Noms communs : kiwi, groseille de Chine, souris végétale, pêche des singes, kiwaï.
Noms scientifiques : Actinidia deliciosa et autres espèces d’Actinidia.
Famille : actinidiacées.
POURQUOI METTRE LE KIWI AU MENU? |
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Profil santé
Le kiwi, ce petit fruit savoureux et coloré que l’on retrouve en abondance dans les épiceries, contient des antioxydants. Ces composés lui permettraient d’exercer des effets contre certains facteurs de risques de maladies cardiovasculaires. De plus, la quantité impressionnante de fibres contenues dans un seul kiwi lui confère une place de choix dans une saine alimentation.
Composés phénoliques. Les acides phénoliques, polyphénols et flavonoïdes, des composés phénoliques présents dans les végétaux, possèdent des propriétés antioxydantes. Ils peuvent contribuer à prévenir l'apparition de plusieurs maladies (cancers, maladies cardiovasculaires et maladies liées au vieillissement) en neutralisant les radicaux libres du corps. Les principaux composés phénoliques du kiwi sont les acides phénoliques, les flavanes (épicatéchine, catéchine), les procyanidines et les flavonols (quercétine, kaempferol)1.
Cancer. Les dommages oxydatifs faits à l’ADN seraient une des causes possibles de l’apparition de certains cancers. À ce sujet, une étude d’intervention chez l’humain a été réalisée2, durant laquelle les participants ont consommé quotidiennement un, deux ou trois kiwis (pendant trois semaines). Les chercheurs ont constaté qu’en consommant un seul kiwi par jour, l’oxydation de l’ADN diminuait, parallèlement à une augmentation de la capacité antioxydante du sang. De plus, des chercheurs ont observé que l’ADN des cellules de gens ayant consommé 500 ml (2 tasses) de jus de kiwi était plus résistant à l’oxydation et, ainsi, aux dommages pouvant s’ensuivre3. Dans la même étude, un extrait de kiwi s’avérait plus efficace que la vitamine C (reconnue pour son pouvoir antioxydant) dans la protection contre les dommages oxydatifs faits à l’ADN in vitro. Ceci laisse croire que le pouvoir antioxydant du kiwi ne serait pas uniquement attribuable à son contenu en vitamine C.
Maladies cardiovasculaires. Une récente étude effectuée chez l’humain a démontré le potentiel cardioprotecteur du kiwi4. Les chercheurs ont observé que la consommation de deux ou trois kiwis par jour pendant environ un mois amenait une diminution de l’agrégation plaquettaire ainsi qu’une diminution des triglycérides sanguins, deux facteurs de maladies cardiovasculaires.
Il est à noter que d’autres études seront nécessaires afin de confirmer les différents effets santé mentionnés et d’être en mesure de recommander la consommation spécifique de kiwi dans la prévention ou le traitement de maladies. Toutefois, plusieurs études prospectives et épidémiologiques soutiennent qu’une consommation élevée de fruits et légumes contribue au maintien d’une bonne santé en diminuant le risque de maladies cardiovasculaires, de certains cancers et de maladies chroniques5,6.
Le kiwi est-il antioxydant? | Modérément. L'indice TAC du kiwi est de 698 μmol. |
Le kiwi est-il acidifiant? | Non. Le kiwi est même plutôt alcalinisant avec un indice PRAL de - 4,1. |
Le kiwi a-t-il une charge glycémique élevée? | Un peu. La charge glycémique pour une portion de 120 g de kiwi varie de 5 à 7, selon la variété. |
Que vaut une « portion » de kiwi? | |
Poids/volume | Kiwi frais, 1 gros (91 g) |
Calories | 56 |
Protéines | 1,0 g |
Glucides | 13,3 g |
Lipides | 0,5 g |
Fibres alimentaires | 2,7 g |
Source : Santé Canada. Fichier canadien sur les éléments nutritifs, 2005.
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Dans les petits fruits, les meilleures fibres |
Vitamine C. Le kiwi est une excellente source de vitamine C. En plus de ses propriétés antioxydantes, la vitamine C contribue à la santé des os, des cartilages, des dents et des gencives. De plus, elle protège contre les infections, favorise l’absorption du fer contenu dans les végétaux et accélère la cicatrisation.
Vitamine K. Le kiwi est une excellente source de vitamine K pour la femme, mais seulement une bonne source pour l'homme, leurs besoins en cette vitamine étant différents. La vitamine K est nécessaire pour la synthèse de protéines qui participent à la coagulation du sang (autant à la stimulation qu’à l’inhibition de la coagulation sanguine). Elle joue aussi un rôle dans la formation des os. En plus de se trouver dans l’alimentation, la vitamine K est fabriquée par les bactéries présentes dans l’intestin, d’où la rareté des carences en cette vitamine.
Potassium. Le kiwi est aussi une source de potassium. Ce dernier sert à équilibrer le pH du sang et à stimuler la production d’acide chlorhydrique par l’estomac, favorisant ainsi la digestion. De plus, il facilite la contraction des muscles, incluant le coeur, et participe à la transmission de l’influx nerveux.
Cuivre. Le kiwi est une source de cuivre. En tant que constituant de plusieurs enzymes, le cuivre est nécessaire à la formation de l’hémoglobine et du collagène (protéine servant à la structure et à la réparation des tissus) dans l’organisme. Plusieurs enzymes contenant du cuivre contribuent également à la défense du corps contre les radicaux libres.
Acide folique. Le kiwi est également une source d’acide folique (aussi appelé vitamine B9 ou folacine). Cette vitamine participe à la fabrication de toutes les cellules du corps, dont les globules rouges. Elle joue un rôle essentiel dans la production du matériel génétique (ADN, ARN), dans le fonctionnement du système nerveux et du système immunitaire, ainsi que dans la cicatrisation des blessures et des plaies. Comme cette vitamine est nécessaire à la production de nouvelles cellules, une consommation adéquate est primordiale pendant la croissance et durant la grossesse (pour le développement du foetus).
Vitamine E. Le kiwi est une source de vitamine E. Antioxydant majeur, la vitamine E protège la membrane qui entoure les cellules du corps, en particulier les globules rouges et les globules blancs (les cellules du système immunitaire).
Le kiwi est un aliment incriminé dans le syndrome d’allergie orale. Ce syndrome est une réaction allergique à certaines protéines d’une gamme de fruits, de légumes et de noix. Il touche certaines personnes ayant des allergies aux pollens de l’environnement et est caractérisé par des symptômes à la bouche et à la gorge. Ce syndrome est presque toujours précédé par la fièvre des foins. Lorsque certaines personnes allergiques au pollen (de bouleau et des graminées) consomment le kiwi cru (la cuisson dégrade habituellement les protéines allergènes), une réaction immunologique peut survenir. Des symptômes locaux se limitant à la bouche, aux lèvres et à la gorge comme des démangeaisons et des sensations de brûlures peuvent alors survenir, puis disparaître habituellement quelques minutes après la consommation ou le contact de l’aliment incriminé. En l’absence d’autres symptômes, cette réaction n’est pas grave et la consommation de kiwi n’a pas à être évitée de façon systématique. Toutefois, il est recommandé de consulter un allergologue afin de déterminer la cause des réactions aux aliments végétaux. Ce dernier sera en mesure d'évaluer si des précautions spéciales doivent être prises.
L’allergie au kiwi semble être de plus en plus fréquente et est souvent associée à d’autres allergies. En effet, plusieurs cas d’allergies croisées avec le latex et le pollen ont été rapportés dans les dernières années7. Les personnes allergiques au pollen ou au latex peuvent démontrer une hypersensibilité au kiwi (ainsi qu’à la banane et à l’avocat), et vice-versa. Des atteintes à la bouche et à la gorge sont principalement observées, mais des symptômes plus graves, comme des réactions anaphylactiques, peuvent aussi survenir. Une attention particulière doit donc être portée au moment de la consommation de ces aliments chez les personnes déjà sensibilisées aux allergènes du latex, étant donné la gravité potentielle des réactions. Encore une fois, il est recommandé de consulter un allergologue afin de déterminer la cause des réactions à certains aliments ainsi que les précautions à prendre.
Section Profil santé |
Le kiwi au fil du temps
Le terme « kiwi » n’est apparu dans la langue française qu’en 1970. C’est un mot néo-zélandais qui, à l’origine, ne désignait que l’aptéryx, l’oiseau emblème de ce pays. Il a remplacé « groseille de Chine », expression sous laquelle le fruit a d’abord été connu (à cause de la saveur acidulée de sa pulpe, apparentée à celle de la groseille). En France, on l’a aussi appelé « souris végétale ». En France, on emploie parfois le mot « kiwaï » pour désigner le fruit d’une autre espèce d’Actinidia, mais ce nom est peu employé ailleurs. On parle aussi de « kiwi d’été » ou « kiwi annuel », mais ces termes portent à confusion, particulièrement le second puisque aucune espèce d’Actinidia n’est annuelle. |
De toutes les couleurs |
Le kiwi appartient au genre Actinidia qui comprend une cinquantaine d’espèces, toutes originaires des régions montagneuses de la Chine. Dans leur habitat naturel, les plantes grimpent le long du tronc des arbres, qu’elles recouvrent parfois entièrement. Bien que, dans ce pays, on récolte son fruit depuis plus d’un millier d’années, jusqu’au milieu du XIXe siècle, il restera pratiquement inconnu en Europe et aux États-Unis. Puis, des voyageurs rapporteront des semences et établiront quelques spécimens dans les jardins botaniques où on les appréciera pour la beauté de leur feuillage.
Toutefois, ce n’est qu’au milieu du XXe siècle que l’on entreprendra de le cultiver à grande échelle, d’abord en Nouvelle-Zélande, où l’on sélectionnera des variétés à gros fruits, puis en Californie. Le fruit fera son apparition sur les étals de nos marchés dans les années 1980, dans la foulée de la nouvelle cuisine californienne.
Aujourd’hui, le kiwi est cultivé en de nombreux endroits du globe, les principaux pays producteurs étant l’Italie, la Nouvelle-Zélande, la France, la Grèce, l’Australie, les États-Unis, le Chili et le Japon. Étant donné qu’il se conserve longtemps après la récolte et qu’il est produit dans les deux hémisphères, on le trouve pratiquement à l’année longue. Outre la vente en frais, on transforme le kiwi en gelée, confitures, marinades, chutneys, glaces, vin, et on le fait sécher. À cause de sa richesse en actinidine, une enzyme apparentée à la papaïne, il sert parfois à attendrir les viandes. En outre, on tire de ses feuilles et de son tronc des fibres servant à la fabrication de cordes et de papier.
Usages culinaires
Le kiwi doit être intact, ferme et exempt de taches. Idéalement, la chair devrait céder légèrement sous la pression, mais les fruits offerts dans le commerce sont généralement plus fermes, car ils sont cueillis avant leur pleine maturité. Écarter ceux qui sont mous ou endommagés. La taille du fruit n'a aucune incidence sur sa qualité.
Depuis peu, on trouve dans les grandes épiceries une variété de kiwi à chair jaune.
Comme tous les fruits, le kiwi peut s’employer dans les boissons frappées, sur les céréales du petit-déjeuner, en sauce ou coulis, dans les sorbets, les glaces ou le yogourt glacé.
Remarque. À cause de sa richesse en actinidine, il peut faire tourner le lait et les autres produits laitiers, et faire ramollir les autres fruits. Par conséquent, ne l’ajouter dans les préparations qui contiennent du lait ou des fruits qu’au moment de servir.
- Au petit-déjeuner, servir un bol de riz entier arrosé de jus d’orange et assaisonné de cannelle, avec des tranches de kiwi.
- Servir tout simplement en entrée quelques tranches de kiwi avec un fromage fin, des noix ou des noisettes ou, à la collation, avec quelques carrés d’un bon chocolat amer.
- Pour attendrir une viande un peu trop coriace, la recouvrir de tranches de kiwi et laisser « travailler » 20 à 30 minutes.
- Napper un poisson, des fruits de mer, une viande, de la volaille ou des légumes grillés d’une sauce faite de purée de kiwi et de jus de citron.
- Salsa : kiwi, tomatillos, feuilles de coriandre, piment jalapeno, oignon doux, jus de lime. Hacher les ingrédients, mélanger, mettre à refroidir au réfrigérateur et servir avec des tortillas de maïs jaune ou bleu, ou en farcir des moitiés d’avocat.
- Salade de fruits tropicaux : morceaux ou tranches de banane, papaye et kiwi, arrosés de jus d’orange édulcoré au miel.
- Salade de fin de printemps : jeunes feuilles d’épinard, fraises fraîches et kiwi. Arroser d’une sauce au vinaigre de framboise.
- Salade à l’avocat : tranches d’avocat, de kiwi et de radis, mélangées avec des feuilles d’endive ou de radicchio et assaisonnées d’une vinaigrette aromatisée au gingembre râpé.
- Salade de boulgour : faire sauter des champignons, ajouter du boulgour et de l’eau ou du bouillon et cuire une quinzaine de minutes. Laisser refroidir et mélanger avec du chou coupé en fines lanières, de l’oignon rouge émincé et une vinaigrette aromatisée au zeste de citron et à la menthe ou à la coriandre.
- Sandwich saumon et kiwi : fendre un morceau de baguette de blé entier et farcir de saumon fumé, de tranches de kiwi, des verdures de son choix et de sauce au raifort.
- Poulet, kiwi et tomates : faire sauter des morceaux de poulet et réserver. Faire sauter des oignons, de l’ail, des poivrons rouges et jaunes, des champignons; ajouter le poulet, des tomates pelées et grossièrement coupées, des tranches de kiwi, assaisonner avec l’herbe de son choix (basilic ou origan par exemple), laisser mijoter une demi-heure et servir sur des pâtes.
- Au Japon, on mange parfois les fruits avec du sel. Dans ce pays, on les sert également avec des tranches de pétoncle crus : couper les kiwis en dés et les mélanger avec une sauce à base de vinaigre de riz, sauce soya, dashi, miel et sel. Disposer dans un bol, ajouter les pétoncles coupés en tranches, et recouvrir de dés de tomates et de concombres.
- Dans les clafoutis, les gâteaux, les tartes, les crêpes, etc.
- Dans la fondue au chocolat.
- On pourra aussi congeler des tranches de kiwi, puis les tremper dans du chocolat fondu et les remettre au congélateur.
Conservation
Réfrigérateur : le fruit ferme se conservera plusieurs semaines au réfrigérateur ou quelques semaines à la température ambiante.
Congélateur : couper les fruits en tranches et les mettre à congeler sur une plaque de métal. Les mettre ensuite dans un contenant hermétique. On peut également en faire une purée et la congeler.
Jardinage biologique
Vert chlorophylle |
Il est possible, avec un peu de chance et quelques précautions, de cultiver dans les régions les plus chaudes du Québec, les kiwis rustiques, qui appartiennent à une autre espèce que ceux que l’on trouve dans le commerce. On les plantera de préférence sur une pente légèrement inclinée vers le nord ou encore au nord d’une maison ou d’un bâtiment, afin de retarder le débourrement et éviter que les bourgeons ne soient détruits par le gel.
Comme le tronc est particulièrement fragile durant les premières années d’existence de la plante, l’hiver, on le protégera avec de la toile de jute, un tuyau de plastique fendu dans le sens de la longueur ou tout autre matériau isolant. Durant l’été, il faudra également le protéger contre les vents violents à l’aide d’un brise-vent naturel ou artificiel.
Le kiwi étant dioïque (les fleurs mâles et les fleurs femelles poussent sur des pieds différents), il faut s’assurer d’avoir un plant mâle pollinisateur pour environ huit plants femelles. Mâles et femelles sont habituellement bien identifiés dans les jardineries.
pH : 6,0 à 6,5; sol sablonneux et riche en matière organique.
Le kiwi ne supporte pas d’avoir les pieds dans l’eau; c’est d’ailleurs la principale cause d’échec de sa culture dans les régions froides. Enrichir le sol de compost ou de fumier avant la plantation.
Espacement entre les plants : 4,5 m.
Durant la saison de croissance, il est important d’irriguer régulièrement, même par temps humide.
Comme il s’agit d’une plante grimpante, il faut lui fournir un support. On pourra la faire grimper sur une tonnelle ou une pergola, ou le long de fils de métal tendus entre des poteaux. Quelle que soit la méthode de guidage utilisée, on ne conservera que deux tiges par pied, que l’on taillera plus ou moins selon l’expansion que l’on veut donner à la plante. Une taille plus prononcée, comme on le fait pour la vigne, permettra d’obtenir plus de fruits, mais dans ce cas, la plante ne couvrira pas aussi bien une tonnelle ou une pergola.
Les fruits des variétés rustiques ont la grosseur d’un grain de raisin. Les récolter par grappes, avec leurs queues, lorsqu’ils cèdent à peine à la pression et les laisser mûrir au réfrigérateur ou à température ambiante.
En dehors de la pourriture des racines, qu’il est facile de prévenir en plantant dans un sol qui s’égoutte bien, peu de maladies ou d’insectes attaquent le kiwi. Par contre, les chevreuils apprécient les feuilles tandis que les chats peuvent abîmer les plants en s’y frottant, voire les déterrer. Les protéger à l’aide d’un grillage métallique.
Écologie et environnement
Les chats en sont fous! |
La majorité des kiwis du commerce proviennent non seulement d’une seule des 50 espèces botaniques répertoriées, mais également d’une seule variété sélectionnée, ce qui constitue une situation unique en agriculture. Qui plus est, on pense que la plupart des pieds qui sont en culture en Nouvelle-Zélande proviennent exclusivement de deux plants femelles et d’un plant mâle, qui ont été ramenés de Chine au début du XXe siècle, ce qui revient à dire que le pool génétique des kiwis cultivés est dangereusement étroit.
Pour l’heure, cette plante qui n’a fait son entrée que récemment dans les grandes cultures, reste à l’abri des insectes et des maladies, mais on craint que cette situation ne change rapidement, car pour répondre à la demande mondiale – qui est passée en cent ans à peine de pratiquement nulle à un million de tonnes -, elle est désormais produite sur de grands espaces. Il devient donc urgent que de nouvelles variétés soient sélectionnées et que d’autres espèces soient mises à contribution si l’on veut éviter une épidémie semblable à celle que l’Europe, particulièrement l’Irlande, a connue avec la pomme de terre au XIXe siècle.
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source:passeportsanté.net