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En complément d'information, vous pouvez consulter la fiche Psychothérapie. Vous y trouverez une vue d'ensemble des multiples approches psychothérapeutiques - incluant un tableau guide pour vous aider à choisir les plus appropriées - ainsi qu'un exposé sur les facteurs de réussite d’une thérapie.
L’approche ECHO, ainsi que plusieurs autres techniques, fait partie des Approches corps-esprit. Une fiche complète est dédiée à ces approches.
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Présentation
L’approche ECHO est une pratique qui vise, chez les personnes atteintes de maladies physiques ou psychologiques, à éliminer les blocages qui nuisent aux processus vitaux naturels normalement responsables de maintenir la santé et le bien-être. Elle ne s’attaque pas directement aux symptômes de la maladie – considérés comme les manifestations extérieures d'un déséquilibre intérieur -, mais cherche à intervenir sur les mécanismes naturels qui, eux, pourraient indirectement, mais concrètement, contribuer à la guérison. Les praticiens utilisent indifféremment les expressions « approche ECHO » ou « méthode ECHO », et parfois « méthode en ECHO ».
À l’origine : l’hôpital
On doit la méthode ECHO à Dr Jean-Charles Crombez – médecin, psychiatre, psychanalyste et psychosomaticien -, membre du Service de consultation-liaison2 du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM- Hôpital Notre-Dame), et à son équipe multidisciplinaire de recherche clinique. Si sa formulation remonte au début des années 1980, la méthode puise ses racines dans la jeunesse du chercheur. Sa fréquentation du mime et son attrait pour la poésie, ainsi que les ateliers sur la relation thérapeutique qu'il organisait pour les médecins et soignants de l'hôpital, ont contribué à la démarche du Dr Crombez. Il a écrit abondamment sur la méthode ECHO (voir Livres, etc.), et sa méthode continue d'évoluer grâce aux observations de l'équipe qui est chargée de l'enseigner.
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Le fait que la méthode se soit élaborée dans le cadre d'un service d'un grand hôpital moderne indique qu'elle est conçue non pas en opposition aux méthodes classiques de traitement, mais pour cohabiter avec elles. Ses objectifs généraux sont de :
- favoriser la santé et le bien-être de la personne;
- permettre le soulagement de la souffrance;
- soutenir la pratique médicale.
« Les concepts et les pratiques que nous utilisons existent déjà, en partie, dans différentes approches connues ici ou ailleurs, maintenant ou autrefois. L'intérêt a été d'en retrouver les intelligences, de les grouper de façon cohérente, de leur donner une forme correspondante à notre temps et à notre culture occidentale, ouverte à la pensée et à l'humanisme », affirme Dr Crombez3.
Le nom ECHO, d'une part, fait référence à nos processus intimes : la personne est un être d'« échos intérieurs » de toutes sortes - pensées, conceptions, vibrations, résonances avec l'extérieur. Dans cette perspective, l'intention de l'approche est de vivifier cette dimension de la personne et de lui permettre d'« entrer en écho » avec elle-même. D'autre part, les lettres du mot représentent les quatre dimensions de l'approche :
- l'Espace intérieur, c'est-à-dire la pratique de l'art d'être présent à soi-même;
- le Courant, ou le fait de remettre du mouvement là où tout semblait figé;
- l'Harmonisation, ou l'habileté de jouer avec les obstacles;
- l'Oeuvre, ou le pouvoir d'imaginer et de créer de nouveau.
L’autoguérison |
« Le pouvoir de guérison n'appartient ni aux médecins, ni à Dieu, ni aux gourous, mais à la personne elle-même »1, soutient l’instigateur de la méthode, Dr Jean-Charles Crombez. |
La méthode ECHO propose de créer des conditions propices à redonner à l'organisme, à l’aide de sa propre « intelligence intérieure », la capacité de faire son travail de guérison de façon efficace. La démarche d'autoguérison consiste à créer en soi un contexte favorisant l'épanouissement des mécanismes naturels de guérison - autrement dit, de provoquer l'effet placebo sans pilule ni traitement placebo. La méthode ECHO permet d'opérer des changements dans la réalité intérieure de la personne pour entraîner des résultats dans sa réalité extérieure, qu’elle soit corporelle, comportementale ou mentale. L’approche se veut foncièrement non directive, ce qui la distingue de la plupart des autres traitements et thérapies - sauf peut-être de l'abandon corporel, également voie de non-intervention. Pour se familiariser avec l'approche, il faut suivre un apprentissage que l'on peut comparer à des cours de conduite automobile : après une période de pratique guidée avec les moniteurs ou instructeurs, la personne peut poursuivre d’elle-même. Il s'agira alors pour elle, grâce aux outils qu'elle aura acquis - la relaxation, la visualisation, la méditation, mais aussi et surtout l'attitude intérieure non critique -, de se maintenir dans un état de présence à soi. En cultivant cet état de façon aussi permanente que possible, on favoriserait les processus continus d’autoguérison. |
Lorsqu'une personne dit « je me sens mal », une démarche objective cherche à savoir de quoi? Où? Pourquoi? Avec la méthode ECHO, il s'agit d'explorer comment. De quelle façon est-ce que moi, je me sens mal? On s'intéresse à la personne qui souffre et non pas à ce dont elle souffre. |
À la base de la méthode se trouve la notion que l'organisme humain est « un », c'est-à-dire que ses aspects physiologique, affectif et mental fonctionnent selon une même dynamique et que cette dynamique est intelligente. Si la guérison relève de processus naturels – comme en fait foi la coupure qui se cicatrise -, l'autoguérison telle que vue par ECHO consisterait à créer un « champ personnel, corporel et psychique » qui permette aux processus de guérison de s'actualiser de façon optimale. Face à une maladie, un traumatisme, une agression ou un problème psychologique, il arrive très souvent que la personne soit en détresse : submergée par le stress et l'anxiété, ses processus vitaux naturels sont diminués ou bloqués. Un des principaux objectifs de la méthode ECHO est justement de remettre la personne au centre de son vécu de façon à ce que les événements (la douleur, la peur, les traitements, les problèmes financiers découlant de la maladie, etc.) n'accaparent plus l'espace central et redeviennent de simples « objets » qu’on doit prendre en considération, parmi de nombreux autres. Une fois qu'elle se retrouve au centre d'elle-même, la personne peut recommencer à respirer et à reconnaître la réalité subjective de sa maladie. Elle gagne de la perspective et de la maîtrise. Elle peut alors explorer le rapport qu'elle entretient avec ses symptômes et ses difficultés et, si elle le désire, aborder le mal-être qui les sous-tend. Cela dit, il ne s'agit pas d'une psychothérapie, qui peut toutefois être pratiquée en parallèle. Le processus d'autoguérison posséderait quatre caractéristiques fondamentales, et ce sont elles qui déterminent les interventions propres à l'approche ECHO :
Malgré l'utilisation de termes comme « psychisme » et « complexité », et même si la théorie qui la sous-tend est élaborée, la méthode ECHO est accessible à tous parce qu'elle se présente très simplement dans la pratique. |
L'apprentissage d'ECHO se déroule dans un cadre précis, à l'intérieur duquel la personne doit toujours se sentir en « état de pouvoir », sans avoir à se soumettre à une technique. « Dès l'instant où elle n'est plus en maîtrise, dès l'instant où le but vient à primer, dès l'instant où elle veut à tout prix suivre les consignes pour parvenir à un résultat, la personne est déjà en danger de déséquilibre, ce qui représente une menace pour le processus de guérison. »4 Les consignes sont considérées comme moins importantes que l'expérience qui en découle et leur formulation est étonnamment ouverte. En voici un exemple :
« Vous entrez maintenant en travail intérieur. À partir de cet instant et jusqu'à la fin de l'expérience, toutes les règles habituelles et impérieuses peuvent être laissées de côté, si vous le voulez. Vous n'êtes contraints à rien, à moins que vous le désiriez.
Vous n'êtes pas obligés d'avoir de but. Mais si vous voulez aller dans une direction particulière, c'est correct aussi.
Il n'est pas nécessaire de vouloir, ni de comprendre. Mais si vous vous apercevez que vous avez des objectifs, des volontés et des questions, c'est convenable aussi.
Il est possible que des choses surviennent; il est possible que rien ne survienne. Les deux possibilités sont convenables. »5
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Comment évaluer l'effet d'une telle démarche? « Il ne faut pas se leurrer, déclare Dr Crombez. Le pouvoir du processus naturel d'autoguérison demeure limité et il ne peut pas tout faire; on meurt tous. » Mais dans des cas de maladies graves, le médecin a constaté que l’autoguérison peut contribuer à réduire les symptômes, ou alors à les rendre beaucoup plus tolérables, et même parfois à faire régresser la maladie.
« Ce qui se produit durant le processus ne peut guère être expliqué. Les phénomènes sont divers, n'ont pas de rapport logique avec les symptômes présentés, abordent des sphères variées de la réalité : physique, perceptuelle, émotionnelle... La plupart du temps, les personnes ont du mal à expliquer ce qui se passe dans ECHO, et cela même si elles sont convaincues qu'il se passe quelque chose. [...] Des changements surviennent; certains étaient souhaités, d'autres n'avaient pas été prévus. Ces changements sont globaux, progressifs, à la limite subtils. »6
Dans sa préface à La personne en ECHO, l'analyste jungien Guy Corneau écrit : « Jean-Charles Crombez nous suggère d'utiliser nos talents pour stimuler ce processus spontané [de guérison] de crainte que nos interventions rapides fassent taire ce que la personne essaie de nous dire à travers sa complexité. »7
Applications thérapeutiques
Il est à noter que cette forme de psychothérapie n'a fait l'objet d'aucune publication scientifique jusqu'à maintenant. En conséquence nous ne pouvons conclure à l'efficacité de cette thérapie dans les différentes utilisations faites présentement.
La méthode ECHO est reconnue pour être utile à des personnes aux prises avec un problème ressenti comme à la limite du supportable : cancer, sclérose en plaques, syndrome de stress post-traumatique, fibromyalgie, deuil. Mais la « gravité » du problème n'est pas un critère, et la méthode est ouverte à tous. Il est bien clair qu’elle ne « guérit » pas, mais qu'elle peut favoriser la guérison.
Selon les témoignages recueillis par l'équipe de la méthode ECHO8, les gens qui l'ont expérimentée disent qu’elle leur a permis :
- d’avoir plus de maîtrise sur les événements intérieurs;
- de se sentir plus calmes, plus en mesure de dédramatiser les situations extérieures;
- de reprendre leur place de personne et de s’affirmer davantage;
- de reconnaître leurs besoins;
- de mettre à distance leur maladie et leurs problèmes;
- de vivre plus de bien-être, d’avoir plus d’énergie;
- de mieux gérer la douleur;
- de diminuer leurs symptômes psychologiques;
- de communiquer et d’interagir davantage avec leur corps;
- de ressentir plus de liberté et de créativité personnelles.
Section Applications thérapeutiques |
En pratique
La pratique de la méthode ECHO requiert une période d'apprentissage d’une quinzaine d’heures, dispensée à des groupes de 8 à 16 personnes. L'apprentissage par rencontres individuelles est possible dans le privé, selon un tarif horaire. Il existe également un programme gratuit offert par le Comité-Liaison de l'Hôpital Notre-Dame du CHUM et animé par des bénévoles, mais il est réservé aux personnes référées par un médecin, et la liste d'attente est longue.
Durant les rencontres, les personnes choisissent une position confortable, couchée ou assise, pour écouter les consignes des exercices - qui consistent surtout à porter attention à ce qui se passe en elles (sensations, images, pensées, émotions) qui se manifestent à partir des suggestions des animateurs. Un exercice, par exemple, consiste à mettre en scène différentes parties du corps (cerveau, peau, etc.), à les interroger et à laisser surgir des réactions, sans jamais suggérer d'interprétation. Une période de temps est prévue pour les échanges. Au fil des rencontres, on approfondie peu à peu les expériences personnelles vécues par les participants, s’ils le désirent.
Rencontres de rafraîchissement
Pour favoriser la pratique régulière et à long terme de l'approche ECHO, des rencontres mensuelles de rafraîchissement ont lieu à l'Hôpital Notre-Dame, à Montréal, pour toutes les personnes ayant déjà terminé l'apprentissage.
Inscription
Les apprentissages à la méthode ECHO sont offerts, à l’occasion, selon la demande, au Québec et en France. Qu'ils le fassent dans le cadre d'une démarche personnelle ou sur recommandation de leur médecin, psychothérapeute ou autre soignant, les personnes intéressées peuvent s'adresser au secrétariat du Groupe de recherche ECHO, qui les mettra en contact avec les ressources appropriées.
Groupe de recherche ECHO
Hôpital Notre-Dame - CHUM
1560, rue Sherbrooke Est,
Montréal, QC H2L 4M1
Téléphone : (514) 890-8000, poste 25657
Sans frais (Canada, États-Unis) : 1 866 524-7018
Télécopieur : (514) 412-7662
Adresse électronique : info@approche-echo.net
Formation professionnelle
La formation à l'apprentissage de l’approche ECHO s’adresse aux professionnels de la santé (infirmières, massothérapeutes, psychothérapeutes, etc.) qui souhaitent intégrer cette composante à leur pratique régulière ou diriger un programme d'apprentissage.
Le premier cycle de la formation comprend trois étapes :
- un apprentissage de groupe;
- plusieurs rencontres individuelles avec un formateur;
- un entraînement structuré de 30 heures en petit groupe (également possibilité d'entraînement privé).
Le deuxième cycle vise la maîtrise de l'intervention à l'approche ECHO dans les contextes réels. En plus des lectures dirigées et d'un rapport de stage, il comprend un minimum de 65 heures de pratique clinique et de 40 heures de supervision.
Livres, etc.
Crombez Jean-Charles. La guérison en ECHO – Un appel de l'indéfini, MNH Publications, Canada, 2003 (réédition). Préface de Jacques Dufresne, philosophe.
Le premier livre que le Dr Crombez a écrit sur sa recherche, en 1994, rappelle son parcours sur 30 ans et présente sa conception de la santé et du processus de guérison.
Crombez Jean-Charles. La méthode en ECHO – Une traversée vers l'implicite, MNH Publications, Canada, 2003. Préface de Gilles Bibeau, anthropologue, spécialisé en anthropologie médicale.
Description des composantes de la pratique, exemples de consignes et témoignages de personnes ayant suivi le processus.
Crombez Jean-Charles. La personne en ECHO – Cheminement dans la complexité, MNH Publications, Canada, 1998. Préface de Guy Corneau, analyste jungien.
Une présentation du concept et de la méthode en partant du point de vue de la personne humaine et du travail intérieur.
source:passeportsanté.com