine et cystéine), en acides aminés à chaînes ramifiées (leucine, isoleucine et valine) et en glutamine. Certaines d’entre elles sont des immunoglobulines, c'est-à-dire qu’elles peuvent jouer le rôle d’anticorps dans l’organisme, mais le procédé de séchage à haute température des poudres de lactosérum dont il est question dans cette fiche dénature ces immunoglobulines et les rend inactives. Ce procédé de transformation altère aussi la gamma-glutamyl-cystéine du lactosérum, une substance qui permet au corps de fabriquer du glutathion, un puissant antioxydant.
À noter que dans les pays développés, l’alimentation procure normalement toutes les protéines dont le corps a besoin pour maintenir une bonne santé. Les viandes, le poisson et les fruits de mer, les produits laitiers, les oeufs, les noix et les légumineuses constituent les principales sources alimentaires de protéines.
Note. Bien que le lactosérum soit actuellement la principale source de protéines des produits du commerce, certaines poudres protéinées contiennent plutôt de la caséine (protéine principale du caillé qui constitue le fromage), de la protéine d’oeuf, de soya et même de riz. La plupart des recherches cliniques ont porté sur le lactosérum. |
Historique
L'essor de la production laitière et la concentration géographique de l’industrie de transformation du lait ont commencé à poser de sérieux problèmes environnementaux dès le début du XXe siècle. Dans les fermes familiales, le fromage était jadis fait sur place et le lactosérum, aussi appelé petit-lait, était simplement donné aux cochons élevés sur place.
Par contre, les entreprises de transformation du lait, quant à elles, se retrouvaient avec d’énormes quantités de lactosérum. Pour éviter de polluer les nappes phréatiques en déversant ces protéines dans les cours d’eau ou en les laissant filtrer dans le sol, l'industrie a trouvé des usages pour ses produits dérivés. Déshydraté et réduit en poudre, le petit-lait a d’abord servi à l’alimentation animale (moulées pour les animaux d’élevage et domestiques). On l'a aussi utilisé comme liant et émulsifiant économique dans l’industrie agroalimentaire. Bon an mal an, des centaines de millions de kilos de poudre de lactosérum sont ainsi recyclés.
Ce n’est que dans la seconde moitié du XXe siècle, grâce à la popularité du culturisme et de la médecine sportive, que sont apparus les produits destinés à augmenter la masse musculaire ou à améliorer les performances physiques de même que les substituts de repas destinés aux personnes désirant perdre du poids.
Recherches
On dit d’une substance qu’elle est ergogénique si elle permet d'améliorer le travail musculaire et, de ce fait, les performances physiques. Au XXe siècle, la quête de substances ergogéniques a pris une place de plus en plus importante dans le monde de la recherche. Celles dont on a démontré l’efficacité à cet égard sont souvent interdites parce qu’on craint leurs effets indésirables. Il existe par ailleurs des substances autorisées censées améliorer les performances physiques. C’est le cas du lactosérum bovin. |
Augmentation de la masse musculaire et des performances physiques. On a émis l’hypothèse que les protéines que le petit-lait renferme pouvaient contribuer à l'augmentation de la masse musculaire et ainsi améliorer les performances physiques des personnes qui suivent un programme d’entraînement. Des résultats encourageants ont été obtenus au cours de plusieurs études menées sur un nombre restreint de sujets ayant consommé des protéines de lactosérum1-8.
Au cours de deux de ces essais, une prise unique de 18 g à 20 g de lactosérum une heure après une session d’exercices de résistance a eu un meilleur effet anabolisant (qui favorise la synthèse des protéines musculaires) qu’une boisson énergétique isocalorique, c’est–à-dire fournissant le même nombre de calories3,4. Une autre étude clinique indique que les protéines sont mieux absorbées après l’exercice, un point important, car cela améliore leur capacité à reconstituer la masse musculaire9. Néanmoins, les résultats d’un essai récent révèlent qu’elles seraient aussi efficaces si on les prend une heure avant l’effort10. Ce qu’il faut retenir, c’est que l’on doit consommer des protéines de lactosérum juste avant ou après l’exercice, pour qu’elles soient à la disposition des muscles lorsqu’ils en ont le plus besoin. Mais, il faut savoir que la consommation de protéines juste avant l’effort peut par contre nuire à la performance : leur digestion nécessite en effet de l’énergie.
Les chercheurs ont également évalué l’impact de la prise à long terme de lactosérum, soit de 33 g à 80 g par jour parfois combiné à des glucides,à des préparations d’acides aminés ou à de la caséine. Les sujets ont reçu soit ce traitement soit un placebo pendant six à dix semaines durant lesquelles ils ont fait un entraînement musculaire de résistance. Les trois meilleures études sur le plan méthodologique ont porté en tout sur 78 hommes et 18 femmes. Leurs résultats ont révélé un gain de poids corporel non adipeux, aussi appelé masse maigre, qui constitue une bonne indication de la masse musculaire5,7,8. Cependant, au cours d’une de ces études, à calories égales, le lactosérum n’a pas été plus efficace qu’une boisson sucrée pour obtenir ce gain de poids et il n’a pas amélioré les performances physiques9.
Bien que l’ensemble des preuves actuelles soit en faveur de l’efficacité du lactosérum, des essais de plus grande envergure sont nécessaires pour trancher la question. Les chercheurs, qui s’y sont attardé, ont observé que la caséine1,4 (qui coûte moins cher que le lactosérum) ou les protéines de soya8 sont aussi efficaces que les protéines du lactosérum dans ce contexte. Ainsi, ce serait l’apport en protéines - et non une source spécifique - qui serait bénéfique pour les sportifs désirant augmenter leur masse musculaire. Cependant, il semble que le lactosérum soit digéré plus rapidement que la caséine et de façon plus complète que le soya11.
Par ailleurs, certains chercheurs remettent en question l’utilité des suppléments de protéines pour les sportifs et conseillent plutôt d’augmenter l’apport alimentaire en protéines12,13.
Note. Les protéines à elles seules sont insuffisantes pour augmenter la masse musculaire. Pour renforcer et augmenter sa musculature, il faut absolument faire de l’exercice régulièrement.
Précautions
- Cirrhose du foie. Dans les cas graves, les hautes doses de protéines sont à éviter, quelle que soit leur source.
- Bien qu’il existe de la poudre de lactosérum dite « sans lactose », tous les produits de petit-lait renferment au moins un peu de ce sucre propre au lait. Les personnes souffrant d’allergie ou d’intolérance au lactose devraient donc éviter ce type de produit.
- À l’occasion, légers malaises gastro-intestinaux.
Interactions
- Aucune connue.
- Aucune connue.
Sur les tablettes
- En 2005, le laboratoire indépendant ConsumerLab a analysé 27 poudres protéinées (lactosérum, soya et autres) commercialisées aux États-Unis : six d’entre elles, dont trois à base de lactosérum, contenaient soit un peu plus de sodium, soit un peu plus de cholestérol que ce qui était annoncé sur leur étiquette11.
- Certains produits à base de protéines de lactosérum sont vendus dans le cadre de programmes d'amaigrissement. Il s’agit en fait de substituts de repas destinés à aider les personnes désirant perdre du poids à diminuer de façon importante la quantité de nourriture qu'elles ingèrent.
source:passeportsanté.net