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14 juin 2007 4 14 /06 /juin /2007 13:40

 

 

Traitements possibles

Traitements médicaux

Médicaments de soulagement : anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), anti-inflammatoires non stéroïdiens inhibiteurs sélectifs de la Cox-2 (coxibs), corticostéroïdes, acétaminophène, dérivés morphiniques.
Médicaments pour contrer la maladie :
antirhumatismaux, modificateurs de la réponse biologique.
Chirurgie :
synovectomies, remplacement de l'articulation.
Mesures non médicamenteuses de soulagement :
physiothérapie, ergothérapie, changements alimentaires.

Traitements non conventionnels de soulagement

Efficace

Cayenne.

Efficacité probable

Huiles de poisson, griffe du diable, Phytodolor®.

Efficacité possible

Huile de bourrache, huile d’onagre, tai-chi, végétarisme précédé d’un jeûne.

Efficacité incertaine

Acupuncture, Tripterygium wilfordii, homéopathie.

Approches à considérer

Alimentation, apithérapie, aromathérapie, hypnothérapie, réflexologie, thérapies manuelles (chiropratique, massothérapie, ostéopathie).

Usage reconnu

Cassis.

Usage traditionnel

Boswellie, curcuma, gingembre, pharmacopée chinoise, réglisse.

Voir la signification des symboles et les critères de classification utilisés

Description médicale

La polyarthrite rhumatoïde est l’une des cent formes de rhumatismes inflammatoires chroniques regroupées sous l’appellation « arthrite ». Elle touche de 0,5 % à 1 % de la population occidentale, et deux fois plus souvent les femmes que les hommes. Bien que la polyarthrite rhumatoïde puisse apparaître à n'importe quel âge, les premiers symptômes surviennent en général entre 40 ans et 60 ans.

Pour la majorité des gens, la polyarthrite affecte d'abord les mains, les poignets et les petites articulations des pieds. Avec le temps, les épaules, les coudes, la nuque, les mâchoires, les hanches, les genoux et les chevilles peuvent subir le même sort. L’inflammation généralisée, lorsqu’elle n’est pas contrôlée par un traitement adéquat, affecte très souvent le système immunitaire, causant notamment de la fatigue et de l’anémie.

Une articulation atteinte par l’inflammation subit plusieurs changements. Cela débute par une inflammation chronique de la membrane synoviale, cette fine pellicule qui entoure les articulations (voir le schéma ci-dessus). Cette membrane s’épaissit, puis laisse entrer du liquide et certains éléments du sang dans l’articulation, ce qui explique l’enflure. Ensuite, l’inflammation endommage d’autres structures articulaires - le cartilage, la capsule, les tendons, les ligaments, les muscles et l'os -, causant des érosions de l’os et rendant l’articulation moins fonctionnelle, ou carrément non fonctionnelle.

Causes

Les causes de cette maladie ne sont pas encore connues. La polyarthrite rhumatoïde est considérée comme une maladie auto-immune, car des cellules du système immunitaire s'attaquent aux articulations, notamment en produisant des anticorps. Dans le cas de la polyarthrite, il est même question « d’auto-anticorps », car ceux-ci ne combattent pas des substances étrangères au corps (par exemple, un virus), mais plutôt le corps lui-même (ici, les articulations).

L'hypothèse la plus probable est qu'un ensemble de facteurs environnementaux, en particulier le tabagisme, génétiques et biologiques (comme une infection, des variations hormonales ou un épuisement du système immunitaire) soient en cause.

Évolution

Dans la majorité des cas, la maladie s’installe insidieusement, de manière très graduelle, sur plusieurs semaines ou plusieurs mois. Cependant, il peut arriver que les symptômes surviennent soudainement ou encore qu’ils s’installent sous forme de « poussées » (de quelques jours ou quelques semaines) intercalées de périodes de rémissions plus ou moins longues, allant de quelques semaines à quelques années.

Chez environ le quart des personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde depuis moins de trois mois, la maladie se résorbe d’elle-même, de façon définitive ou, du moins, pour une période très prolongée. On ne comprend pas toujours la raison de cette rémission. Parfois, une infection virale ou des médicaments peuvent provoquer une seule ou quelques poussées d’arthrite sans plus.

Dès le début de la maladie, la présence de certains auto-anticorps dans le sang (tel le facteur rhumatoïde) indique généralement que la maladie s’est installée de façon chronique.

Conséquences

Lorsqu’elle n’est pas traitée adéquatement, la maladie peut entraîner une perte de la dextérité. De simples gestes, comme tourner une poignée de porte ou tenir un crayon, deviennent alors laborieux. Chez certaines personnes, la maladie devient si grave qu’elle les oblige à se déplacer en fauteuil roulant.

Heureusement, des traitements appropriés, adoptés dès les premiers stades de la maladie, permettent d’éviter l’invalidité. Aussi, en adoptant un mode de vie qui leur permet d’atténuer les douleurs, plusieurs personnes parviennent à avoir une bonne qualité de vie. À ce sujet, voyez notre fiche Arthrite.

Lorsqu’elle est mal contrôlée, l’arthrite peut contribuer à abréger l’espérance de vie de cinq à dix ans. En effet, un état d’inflammation chronique augmente le risque de troubles cardiovasculaires.

Des difformités aux articulations apparaissent souvent avec le temps. Par exemple, on dit des doigts qu’ils se déforment en « col de cygne » et les orteils, « en marteau ».

Symptômes

  • Une enflure à une ou plusieurs articulations.
  • Une raideur aux articulations le matin, qui persiste durant au moins une heure. Cette raideur survient aussi à d’autres moments de la journée, après une période d’inactivité prolongée.
  • Une douleur (ou une sensibilité) récurrente ou constante aux articulations atteintes.
  • De la difficulté à utiliser ou à mouvoir normalement les articulations.
  • Une chaleur et une rougeur à une ou plusieurs articulations.
  • Une fatigue, de la raideur et un endolorissement généralisés.
  • Une légère fièvre et des sueurs en période de crise.
  • De petites bosses dures (non douloureuses) peuvent se former sous la peau des genoux et des coudes.
  • Un sommeil perturbé.
  • Une perte de poids et d'appétit.
  • Une sécheresse des yeux et de la bouche (un syndrome de Gougerot-Sjögren).
  • Une dépression, causée par la douleur, la chronicité de la maladie et tous les changements de vie qu’elle impose.
  •  

 

Remarque
La polyarthrite rhumatoïde se manifeste souvent de façon symétrique, affectant les mêmes articulations des deux côtés du corps. Ce signe la distingue de l'arthrose qui, elle, affecte habituellement les articulations d'un seul côté à la fois.

 

Personnes à risque

  • Les femmes. Elles sont deux fois plus affectées que les hommes.
  • Les personnes dont un membre de leur famille souffre de polyarthrite rhumatoïde.
  • Les personnes portant le gène HLA-DR4. Des particularités de ce gène ont été associées à une prédisposition à la polyarthrite rhumatoïde. Certains autres gènes pourraient aussi y prédisposer. Par ailleurs, d’autres gènes pourraient agir à titre de protecteurs. Des recherches sont en cours afin de les identifier.

Facteurs de risque

  • Fumer beaucoup durant plusieurs années augmenterait les risques de souffrir un jour de polyarthrite rhumatoïde, avec des symptômes plus graves que la moyenne. Voir notre fiche Tabagisme.
  • L'obésité augmenterait légèrement le risque. De plus, une fois la maladie installée, l’obésité a tendance à l’aggraver.

Prévention

Peut-on prévenir?

Il n'existe aucun moyen officiellement reconnu de prévenir l’apparition de la polyarthrite rhumatoïde.

 

Ne pas fumer et ne pas s’exposer à la fumée secondaire constitue, pour le moment, la meilleure prévention démontrée.

 

Certains chercheurs croient qu'une diète équilibrée en acides gras essentiels (oméga-3 et oméga-6) pourrait jouer un rôle préventif1. L'effet préventif a été démontré chez des souris dont la génétique les prédisposait aux maladies rhumatismales. Voir la section Traitements non conventionnels pour plus de renseignements sur le rôle des acides gras dans la polyarthrite rhumatoïde.

 

Mesures pour prévenir ou atténuer la douleur articulaire

Voir la fiche Arthrite pour prendre connaissance des conseils qui, à titre préventif, aident à atténuer la douleur. Par exemple, on doit viser un bon équilibre entre repos et activité physique, et on peut appliquer en cas de crise de la chaleur ou du froid sur les articulations.

 

Traitements médicaux

De nombreux progrès ont été réalisés au cours des 25 dernières années pour le soulagement et le contrôle de la polyarthrite rhumatoïde. Les recherches ont démontré qu’un traitement précoce avec des médicaments antirhumatismaux au cours des trois à six premiers mois de la maladie augmente les chances de rémission prolongée. Par conséquent, ces médicaments constituent un élément capital du traitement.

Les objectifs du traitement sont les suivants :

  • soulager les symptômes;
  • tenter d’induire et de maintenir une rémission de la maladie (voir l’encadré ci-dessous);
  • restaurer ou maintenir le bon fonctionnement des articulations;
  • prévenir l’invalidité et les dommages de la maladie ailleurs sur le corps.

Qu’entend-on par « rémission »?

- L’absence de symptômes d’inflammation, comme la raideur matinale et les douleurs.
- L’absence de signes d’inflammation à l’examen physique, aux articulations et ailleurs sur le corps.
- L’absence de signes d’inflammation dans le sang, dans les bilans sanguins.
- Un arrêt de la progression des dommages articulaires, sur radiographie.

 

Le Dr Gilles Boire, rhumatologue, affirme qu’une personne en rémission ne devrait plus avoir besoin de médicaments de soulagement. « Cependant, ajoute-t-il, le maintien de la rémission exige habituellement un traitement aux médicaments antirhumatismaux. »

Médicaments

Médicaments de soulagement

Les médicaments anti-inflammatoires réduisent la douleur et la raideur aux articulations. Ils ne freinent pas l’évolution de la maladie et ne préviennent pas la survenue d’éventuelles déformations articulaires. Ils sont surtout utilisés en début de maladie, et ensuite de façon intermittente.

  • Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) classiques. L'ibuprofène (par exemple, Advil® et Motrin®), le naproxène (par exemple, Anaprox® et Naxen®) et les autres anti-inflammatoires sont utiles pour soulager les symptômes. L’aspirine (acide acétylsalicylique) est peu employée parce qu’elle est moins bien tolérée par le système digestif.
    Effets indésirables.
    Le recours à des anti-inflammatoires non stéroïdiens classiques, sur une base régulière, peut être associé à des malaises gastro-intestinaux, comme des brûlures d’estomac, des ulcères ou des saignements digestifs parfois graves, de même qu’à d’autres effets indésirables comme de l’hypertension ou de l’insuffisance rénale. Ils sont donc utilisés pendant la plus courte période possible, au besoin seulement.
  • Anti-inflammatoires non stéroïdiens inhibiteurs sélectifs de la Cox-2 (ou coxibs). Une nouvelle génération d'anti-inflammatoires, les inhibiteurs sélectifs de la cyclooxygénase-2 (Cox-2), ont fait leur apparition sur le marché en 1999. Ils agissent en inhibant un enzyme, la Cox-2, impliqué dans le processus inflammatoire. Ils ont les mêmes effets que les anti-inflammatoires classiques, avec l’avantage d’être moins dommageable pour l’estomac. Le célécoxib (Celebrex®) en fait partie. Pour leur part, le rofecoxib (Vioxx®) et le valdécoxib (Bextra®) ont été retirés du marché. Voyez l’avis ci-dessous.
    L’usage des coxibs est généralement réservé aux personnes dont le risque de complications gastro-intestinales est jugé élevé et dont le risque de
    maladies cardiovasculaires est faible.
    Ces médicaments n’éliminent pas le risque de symptômes gastro-intestinaux et doivent être soumis à la même modération que les autres anti-inflammatoires.

 

Avis

 

 

À la suite du retrait du Vioxx® du marché mondial, en septembre 2004, Santé Canada et la Food and Drug Administration (FDA) ont entrepris d’examiner l’innocuité de tous les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) de la classe des coxibs.

 

 

Lors d’une étude interrompue prématurément, le Vioxx® a été associé à un risque accru d’infarctus et d’accidents vasculaires cérébraux (AVC). Ce risque augmente avec la dose et la durée de l’utilisation2.

 

 

Depuis le 16 décembre 2005, Santé Canada interdit aussi la vente de Bextra® au pays en raison du risque accru de problèmes cardiovasculaires et d’effets cutanés qu’il peut causer chez certaines personnes.

 

Après avoir étudié l’ensemble des données disponibles au 31 décembre 2005, Santé Canada maintient son avis de bannir du marché le Vioxx® et le Bextra®36. Le Celebrex® et d’autres coxibs demeurent sur le marché, avec l’ajout de mises en garde.

 

Santé Canada recommande aux personnes susceptibles d’utiliser un anti-inflammatoire de la classe des coxibs de parler avec leur médecin des risques et des avantages que cela comporte.

 

  • Corticostéroïdes. Selon l'Association médicale canadienne, les corticostéroïdes (cortisone, prednisone) sont les médicaments les plus efficaces pour diminuer l'inflammation et soulager les douleurs et les raideurs aux articulations. Mentionnons que leur action est rapide, mais éphémère. Ils peuvent aussi retarder l’évolution de la polyarthrite rhumatoïde. Ces médicaments sont pris sous forme de comprimés ou injectés directement dans les articulations. Le médecin propose toujours la plus faible dose efficace pour la plus courte durée possible afin de limiter les effets indésirables.
    Effets indésirables.
    À long terme, les corticostéroïdes produisent des effets indésirables importants. Ceux-ci varient selon la dose prise. Par exemple, un risque accru d'ostéoporose, de fractures, d'hypertension artérielle et d’infections.
  • De l’acétaminophène ou des dérivés morphiniques sont parfois employés pour réduire la douleur lorsque celle-ci est forte.

Médicaments antirhumatismaux de fond

Les médicaments antirhumatismaux agissent directement sur la maladie : ils combattent les cellules immunitaires qui attaquent les articulations, ce qui leur confère la capacité de prévenir ou de retarder les dommages articulaires. Ces médicaments sont d'autant plus bénéfiques lorsqu'ils sont pris au début de la maladie. Leur effet peut prendre de quelques semaines à quelques mois à se produire. Ils peuvent être combinés sans problème aux AINS ou aux corticostéroïdes.

Dans cette catégorie de médicaments, le méthotrexate est le principal utilisé. On recommande aux personnes qui prennent ce médicament de consommer des suppléments d’acide folique, ce qui permet de réduire ses effets indésirables. Les autres antirhumatismaux employés sont l'hydroxychloroquine (Plaquenil®), la sulfasalazine (par exemple, Salazopyrin®), les sels d'or (Myochrysine®) et le léflunomide (Arava®). Certains immunosuppresseurs (azathioprine, cyclosporine) sont utilisés à l’occasion. Chacun de ces médicaments ont des effets indésirables spécifiques. Renseignez-vous auprès de votre médecin ou de votre pharmacien.

Modificateurs de la réponse biologique

Depuis quelques années, une nouvelle classe de médicaments est apparue sur le marché, connue sous le nom de modificateurs de la réponse biologique, ou biothérapies. Contrairement aux autres médicaments antirhumatismaux, qui combattent l’action du système immunitaire de façon non spécifique, ces nouvelles thérapies sont conçues pour cibler plus précisément les substances qu’on croit directement responsables de l’inflammation et de la destruction articulaire. Ils sont réservés aux personnes chez qui les médicaments antirhumatismaux sont insuffisants. Parmi les effets indésirables possibles de ces médicaments, on note une réduction des défenses immunitaires contre certaines infections.

Les premiers représentants de cette catégorie de médicaments sont les agents anti-TNF, soit l’infliximab (Remicade®), l’étanercept (Enbrel®) et l’adalimumab (Humira®). On trouve aussi dans cette catégorie des médicaments qui contrent l’effet de l’interleukine-1, une autre substance qui contribue à l’inflammation. Ils s’administrent tous par injection.

Chirurgies

Lorsque les dommages articulaires empêchent de bien fonctionner au quotidien, des interventions chirurgicales peuvent être effectuées.

  • Synovectomie. Elle consiste à retirer la membrane synoviale atteinte par l'arthrite. Cette intervention peut être pratiquée par chirurgie ou encore par l’injection dans l’articulation d’un produit radioactif. Dans ce dernier cas, l’excédent de membrane synoviale est détruit par le produit radioactif. Ces mesures sont temporaires. En effet, tôt ou tard, la membrane synoviale s’épaissit de nouveau et le processus inflammatoire reprend place.
  • Remplacement de l'articulation. Il est possible de remplacer l'articulation atteinte par une articulation artificielle. La prothèse peut être faite de métal ou de plastique. Cette intervention redonne de la mobilité tout en réduisant la douleur. Elle peut aussi permettre de corriger une difformité. Ce type de chirurgie est parfois suggéré avant que les dégâts aux os et aux articulations ne deviennent trop importants.
Physiothérapie et ergothérapie

Le physiothérapeute aide à trouver des exercices physiques adaptés à la condition physique des individus pour que le corps garde sa souplesse et sa force malgré la maladie. Quant à l’ergothérapeute, il propose des solutions concrètes aux personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde afin qu’elles puissent vaquer à leurs tâches quotidiennes sans trop de mal. À titre d’exemple, plusieurs outils ou objets permettent d’éviter la douleur aux poignets, et certaines postures permettent de réduire la douleur et la fatigue.

L’intervention d’un physiothérapeute, et dans certains cas d’un ergothérapeute, contribue à maintenir les capacités physiques, tant dans la vie personnelle que professionnelle.

Alimentation

Adopter de bonnes habitudes alimentaires est primordial afin de maintenir une bonne santé et d’éviter l'excès de poids, qui peut aggraver les symptômes. Un bon apport en antioxydants, que l’on trouve en bonne quantité dans les fruits et les légumes, est primordial. On observe qu’une alimentation riche en gras, en protéines et en charcuteries a tendance à engendrer plus de douleurs chez certaines personnes35. Cependant, d’après la Société d’arthrite du Canada, aucun aliment ne peut régler les symptômes d’arthrite.
Consulter le dossier
Nutrition pour en savoir plus sur les principes de base d'une alimentation équilibrée.

L'opinion de notre médecin

La polyarthrite rhumatoïde est une maladie chronique souvent invalidante lorsqu’elle n’est pas traitée adéquatement. Un diagnostic précoce suivi d’un traitement vigoureux avec des antirhumatismaux, et parfois des agents modificateurs de la réponse biologique, est la clé du succès.

 

Le soulagement des symptômes par des médicaments ainsi que, dans certains cas, des approches non conventionnelles, est aussi utile, surtout en début de traitement (avant que les antirhumatismaux contrôlent la maladie) et au moment des rechutes. Cependant, les thérapies non conventionnelles ne modifient absolument pas la progression de la maladie, c’est-à-dire qu’elles ne préviennent ni les dommages aux articulations, ni les incapacités qui s’ensuivent. En effet, aucune d’entre elles ne s’est révélée capable de contrôler adéquatement cette maladie, du moins jusqu’à présent.

 

Dr Gilles Boire et Dr Patrick Liang, rhumatologues

 

Révision médicale (janvier 2007) : Dr Gilles Boire et Dr Patrick Liang, rhumatologues, Chaire Lucie et André Chagnon pour l'enseignement d'une approche intégrée en prévention, Université de Sherbrooke.
Révision médicale (septembre 2003) :
Dr Paul Lépine, M.D. D.O.

Traitements non conventionnels

 

Important. Les traitements non conventionnels contre la polyarthrite rhumatoïde permettent, dans certains cas, d'améliorer le confort en diminuant les symptômes, mais ne ralentissent pas et ne préviennent pas la progression de la maladie. Voir l'avis de notre pharmacien dans le texte L'usage des produits naturels dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde (dans Documents associés).

 

Alimentation

En naturopathie, l'alimentation est bien souvent la première voie explorée pour soulager la polyarthrite rhumatoïde4. L'objectif est de diminuer les symptômes de la maladie en consommant des aliments qui n'exacerbent pas les processus inflammatoires et sollicitent le moins possible les réactions allergiques.

Le régime méditerranéen5, la diète hypoallergénique6,7 (exempte de lait, de tomates, de blé, ou d'autres aliments allergènes) et la diète végétarienne riche en probiotiques8 (Lactobacillus acidophilus) ont fait l’objet d’études. Des résultats bénéfiques, quoique plutôt variables d’une personne à l’autre, ont été notés. L'approche nutritionnelle qui a fait l'objet du plus grand nombre d'essais cliniques est le jeûne suivi de la diète végétarienne.

Efficacité possible Végétarisme précédé d’un jeûne. Plusieurs études ont porté sur l'impact d'une courte période de jeûne suivi du végétarisme. Une méta-analyse parue en 2001 a recensé 31 études cliniques9. À long terme, les auteurs estiment qu'il s'agit d'un traitement complémentaire intéressant. Les auteurs de cette méta-analyse ne fondent leurs conclusions que sur quatre de ces 31 études, soit celles ayant été jugées de bonne qualité. Dans le cadre d'une de ces études, des chercheurs scandinaves ont testé l'effet d'un jeûne complet de sept à dix jours, suivi d'une diète végétarienne sans gluten durant trois mois et demi, puis d'une diète lacto-végétarienne durant neuf mois, sur un groupe de 27 patients souffrant de polyarthrite rhumatoïde10. Le groupe contrôle, composé de 26 patients, suivait une diète habituelle, de type omnivore. Un an après le début de l'étude, les sujets étaient examinés. Ceux du groupe traité voyaient leurs symptômes davantage améliorés que ceux du groupe contrôle. Toutefois, certains participants n'ont retiré aucun bénéfice du végétarisme précédé d’un jeûne.

Suppléments d'acides gras essentiels

Efficacité probable Huiles de poisson. Les auteurs d'une synthèse publiée en 2003 ont recensé au moins 13 essais cliniques menés auprès de 567 sujets. Les résultats indiquent que les huiles de poisson, une source importante d’oméga-3, peuvent soulager certains des symptômes de l'arthrite rhumatoïde, notamment les raideurs matinales11. Elles permettraient aussi de réduire le dosage des médicaments anti-inflammatoires. Le soulagement apporté par les huiles de poisson peut prendre de deux à trois mois avant de se manifester. On ignore encore si les huiles de poisson peuvent influer sur le cours de la maladie.
Dosage

Prendre chaque jour de 3 g à 4 g d'AEP/ADH sous forme d'huiles de poisson. L'effet bénéfique peut prendre jusqu'à trois mois avant de se manifester.

Efficacité possible Huile de bourrache (Borago officinalis) et huile d'onagre (Oenothera biennis). En raison de leur teneur en acide gamma-linolénique ou AGL (une forme d'acide gras oméga-6 qui n'entre pas en compétition avec le métabolisme des oméga-3), on reconnaît à l'huile de bourrache et à l'huile d'onagre une certaine utilité pour traiter la polyarthrite rhumatoïde, bien qu’encore peu d'études se soient penchées sur la question12-16. Pour l’instant, l'ensemble de la preuve pointe vers un effet positif de l'AGL sur cette maladie12. Voir les fiches Huile de bourrache et Huile d’onagre pour plus de détails.
Dosage

Prendre chaque jour une dose d'huile de bourrache fournissant de 1,4 g à 2,8 g d'acide gamma-linolénique (AGL) ou de 5 g à 6 g d'huile d'onagre par jour.

 

Note. Il n’existe aucune preuve à l’effet que la glucosamine possède une quelconque efficacité contre la polyarthrite rhumatoïde. Ce produit peut contribuer à soulager les douleurs causées par l’arthrose.

 

Phytothérapie

Efficace Cayenne (Capsicum frutescens). La Food and Drug Administration des États-Unis a approuvé l'usage de crèmes, lotions et onguents à base de capsicine, le composé actif du cayenne, pour soulager légèrement la douleur causée par la polyarthrite rhumatoïde, l'arthrose et la neuropathie.
Dosage

Appliquer sur les parties atteintes, jusqu'à quatre fois par jour, une crème, une lotion ou un onguent renfermant de 0,025 % à 0,075 % de capsicine. Il faut souvent compter deux ou trois jours de traitement avant que l'effet thérapeutique se fasse pleinement sentir.

Efficacité probable Griffe du diable (Harpagophytum procumbens). La racine de griffe du diable a démontré une capacité à réduire l'inflammation. Depuis 1989, son usage est reconnu par la Commission E pour traiter les troubles musculosquelettiques dégénératifs. Les résultats de plusieurs essais cliniques, avec ou sans groupe placebo, indiquent que la racine de griffe du diable peut améliorer la mobilité et soulager sensiblement la douleur17,18.
Dosage

Prendre un ou deux comprimés (ou capsules) de 500 mg, trois fois par jour, soit 1,5 g à 3 g par jour. Les dosages peuvent varier suivant le type d'extrait. Suivre les indications du fabricant.

Efficacité probable Phytodolor®. Ce produit phytothérapeutique normalisé, commercialisé en Europe sous forme de teinture à prendre par voie interne, se compose de peuplier faux-tremble (Populus tremula), de frêne européen (Fraxinus excelsior) et de verge d'or (Solidago virgaurea) avec un rapport de 3:1:1. Ce produit serait plus efficace qu’un placebo pour réduire l'inflammation et la douleur. Dix études randomisées ont été réalisées, dont six avec placebo, incluant un échantillon total de 1 135 personnes souffrant de différentes formes d'arthrite (surtout d'arthrose ou de polyarthrite rhumatoïde)19. Une méta-analyse conclut que Phytodolor® a une efficacité comparable à un traitement classique aux anti-inflammatoires non stéroïdiens pour soulager les douleurs19. Cependant, d’autres auteurs précisent que l’efficacité de ce produit est comparable à celle de faibles doses d’anti-inflammatoires non stéroïdiens, et que jusqu’à présent, ses effets indésirables ne sont pas bien connus20.

Usage reconnu Cassis (Ribes nigrum). L'ESCOP reconnaît l'usage médicinal des feuilles de cassis (psn) comme traitement adjuvant des troubles rhumatismaux. Ce regroupement d'associations nationales de phytothérapie provenant d'Europe, d'Australie, d'Inde et des États-Unis a recensé un nombre assez grand d'études in vivo faisant état des propriétés anti-inflammatoires des feuilles pour reconnaître officiellement cet usage qui avait déjà été établi par la tradition.
Dosage

Infuser de 5 g à 12 g de feuilles séchées dans 250 ml d'eau bouillante durant 15 minutes. Prendre deux tasses par jour de cette infusion, ou prendre 5 ml d'extrait fluide (1:1), deux fois par jour, avant les repas.

Efficacité incertaine Tripterygium wilfordii. Les racines de cette plante, aussi appelée Thunder God Vine, sont utilisées en médecine chinoise depuis plus de 400 ans pour soulager les douleurs de l'arthrite. Quelques études laissent supposer que des extraits de ces racines (pris par voie orale) aideraient à diminuer la douleur et les symptômes de la polyarthrite rhumatoïde, grâce à ses propriétés anti-inflammatoires21-24. Les preuves scientifiques sont toutefois encore peu nombreuses; et les résultats, variables.

Usage traditionnel La boswellie (Boswellia serrata), le curcuma (Curcuma longa), le gingembre (Zinziber officinalis) et la réglisse (Glycyrrhiza glabra) ont été utilisés traditionnellement par les personnes souffrant de polyarthrite rhumatoïde pour soulager les symptômes.

Usage traditionnel Pharmacopée chinoise. Plusieurs plantes sont utilisées en Médecine traditionnelle chinoise pour calmer les douleurs rhumatismales. Consulter un spécialiste en médecine chinoise pour des conseils personnalisés. Voici quelques exemples de préparations employées :

  • Die Da Zhi Tong Gao, pansements analgésiques pour les contusions;
  • Du Huo Ji Sheng Wan, pilules d’angélique et de gui;
  • Porus Capsicum Plaster, emplâtre poreux au piment;
  • Salonpass, timbre externe pour le soulagement de la douleur;
  • Xue Lian Feng Shi Ling, panacée de saussurée contre le vent froid et l’humidité;
  • Yi Yi Ren Wan, pilule de coix.
Thérapies

Efficacité possible Tai-chi. Selon les auteurs d’une revue systématique publiée en 2004, basée sur quatre études contrôlées randomisées incluant 206 participants34, la pratique du tai-chi peut apporter une amélioration de l’amplitude de mouvement des membres inférieurs, particulièrement aux chevilles. Ils soulignent également que le tai-chi n’aggrave pas les symptômes de l’arthrite rhumatoïde, ce qui peut survenir durant la pratique d’exercices plus intenses. Par contre, le tai-chi n’a eu aucun impact cliniquement significatif sur l’aisance dans les activités quotidiennes, la douleur et le gonflement des articulations, ou l’amélioration globale évaluée par le patient.

Efficacité incertaine Acupuncture. La majorité des essais portant sur les troubles d'inflammations rhumatismales (arthrite rhumatoïde, spondylite ankylosante, lupus, sclérodermie, etc.)25-28 sont des études de faible qualité méthodologique. Par conséquent, leurs résultats ne permettent pas de tirer de conclusion claire quant à l’efficacité de l’acupuncture. Néanmoins, elle est utilisée et recommandée par plusieurs spécialistes pour soulager les douleurs en raison des résultats intéressants obtenus en clinique29.

Efficacité incertaine Homéopathie. Publiée en 2000, une revue systématique a relevé trois essais cliniques portant sur un total de 266 patients30. Bien que ces essais aient rapporté certains effets bénéfiques de l’homéopathie, les auteurs ont mentionné qu’aucune conclusion définitive ne pouvait être formulée, en soulignant le peu d’études publiées à ce sujet. Plus récemment, un essai clinique randomisé31 a porté sur 112 sujets souffrant d’arthrite rhumatoïde et prenant des anti-inflammatoires non stéroïdiens ou des médicaments antirhumatismaux. Les chercheurs ont comparé les effets de l’ajout d’un traitement homéopathique et d’un placebo sur deux périodes de trois mois en chassé-croisé. Les traitements homéopathiques ont induit des réductions de la douleur moindres que le placebo. Des études supplémentaires seront nécessaires afin de clarifier ces résultats contradictoires.

Approches à considérer

Approches à considérer Alimentation. Voir les recommandations alimentaires proposées par Hélène Baribeau, nutritionniste, dans notre fiche Diète sur mesure Arthrite rhumatoïde.

Approches à considérer Apithérapie. Quelques témoignages font état d’une diminution de la douleur et des troubles inflammatoires causés par la polyarthrite rhumatoïde en utilisant le venin d'abeille32,33, mais aucune étude clinique récente n'a été publiée à ce sujet. Voir notre fiche Apithérapie.

Approches à considérer Aromathérapie, hypnothérapie, réflexologie, thérapies manuelles (chiropratique, massothérapie, ostéopathie). D'après l’une de nos sources, ces thérapies permettent un meilleur contrôle de la douleur chez certaines personnes et permettent de modifier de manière positive la perception de la douleur29. Ces affirmations se basent sur de nombreuses observations cliniques. Pour en savoir plus sur ces thérapies, voir les fiches du même nom dans la section Thérapies. 

source:passeportsanté.net

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14 juin 2007 4 14 /06 /juin /2007 13:25

 

 

Traitements possibles

Traitements médicaux

Analgésiques, anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et inhibiteurs spécifiques de Cox-2, anti-inflammatoires topiques, injections de corticostéroïdes, viscosuppléance, chirurgie.

Traitements non conventionnels de soulagement

Efficace

Glucosamine, chondroïtine, SAMe, cayenne (application topique).

Efficacité probable

Glucosamine (pour ralentir l'évolution de la maladie), chondroïtine (pour ralentir l'évolution de la maladie), griffe du diable, Phytodolor®.

Efficacité possible

Extraits d'avocat et de soya.

Efficacité incertaine

Boswellie, combinaison de glucosamine et de chondroïtine.

Approches à considérer

Acupuncture, pharmacopée chinoise, Tai Ji Quan, homéopathie, massothérapie, technique Alexander, yoga.

Usage reconnu

Cassis, réglisse.

Usage traditionnel

Gingembre, curcuma, grande camomille.

Voir la signification des symboles et les critères de classification utilisés

Description médicale

L'arthrose est une maladie qui touche le cartilage entourant les os des articulations. Elle donne lieu à des douleurs chroniques. Chez les personnes atteintes, le cartilage s'use progressivement et perd ses qualités d'origine, c'est-à-dire souplesse et élasticité. À cela vient s'ajouter une perte de qualité du liquide synovial qui, normalement, favorise le glissement des surfaces articulaires.

L’arthrose est la maladie rhumatismale la plus fréquente. Dans la majorité des cas, un faisceau de facteurs concourt à son développement - par exemple, la sollicitation excessive d'une articulation avec des mouvements répétitifs, l'excès de poids, le manque d'activité et les traumatismes aux articulations. Leur effet est nécessairement négatif sur les cellules du cartilage et sur leur cycle de vie. On croit qu'au sein des articulations des personnes atteintes, il y aurait un déséquilibre des mécanismes naturels de construction et de dégradation du cartilage, à la faveur de la dégradation.

Un Canadien sur dix souffre d'arthrose. Au Québec, on recense plus de 700 000 cas.

Mentionnons que l'arthrose affecte principalement les articulations supportant une grande partie du poids corporel, comme celles des hanches ou des genoux, mais parfois aussi les mains, les épaules et la colonne vertébrale.

Types d'arthrose

Arthrose primaire. Elle est le résultat d'un lent processus d'usure du cartilage causé par des décennies de mise à contribution des articulations, et se développe en l'absence de facteurs prédisposants évidents. L'arthrose primaire apparaît en général vers la cinquantaine ou la soixantaine. Toutefois, elle n'est pas inévitable.

Arthrose secondaire. La forme secondaire d'arthrose se développe en raison de facteurs prédisposants identifiables (voir les sections Personnes à risque et Facteurs de risque).

Symptômes

L'arthrose affecte chaque personne de manière différente, en ce qui a trait au rythme et à la gravité.

  • Raideur ou manque de souplesse de l'articulation touchée (surtout au réveil ou après une période d'immobilité).
  • Symptômes liés à l'inflammation de l'articulation : enflure, rougeur et douleur (celle-ci apparaît surtout durant un mouvement, et s'accentue avec l'activité ou le fait de mettre du poids sur l'articulation).
  • Inconfort à l'articulation à la suite de changements de température.
  • Avec le temps, perte de flexibilité.
  • Apparition de petites bosses aux articulations atteintes (des excroissances osseuses), causant des difformités.

Personnes à risque

  • Les personnes âgées de 45 ans ou plus, particulièrement les femmes. Cependant, notez que les hommes sont autant touchés par l'arthrose de la hanche que les femmes.
  • Les personnes qui ont subi des fractures ou des chirurgies, des causes de stress sur les articulations.
  • Les personnes souffrant d'une maladie qui crée un état d'inflammation chronique, comme la polyarthrite rhumatoïde.
  • Les personnes qui ont vécu plusieurs épisodes de goutte ou de pseudo-goutte, qui provoquent de l'inflammation en raison des dépôts de cristaux dans les articulations.
  • Les personnes atteintes d'hémochromatose, une maladie génétique qui peut causer de l'inflammation aux articulations.
  • Les personnes ayant une anomalie génétique qui affecte la structure ou la fonction du cartilage.

Facteurs de risque

  • Les gestes répétitifs occasionnés par le travail ou un sport, qui causent avec le temps des lésions aux articulations (voir la section spéciale Articulations (sport et travail)).
  • L'obésité.
  • Une faible activité physique, qui crée un moins bon apport sanguin aux muscles, donc une mauvaise oxygénation du cartilage.
  • Le port de talons hauts (pour l'arthrose du genou).

Prévention

Maintenir un poids santé

En cas de poids excédentaire, il est fortement recommandé de perdre du poids et de maintenir un poids santé. Le poids santé est déterminé par l'indice de masse corporelle (IMC), qui donne l'échelle de poids idéal en se basant sur la taille d'une personne. Pour calculer votre IMC, utilisez notre test. L’excès de poids exerce des contraintes physiques préjudiciables au bon fonctionnement des articulations. Les personnes sédentaires devraient s'assurer de planifier quelques activités sportives pour assurer un bon apport en oxygène à leurs articulations. Le lien causal entre l'obésité et l'arthrose est bien démontré.

Alimentation

Une alimentation équilibrée aidera à atteindre un poids santé, si nécessaire. Par ailleurs, une étude de cohorte indique qu'une diète riche en vitamines et minéraux antioxydants ralentit la progression de la maladie52. Ces nutriments sont abondants dans les fruits, les légumes, les céréales entières, les noix et les graines.

Attention aux mouvements répétitifs

Dans la mesure du possible, éviter de faire des mouvements répétitifs de manière excessive, car ils génèrent un stress aux articulations.

Soigner une maladie reliée

En présence d'une maladie qui peut éventuellement causer l'arthrose (comme la goutte, la pseudo-goutte et la polyarthrite rhumatoïde), les personnes concernées devraient s'assurer de contrôler le mieux possible leur état par un suivi médical et un traitement approprié.

Prévenir la déminéralisation osseuse

Les personnes qui souffrent d'arthrose devraient porter une attention particulière à la santé de leurs os. Des chercheurs ont analysé la teneur en minéraux des os de personnes atteintes d'arthrose1. Conclusion : les os situés près des articulations touchées ont des concentrations inférieures en minéraux (en bore, en zinc et en plomb) comparativement aux os du groupe contrôle.
Dans un même ordre d'idées, une étude épidémiologique révèle que dans les régions du monde où l'apport en bore est inférieur à 1 mg par jour, l'incidence de l'arthrose est élevée (entre 20 % et 70 %)2. Le bore est un oligo-élément essentiel au bon fonctionnement de l'organisme. Lorsqu'il est consommé à raison de 3 mg à 10 mg par jour, l'incidence est moindre (0 % à 10 %). Les tubercules, l'avocat, les fruits (sauf ceux du genre citrus : citrons, oranges, pamplemousses, etc.), les légumineuses, les noix (surtout les arachides) et le vin en sont des sources importantes.
À la lumière de ces informations, certains suggèrent aux gens qui souffrent d'arthrose et qui ne consomment pas suffisamment de bore dans leur alimentation d'en prendre en suppléments3. À ce jour, seulement une petite étude clinique (randomisée et contrôlée avec placebo) a été réalisée et indique qu'une telle supplémentation est bénéfique. Voir l'avis de notre pharmacien à ce sujet.4

Remarque. Voir la fiche Arthrite (dans Documents associés) pour des conseils sur la réduction de la douleur.

 

Conseils pratiques

 

 

Prenez soin de vos articulations faibles. Après avoir fait une activité qui sollicite plus intensément une articulation, accordez-vous une pause. De plus, ménagez une articulation douloureuse.

 

 

Ayez une bonne posture. Tenez-vous bien droit en position debout afin de protéger les articulations de votre cou, de votre colonne vertébrale, de vos hanches et de vos genoux.

 

 

Soulevez les objets avec précaution. Accroupissez-vous et gardez le dos droit pour ramasser un objet par terre. Utilisez de préférence les articulations et les muscles de plus grosse taille pour soulever ou transporter des objets lourds.

 

 

Évitez de rester immobile trop longtemps. Changez de position régulièrement afin de diminuer la raideur dans vos muscles et vos articulations. Cela vaut autant pour la station debout qu'en position accroupie ou assise.

 

 

Portez de bonnes chaussures. Si vous souffrez d'arthrose au genou ou à la hanche, portez des chaussures confortables avec de bonnes semelles qui amortissent les chocs et permettent une répartition adéquate du poids sur les pieds. Évitez les talons hauts.

 

 

Modérez vos efforts physiques. Commencez un exercice ou un effort physique tranquillement et de manière sécuritaire pour éviter les blessures. Ne vous engagez pas dans des activités qui surpassent vos capacités.

 

 

Utilisez des appareils spécialisés. Des appuis peuvent vous aider à soutenir vos articulations et ainsi faciliter le mouvement. L’avis du médecin ou du physiothérapeute est nécessaire pour le choix d'appareils adéquats : cannes, marchettes, chariots, et autres appuis.

 

 

Adaptez la maison au besoin. Un robinet adapté pour ne pas tordre le poignet et les doigts, des barres d'appui pour vous déplacer ou vous tenir, , des outils pour attraper des objets sur des étagères, des couvercles adaptés, etc.

 

Traitements médicaux

Puisque la médecine se reconnaît impuissante à guérir l'arthrose, les solutions médicales conventionnelles de première ligne sont axées sur le soulagement de la douleur et de la raideur par la prescription d'analgésiques et d'anti-inflammatoires non stéroïdiens. Dans les cas plus graves, le médecin propose parfois une chirurgie. Consultez la fiche Arthrite (dans Documents associés) pour connaître d'autres moyens d'atténuer la douleur.

Médicaments analgésiques
Acétaminophène

L'acétaminophène (Tylenol®, Tempra®) a pour effet de réduire la douleur. Ce médicament est fort efficace, surtout si l'arthrose est légère. Il est important de bien suivre le dosage recommandé, puisque de fortes doses peuvent endommager le foie.

Médicaments anti-inflammatoires

Ces médicaments n'agissent pas sur l'évolution de l'arthrose, mais diminuent les symptômes.

Anti-inflammatoires non stéroïdiens. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont un élément essentiel du traitement de la douleur et de l'inflammation et sont très utilisés par les personnes qui souffrent d'arthrose. On leur associe parfois des médicaments protecteurs de l'estomac pour en diminuer la toxicité à ce niveau. La famille des AINS comprend l'aspirine (acide acétylsalicylique), l’ibuprofène (Advil®, Motrin®), le kétoprofène (Actron®, Orudis®) et le naproxène de sodium (Anaprox®). Utilisés à des doses élevées, ils provoquent des effets secondaires sérieux (maux d'estomac, ulcères ou saignements à l'estomac, dommages aux reins, etc.). Les personnes qui ont des effets indésirables en raison de ces médicaments devraient en parler à leur médecin et évaluer les autres possibilités.

Anti-inflammatoires non stéroïdiens de la classe des Cox-2 (ou Coxibs). Une nouvelle génération d'anti-inflammatoires, les inhibiteurs spécifiques Cox-2, ont fait leur apparition sur le marché en 1999. Ils ont pour avantage d'être moins préjudiciables à l'estomac. Ils agissent en inhibant la cyclooxygénase-2 (Cox-2), une enzyme impliquée dans le processus inflammatoire. Le célécoxib (Celebrex®) en fait partie. Le rofecoxib (Vioxx®) et le valdécoxib (Bextra®) en sont aussi, mais ils ont été retirés du marché. Voyez l'avis ci-dessous.

 

Avis

 

 

Depuis le retrait du Vioxx® du marché mondial, en septembre 2004, Santé Canada et la Food and Drug Administration (FDA) examinent l’innocuité de tous les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) de la classe des Cox-2.

 

 

Lors d’une étude interrompue prématurément, le Vioxx® a été associé à un risque accru d’infarctus et d’accidents vasculaires cérébraux (AVC). Ce risque augmenterait avec la dose et la durée de l’utilisation55.

 

 

Depuis le 16 décembre 2005, Santé Canada interdit la vente de Bextra® au Canada en raison d’effets cutanés graves qu’il peut causer et du risque de problèmes cardiovasculaires qu’il présente pour certaines personnes. La vente du Bextra® avait été suspendue par son fabricant en avril 2005.

 

 

Santé Canada recommande aux personnes susceptibles d’utiliser un anti-inflammatoire de la classe des Cox-2 (le Celebrex® est toujours offert) de parler avec leur médecin des risques et des avantages que cela comporte.

 

Anti-inflammatoires topiques. Comme le nom le dit, ce type d'anti-inflammatoire s'applique directement sur la région endolorie, sous forme de gel, de crème, d’onguent ou de pulvérisateur. Selon un rapport de la Direction des produits thérapeutiques de Santé Canada, ces médicaments doivent être utilisés avec précaution, puisqu'ils présentent un risque de réaction allergique à la substance active (un dérivé de l'acide arylpropionique)5. Il est possible d'identifier les personnes à risque d'allergie à ces produits topiques en effectuant au préalable un test épicutané. Néanmoins, les auteurs du rapport concluent que leur usage devrait être limité aux personnes qui ne peuvent prendre d'AINS par voie orale. Ils conseillent aux personnes qui prévoient utiliser ce type de médication de l'appliquer sur une surface limitée de la peau. Enfin, en cas d'arthrose de la hanche ou de la colonne vertébrale, on ne sait pas si le médicament peut pénétrer assez profondément (jusqu'aux articulations) pour exercer son efficacité.

Injections de corticostéroïdes. Dans les cas graves, lorsque la personne a de la difficulté à se déplacer, le médecin prescrira des corticostéroïdes. Ce médicament est injecté directement dans l'articulation, et peut être administré de deux à quatre fois par année (puisqu'il soulage la douleur durant quatre à six mois). Les personnes qui suivent ce traitement doivent s'attendre davantage à un soulagement à long terme plutôt qu'immédiat. Par contre, il faut savoir que les dérivés de la cortisone peuvent présenter des effets secondaires, comme une perte de minéraux des os.

Chirurgie et autres traitements

Viscosuppléance. Dans le cas d'arthrose du genou, il est possible d'injecter un gel qui permet à l'articulation de retrouver une meilleure élasticité. On appelle cette intervention « viscosuppléance ». Ce gel lubrifie le cartilage, soulage la douleur et favorise une plus grande mobilité.

Chirurgie. La douleur et la perte de fonction des articulations peuvent causer plusieurs inconvénients et constituer un dérangement majeur. En cas d’échec du traitement médical et d’évolution défavorable de la maladie, des opérations chirurgicales peuvent être suggérées.
L'arthroscopie permet de retirer des débris de cartilage et d'os dans l'articulation.
D'autres interventions permettent de corriger les excroissances et les difformités osseuses, de souder les articulations ou de reconstruire une partie de l'articulation.
En dernier recours, on procédera à une chirurgie de remplacement. L'articulation atteinte est remplacée par une articulation artificielle (une prothèse en métal ou en plastique).

Traitements non conventionnels

Suppléments

Glucosamine. La glucosamine joue un rôle crucial dans le maintien de l'intégrité du cartilage de toutes les articulations. L'organisme en produit naturellement. En conséquence du processus de vieillissement ou en raison d'une déficience métabolique, l'organisme peut manquer de glucosamine.

Efficace Soulager les douleurs articulaires (stade léger à modéré). La glucosamine a fait l'objet de plusieurs méta-analyses et synthèses concluant à son efficacité pour soulager les douleurs liées à l'arthrose mineure ou modérée6,7. Quatre essais comparatifs ont même conclu que ses effets étaient égaux ou supérieurs à ceux d'un anti-inflammatoire non stéroïdien classique (AINS)7. Bien que certains essais cliniques aient donné des résultats négatifs9,10, les données de l'ensemble des recherches menées à ce jour démontrent que la glucosamine soulage, au moins légèrement, les symptômes de l'arthrose mineure ou modérée. La grande majorité des études a porté sur l'arthrose du genou, quelques-unes sur l'arthrose de la hanche.

Efficacité probable Ralentir l'évolution de l'arthrose. Les conclusions de deux essais cliniques à long terme (trois ans chacune, 414 sujets en tout) indiquent que l'action de la glucosamine, en plus de ses effets sur les symptômes, peut contribuer à freiner l'évolution de la maladie11-14.
Dosage

Prendre 500 mg, trois fois par jour, en mangeant. L'effet prend habituellement deux semaines à se faire sentir, mais chez certaines personnes, il peut prendre six semaines.

 

Chondroïtine. Tout comme la glucosamine, la chondroïtine est un constituant essentiel du cartilage et elle est naturellement produite par l'organisme.

Efficace Soulager les douleurs articulaires (stade léger à modéré). En 2000, les auteurs de deux synthèses (sept études réunissant 373 sujets15 et neuf études réunissant 799 sujets16) concluaient à la supériorité de la chondroïtine sur un placebo pour soulager la douleur liée à l'arthrose. En 2001, une équipe de chercheurs français confirmait ces résultats au cours d'un essai à double insu avec placebo mené auprès de 130 sujets traités durant trois mois, puis suivis durant trois autres mois17. Notez cependant que la preuve de l'efficacité de la chondroïtine n'est pas aussi étoffée que celle de la glucosamine.

Efficacité probable Ralentir l'évolution de l'arthrose. Les résultats de quelques-unes des études cliniques démontrent que la chondroïtine ne fait pas que soulager les symptômes, mais qu'elle protège aussi les articulations contre une dégradation ultérieure du cartilage et qu'elle favoriserait une certaine régénération des tissus cartilagineux18-21. Le mode d'action de la chondroïtine est encore mal connu et fait actuellement l'objet de recherches et d'un certain nombre de spéculations de la part des chercheurs22. Notez que la plupart des études ont été faites avec des produits brevetés (Condrosulf®, Structum®, par exemple) hautement purifiés et que le degré d'absorption des suppléments oraux de chondroïtine est un sujet controversé23,24.
Dosage

Prendre 400 mg, deux à trois fois par jour, ou de 800 mg à 1 200 mg en une seule prise quotidienne. Il faut compter entre deux et huit semaines pour que l'effet se fasse pleinement sentir.

Efficacité incertaine Combinaison de glucosamine et de chondroïtine. On retrouve sur le marché plusieurs produits qui combinent la glucosamine à la chondroïtine. Toutefois, les études sont peu nombreuses et la preuve de la supériorité thérapeutique de cette combinaison sur l'un ou l'autre des produits utilisés seuls n'a pas encore été clairement établie. À ce sujet, voir le commentaire de notre collaborateur Jean-Yves Dionne, pharmacien.

 

Efficace SAMe. La SAMe (pour S-Adenosyl-L-Methionine) est synthétisée par l’organisme à partir des protéines des aliments. Utilisée sous forme de supplément, elle a fait ses preuves dans le traitement de l’arthrose (et de la dépression). De 1982 à 1987, plusieurs essais cliniques portant sur environ 22 000 sujets ont été menés dans le but de vérifier l'efficacité de la SAMe en cas d'arthrose25. Les résultats de ces études ont révélé qu'elle était aussi efficace que les anti-inflammatoires classiques sans en avoir les effets indésirables, et en étant sécuritaire26-29.
Dosage

Prendre de 600 mg à 1 200 mg par jour durant les deux premières semaines, puis réduire la dose quotidienne à 400 mg par la suite. Consulter la fiche SAMe pour plus de détails.
Note.
Au Canada, on ne peut se procurer la SAMe en vente libre, car Santé Canada a jugé qu'il s'agissait d'un médicament et non pas d'un supplément.

Phytothérapie

Efficace Cayenne (Capsicum frutescens). La Food and Drug Administration américaine a approuvé l'usage de crèmes, lotions et onguents à base de capsicine, le composé actif du cayenne, pour soulager la douleur causée par l'arthrose, la polyarthrite rhumatoïde et la neuropathie.
Dosage

Appliquer sur les parties atteintes, jusqu'à quatre fois par jour, une crème, une lotion ou un onguent renfermant de 0,025 % à 0,075 % de capsicine. Il faut souvent compter deux ou trois jours de traitement avant que l'effet thérapeutique se fasse pleinement sentir.

Efficacité probable Phytodolor®. Ce produit phytothérapeutique normalisé, commercialisé en Europe sous forme de teinture à prendre par voie interne, se compose de peuplier faux-tremble (Populus tremula), de frêne européen (Fraxinus excelsior) et de verge d'or (Solidago virgaurea) avec un rapport de 3:1:1. Ce produit serait plus efficace qu’un placebo pour réduire l'inflammation et la douleur. Dix études randomisées ont été réalisées, dont six avec placebo, incluant un échantillon total de 1 135 personnes souffrant de différentes formes d'arthrite (surtout d'arthrose ou de polyarthrite rhumatoïde)30. Une méta-analyse conclut que Phytodolor® a une efficacité comparable à un traitement classique aux anti-inflammatoires non stéroïdiens pour soulager les douleurs31. Cependant, d’autres auteurs précisent que l’efficacité de ce produit est comparable à celle de faibles doses d’anti-inflammatoires non stéroïdiens, et que jusqu’à présent, ses effets indésirables n’ont pas été bien décrits dans la littérature scientifique32.

Efficacité probable Griffe du diable (Harpagophytum procumbens). La racine de griffe du diable a démontré une capacité à réduire l'inflammation. Depuis 1989, son usage est reconnu par la Commission E pour traiter les troubles musculo-squelettiques dégénératifs. Les résultats de plusieurs essais cliniques, avec ou sans groupe placebo, indiquent que la racine de griffe du diable peut améliorer la mobilité et soulager sensiblement la douleur33,34.
Dosage

Prendre un ou deux comprimés (ou capsules) de 500 mg, trois fois par jour, soit 1,5 g à 3 g par jour. Les dosages peuvent varier suivant le type d'extrait. Suivre les indications du fabricant.

Efficacité possible Insaponifiables d'avocat et de soya. Des substances extraites de l'avocat et du soya - la fraction insaponifiable de leurs huiles - pourrait bénéficier aux personnes atteintes d'arthrose. Quatre études cliniques randomisées et contrôlées avec placebo ont été réalisées en France et en Belgique de 1997 à 2002 pour tester leur efficacité35-38. D'après leurs conclusions, la prise de suppléments d'« insaponifiables » (300 mg par jour, d'après deux de ces études) contribue à améliorer la fonction des articulations et à diminuer la douleur et les besoins en médicaments anti-inflammatoires, sans effet indésirable. Les participants à ces études étaient atteints d'arthrose du genou ou de la hanche. Ces résultats méritent une attention particulière, selon une synthèse du groupe Cochrane39. Actuellement, les insaponifiables d'avocat et de soya sont commercialisés en France, mais non au Canada.

Efficacité incertaine Boswellie (Boswellia serrata). Cette plante, dont les propriétés anti-inflammatoires ont été démontrées in vitro et sur des animaux, pourrait aider au traitement de l’arthrose. En effet, deux études récentes portant sur des patients souffrant d'arthrose au genou ont donné des résultats positifs. En décembre 2002, au cours d'un essai portant sur 60 sujets, une combinaison de curcuma et de boswellie administrée durant trois mois a réduit les symptômes de l'arthrose ainsi que les marqueurs sanguins d'inflammation53. En janvier 2003, une étude croisée réalisée En Inde et portant sur 30 sujets souffrant d'arthrose au genou a donné des résultats clairement positifs : pendant huit semaines, les patients ont pris soit un extrait de la plante, soit un placebo, puis, après une période sans aucun traitement, le traitement des deux groupes a été inversé. L'extrait de boswellie s'est montré significativement plus efficace que le placebo pour réduire la douleur, améliorer la souplesse du genou et augmenter la distance de marche54. Cependant, les données sont encore trop peu nombreuses pour suggérer une posologie.

Usage reconnu Cassis (Ribes nigrum). L'ESCOP reconnaît l'usage médicinal des feuilles de cassis comme traitement adjuvant des troubles rhumatismaux. Ce regroupement d'associations nationales de phytothérapie provenant d'Europe, d'Australie, d'Inde et des États-Unis a recensé un nombre assez grand d'études in vivo faisant état des propriétés anti-inflammatoires des feuilles pour reconnaître officiellement cet usage qui avait été empiriquement établi par la tradition.
Dosage

Infuser de 5 g à 12 g de feuilles séchées dans 250 ml d'eau bouillante durant 15 minutes. Prendre deux tasses par jour de cette infusion, ou prendre 5 ml d'extrait fluide (1:1), deux fois par jour, avant les repas.

Usage reconnu Réglisse (Glycyrrhiza glabra). Son efficacité à soulager l’arthrite et les douleurs rhumatismales est reconnue par la Commission E allemande.
Dosage

Par voie interne, utiliser la racine séchée ou un extrait total (non déglycyrrhiziné) de réglisse. Consulter la fiche Réglisse pour plus de détails.

Usage traditionnel Gingembre (Zinziber officinalis). Le gingembre a été utilisé en médecine ayurvédique pour le traitement des douleurs rhumatismales. Le gingembre inhiberait la synthèse de facteurs pro-inflammatoires40. Jusqu'à maintenant, peu de preuves scientifiques permettent de conseiller son usage. Une étude clinique menée auprès de 247 sujets souffrant d'une arthrose du genou a démontré qu'un extrait concentré de deux espèces de gingembre (Zinziber officinalis et Alpinia galanga) pouvait soulager modérément ce type de douleur articulaire41. Mentionnons qu'une recherche antérieure n'avait pas constaté de différence significative entre l'effet d'un extrait de gingembre seul et celui d'un placebo chez des personnes souffrant d'arthrose au genou ou à la hanche.42

Usage traditionnel D'autres plantes ont été utilisées traditionnellement pour traiter les personnes souffrant d'arthrose, le curcuma (Curcuma longa) et la grande camomille (Tanacetum parthenium). À notre connaissance, aucune étude clinique n'a été réalisée à leur sujet.

 

Pour un regard d'ensemble des solutions non conventionnelles du traitement de l'arthrose, voyez aussi l’avis de notre pharmacien dans le texte L’usage des produits naturels dans le traitement de l’arthrose (dans Documents associés).

 

Approches à considérer

Approches à considérer Acupuncture. L’acupuncture est largement utilisée pour traiter les douleurs de l’arthrose, et les résultats semblent positifs pour certains malades. Une synthèse de treize études contrôlées impliquant un total de 436 sujets souffrant d'arthrose (de différents types) conclut que, bien que des effets positifs aient été observés chez plusieurs personnes, il n’y a pas de preuve quant à la supériorité de l’effet positif chez les traités par rapport au groupe placebo44. Les auteurs d'autres études du même genre, mais plus récentes, en arrivent à la même conclusion et accusent les lacunes méthodologiques des études.45,46 Malgré cela, les acupuncteurs (et associations d'acupuncteurs) jugent qu'il s'agit d'une voie de traitement intéressante en cas d'arthrose47,48.

Approches à considérer Pharmacopée chinoise. Le Xue Lian Feng Shi Ling (« Panacée de saussurée contre le Vent Humidité ») est une préparation utilisée en médecine chinoise pour traiter les douleurs articulaires et les engourdissements musculaires. L’ingrédient principal de ce produit est le lotus des neiges, une plante qui semble efficace pour lutter contre l'arthrose. Ce produit est contre-indiqué pour les femmes enceintes. L'usage du Fu Yuan Juan Bi Tang (« Décoction pour renouveler l'origine et supprimer le rhumatisme ») est aussi pratique courante pour tonifier l'organisme affaibli par des années de douleurs rhumatismales.

Approches à considérer Tai Ji Quan. Au terme d'un essai clinique, les sujets (personnes âgées de 49 ans à 81 ans atteintes d'arthrose du genou ou de la hanche) ont rapporté une diminution du stress, une augmentation de la satisfaction de l'état de santé, une baisse de la fatigue, et un meilleur autocontrôle des symptômes liés à l'arthrose. Bref, une meilleure qualité de vie. Les participants bénéficiaient de deux séances de Tai Ji Quan par semaine, et ce durant trois mois49.

Approches à considérer Homéopathie. Les traitements homéopathiques, utilisés par voie orale ou en application locale, peuvent soulager le patient, mais il existe peu de preuves tangibles quant à leur efficacité. Selon une synthèse d'études, portant sur quatre essais cliniques randomisés avec placebo de qualité (incluant 406 patients), les données sont insuffisantes pour en faire la recommandation50. Consulter un homéopathe pour un avis personnalisé. Voir aussi la fiche Homéopathie.

Approches à considérer Massothérapie. Des séances de massothérapie contribuent à l'état de bien-être général et à la détente musculaire et nerveuse. Elle favorise aussi la circulation sanguine et lymphatique. Voilà pourquoi certains spécialistes appuient son usage par les gens qui souffrent d'arthrose51.

Approches à considérer Technique Alexander. Il s’agit d’un mode de rééducation posturale ou psychomotrice qui préconise le développement de l'attention et le contrôle du mouvement. Les praticiens de cette technique considèrent qu'elle est l'une des meilleures approches corporelles à explorer pour les personnes atteintes d'arthrose48.

Approches à considérer Yoga. La pratique du yoga est recommandée par certaines de nos sources48,49. En Occident, plusieurs personnes l'utilisent pour soulager les symptômes liés au système musculosquelettiques, comme la douleur ou la raideur.

L'opinion de notre médecin

Le principal problème que pose le diagnostic d’arthrose est de savoir si c’est bien elle qui cause la douleur. Devant une douleur (surtout à la colonne) d’origine inconnue, plusieurs médecins feront une radiographie. S’il y a de l’arthrose, on en fera le coupable. Pourtant, la majorité des gens qui ont une arthrose légère à modérée à la radiographie n’ont aucune douleur. Et la présence d’arthrose à la radiographie fait presque partie du vieillissement normal! La douleur dans ces cas est plutôt causée par les tissus mous (muscles, ligaments, fascias, etc.).

 

Les douleurs causées vraiment par l’arthrose sont de deux ordres : inflammatoires ou mécaniques. Les douleurs inflammatoires sont pires au réveil et après une période immobile. Elles s’accompagnent de raideur et sont diminuées par le mouvement. Elles se présentent souvent en crise de quelques jours à quelques semaines. Les mesures anti-inflammatoires ci-dessus sont recommandées. Les douleurs mécaniques apparaissent progressivement au cours d’un effort ou d’un mouvement, par exemple après 30 minutes de marche. La glucosamine, la chondroïtine et les approches somatiques (Tai Ji Quan, technique Alexander, yoga, etc.) sont alors utiles.

 

Si la douleur vient des tissus mous (et n’est donc pas reliée à l’arthrose), les approches corporelles (par exemple la massothérapie, la chiropratique, l’ostéopathie) sont à privilégier.

 

Dr Paul Lépine, M.D. D.O.

source:passeportsanté.net

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10 juin 2007 7 10 /06 /juin /2007 20:29

Aromathérapie

 

Indications

Efficacité probable

Réduire l’anxiété; améliorer la qualité de vie et les symptômes physiques des gens atteints de cancer.

Efficacité possible

Réduire les symptômes de la démence; réduire la pelade (perte de cheveux par plaques).

Efficacité incertaine

Diminuer les démangeaisons causées par l’hémodialyse (prurit); améliorer les conditions de vie des enfants prématurés; traiter l’insomnie légère; réduire les symptômes de la ménopause.

Voir la signification des symboles et les critères de classification utilisés.

Présentation

À cause peut-être de son préfixe « aroma », une perception courante veut que l'aromathérapie se résume à diffuser d'agréables odeurs juste pour le plaisir... Or le suffixe « thérapie » indique bien qu'il s'agit d'une approche de soin - assez complexe, d'ailleurs - dont les essences aromatiques des plantes constituent la base. L'appellation qui est devenue d'usage courant pour parler des essences aromatiques est « huiles essentielles ».

Comme méthode thérapeutique, l'aromathérapie figure parmi les outils-ressources de la naturopathie. On s'en sert contre plusieurs affections (toux, maux de tête, sinusite, asthme, problèmes digestifs, insomnies, fatigue, blessures sportives, pelade), mais selon les aromathérapeutes, son action la plus remarquable est de nature antiseptique (contre les bactéries, les virus, les champignons et les parasites). On s'en sert également pour l'hygiène des espaces intérieurs (prévention et traitement des maladies infectieuses), en soins esthétiques et pour la détente. On lui prête aussi une action bienfaisante sur le plan psychologique et pour contrer l’anxiété.

Qu'est-ce qu'une huile essentielle?

C'est une substance odorante volatile produite par certaines plantes et pouvant être extraite sous forme de liquide. Bien qu'on les appelle huiles, ces substances ne contiennent aucun corps gras : une goutte déposée sur un papier s'évaporera sans laisser de trace contrairement à une huile végétale.

Le règne végétal compte plusieurs centaines de milliers d'espèces et 4 000 d'entre elles fabriquent des essences aromatiques; toutefois, seulement quelques centaines le font en quantité suffisante pour qu'on puisse les extraire. Aujourd'hui, l'extraction se fait surtout selon trois procédés :

  • pression à froid, pour certaines plantes, comme l'orange, dont l'écorce renferme de l'huile essentielle;
  • extraction par solvant, dont le dioxyde de carbone, surtout pour les fleurs fragiles;
  • distillation à la vapeur, un procédé inventé au XIe siècle et le plus utilisé aujourd'hui.

L'extraction des huiles essentielles est coûteuse, surtout à cause de la très grande quantité de matière première requise : il faut compter environ 35 kg de plantes, en moyenne, pour obtenir un litre d'huile essentielle; et c'est bien davantage dans le cas de certaines plantes comme la rose. D'où les prix élevés des véritables huiles essentielles. Car il existe aussi des huiles synthétiques, qui conviennent à la parfumerie, mais pas à l'aromathérapie.

Depuis des milliers d'années, les huiles essentielles sont utilisées couramment en cuisine, en médecine, en parfumerie et dans l'industrie cosmétique. Mais, c'est à la fin du XIXe siècle, en France, que commence l'histoire moderne de l'aromathérapie, au moment où l’on prouvait scientifiquement la capacité des huiles essentielles à neutraliser les bactéries (vers la même époque, on découvrait les antibiotiques, ce qui a eu pour effet d'écarter l'aromathérapie du champ de la médecine). On doit à René-Maurice Gattefossé, en 1928, la première utilisation du terme aromathérapie. On voit aussi, mais rarement, parfumothérapie.

Des composés chimiques complexes

Une huile essentielle peut renfermer jusqu'à des centaines de sortes de molécules, chacune ayant des propriétés particulières (antiseptique, bactéricide, immunostimulante, décongestionnante, etc.). Les scientifiques regroupent ces molécules en plusieurs chémotypes ou « familles biochimiques » - cétones, esters, coumarines, phénols, monoterpénols, etc. -, en fonction de la similarité de leurs propriétés.

De nombreuses huiles comprennent plus d'un chémotype. La sauge sclarée (Salvia sclarea) (voir notre fiche sauge psn), par exemple, contient 250 molécules différentes, dont 75 % issues de la famille des esters et 15 %, de celle des monoterpénols. Les molécules travaillent en synergie, ce qui explique la polyvalence des huiles essentielles et leur vaste spectre d'action. Une fois que l'on connaît les propriétés des chémotypes ainsi que leur concentration dans une huile essentielle, on peut déterminer quels seront les effets de celle-ci, bienfaisants ou dangereux.

Il ne faut pas mélanger, pour une même plante, les propriétés de son huile essentielle et celles des feuilles ou des fleurs prises en décoction, par exemple. Ni confondre huiles essentielles, essences culinaires et parfums.

 

Potentiellement toxiques
Les huiles essentielles sont très concentrées en éléments chimiques actifs et peuvent présenter certains dangers. Plusieurs composés sont agressifs ou allergènes pour la peau et les muqueuses, d'autres peuvent être toxiques à forte dose ou sur une longue période. En ce qui concerne l'usage interne, il faut savoir que certains chémotypes, comme les cétones, sont des poisons et ne doivent jamais être absorbés. Les huiles essentielles ne doivent pas, en principe, être ingérées pures. Comme pour tout médicament, il importe de bien se conformer aux recommandations d’utilisation. En cas de doute, n’hésitez pas à consulter un aromathérapeute qualifié.

 

Enfin, il faut savoir qu'une même plante peut inclure diverses espèces, dont chacune possédera des chémotypes différents. La lavande (Lavandula), par exemple, compte plusieurs espèces dont les officinalis, les stoechas et les latifolia; c'est donc le nom latin complet qui nous permet de savoir de quelle plante exacte il s'agit. Le lieu de culture (climat, altitude, composition du sol) peut aussi influencer la composition chimique d'une plante.

Huile chémotypée ou artisanale?

Les huiles essentielles, dites « chémotypées », proviennent de laboratoires qui sont en mesure de déterminer la structure biochimique exacte de leurs produits. Ces huiles sont particulièrement bien indiquées pour les usages thérapeutiques spécifiques, tandis que les huiles artisanales (identifiées uniquement par le nom de la plante) conviennent aux usages généraux. Certains laboratoires produisent aussi des formules, combinant plusieurs huiles aux propriétés complémentaires pour traiter des affections précises.

Dans le domaine des huiles essentielles, il existe en fait deux écoles qu’on pourrait qualifier de scientifique et d’artisanale. La première insiste sur l'importance de la standardisation des produits pour assurer une thérapie efficace et précise. L'école artisanale soutient, pour sa part, que les légères variations de chémotypes sont d'importance toute relative, et préconise de privilégier les plantes indigènes quand c'est possible. Le producteur québécois d'huiles essentielles Mikaël Zayat affirme que « les plantes indigènes sont mieux adaptées pour combattre les microbes indigènes », et qu'elles risquent moins de provoquer des effets secondaires31.

Applications thérapeutiques

Les Français, chefs de file de l'aromathérapie scientifique contemporaine, ont identifié plus de 80 propriétés s'appliquant à l'une ou l'autre ou à plusieurs des quelque 40 huiles essentielles courantes - d'antalgique à vermifuge en passant par hypotenseur et stimulant gastrique32. Il n'y a toutefois que peu ou pas de confirmations de ces effets par la voie des recherches cliniques; la plupart des études ont été faites en laboratoire ou sur des animaux.

Pour l’instant, les résultats d’études cliniques soulignent surtout les effets relaxants de l’aromathérapie, qui permettent, par exemple, de réduire l’anxiété ou l’agitation. La difficulté d’établir des études à l’aveugle, puisque la présence d’huile essentielle se détecte par l’odeur1, crée un problème méthodologique important.

Efficacité probable Réduire l’anxiété. Selon une revue systématique réalisée en 2000 incluant six études cliniques randomisées totalisant 456 participants, l’aromathérapie semble avoir un effet bénéfique sur la réduction à court terme de l’anxiété1.

Trois autres études cliniques randomisées, regroupant 388 participants, soulignent un effet bénéfique de l’aromathérapie pour diminuer l’anxiété et améliorer l’humeur de personnes hospitalisées ou avant une intervention clinique2-4. Une d’entre elles portait sur des patients attendant un traitement dentaire2. Dans la salle d’attente, ils ont été soit mis en présence d’huile essentielle de lavande ou d’orange, soit ont écouté de la musique douce, ou encore n’ont subi aucune intervention (groupe contrôle). Les participants des groupes orange et lavande ont exprimé un degré d’anxiété moins élevé et une meilleure humeur comparativement aux autres. Cependant, cette étude ne permet pas de discerner l’effet de ces huiles essentielles spécifiques de celui provenant simplement de l’inhalation d’odeurs agréables. En effet, comme le souligne un autre essai clinique randomisé incluant 66 femmes en attente d’avortement, l’effet calmant que procure l’inhalation d’huiles essentielles serait égal à celui d’un placebo à l’odeur agréable (revitalisant capillaire)4.

Des études cliniques ont également été réalisées pour étudier l’effet relaxant de l’aromathérapie combinée au massage3,5 (consulter notre fiche massothérapie). Au cours d’un essai clinique randomisé, on a comparé l’effet d’un massage avec ou sans huile essentielle de lavande sur l’anxiété et l’humeur de patients en soins intensifs3. Un groupe contrôle est simplement demeuré en période de repos. Comparativement aux autres groupes, les participants ayant reçu de l’aromathérapie ont rapporté une plus grande amélioration de leur humeur et de leur degré d’anxiété.

Efficacité probable Améliorer la qualité de vie et les symptômes physiques des personnes atteintes de cancer. Une revue systématique publiée en 20045 a conclu que le massage combiné à l’aromathérapie pouvait améliorer le bien-être psychologique des patients atteints de cancer et, dans une moindre mesure, réduire leur anxiété et certains symptômes physiques (douleur, fatigue, nausée, vomissement, constipation). Parmi les huit essais cliniques inclus dans cette revue, deux ont évalué l’effet particulier que l’aromathérapie pouvait ajouter au massage. L’un d’eux6 a comparé l‘effet d’une série de massages standards à celui de massages à l’huile essentielle de camomille romaine. Les résultats indiquent que les deux interventions ont procuré une réduction similaire du degré d’anxiété des participants. Cependant, en ce qui concerne la qualité de vie et certains symptômes physiques, l’addition d’huile essentielle au massage a augmenté les effets bénéfiques.

Efficacité possible Réduire les symptômes de la démence. Un essai clinique randomisé7,8 a comparé l’efficacité de l’aromathérapie en massage (huile essentielle de mélisse - Melissa officinalis) à un traitement placebo (massage à l’huile de tournesol) sur les symptômes d’agitation reliée à la démence. Les résultats révèlent un effet positif en faveur de l’aromathérapie en ce qui concerne l’agitation et les symptômes neuropsychiatriques. Toutefois, ces bénéfices n’ont été observés que dans une seule étude qui présentait certains biais méthodologiques. Seul un essai clinique de bonne qualité permettrait de tirer des conclusions définitives.

D’autre part, l’huile essentielle de lavande en aérosol pour l’amélioration de l’agitation des patients souffrant de démence a fait l’objet de deux petits essais cliniques9,10 dont les résultats ont été peu concluants. Mais les auteurs ont fait remarquer que cela pourrait s’expliquer en partie parce que les patients déments présentent fréquemment des troubles olfactifs importants, et qu’une application cutanée pourrait être plus bénéfique.

Efficacité possible Réduire la pelade (perte de cheveux par plaques). Dans une étude clinique randomisée à double insu33, 86 patients furent divisés en deux groupes : massage avec aromathérapie (huiles essentielles de thym, lavande, romarin et cèdre), et massage seul (huile de jojoba et de pépins de raisin). Les participants des deux groupes devaient se masser le cuir chevelu quotidiennement pendant sept mois. Quoique variable, le traitement actif s’est avéré supérieur au placebo. Une amélioration éloquente a été observée chez 44 % des patients du groupe aromathérapie comparativement à 6 % pour le groupe contrôle.

Efficacité incertaine Diminuer les démangeaisons causées par l’hémodialyse (prurit). Une petite étude pilote randomisée11 a comparé pendant quatre semaines l’efficacité d’un massage avec aromathérapie (huiles de lavande et de mélaleuca) ou sans aromathérapie (huile d’amande douce et de jojoba). Les démangeaisons ont diminué de façon éloquente pour le groupe aromathérapie comparativement au groupe massage. Des études de plus grande envergure, incluant des groupes lavande et mélaleuca séparés, devront maintenant être réalisées pour confirmer l’efficacité spécifique de chacune de ces huiles.

Efficacité incertaine Améliorer les conditions de vie des enfants prématurés. Une étude a évalué l’effet de la stimulation olfactive sur la fréquence et la gravité de l’apnée du sommeil chez les enfants prématurés12. Quatorze bébés nés prématurément ont été exposés à une odeur agréable (vanilline) durant 24 heures dans leur incubateur. L’efficacité du traitement a été évaluée en comparant la fréquence et la gravité des crises d’apnée avant et après l’intervention. Une réduction de 36 % des apnées fut mesurée chez plus de 85 % des bébés. Les auteurs concluent que l’exposition à une odeur agréable pourrait être une approche à considérer pour le traitement des apnées des prématurés ne répondant pas bien aux traitements classiques.

Un essai clinique randomisé a évalué l’effet de l’inhalation d’une odeur familière sur la détresse comportementale au moment d’une prise de sang13. Parmi 51 bébés prématurés ayant dû subir une prise de sang sur la main (peu douloureuse) ou sur le talon (plus douloureuse), certains ont été préalablement familiarisés avec une odeur de vanille qui leur a ensuite été présentée au moment de la prise de sang, d’autres n’ont été exposés à cette odeur qu’au moment de l’intervention et d’autres, enfin, n’ont reçu ni familiarisation ni odeur. Les résultats indiquent que la détresse des bébés (pleurs et grimaces) pouvait être réduite par une odeur agréable avec laquelle les bébés étaient déjà familiers. Mais cet effet ne s’est manifesté que dans le cas d’une intervention engendrant une douleur légère.

Efficacité incertaine Traiter l’insomnie légère. Une petite étude préliminaire réalisée en 2005 démontre que l’huile essentielle de lavande, appliquée par massage, pourrait être un traitement efficace contre l’insomnie légère14. Pendant quatre semaines, dix patients souffrant de troubles du sommeil se sont massés avant le coucher, en alternant d’une semaine à l’autre soit avec un traitement actif (huile d’amande douce et lavande), soit avec un placebo (huile d’amande douce). Les résultats révèlent une tendance vers une meilleure qualité de sommeil chez les patients s’étant massé à l’huile de lavande.

Une autre étude souligne l’effet sédatif de l’huile essentielle de lavande15. Trente et un participants ont dormi pendant trois nuits dans un laboratoire expérimental. La première nuit consistait en une période d’adaptation. Au cours de la seconde, on a diffusé de l’huile essentielle de lavande pendant le sommeil des participants. La troisième nuit, ils ont reçu une stimulation placebo (eau distillée). Une mesure des ondes cérébrales a permis de constater que la stimulation à la lavande augmentait les périodes de sommeil profond et diminuait les mouvements rapides des yeux durant le sommeil.

Efficacité incertaine Réduire les symptômes de la ménopause. Quinze femmes ont participé à une étude pilote non randomisée sur l’effet thérapeutique de l’aromathérapie contre les symptômes de ménopause16. Elles ont reçu une première séance d’aromathérapie en massage (huile essentielle de lavande diluée à 1 % dans l’huile de noix de macadamia), puis ont été invités à pratiquer l’automassage pendant un mois, de trois à quatre fois par semaine. La comparaison des résultats avant et après le traitement indique une réduction de la gravité des symptômes chez toutes les patientes. Toutefois, compte tenu de l’absence de groupe contrôle, et sachant que l’effet placebo peut expliquer au moins 30 % de l’effet observé, aucune conclusion formelle ne peut découler de cette petite étude de faisabilité.

Autres. Des études existent dans la littérature relativement à l’effet bénéfique de l’aromathérapie contre certaines affections : eczéma17, infections18, maladies respiratoires19, nausée postopératoire20, arthrite21, sclérose en plaques22, réduction du travail durant l’accouchement23, anxiété prénatale24, épilepsie25, dépression26, capacités cognitives27, etc. Cependant, aucune de ces études ne permet de tirer de conclusions claires quant à l’efficacité de l’aromathérapie dans ces situations.

Attention
  • Quelques études font état de réponses allergiques envers certaines huiles essentielles28.
  • Selon quelques cas rapportés, il est possible que l’huile essentielle de romarin puisse déclencher des crises d’épilepsie29.
  • Des auteurs sont d’avis que des études devraient être réalisées pour déterminer la sécurité de l’utilisation de certaines huiles essentielles durant grossesse, l’accouchement ou avec les nouveau-nés30.

 

Section Applications thérapeutiques
Recherche et rédaction scientifique
 : Mathieu Bujold, M. Sc. et M.A., candidat au doctorat en anthropologie, Chaire Lucie et André Chagnon pour l'enseignement d'une approche intégrée en prévention, Université Laval.
Révision scientifique
 : Dre Sylvie Dodin, M.D., Chaire Lucie et André Chagnon pour l'enseignement d'une approche intégrée en prévention, Université Laval
(avril 2006)

En pratique

Modes d'utilisation

Comme les huiles essentielles sont composées de molécules volatiles, elles pénètrent facilement les tissus humains, qu'on les ingère, les applique sur la peau ou les respire. Le choix de la voie d'absorption dépendra tant de l'effet visé que de la nature de l'huile, puisque certaines ne conviennent pas à un usage interne ou cutané.

Voie interne. Comme les huiles essentielles sont irritantes pour les muqueuses, on les mélange généralement à du miel ou du yogourt (elles ne se diluent pas dans l'eau). On trouve aussi sur le marché des préparations (avec alcool), des oléocapsules (avec une base d'huile végétale) ainsi que des formules en capsules et en suppositoires.

Voie externe. L'huile se diffuse dans l'organisme à travers la peau; on la mêle à une huile de massage ou à un onguent.

Voie aérienne. L'huile diffusée dans l'air est absorbée par les voies respiratoires; il existe plusieurs modes de diffusion.

  • La méthode passive (poterie poreuse) ne permet qu'une faible évaporation, sans que les particules puissent agir sur la qualité de l'air.
  • La chaleur (sur une chandelle ou une lampe) diffuse le parfum, mais risque de détruire les propriétés thérapeutiques des huiles essentielles.
  • Les ventilateurs (dans les systèmes d'aération des maisons ou des autos) sont efficaces, sauf s’ils sont munis d’un filtre qui risque de retenir une partie des particules.
  • Les diffuseurs électriques à soufflerie permettent une nébulisation des huiles et une diffusion dans un espace assez vaste; c'est la meilleure méthode pour un usage thérapeutique par voie aérienne.

 

Prudence!
Toute personne intéressée peut se familiariser avec l’aromathérapie à l’aide de livres ou de conférences. Elle peut adopter certaines pratiques simples et sans danger, comme les soins contre le rhume, l'assainissement de l'air dans la maison, le massage aux essences aromatiques, etc. Cependant, puisque plusieurs huiles essentielles sont très concentrées et peuvent être toxiques si elles sont utilisées inadéquatement, il est plus prudent de consulter un praticien de confiance quand on veut en faire un usage thérapeutique.

 

 

L'aromathérapie n'est pas une approche jouissant d'un titre réservé et ses praticiens ne sont pas soumis aux règles de l'Office des professions. Plusieurs praticiens en approches complémentaires l’utilisent, mais ce sont généralement les naturopathes, qui ont reçu une formation en ce domaine, qui en font le plus grand usage.

 

La réglementation canadienne

Au Canada, depuis le 1er janvier 2004, les huiles essentielles à visée thérapeutique sont régies par le Règlement sur les produits de santé naturels du ministère de la Santé. Ainsi, à partir de 2005 pour les huiles destinées à un usage interne, et de 2007 pour celles à usage externe, les huiles essentielles devraient porter un numéro de certification (NPN - numéro de produit naturel) assurant le consommateur de leur qualité et de leur innocuité. Toutefois, en raison de délais administratifs et parce que plusieurs petits producteurs considèrent qu’une telle certification est hors de prix, la mesure tarde à être implantée. Pour plus de détails, voir nos nouvelles à ce sujet dans Documents associés.

Huiles essentielles véritables

Rappelons que les véritables huiles essentielles 100 % naturelles sont des produits coûteux (davantage si elles sont certifiées biologiques) et que les prix varient selon la rareté de la plante ou la difficulté d'extraction. Les huiles à massage sont moins chères au volume, parce qu'elles contiennent une base d'huile végétale.

Formation

L'aromathérapie est surtout enseignée dans les écoles de naturopathie puisqu'elle relève de cette pratique. Elle fait généralement partie des cours optionnels. On trouve aussi des professeurs qui offrent divers cours d’initiation. 

soorce:passeportsanté.net

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10 juin 2007 7 10 /06 /juin /2007 20:19

Fer

 

 

Autres noms : carbonate ferreux, fumarate ferreux, gluconate ferreux, sulfate ferreux, citrate ferreux, succinate ferreux, sulfate ferreux, Fe.

Indications

Efficacité possible

En cas de carence en fer - Améliorer les performances sportives et contribuer à combattre la fatigue.

Efficacité incertaine

En cas de carence en fer - Contribuer à améliorer les performances intellectuelles chez les enfants et les adolescents.

Voir la signification des symboles et les critères de classification utilisés

Note. La supplémentation en fer a d'autres usages thérapeutiques reconnus ou potentiels qui relèvent d'un suivi médical. En voici quelques-uns :
- Traiter l'anémie ferriprive (attribuable à une carence en fer).
- Prévenir une déficience en fer durant les menstruations chez les femmes ayant subi un pontage gastrique de type anse en Y.
- Soulager la toux sèche associée à certains médicaments utilisés pour traiter l'hypertension artérielle et l'insuffisance cardiaque (inhibiteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensine).
- Prévenir la chute du taux d'hémoglobine à la suite d'une intervention chirurgicale.

Posologie

  • Avant d’opter pour la supplémentation, privilégier une alimentation fournissant suffisamment de fer (voir la section Sources alimentaires).
  • La supplémentation en fer doit se faire sous la surveillance d’un professionnel de la santé. En effet, les experts s'entendent de plus en plus pour déconseiller la supplémentation en fer à moins qu'une déficience n'ait été clairement diagnostiquée par un test mesurant le taux de ferritine et le taux d’hémoglobine.
  • Quand la supplémentation est de mise, on recommande de prendre les suppléments de fer après un repas contenant des sources de vitamine C afin d'en améliorer l'absorption.

 

Apport nutritionnel recommandé en fer

Âge

Hommes

Femmes

de 0 à 6 mois

0,27 mg*

0,27 mg*

de 7 à 12 mois

11 mg

11 mg

de 1 à 3 ans

7 mg

7 mg

de 4 à 8 ans

10 mg

10 mg

de 9 à 13 ans

8 mg

8 mg

de 14 à 18 ans

11 mg

15 mg

de 19 à 50 ans

8 mg

18 mg

plus de 51 ans

8 mg

8 mg

Femmes enceintes

-

27 mg

Femmes qui allaitent

-

9 mg
(plus de 18 ans)
10 mg
(18 ans et moins)

Source : Dietary Reference Intakes for Vitamin A, Vitamin K, Arsenic, Boron, Chromium, Copper, Iodine, Iron, Manganese, Molybdenum, Nickel, Silicon, Vanadium, and Zinc, 2000. Food and Nutrition Board, Institute of Medicine. Ces données sont le résultat d'un consensus entre les autorités canadiennes et américaines.
* En l'absence de données scientifiques suffisantes, les autorités ont fixé, non pas un apport nutritionnel recommandé (ANR), mais un apport suffisant (AS). L'apport suffisant en fer repose sur les apports moyens observés chez les bébés nord-américains en bonne santé.

Description

 

Le fer existe sous deux formes principales : le fer héminique, présent dans les aliments de source animale, est facilement métabolisé par l'organisme, tandis que le fer non héminique (présent dans les aliments de source végétale) est moins bien absorbé. Le taux d'absorption moyen du fer héminique est d’environ 25 % (de 15 % à 35 %) tandis que celui du fer non héminique est d’environ 5 % (de 2 % à 20 %). La différence d'absorption est attribuable à la présence d'acide phytique et de tannins dans les végétaux. La vitamine C et le fer héminique améliorent l’absorption du fer non héminique.

 

Le fer est un oligo-élément, c'est-à-dire qu'on le trouve à l'état de trace dans l’organisme. Ainsi, le corps d'un homme de 70 kg en renferme environ 4 g et celui d'une femme de 60 kg, 2,5 g. Il est principalement absorbé dans l’intestin grêle.

Le fer est présent dans l’hémoglobine des globules rouges qui transportent l'oxygène vers toutes les cellules. Il est aussi présent dans la myoglobine, une substance semblable à l’hémoglobine, qui aide les muscles à mettre de l’oxygène en réserve. Le fer est essentiel à la production de l'adénosine triphosphate (ATP), source première de l'énergie corporelle. Il participe à plusieurs processus physiologiques vitaux, comme la régulation de la croissance des cellules et de leur différenciation.

L’organisme ne peut synthétiser le fer et doit donc le puiser dans les aliments. La nature étant bien faite, lorsque les réserves de fer de l'organisme diminuent, son taux d’absorption augmente. En revanche, lorsqu’elles sont élevées, l’absorption baisse, ce qui exerce un effet protecteur contre les effets toxiques d’un excès de fer dans l’organisme.

Bien que la carence en fer soit l’une des plus répandues dans le monde, depuis quelques années, l’excès de fer dans l’organisme retient également l’attention des chercheurs. Le corps humain possède peu de mécanismes d’élimination de cet oligo-élément, si bien qu’il s’accumule facilement. Or, un excès de fer pourrait être associé à la prévalence de certaines maladies (voir la section Recherches ci-dessous).

Sources alimentaires

La viande rouge, la volaille, le poisson et les fruits de mer renferment du fer à la fois héminique et non héminique tandis que les fruits séchés, la mélasse, les grains entiers, les légumineuses, les légumes verts, les noix et les graines renferment uniquement du fer non héminique. Aux États-Unis et au Canada, certains produits raffinés comme la farine de blé, les céréales à déjeuner, le riz précuit et les pâtes alimentaires sont enrichis en fer non héminique. Noter que les produits laitiers contiennent très peu de fer et, de plus, le calcium qu’ils contiennent concurrence le fer et pourrait nuire à son absorption.

Aliment

Portion

Teneur en fer

Fer héminique

Palourdes en conserve

85 g

23,6 mg

Palourdes bouillies

60 g (5 grosses)

16,8 mg

Foie de poulet cuit

74 g

6,3 mg

Foie de boeuf cuit

85 g

5,3 mg

Rôti de boeuf (palette)

88 g

3,1 mg

Dinde hachée cuite

82 g

1,6 mg

Sardines en conserve (Atlantique)

48 g (4)

1,4 mg

Fer non héminique

Tofu

115 g

6,2 mg

Graines de citrouilles écalées

30 g

4,5 mg

Fèves de soya cuites

125 ml

4,5 mg

Fèves blanches en conserve*

125 ml

4,1 mg

Mélasse noire

1 c. à soupe

3,6 mg

Lentilles bouillies

125 ml

3,5 mg

Épinards bouillis

125 ml

3,4 mg

Pomme de terre au four avec sa pelure

202 g (1 grosse)

2,7 mg

Pâte de tomate

75 ml

2,5 mg

Source :Valeur nutritive de quelques aliments usuels, Direction générale de la protection de la santé, Santé Canada, 1999.

Carence

Il existe trois niveaux de carence :

  • 1. Les réserves en fer (taux de ferritine) sont basses, mais l’apport en fer est suffisant.
  • 2. L’apport en fer est suffisamment bas pour nuire à la formation des globules rouges (le corps puise dans ses réserves), mais pas assez pour que l’anémie soit mesurable.
  • 3. Anémie ferriprive. La quantité de fer dans le sang est insuffisante pour contribuer à la formation des globules rouges. À ce stade, ces derniers sont plus petits que la normale et leur teneur en hémoglobine est réduite, ce qui diminue la fourniture d’oxygène aux tissus. L’anémie ferriprive est diagnostiquée par la mesure du taux de ferritine et du taux d’hémoglobine.

Les symptômes de l’anémie ferriprive comprennent la fatigue, la pâleur du teint, un rythme cardiaque rapide, des palpitations, une respiration rapide à l’effort, une diminution des performances intellectuelles, un développement cognitif lent durant l’enfance, une difficulté à maintenir une température corporelle normale et un affaiblissement de la fonction immunitaire.

Les personnes suivantes sont à risque de carence :

  • les femmes en âge de procréer, surtout celles dont les menstruations sont très abondantes, car il y a perte de fer dans le sang menstruel;
  • les femmes enceintes;
  • les adolescentes;
  • les enfants en croissance, notamment de six mois à quatre ans;
  • les personnes souffrant d’insuffisance rénale, surtout celles sous dialyse;
  • les personnes souffrant de maladies entraînant une malabsorption du fer ou une perte de sang chronique : maladies inflammatoires ou allergiques de l’intestin (maladie de Crohn ou maladie coeliaque, par exemple), polypes bénins, ulcères;
  • les personnes végétariennes, surtout si elles ne consomment aucun produit de source animale (régime végétalien); ce point ne fait cependant pas l’unanimité;
  • les athlètes qui s’entraînent de façon intensive, particulièrement les femmes;
  • l’anémie peut aussi être causée par un manque d’acide folique (anémie mégaloblastique) ou de vitamine B12 (anémie pernicieuse).

Est-ce que donner du sang peut causer une carence en fer?

On estime que 450 ml de sang (la quantité généralement prélevée durant un don de sang) contiennent de 200 mg à 250 mg de fer. Sachant que de nombreux donneurs réguliers souffrent d’une carence en fer, des chercheurs allemands ont cherché à savoir quel dosage de supplémentation permettrait de la prévenir. Au cours de leur essai à double insu publié en 2004 et mené auprès de 526 sujets qui donnaient régulièrement de leur sang, ils ont constaté qu’un supplément de fer de 20 mg par jour suffisait à combler les pertes encourues à la suite de deux dons de sang en six mois pour les femmes et de trois dons pour les hommes1. Notez qu’il s’agissait de donneurs réguliers : donner du sang deux ou trois fois par année ne nécessite pas de supplémentation en fer. Par ailleurs, des études épidémiologiques ont établi un lien entre les dons de sang réguliers et une diminution du risque d’infarctus, d’angine de poitrine et d’accident vasculaire cérébral, principalement chez les hommes2-4.

Historique

En 1867, un chimiste français a mené des expériences qui ont démontré que le fer était essentiel à la santé humaine. Au XXe siècle, l’usage des suppléments de fer s’est répandu pour combattre la carence, notamment chez les femmes enceintes, de même que chez les enfants en croissance. Cependant, au cours des années 1990, des experts ont commencé à mettre en garde contre l’usage intempestif des suppléments de fer qui, croit-on, pourraient être nocifs à certains égards (voir la section Recherches ci-dessous).

Selon l’Organisation mondiale de la Santé, la carence en fer est le trouble nutritionnel le plus répandu dans le monde, principalement dans les pays en voie de développement. Jusqu’à 80 % de la population mondiale serait en carence et 30 % souffrirait d’anémie.

Recherches

Efficacité possible Amélioration des performances sportives. L’exercice intense peut causer une élimination accrue du fer et entraîner une carence chez certains athlètes, surtout chez les femmes5. Une déficience, même légère, peut avoir pour effet d’empêcher une bonne adaptation à l’effort, ce qui pourrait avoir un impact négatif sur les performances athlétiques6. Les résultats de plusieurs essais menés sur de petits groupes de sujets indiquent qu’une supplémentation en fer peut améliorer les performances en cas de carence légère7-11. Les résultats d’un essai préliminaire récent (18 sujets) indiquent qu’une supplémentation en antioxydants (vitamine E, vitamine C et bêta-carotène) durant trois mois pourrait protéger contre la diminution du taux de fer associée à l’exercice intensif12.

Efficacité possible Fatigue chez les femmes carencées en fer. Des études effectuées au cours des années 1960 et 1970 auprès d’adolescentes et de femmes ont donné des résultats contradictoires au chapitre de la réduction de la fatigue37. Depuis, deux essais ont donné des résultats positifs37,38. Une autre étude a été menée auprès de 144 femmes souffrant de fatigue d’origine inconnue : la prise de 80 mg de fer durant quatre mois a été bénéfique, mais seulement chez les participantes dont le taux de ferritine était faible ou près de la limite normale (50 µg/l ou moins)13.

Efficacité incertaine Performances intellectuelles chez les enfants et les adolescents. Selon plusieurs études d’observation, une carence en fer nuit au développement normal et aux facultés d’apprentissage chez les jeunes enfants14. Même une carence légère peut avoir des effets négatifs. Par exemple, un essai à double insu avec placebo a été mené aux États-Unis auprès de 81 adolescentes non anémiques, mais souffrant d’une légère carence en fer : les résultats indiquent que la supplémentation a entraîné une amélioration des performances cognitives15.

Les auteurs d’une méta-analyse portant sur 17 essais menés dans des pays développés et en voie de développement ont conclu, en 2005, que l’effet de la supplémentation sur les facultés intellectuelles était modeste dans l’ensemble, que les enfants soient ou non carencés en fer14. Cependant, ils ont constaté que chez les enfants anémiques de plus de sept ans (4 essais, 1 655 sujets), la prise de suppléments de fer avait eu un effet plus marqué que chez les sujets plus jeunes.

 

Les risques associés à un excès de fer

 

Au début des années 1990, des résultats d’études épidémiologiques menées en Europe du Nord, notamment en Finlande, indiquaient que l’excès de fer dans l’organisme était associé à une augmentation de l’incidence de l’infarctus du myocarde. La publication de ces résultats a lancé une polémique qui persiste encore au sein de la communauté scientifique16. Les résultats des nombreuses études épidémiologiques, essais cliniques et méta-analyses publiées à ce jour ne permettent pas de tirer une conclusion claire quant à l’impact réel des réserves corporelles de fer sur les maladies cardiaques et les troubles cardiovasculaires17-24. Cependant, les experts s’entendent pour limiter la supplémentation en fer et de s’en tenir aux apports nutritionnels recommandés25.

Il existe également des données préliminaires qui indiquent qu’un excès de fer pourrait être associé à l’incidence du diabète de type 226 et de certains cancers, notamment les cancers du foie27 et du côlon28,29.

Le fer et la grossesse. La supplémentation en fer durant la grossesse est une pratique courante en médecine classique et des experts recommandent même de la systématiser et de commencer le traitement plus tôt durant la grossesse pour prévenir une carence30. Cependant, d’autres chercheurs et cliniciens ne sont pas convaincus de l’utilité de cette supplémentation31,32, et certains recommandent de ne prescrire du fer qu’aux femmes chez lesquelles on a diagnostiqué une carence33.

En Grande-Bretagne, les autorités ont fixé le même apport nutritionnel pour les femmes enceintes et pour les femmes adultes non enceintes, soit 15 mg, tandis qu’il est de 27 mg aux Canada et aux États-Unis. Les experts britanniques considèrent en effet que l’absence de menstruations et l’augmentation de l’absorption du fer compensent les besoins accrus de la femme enceinte34. Des données préliminaires indiquent qu’un excès de fer durant la grossesse pourrait être néfaste pour la mère et pour l’enfant35,36. Il est donc préférable d’être prudent, selon Jean-Yves Dionne, pharmacien, et de donner de petits dosages (pas plus de 30 mg par jour) lorsque le régime alimentaire est insuffisant pour combler les besoins en fer de la femme enceinte.

Précautions

Attention
  • On ne devrait entreprendre un programme de supplémentation en fer que sous la surveillance d'un professionnel de la santé.
  • Les autorités américaines et canadiennes ont fixé l’apport maximal tolérable (AMT) en fer à 40 mg pour les jeunes de 13 ans et moins, et à 45 mg pour les personnes de 14 ans et plus. L’AMT est la quantité quotidienne la plus élevée qu'on peut prendre de façon continue sans risque probable de souffrir d'effets indésirables.
  • Tenir les suppléments de fer hors de la portée des enfants. Chaque année au Canada et aux États-Unis, des enfants s'intoxiquent parfois mortellement. La teneur en fer d’un contenant de multivitamines et minéraux est suffisante pour intoxiquer gravement un enfant qui en avalerait tout le contenu.
Contre-indications
  • La supplémentation en fer peut aggraver un ulcère gastroduodénal ainsi que les symptômes de la maladie de Crohn et de la colite ulcéreuse.
  • Les personnes souffrant de maladies ayant pour conséquence une accumulation anormale du fer dans l'organisme (hémochromatose, maladie microdrépanocytaire, polyglobulie) ne devraient jamais prendre de suppléments de fer.
Effets indésirables
  • La supplémentation en fer peut causer de l'irritation gastro-intestinale, des douleurs abdominales, la constipation ou la diarrhée, des nausées et des vomissements. La prise prolongée de fortes doses peut provoquer une hémosidérose (maladie du sang fréquente chez les travailleurs des mines de fer).

Interactions

Avec des plantes ou des suppléments
  • On dit que plusieurs aliments ou boissons contribuent à diminuer l’absorption du fer, notamment le café, le thé, le calcium, le vin rouge, le blé entier et les phytates présents dans les légumes vert foncé, dans les légumineuses et dans les pains non levés comme le pita. Bien que ces avertissements soient fondés sur des bases théoriques plausibles, leur pertinence clinique reste incertaine : seuls quelques cas anecdotiques ont été rapportés, notamment chez des femmes consommant beaucoup de thé.
Avec des médicaments
  • Il est important d’aviser son professionnel de la santé lorsque l’on prend des suppléments de fer, car ils interagissent avec de nombreux médicaments, dont plusieurs antibiotiques, les bisphosphonates, les anticacides, les anti-inflammatoires non stéroidiens, les médicaments pour réduire les taux de lipides sanguins, les bloqueurs H2, les inhibiteurs de la pompe à proton, la levodopa, etc. Prévoir un intervalle de deux heures entre la prise de ces médicaments et celle de suppléments de fer.

Sur les tablettes

  • Le fer est commercialisé sous forme de sels (sulfate ferreux, fumarate ferreux, gluconate ferreux, etc.) dont la teneur en fer élémentaire varie. Au Canada, tous les suppléments de minéraux affichent leur teneur en milligrammes de minéral élémentaire.
  • Les suppléments de multivitamines contiennent généralement 18 mg de fer par dose. Certains fabricants offrent des suppléments sans fer.

Sel*

Teneur en fer élémentaire

Furamate

33 %

Sulfate

20 %

Gluconate

12 %

Chélate de fer (PVH ou PAH)**

10 %

* Liste non exhaustive.
** La chélation est un procédé de traitement qui vise à faciliter l'absorption et l'élimination des minéraux dans les suppléments qui en contiennent.
PVH : protéine végétale hydrolysée.
PAH : protéine animale hydrolysée.

source:passeportsanté.net

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7 juin 2007 4 07 /06 /juin /2007 12:22

Ail

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Noms communs : ail cultivé, ail à tige tendre, ail à tige dure, ail à bâton.
Nom botanique :
Allium sativum, famille des alliacées ou des liliacées.

Parties utilisées : bulbes.
Habitat et origine :
L'ail est une plante cultivée dont on ne trouve plus de spécimens à l'état sauvage. De plus, sa reproduction est strictement végétative puisque, aussi loin qu'on puisse remonter dans l'histoire, la plante ne produit pas de fleurs au sens botanique et, par conséquent, ne se reproduit plus de façon sexuée depuis des millénaires. Chaque nouvelle plante est en fait un clone de quelque parent dont l'origine se perd dans la nuit des temps. De même, on ignore quelles furent exactement les plantes sauvages qui donnèrent un jour naissance à cette espèce. Les experts en la matière croient que la plante apparut aux alentours de la mer Caspienne, dans une région allant du Caucase aux frontières chinoises, il y a environ 10 000 ans. De nos jours, on la cultive partout et elle s'est adaptée aussi bien à la Sibérie qu'à la Polynésie.
Noms anglais :
garlic, softneck garlic, hardneck garlic.
Nom chinois :
Da suan.

Indications

Efficacité possible

Contribuer à faire baisser légèrement les taux de lipides sanguins (adjuvant à un régime alimentaire faible en gras).

Efficacité incertaine

Abaisser légèrement la tension artérielle, prévenir certains cancers, diminuer les risques de récidive en cas de troubles cardiaques.

Usage reconnu

Contribuer à faire baisser les taux de lipides sanguins et la tension artérielle; contribuer à prévenir les troubles cardiovasculaires liés au vieillissement et à l'athérosclérose; améliorer la circulation périphérique : traiter les infections des voies respiratoires.

Usage traditionnel

Combattre les infections de toutes sortes, tant internes qu'externes, prévenir le rhume et la grippe, chasser les parasites (tiques et vers).

Voir la signification des symboles et les critères de classification utilisés

Posologie

Par voie interne

Réduction des taux de lipides sanguins, de l’hypertension modérée et prévention de l'athérosclérose (comme adjuvant à long terme aux mesures alimentaires)

  • Ail frais. Consommer de 1 à 2 gousses (de 4 g à 8 g) par jour.
  • Ail séché. Prendre de 0,5 g à 1 g par jour.
  • Extrait standardisé (1,3 % d'allicine). Prendre de 200 mg à 400 mg, trois fois par jour
  • Ail vieilli. Prendre de 600 mg à 900 mg par jour. Notez qu'au cours de certaines études, on a utilisé jusqu'à 7,2 g par jour.
  • Huile d'ail (distillation à la vapeur d'eau). Prendre de 5 mg à 8 mg par jour.

Infections des voies respiratoires (rhume, toux)

  • Ail frais. Consommer environ 4 gousses d'ail (16 g) par jour.
  • Ail séché. Prendre de 2 g à 4 g, trois fois par jour.
  • Teinture (1:5, 45 % éthanol). Prendre de 2 ml à 4 ml, trois fois par jour.
  • Extrait standardisé (1,3 % d'alliine procurant de 3,6 mg à 5,4 mg d'allicine par gramme de poudre). Prendre de 800 mg à 1 600 mg, trois fois par jour.

Par voie externe

Infections fongiques (pied d'athlète, etc.)

  • On trouve dans le commerce des crèmes ou des gels à base d'ajoène, un des ingrédients de l'ail (concentration de 0,4 % à 1 %). On peut également utiliser le bulbe coupé et broyé, mais l'ail cru peut irriter la peau et les muqueuses et provoquer des réactions allergiques.

Historique

L'aire d'origine présumée de l'ail est située aux confins de la Russie, de la Chine, de l'Inde et du Moyen-Orient. De ces territoires occupés par des peuples nomades il y a environ 10 000 ans, le précieux bulbe migra progressivement vers l'Extrême-Orient, l'Arabie, l'Égypte et le Bassin méditerranéen (Grèce, Rome, etc.) au gré des grandes routes commerciales et des campagnes militaires visant à les contrôler. La plante est sans doute l'un des légumes les plus anciennement domestiqués par les humains qui, depuis des temps immémoriaux, s'en sont servi aussi bien pour se soigner que pour se nourrir.

On raconte que les esclaves oeuvrant à la construction des pyramides d'Égypte avaient cessé de travailler afin de protester contre le fait qu'on avait coupé leurs rations d'ail qui, pensait-on, leur procurait la résistance nécessaire pour accomplir leur dur labeur. Un papyrus égyptien datant de l'an 1550 avant notre ère mentionnait que l'ail était excellent pour combattre l'hypertension artérielle, les tumeurs et les parasites. Chez les anciens Grecs, chez les Romains, en Inde, en Chine et au Japon, on attribuait au bulbe des vertus toniques, cardiovasculaires, anti-infectieuses et antitumorales.

Louis Pasteur fut l'un des premiers à démontrer que l'ail pouvait détruire des bactéries. En 1916, le gouvernement anglais demandait à la population de lui fournir quantité de bulbes d'ail pour répondre aux besoins médicaux de son armée en guerre. Durant la Seconde Guerre mondiale, l'armée russe eut recours à l'ail lorsqu'elle vint à manquer de pénicilline.

La légende de Dracula aurait été inspirée par une rare maladie, la porphyrie, une défaillance du métabolisme du sang qui rend le patient hypersensible à la lumière et dont l'ail peut exacerber les symptômes. On sait par ailleurs que l'ingestion d'ail peut chasser certains parasites qui sucent le sang, comme la tique. Tous les éléments de la légende sont donc présents.

Recherches

 

Au cours des dernières décennies, les chercheurs ont publié plus de 2 000 recherches scientifiques portant sur le potentiel thérapeutique de l'ail. En raison de l'ampleur exceptionnelle de ce corpus d'études, les notes bibliographiques de la présente section se limitent à quelques exemples.

 

Efficacité possible Hyperlipidémie. De nombreux essais cliniques, synthèses et méta-analyses démontrent que la consommation de suppléments d'ail peut contribuer à faire baisser de façon légère, mais statistiquement significative, les taux de triglycérides et de cholestérol1-5. Plusieurs études sont cependant arrivées à des résultats négatifs6-10. Une méta-analyse publiée en 2000 (37 essais à double insu avec placebo) indiquait que, si les suppléments d’ail abaissaient légèrement le taux de cholestérol après un mois et trois mois de traitement, les données étaient non concluantes après six mois11. Certains auteurs de méta-analyses, dont une publiée en 2003 et portant sur dix études à double insu avec placebo, remettent en question l’utilité clinique des suppléments d’ail et la qualité méthodologique des essais4,6,11,12. Fait à noter : pour certaines des études ayant donné des résultats positifs, on a utilisé des comprimés à enrobage entérosoluble13.

La Commission E, L’ESCOP et l'Organisation mondiale de la Santé reconnaissent l'usage de l'ail comme adjuvant aux mesures alimentaires contre l'hyperlipidémie et en prévention des troubles vasculaires liés au vieillissement (athérosclérose). L'ESCOP reconnaît aussi son usage pour rétablir une bonne circulation sanguine en cas d'insuffisance circulatoire périphérique.

Les résultats d'études menées sur des animaux14 et des essais cliniques menés sur des humains indiquent que l'ail peut en effet offrir une protection contre les troubles cardiovasculaires, notamment l'athérosclérose, en inhibant l'agrégation plaquettaire15,16 et en contribuant à maintenir l'élasticité des artères17. Il semble que l'ail cuit ne possède ces propriétés qu'à un moindre degré, ayant déjà perdu une bonne partie de son potentiel d'allicine18.

Au cours d'un essai clinique mené durant trois ans auprès de 432 sujets ayant déjà subi une attaque cardiaque, les chercheurs ont constaté que les sujets traités à l'ail étaient moins susceptibles de subir une seconde attaque et que leur taux de survie était de 50 % plus élevé que celui du groupe témoin19. Cependant, la qualité méthodologique de cette étude est faible.

Efficacité incertaine Hypertension artérielle. L'Organisation mondiale de la Santé indique que l'ail peut être utile en cas d’hypertension modérée. Plusieurs essais cliniques démontrent que l'ail peut effectivement être utile à ce chapitre20,21,50. Cependant, d’après les auteurs d’une méta-analyse récente, la majorité de ces études rapportent un effet non significatif au plan statistique et présentent une méthodologie de piètre qualité11.

Efficacité incertaine Prévention du cancer. Au cours des années 1990, plusieurs études épidémiologiques ont établi un lien inversement proportionnel entre la consommation d'alliacées (ail, oignon, poireau, etc.) et l’incidence de certains types de cancers (estomac, colorectal, etc.)22-25. Depuis, les chercheurs tentent de comprendre les mécanismes de cet effet protecteur potentiel26,27. Une hypothèse : l’ail aiderait à combattre les infections à l'Helicobacter pylori, un des facteurs de risque du cancer de l'estomac28-30. Les résultats de deux études cliniques sont cependant non concluants à ce chapitre31,32. D’autres recherches indiquent que l’ail pourrait jouer un rôle dans la prévention du cancer de la prostate et de la leucémie33,34. Cependant, les données sont insuffisantes pour conclure à l’efficacité de l’ail quant à la prévention du cancer11.

Diabète. Bien que des essais sur les animaux aient révélé que l’ail pouvait avoir un effet hypoglycémiant, les données sur les humains (14 essais préliminaires) sont non concluantes11.

Usage reconnu Infections respiratoires. L'ESCOP reconnaît l’usage de l’ail pour traiter les infections des voies respiratoires. En 2001, les résultats d'un essai clinique à double insu avec placebo sont venus confirmer cet usage traditionnel : parmi les 146 sujets traités, ceux qui ont pris une capsule d'ail riche en alliine durant 12 semaines ont été moins infectés par le virus du rhume que ceux du groupe placebo. De plus, lorsqu'ils étaient enrhumés, leurs symptômes se résorbaient plus rapidement35. Un essai mené auprès de 41 enfants a également donné des résultats positifs au chapitre de la réduction des infections des voies respiratoires supérieures, mais sa méthodologie manquait de rigueur36.

Usage traditionnel Infections diverses. Les propriétés antibactériennes et antifongiques de l'ail sont bien connues37. Au cours de divers essais, on a administré de l’ail à des sujets souffrant de gastroentérite, de pneumonie, de gingivite, etc38. Des études cliniques plus récentes tendent à confirmer les propriétés antifongiques de l'ail en application topique contre le pied d'athlète39-41. Au chapitre du Candida albicans, il n'y a pour l'instant que des études in vitro42,43.

Note. Huit importants essais cliniques (National Institutes of Health américain) devraient faire l’objet de publications au cours des prochains mois. On disposera alors de données plus claires concernant l’efficacité de l’ail sur la réduction des taux de lipides sanguins, sur ses effets anticoagulants, anti-inflammatoires et anticancer, de même que sur ses interactions possibles avec certains médicaments44.

Précautions

Attention
  • On sait que le goût et l'arôme caractéristiques de l'ail sont transmis au lait maternel, et certaines sources recommandent aux femmes qui allaitent de l'éviter45,46. On a cependant remarqué que les nourrissons dont les mères consommaient de l'ail avaient tendance à s'alimenter davantage au sein de leur mère et à retarder le moment du sevrage47, ce qui donne à penser que les bébés apprécieraient plutôt l'ail.
Contre-indications
  • Aucune connue, sauf peut-être pour les personnes atteintes de porphyrie, une maladie très rare du métabolisme sanguin (voir « Historique »).
  • On recommande cependant d'éviter de consommer d'importantes quantités d'ail avant et après une intervention chirurgicale en raison de ses effets anticoagulants qui pourraient augmenter les saignements.
Effets indésirables
  • Mis à part de légers malaises gastro-intestinaux occasionnels à la suite d'une forte consommation d'ail et de possibles réactions de la peau ou des muqueuses résultant de l'application topique d'ail frais, les seuls effets indésirables notables sont les effluves que dégage l'haleine du mangeur d'ail. La consommation régulière d'ail favorise la formation d'enzymes qui aident à minimiser l'odeur. Manger du persil frais aide également à réduire la mauvaise haleine.
  • Certaines personnes peuvent avoir de la difficulté à digérer l’ail cru.

Interactions

Avec des plantes ou des suppléments
  • Les effets de l'ail pourraient s'ajouter à ceux d'autres plantes ou suppléments qui éclaircissent le sang ou qui ont des effets anticoagulants ou hypoglycémiants.
Avec des médicaments
  • Les effets des suppléments d’ail pourraient s'ajouter à ceux des médicaments qui éclaircissent le sang ou qui ont des effets anticoagulants ou hypoglycémiants.

Sur les tablettes

Les recherches ayant permis de déterminer que l'allicine était l'un des principaux composants auxquels on pouvait attribuer certains des effets thérapeutiques des bulbes d'ail et de leurs dérivés, les fabricants offrent de plus en plus des comprimés à base d'extrait d'ail standardisé en allicine.

En fait, ce qui est standardisé dans ces produits, c'est la teneur en alliine puisque le bulbe d'ail ne renferme pas d'allicine, un produit très instable qui se forme lorsque l'ail est broyé ou coupé et qui résulte d'une interaction qui intervient alors entre l'alliine et une enzyme, l'allinase.

Plutôt que de parler d'un extrait standardisé en allicine, on devrait donc dire qu'il s'agit d'un extrait dont le potentiel d'allicine est standardisé. Ainsi, un produit standardisé pour titrer à 1,3 % d'alliine devrait normalement procurer une bonne dose d'allicine, pourvu que le fabricant se soit assuré que l'allinase, naturellement présente dans le bulbe, est bien préservée dans l'extrait de manière à être libérée au moment voulu pour permettre la production d'allicine.

De même, l'emploi de comprimés à enrobage entérosoluble favorise la formation d'allicine dans les intestins plutôt que dans l'estomac où elle risque d'être détruite par les sucs gastriques, ce qui lui permet d'exercer une activité systémique.

Quant aux procédés visant à « désodoriser » un extrait d'ail, ils ne sont que relativement efficaces et l'opération se fait souvent au détriment du potentiel de production d'allicine. Ce sont encore les comprimés entérosolubles qui présentent le plus d'avantages à ce chapitre puisque l'allicine (qui est la cause de l'odeur caractéristique de l'ail) ne se forme que dans les intestins, ce qui minimise (sans les éliminer totalement) les effluves causant la mauvaise haleine.

Les experts estiment généralement qu'un supplément standardisé devrait fournir de 3,6 mg à 5,4 mg d'allicine par dose et qu'il devrait être gastrorésistant (ou à enrobage entérosoluble) tout en se dissolvant complètement avant de quitter les intestins, faute de quoi le meilleur des extraits serait totalement inefficace, ce qui a pu se produire au cours de certains essais cliniques ayant donné des résultats négatifs48,49.

L'ail vieilli, quant à lui, est fabriqué suivant un processus de fermentation au cours duquel l'alliine est transformée en une série de dérivés parmi lesquels on ne trouve pratiquement pas d'allicine. Il est par conséquent inodore. Il ne serait pas pour autant inefficace si l’on en croit les quelques essais cliniques dans lesquels on a utilisé ce type d'extrait. Le dosage doit cependant être plus important que lorsqu'on utilise l'ail frais ou l'ail séché, qu'il soit standardisé ou pas37.

source:passeportrsanté.net

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6 juin 2007 3 06 /06 /juin /2007 22:21

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  •  

Traitements possibles

Traitements médicaux

Mesures d'hygiène de la peau, produits antibactériens topiques (peroxyde de benzoyle, antibiotiques topiques), trétinoïne, isotrétinoïne, antibactériens oraux, acides alpha-hydroxy (AHA), pilules anticonceptionnelles faibles en oestrogènes.

Traitements non conventionnels

Efficacité possible

Zinc.

Efficacité incertaine

Acupuncture, biofeedback, huile de melaleuca, vitamine B3 (nicotinamide), vitamine B5 (acide pantothénique), vitamine B6 (pyridoxine).

Approches à considérer

Homéopathie, hypnothérapie, pharmacopée chinoise.

Usage reconnu

Avoine (paille), levure de bière.

Usage traditionnel

Bardane, pissenlit.

Critères de classification

Description médicale

L'acné vulgaire est la forme la plus fréquente d'acné et touche principalement les adolescents, surtout les garçons. On l'appelle aussi acné juvénile. Cette maladie de la peau, causée par une activité anormalement élevée des glandes sébacées, se caractérise par l'apparition de points noirs et de lésions rougeâtres, souvent au grand désarroi des personnes atteintes.

Les glandes sébacées des personnes à tendance acnéique produisent du sébum en excès, une substance grasse. En trop grande quantité, le sébum bloque les pores de la peau, ce qui entraîne une multiplication des bactéries (du genre Propionibacterium acnes) dans les follicules pileux et de l'inflammation.

Apparaissent alors des lésions qui se concentrent principalement sur la peau du visage, mais qui se manifestent aussi chez certaines personnes sur le cuir chevelu, le cou, le dos, la poitrine et les avant-bras.

Contrairement à ce qui se passe en Afrique, par exemple, l'acné est très fréquente chez les adolescents en Amérique du Nord où 75 % des jeunes garçons et 50 % des jeunes filles en sont affectés. Mais elle peut aussi se manifester chez l'adulte. On parle alors d'« acné vulgaire de l'adulte ».

Causes

Taux élevé d'hormones à la puberté. Les hormones de la puberté, surtout les hormones androgènes, stimulent la production de sébum par les glandes sébacées de la peau. Ces hormones sont présentes chez l'homme et la femme, mais en plus grande quantité chez l'homme.

Prédispositions génétiques. Des facteurs héréditaires entreraient aussi en jeu. On observe que les Blancs sont plus à risque d'avoir l'acné que les Asiatiques ou les Noirs.

Diète déséquilibrée. Elle serait en cause chez une faible proportion des personnes à tendance acnéique. Jusqu'à présent, aucune étude n'a établi de lien direct entre l'acné et l'alimentation. De façon générale, on reconnaît toutefois que le débalancement hormonal causant l'acné peut aller de pair avec une diète déséquilibrée : malbouffe (junk food), aliments raffinés, peu d'aliments frais et entiers (voir plus loin Alimentation, en Prévention).

Fluctuations hormonales chez la femme. L'acné peut survenir chez les femmes qui commencent ou arrêtent de prendre la pilule anticonceptionnelle, surtout si la marque prescrite est riche en oestrogènes. Chez les femmes qui ne prennent pas la pilule, quelques boutons d'acné peuvent apparaître durant les deux à sept jours précédant les menstruations. Les fluctuations hormonales durant la grossesse peuvent aussi causer l'acné. Rarement, l'acné chez la femme peut être attribuée à une dysfonction des ovaires ou des glandes surrénales.

Autres causes. Les irritants de la peau (frottement de vêtements, équipements sportifs, certains cosmétiques, etc.) et le stress peuvent causer ou aggraver l'acné. Le climat influence aussi notre peau : on risque moins d'avoir de problèmes d'acné dans un climat sec et froid, comme en haute montagne, car il ouvre les pores de la peau. Par contre, un climat humide bloque les pores.

N.B. Contrairement à certaines idées qui circulent, l'activité sexuelle et la saleté ne causent pas l'acné.

Autres types d’acné
  • Acné chéloïdienne. À la suite d'une suppuration des follicules pilaires de la nuque, un bourrelet dur se forme sur la nuque. Ce problème se traite difficilement.
  • Acné chlorique. Elle se manifeste par de gros comédons causés par l'exposition au chlore en milieu industriel.
  • Acné conglobata. Cette acné très grave se caractérise par une suppuration qui se produit au niveau du tronc, de la nuque et des plis de flexion. L'inflammation, qui se produit à la fois en surface et sous la peau, laisse des cicatrices permanentes.
  • Acnés causées par les bromures et les iodures. Ces formes d'acné se manifestent chez les utilisateurs de médicaments dans lesquels on retrouve ces substances.
  • Acné excoriée. Cette forme d'acné est la conséquence d'un grattage fréquent et compulsif. Elle ne se retrouve d'ailleurs que chez les jeunes filles ayant des tendances anxieuses. Au départ, il peut s'agir d'une acné légère aux yeux des autres, mais ces adolescentes la jugent inacceptable.
  • Acné rosacée. Affection cutanée chronique caractérisée par des rougeurs au visage, surtout aux joues et au nez. Voir notre fiche Couperose.

Symptômes

  • Comédons ouverts (« points noirs ») : follicules pileux dilatés avec, au centre, un point noir. Ils sont rarement associés à de l'inflammation.
  • Comédons fermés (« boutons blancs ») : petites papules blanches qui disparaissent spontanément sans laisser de cicatrice.
  • Pustules : des lésions contenant du pus se forment lorsqu'un comédon devient inflammé sous l'action des cellules du système immunitaire combattant les bactéries.
  • Nodules et kystes : en cas d'acné inflammatoire, des nodules et kystes causés par des infections plus étendues sont situés plus profondément sous la peau et forment des bosses dures et enflées.
  • Cicatrices : les lésions profondes peuvent laisser sur la peau des marques d'apparence variable, selon les personnes.

Personnes à risque

  • Les personnes dont l'hérédité, les antécédents familiaux, prédisposent à l'acné.
  • Les adolescents, filles et garçons (mais surtout les garçons).
  • Les femmes, de deux à sept jours avant leurs menstruations.
  • Les femmes enceintes.

Facteurs de risque

  • Les contacts répétés avec des produits bloquant les pores de la peau : certains cosmétiques (l'acné cosmétique est très fréquente chez l'adulte) et substances huileuses.
  • Les facteurs psychologiques (le stress, le manque de sommeil).
  • La surcharge du foie par une mauvaise alimentation.
  • La prise de certains médicaments : corticostéroïde topique ou corticostéroïde oral, stéroïdes anabolisants androgéniques, azathioprine, lithium, contraceptif oral riche en oestrogènes, phénobarbital, sels d'or, etc., ou même la vitamine D.
  • Les irritants environnementaux graisseux et humides (les huiles industrielles, le goudron, les préservatifs pour le bois, les scellants et autres polluants).
  • La friction de la peau et la sueur (l'équipement sportif, les bandeaux, les colliers serrés).
  • Les hauts taux d'humidité.
  • L'exposition au soleil (aggrave l'acné chez certaines personnes).

Prévention

On ne peut pas prévenir l'acné comme telle puisqu'elle est souvent d'origine héréditaire. On peut cependant agir sur les facteurs aggravants.

Adopter une alimentation saine. Même si on n'a pas démontré qu'une alimentation riche en graisses animales, en sucre ou en aliments raffinés causait l'acné, l'inverse - une alimentation saine riche en légumes, en fruits, en grains entiers et en aliments non transformés - fournit à l'organisme les nutriments nécessaires pour maintenir le système immunitaire et les organes d'élimination (le foie, les intestins) en bon état. Un foie paresseux est incapable d'éliminer les toxines circulant dans le sang. Plus l'acné est grave, moins l'alimentation devrait comporter de graisses animales, de sucre et d'aliments raffinés. Le lait, les graisses, les croustilles et le chocolat ont souvent été accusés de causer l'acné. Les professionnels de la santé s'entendent pour dire qu'il est toutefois rare qu'ils soient en cause.23

Éviter les excès d'iode. L'iode, un minéral essentiel à la vie, peut jouer un rôle dans certains cas d'acné.2 Une analyse du Consumer's Union a démontré qu'un repas composé d'aliments vides (junk food) contient 30 fois plus d'iode que la dose quotidienne recommandée qui est de 150 µg par jour, soit 4 500 µg d'iode.3 Cette quantité est plus que suffisante pour aggraver les problèmes d'acné. On estime que 1 000 µg par jour peuvent déjà causer des problèmes. Outre les aliments vides, les algues - en particulier le varech -, les crevettes et les fruits de mer sont également riches en iode.

Soleil et bronzage. Comme l'abus de soleil et de salon de bronzage favorise l'acné, il est préférable de s'exposer aux rayons avec modération. Si on doit le faire, choisir une crème solaire non comédogène.

Produits cosmétiques. Une forme d'acné, l'acné de contact, résulte de contacts répétés avec des produits qui bloquent les pores de la peau, dont certains produits cosmétiques trop gras. Pour une meilleure prévention, choisir des produits de bonne qualité, idéalement non comédogènes.

Huiles de toute sorte. Certaines huiles minérales utilisées en massage et pour la peau des bébés, les huiles lourdes qu'emploient les mécaniciens et les machinistes de même que les gels pour cheveux sont également susceptibles de bloquer les pores de la peau.

Traitements médicaux

En général, l'acné juvénile se traite mieux que l'acné adulte. Cela dit, tous les traitements, médicaux ou autres, exigent plusieurs semaines (quatre à huit) sinon plusieurs mois (trois à six) avant de donner des résultats. Et comme les causes de l'acné varient, les traitements varient également.

Mesures d'hygiène de la peau

L'Association médicale du Canada a émis quelques principes de base à suivre pour traiter ou prévenir l'acné.23 En voici quelques-unes :

- Éviter de pincer ou de faire éclater les boutons (les comédons peuvent être extraits par un médecin). Gratter et pincer les boutons peut laisser des cicatrices.
- Utiliser un savon doux non parfumé pour se laver le visage, deux fois par jour (les savons antibactériens n'ont aucun effet positif sur l'acné).
- Une fois la peau nettoyée, appliquer une lotion qui raffermit la peau (lotion avec alcool).
- Se laver les cheveux au moins deux fois par semaine.

En pharmacie

Produits antibactériens topiques. Le peroxyde de benzoyle et les antibiotiques topiques sont particulièrement efficaces pour traiter l'acné :

- Le peroxyde de benzoyle exerce une action bactéricide et anti-inflammatoire puissante. Il existe sous forme de crème, lotion, gel ou tampon, en différents dosages. Les personnes qui commencent un traitement au peroxyde devraient choisir un produit de faible concentration, puis augmenter au besoin.
- Les antibiotiques appliqués sous forme de lotion, crème ou gel traitent efficacement l'acné. Les plus probants sont à base de clindamycine ou d'érythromycine.

Trétinoïne et isotrétinoïne. Cet acide de vitamine A est offert sur le marché sous différentes marques (Stieva-A®, Retin-A®). Il agit sur la formation des comédons. On peut le prendre en application topique ou oralement, dans les cas d'acné grave. Pour les cas les plus rebelles d'acné inflammatoire (avec des kystes), on utilisera l'isotrétinoïne (Accutane®). Il doit être pris durant 16 à 20 semaines et fonctionne dans 80 % des cas. Il exige toutefois une surveillance médicale étroite puisque son usage s'accompagne d'effets secondaires sérieux : assèchement de la peau et des yeux, saignements de nez, douleurs musculaires, augmentation du taux de cholestérol et de triglycérides. De plus, il peut entraîner des malformations congénitales chez le foetus. La femme qui se fait prescrire ce médicament doit utiliser de façon simultanée deux méthodes de contraception fiables (contraceptif oral ET condom, par exemple, un mois avant le début du traitement). Pour toutes ces raisons, l'Accutane® ne s'utilise qu'en dernier recours.

Antibactériens oraux. Dans les cas où l'acné résiste aux traitements topiques, la prise d'antibiotiques en comprimés pendant quelques mois, combinés à un traitement topique, peut être nécessaire. Ces antibiotiques sont généralement très performants, mais leurs effets indésirables en limitent l'usage.

Acides alpha-hydroxy topiques. Les acides alpha-hydroxy ou AHA (alpha-hydroxy acids) selon l'abréviation anglaise. Il s'agit de substances acides naturellement présentes dans certains fruits ou aliments. Celles-ci font tomber plus rapidement les cellules mortes et combattent ainsi l'obstruction des pores de la peau. Parmi les différents AHA étudiés, l'acide glycolique est le plus prometteur. Les acides alpha-hydroxy servent aussi à combattre le vieillissement de la peau. Et si leur efficacité n'est pas remise en question pour l'un ou l'autre usage, on doit encore déterminer les risques en cas d'usage prolongé. On suggère d'utiliser les AHA le matin et la vitamine A le soir.

Pilules anticonceptionnelles faibles en oestrogènes. Si certaines marques de pilules anticonceptionnelles peuvent provoquer de l'acné, d'autres aident à la combattre. C'est le cas des pilules qui contiennent peu d'oestrogènes. La marque Ortho Tri-Cyclen® a même été approuvée pour le traitement de l'acné chez les femmes. Diane® est aussi à base d'hormones à très faible dosage, et est indiquée pour le traitement de l'acné, mais son usage n'est pas approuvé en contraception.

Mises en garde

- Certains des produits mentionnés ci-dessus peuvent irriter la peau et causer une desquamation. Pour prévenir ces effets indésirables, il importe d'augmenter très progressivement la concentration du produit choisi ainsi que la durée de son application.
- Dans de rares cas, l'un ou l'autre de ces produits peut provoquer une réaction allergique de la peau. Mieux vaut tester le produit sur une petite partie de la peau d'abord.
- Tous les produits à base de vitamine A rendent la peau plus vulnérable aux rayons solaires. Il faut donc les appliquer le soir ou les combiner avec un écran solaire d'indice de protection élevé.

Traitements non conventionnels

Phytothérapie

Usage reconnu Avoine (paille) (Avena sativa). Des bains à l'avoine (psn) sont indiqués par la Commission E pour traiter les inflammations cutanées et les maladies de la peau caractérisées par une activité élevée des glandes sébacées. Ces bains pourraient profiter aux personnes dont l'acné se manifeste au dos, à la poitrine ou aux avant-bras.
Dosage

Mélanger à l'eau du bain une infusion faite avec 100 g de paille d'avoine pour un litre d'eau bouillante.

Usage reconnu Levure de bière. La Commission E approuve l'usage de ce produit comme supplément pour soigner les formes chroniques d'acné. La levure de bière est un champignon de type Saccharomyces. Des souches médicinales de levure ont été créées. Celles-ci contiennent des vitamines (surtout du complexe B), du glycane (un polymère de glucose) et du mannane. Des effets antibactériens ont été observés.
Dosage

En usage interne, prendre 6 g par jour de levure médicinale ou une préparation équivalente. On peut prendre des levures séchées (tablettes) à raison de 2 g, trois fois par jour.15

Efficacité incertaine Huile de melaleuca (Melaleuca alternifolia). L'huile de melaleuca aurait peut-être une efficacité comparable à celle du peroxyde de benzoyle, un antibactérien topique couramment utilisé dans le traitement de l'acné. Une étude randomisée et contrôlée menée auprès de 124 personnes souffrant d'acné légère à modérée a comparé deux traitements contre l'acné. L'un d'eux consistait en un gel composé à 5 % d'huile de melaleuca et l'autre une lotion composée à 5 % de peroxyde de benzoyle. Les résultats de l'étude ont démontré que l'huile de melaleuca a pris plus de temps à agir, mais qu'elle a causé moins d'effets secondaires que la préparation à base de peroxyde de benzoyle.10 Par ailleurs, une étude in vitro a démontré que l'huile de melaleuca avait des propriétés antibactériennes envers, entre autres, Propionibacterium acnes.11

Usage traditionnel Bardane et pissenlit. Plusieurs auteurs recommandent l'usage de plantes à action dépurative pour soigner l'acné vulgaire, c'est-à-dire des plantes qui favorisent l'élimination des toxines par l'organisme. Ces recommandations sont basées sur un usage traditionnel. Les effets dépuratifs de la bardane et du pissenlit sont bien connus.
Dosage

Préparer une décoction avec 5 g de racine de bardane et 10 g de racine de pissenlit pour 750 ml d'eau. Boire la totalité de cette décoction en trois fois dans une journée (matin, midi et soir).1, 24

Supplémentation

Efficacité possible Zinc. Quelques études mentionnent que des suppléments quotidiens de zinc peuvent aider à réduire l'inflammation des lésions d'acné.12-14
Dosage

Une lotion renfermant 1,2 % d'acétate de zinc et 4 % d'érythromycine, appliquée deux fois par jour, a donné de bons résultats.14

Efficacité incertaine  Vitamine B3. Une recherche en double aveugle a démontré qu'une crème contenant 4 % de vitamine B3 (nicotinamide) appliquée localement deux fois par jour pendant deux mois a amélioré de manière significative des cas d'acné.18

Efficacité incertaine Vitamine B5. Une étude contrôlée sur la vitamine B5 (acide pantothénique) a donné de bons résultats.19 L'hypothèse de départ de cette étude était que les personnes qui souffrent d'acné vulgaire ont une déficience en vitamine B5. La posologie était de 2,5 g, quatre fois par jour, ce qui est une forte dose. Une crème contenant 20 % d'acide pantothénique était également appliquée de quatre à six fois par jour. Après deux mois, les acnés modérées furent presque totalement guéries, mais les cas plus graves prirent jusqu'à six mois avant de répondre au traitement.

Efficacité incertaine Vitamine B6. Une autre étude a démontré que, pour certaines femmes, 50 mg par jour de vitamine B6 (pyridoxine) peut soulager les poussées d'acné apparaissant dans la période prémenstruelle.20

Thérapies

Efficacité incertaine Acupuncture. Une dizaine d'études non contrôlées ont été réalisées en Chine entre 1985 et 2002 pour évaluer l'efficacité de l'acupuncture pour soigner l'acné.4 Des rapports révèlent que l'acupuncture auriculaire et l'électroacupuncture pourraient réduire les symptômes de l'acné.5

Efficacité incertaine Biofeedback. Lors d'une étude contrôlée et randomisée à laquelle participaient 30 sujets souffrant d'acné, les chercheurs ont observé une réduction significative de l'acné chez ceux qui ont suivi un traitement combinant biofeedback et imagerie cognitive. Le traitement comprenait 12 séances étalées sur six semaines.6

Autres approches

Approches à considérer Homéopathie. Cette approche s'emploie pour soigner l'acné. En cas d'acné ancienne, la consultation en homéopathie est souhaitable afin d'établir un traitement de fond adapté aux caractéristiques générales de la personne.21

Approches à considérer Hypnothérapie. Un rapport récent sur l'hypnose en dermatologie signale que l'hypnothérapie peut améliorer ou guérir plusieurs troubles dermatologiques et notamment l'acné excoriée.7 Il s'agit d'une recommandation basée sur la pratique puisque aucune étude clinique n'a été publiée à cet effet, à notre connaissance.

Approches à considérer Pharmacopée chinoise. Le Dr Andrew Weil rapporte qu'il existe quelques excellents remèdes à base de plantes en pharmacopée chinoise qui sont disponibles sous la forme de préparations topiques ou de pilules.22 Voir les suggestions suivantes dans la section Pharmacopée chinoise :
- Fang Feng Tong Shen San : cette préparation s’attaque au problème d’acné vulgaire en améliorant la santé générale.
- Cuo Yu Tang : cette formule de décoction est composée d'une douzaine de plantes chinoises. Elle peut être modifiée selon la gravité des symptômes ou la présence de cicatrices.

L'opinion de notre médecin

L'acné est surtout un problème esthétique. Il est donc tout à fait justifié de retarder un traitement médical classique pour privilégier une approche naturelle et globale. Les mesures d'hygiène sont essentielles. Dans les solutions médicales, on commence toujours par les produits topiques (sur la peau).

 

Dr Paul Lépine, M.D., D.O.


source:passeportsanté.net
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6 juin 2007 3 06 /06 /juin /2007 22:13
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Traitements médicaux

Changements d’habitudes de vie : alimentation, exercice, arrêter de fumer.
Médicaments : statines, résines, niacine, fibrates et ezetimibe.

Traitements non conventionnels

Efficace

Levure de riz rouge, phytostérols.

Efficacité probable

Policosanol.

Efficacité possible

Ail, guggul, artichaut, protéines de soya.

Efficacité incertaine

Chitosane, calcium.

Voir la signification des symboles et les critères de classification utilisés

 

Cette fiche traite seulement de l’hypercholestérolémie qui touche les adultes et qui est attribuable aux habitudes de vie. Il existe une autre forme d’hypercholestérolémie, qui est héréditaire. Elle est dite « familiale » et, à cause de ce qu’on appelle l’effet fondateur, touche plus particulièrement certaines populations : Libanais, Afrikaners, Tunisiens, Juifs ashkenazes d’origine lituanienne, Finlandais de Carélie du Nord et Québécois francophones. Au Québec, par exemple, l’hypercholestérolémie familiale touche en moyenne 1 personne sur 270, mais la prévalence varie beaucoup d’une région à l’autre, soit 1 sur 81 dans la région de la Côte-Nord et 1 sur 909 à Montréal. La prévalence en Amérique du Nord est de 1 sur 500.

 

Description médicale

Le cholestérol est une substance grasse (un lipide) indispensable à l’organisme. Il est produit par le foie et entre dans la composition des membranes cellulaires, de certaines hormones et de la bile. Le foie produit environ 75 % du cholestérol présent dans l’organisme, et les aliments fournissent les 25 % restant. L’hérédité joue donc un rôle important dans le taux de cholestérol sanguin, mais de mauvaises habitudes de vie le font augmenter (mauvaise alimentation, sédentarité et tabagisme notamment).
Les aliments d'origine animale (viandes, oeufs, poissons, crustacés et produits laitiers entiers) sont les seuls à contenir du cholestérol, mais il faut savoir que les gras saturés, hydrogénés et trans, même d’origine végétale, accentuent le taux de cholestérol sanguin, car ils sont transformés en cholestérol par le foie. (Voir notre dossier Gras trans: pas dans ma tourtière.)
Le cholestérol, tout comme les autres lipides sanguins, n’est pas soluble dans le sang. Pour y circuler et être acheminé aux cellules, il a besoin d’être transporté par des substances appelées lipoprotéines. En réalité, ce sont elles, plutôt que le cholestérol lui-même, qui risquent de contribuer à l’apparition de graves problèmes vasculaires comme l’athérosclérose.
Il existe deux types principaux de lipoprotéines :
Les HDL (lipoprotéines de haute densité — High Density Lipoproteins). On les associe au « bon cholestérol ». Elles entraînent le cholestérol vers le foie, et ont un effet « nettoyant » dans les vaisseaux sanguins.
Les LDL (lipoprotéines de faible densité — Low Density Lipoproteins). On les associe au « mauvais cholestérol ». Si elles sont trop abondantes dans le sang, elles peuvent se déposer sur les parois des artères et y pénétrer. Cela peut amorcer un processus d’inflammation et causer l’accumulation de différentes substances qui, à la longue, finiront par former une plaque qui rétrécira de plus en plus le diamètre des artères. C’est ce qu’on nomme l’athérosclérose (voir l’illustration en haut de la page). En plus de nuire au passage du sang, cette plaque endommage en profondeur les parois des artères; ces blessures des artères peuvent ensuite entraîner la formation de caillots de sang coagulé (thrombose). À leur tour ces caillots, coincés par la plaque, pourront boucher l’artère en question ou alors circuler et causer une obstruction plus loin dans le système sanguin.
Pas une pathologie, mais un important facteur de risque
Avoir un taux élevé de cholestérol, même de « mauvais cholestérol », n’est pas une maladie en soi. Il se peut même que cela n’entraîne aucune conséquence néfaste. Cependant, en conjonction avec d’autres éléments (tabagisme, diabète, hypertension artérielle, obésité, inactivité physique, stress, etc.), l’hypercholestérolémie augmente le risque d’être atteint de troubles cardiovasculaires. Il importe de savoir que les cardiopathies ischémiques et les accidents vasculaires cérébraux (AVC) sont les causes les plus fréquentes de décès et de maladie dans le monde chez les personnes de plus de 15 ans : en 2002, elles ont causé plus de 12 millions de morts et plus de 22 millions en souffraient1. Pour plus de détails et pour connaître l’ensemble des facteurs de risque et les moyens de prévenir les troubles cardiovasculaires, voir notre fiche.
Quel taux viser?
Une simple mesure du taux de cholestérol total (CT) dans le sang n’est pas suffisante pour détecter une hypercholestérolémie. En fait, on doit vérifier le rapport LDL/HDL en faisant un bilan lipidique. Par exemple, si le taux de cholestérol total est élevé en raison d’un haut taux de LDL, le risque de maladie cardiaque ou d’accident vasculaire cérébral sera beaucoup plus grand que si seul le taux de HDL est élevé.
Au Canada, on estime que 48 % des hommes et 43 % des femmes ont un taux de cholestérol trop élevé. Selon l’Organisation mondiale de la Santé, aux États-Unis, 105 millions de personnes, soit plus du tiers de la population, sont à risque de maladie cardiovasculaire à cause d’un haut taux de cholestérol.
Les niveaux souhaitables pour la population en général sont les suivants :
  • Cholestérol total (CT) : inférieur à 5,2 mmol/l (200 mg/dl*)
  • HDL (« bon cholestérol ») : égal ou supérieur à 1,0 mmol/l (39 mg/dl)
  • LDL (« mauvais cholestérol ») : inférieur à 3,4 mmol/l (130 mg/dl)
  • Rapport CT/HDL : inférieur à 4,5
  • Rapport LDL/HDL : inférieur à 5,0

*Les mesures en mmol/l sont utilisées à peu près partout dans le monde, sauf aux États-Unis, où l'on se sert plutôt de la mesure en milligrammes par décilitre (mg/dl).

 

Les taux de cholestérol qu’un individu doit viser peuvent toutefois varier en fonction de son taux personnel de risque de maladie cardiovasculaire. Ce taux est calculé en fonction des facteurs suivants : sexe, âge, tabagisme, pression artérielle et niveau actuel de cholestérol total et de HDL. Ainsi, par exemple, un homme fumeur âgé de 55 ans, souffrant d’hypertension et affichant pourtant des taux de cholestérol normaux sera considéré à risque élevé. Il devrait donc viser à réduire davantage ses taux de cholestérol (LDL à moins de 2,5 mmol/l (95 mg/dl) et CT/HDL à moins de 4,0). Par contre une femme de 34 ans non fumeuse et sans hypertension, même si ses taux de cholestérol sont élevés, sera considérée à faible risque : ses cibles de réduction pourront être moins ambitieuses.
Calculez votre risque en faisant notre test (dans Plus d’info).

Taux personnel de risque de maladie cardiovasculaire

Taux de LDL à viser

Rapport CT/HDL à viser

Élevé

moins de 2,5 mmol/l (95 mg/dl)

moins de 4,0

Modéré

moins de 3,5 mmol/l (135 mg/dl)

moins de 5,0

Faible

moins de 4,5 mmol/l (170 mg/dl)

moins de 6,0

Tiré des lignes directrices canadiennes du groupe de travail sur le traitement de l’hypercholestérolémie et la prévention des maladies coronariennes mises à jour en octobre 20032.

 

Certaines personnes, en plus d’un trop haut taux de cholestérol peuvent aussi présenter un taux élevé de triglycérides (un autre type de lipides sanguins). On dit alors qu’elles sont atteintes d’hyperlipidémie, ce qui peut également contribuer à l’obstruction des artères. Les traitements de ces deux affections peuvent différer, mais elles peuvent être enrayées par un même programme préventif.

Symptômes

  • À cause d’un ensemble de facteurs, dont l’hypercholestérolémie, les artères peuvent s’obstruer et s’endommager lentement, mais sûrement. Cependant, tant qu’il n’y a pas d’obstruction majeure, aucun symptôme ne se manifestera. De petits nodules (xanthome) de dépôts gras peuvent toutefois apparaître sur les paupières ou la cornée.
  • Quand les premières douleurs à la poitrine (angine) ou aux membres inférieurs se manifestent, c'est que les artères ont déjà perdu de 75 % à 90 % de leur fonctionnalité.
  • La seule façon de savoir si les taux de cholestérol total et de « mauvais cholestérol » sont trop élevés est d’effectuer un bilan lipidique à partir d’une prise de sang.

Personnes à risque

  • Personnes ayant des antécédents familiaux d'hypercholestérolémie.
  • Personnes ayant des antécédents familiaux de maladie cardiovasculaire précoce (avant 55 ans pour les hommes et avant 65 ans pour les femmes).
  • Hommes de plus de 45 ans.
  • Femmes de plus de 55 ans ou celles qui ont eu une ménopause prématurée; la baisse du taux d’oestrogène (une hormone féminine) après la ménopause, tend à faire augmenter le taux de cholestérol total et de LDL (« mauvais cholestérol »).

Facteurs de risque

Outre l'hérédité, ce sont les habitudes de vie qui contribuent à hausser le taux de cholestérol :

  • Alimentation. Un régime riche en gras saturés, en gras trans et en cholestérol.
  • Tabagisme.
  • Surplus de poids. Le surplus de poids entraîne une hausse des taux de triglycérides et de LDL (« mauvais cholestérol »), et abaisse les taux de HDL (« bon cholestérol »).
  • Diabète de type II.
  • Sédentarité.
  • Certaines maladies comme l’insuffisance rénale chronique et l’hypothyroïdie entraînent des taux élevés de cholestérol.
  • La consommation de certains médicaments fait augmenter le taux de LDL et diminuer le taux de HDL : les progestatifs, les stéroïdes anabolisants et les corticostéroïdes.

Prévention

Mesures de dépistage

Puisque l’hypercholestérolémie n’entraîne pas de symptômes, on doit la dépister grâce à une prise de sang. Les recommandations officielles varient d’un pays à l’autre au chapitre de l’âge auquel cette détection devrait se faire. Par exemple, au Canada, on recommande un dépistage systématique tous les cinq ans chez les hommes de plus de 40 ans et chez les femmes ménopausées ou âgées de plus de 50 ans; le dépistage doit être plus fréquent chez les patients à risque (diabète, hypertension, tabagisme, obésité abdominale, antécédents familiaux de maladies cardiovasculaires, athérosclérose)2,3. De son côté, le National Cholesterol Education Program des États-Unis recommande de faire vérifier ses taux de cholestérol tous les cinq ans, à partir de l’âge de 20 ans4.

 

Mesures préventives de base

Adoptez une alimentation saine, riche en fibres et faible en gras. Les fruits et les légumes, ainsi que les grains entiers, devraient figurer en abondance à votre menu. Choisissez judicieusement les matières grasses en privilégiant les gras monoinsaturés (huiles d’olive et de canola par exemple) et les gras polyinsaturés (huiles de tournesol et de maïs par exemple). Les poissons gras, les aliments à base de soya (tofu, lait de soya, tempeh), les noix et les graines contribuent également à maintenir un bon taux de cholestérol. Voici les recommandations alimentaires de base de Santé Canada :

Prenez chaque jour :

  • de 7 à 10 portions de fruits et légumes;
  • de 6 à 8 portions de produits céréaliers (grains entiers de préférence);
  • de 2 à 3 portions de lait ou substituts;
  • de 2 à 3 portions de viandes ou substituts (soya, légumineuses, etc.);
  • moins de 300 mg de cholestérol;
  • de 25 g à 35 g de fibres.

La répartition calorique doit être la suivante :

  • moins de 30 % des calories provenant du gras, dont 10 % ou moins provenant des gras saturés. Cela représente un maximum de 65 g de gras pour un apport calorique quotidien de 2 000 kCal;
  • environ 60 % des calories provenant de glucides;
  • environ 10 % des calories provenant de protéines.

Limitez votre consommation de cholestérol, de gras trans et de gras saturés. Les autorités médicales canadiennes et américaines recommandent de restreindre l’apport quotidien de cholestérol sous la barre des 300 mg par jour. Pour ce faire, réduisez les aliments riches en cholestérol ou en gras saturés comme les abats, les viandes grasses, les charcuteries, les oeufs et les produits laitiers entiers (crème, beurre, fromages). On recommande également de ne pas consommer plus de 170 g de viande maigre, de volaille ou de poisson par jour. Réduire sa consommation de gras trans demande de la vigilance, car de très nombreux produits transformés en contiennent (croustilles, craquelins, frites surgelées, biscuits, beignets, pâtisseries industrielles, etc.). Surveillez les termes suivants sur les étiquettes des aliments : shortening, huile hydrogénée, margarine hydrogénée, huile de palme, huile de palmiste, huile de noix de coco, huile de coprah. Au Canada, depuis 2006, la teneur en gras trans des aliments pré-emballés est obligatoirement indiquée sur leur étiquette. Quelques entreprises ont déjà éliminé les gras trans de leurs produits. Voir notre dossier Gras trans: pas dans ma tourtière.

Adoptez les graisses insaturées. Les gras insaturés remplacent avantageusement les gras saturés dans l’alimentation. On les trouve dans plusieurs aliments : les huiles végétales (olive, canola, arachide), les poissons (surtout les poissons gras d’eau froide comme le saumon, le maquereau et le hareng, qui sont d’excellentes sources d’oméga-3), certaines noix (noix de cajou, noisettes, pacanes, etc.) et certaines margarines molles (à base d’huile d’olive ou de canola).

Cessez de fumer. Le tabagisme endommage les parois artérielles et réduit les taux de HDL. En cessant de fumer, ce taux pourrait retourner à son niveau initial.

Faites de l’activité physique et, si vous faites de l’embonpoint, perdez du poids. L’activité physique régulière peut faire augmenter les taux de HDL, réduire les taux de LDL et limiter l’embonpoint, l’hypertension et le diabète. L’endroit où le gras s’accumule sur le corps peut aussi augmenter le risque d’athérosclérose : ceux qui stockent leur surplus de poids autour de la taille sont plus à risque que ceux qui le portent ailleurs (sur les hanches et les cuisses, par exemple) parce que le gras s’accumule autour et dans les organes intra-abdominaux, un facteur de risque important pour l’hypercholestérolémie et le syndrome métabolique3.

Si vous buvez de l’alcool, buvez modérément. Selon des données épidémiologiques, une consommation modérée et régulière d’alcool (pas plus d’une consommation par jour chez les femmes, pas plus de deux consommations par jour chez les hommes) semble faire augmenter le taux de HDL. Mais si vous ne buvez pas, ne commencez pas, puisque les risques liés à la consommation d’alcool (l’alcoolisme, l’hypertension, l’obésité, les AVC, le cancer, pour ne nommer que ceux-là) dépassent largement les avantages.

 

Traitements médicaux

Les personnes à haut risque de maladie coronarienne qui souffrent d’hypercholestérolémie devraient entreprendre immédiatement un traitement médicamenteux (voir ci-dessous) en conjonction avec un changement des habitudes de vie.

Pour les personnes dont le risque de maladies cardiovasculaires est peu élevé, le médecin exige d’abord un changement important des habitudes alimentaires et des autres habitudes de vie (tabagisme, sédentarité).

Le régime TLC (Therapeutic Lifestyle Changes). Ce régime alimentaire est proposé par le National Cholesterol Education Program des États-Unis4. En voici les lignes directrices :

  • Moins de 7 % de l’apport calorique quotidien provenant de gras saturés.
  • Jusqu’à 10 % de l’apport calorique quotidien provenant de gras polyinsaturés.
  • 20 % de l’apport calorique quotidien provenant de gras monoinsaturés.
  • Moins de 200 mg de cholestérol par jour.
  • De 50 % à 60 % de l’apport calorique quotidien provenant des glucides (privilégier les grains entiers).
  • De 20 g à 30 g de fibres par jour.
  • Environ 15 % de l’apport calorique quotidien provenant des protéines.
  • Un apport calorique juste suffisant pour atteindre ou garder un poids santé (cet apport varie d’une personne à l’autre).
  • Faire régulièrement de l’exercice. On recommande généralement un minimum de 30 minutes d’activité modérée ou intense, idéalement tous les jours, sinon au moins cinq jours par semaine (marche rapide, nage, jogging, cyclisme, etc.).
  • En cas d’hypertension, limiter la consommation de sel à 2 400 mg par jour.

Il peut être difficile de traduire ces recommandations en gestes concrets dans la vie quotidienne. Une consultation auprès d’un nutritionniste ou d’un diététiste peut s’avérer d’un très grand secours pour faciliter la transition.

Si cette première étape ne donne pas de résultats, le médecin peut recommander d’augmenter la consommation de fibres et d’intégrer des phystostérols sous forme alimentaire (offerts aux États-Unis et en Europe sous forme de margarine notamment, mais pas au Canada).

Les fibres solubles. L’efficacité des fibres solubles pour faire baisser le taux de cholestérol sanguin est reconnue. Les principales sources alimentaires de fibres solubles sont le son et la farine d’avoine (voir notre fiche sur l’avoine), les légumineuses (pois, haricots secs, lentilles), les fruits riches en pectine (pommes, agrumes, oranges, pamplemousses, fraises) et l’orge. Le psyllium est aussi une excellente source de fibres solubles. Le dosage recommandé est de 10 g à 20 g de psyllium par jour, en deux doses.

Les médicaments. Il en existe cinq familles : les statines, qui limitent le foie dans sa production de cholestérol, les résines, la niacine (vitamine B3), les fibrates, et un plus récent traitement, l’ezetimibe, qui limite l'absorption intestinale du cholestérol.

 

Utilisée comme traitement médical, la niacine (vitamine B3) requiert des dosages très supérieurs à l'apport nutritionnel recommandé et même à l'apport maximal tolérable. Elle ne devrait jamais être utilisée en automédication, car les effets indésirables de telles doses sont fréquents et potentiellement dangereux (voir notre fiche pour en savoir plus).

 

Traitements non conventionnels

 

Plusieurs suppléments en vente libre peuvent réduire le taux de cholestérol, mais ce sont des solutions de longue haleine. Avant de choisir un tel traitement, il faut d’abord évaluer l'urgence de la situation, car lorsque les artères sont déjà endommagées ou que le taux de cholestérol est extrêmement élevé, il est prudent de recourir aux médicaments ou suppléments qui ont fait leurs preuves pour réduire aussitôt que possible les risques d'accidents cardiaques et vasculaires. Toutefois, si le médecin juge que la situation ne présente aucun danger et qu'il s'agit d'intervenir à titre préventif pour réduire, puis maintenir le cholestérol à un taux raisonnable, certains des suppléments mentionnés ci-dessous peuvent s’avérer utiles, en conjonction avec de bonnes habitudes de vie, dont l’efficacité pour diminuer et maintenir le taux de cholestérol est démontrée.

 

Plantes et Suppléments

Efficace Levure de riz rouge. Les suppléments de levure de riz rouge qui ont fait l’objet d’essais cliniques probants pour leurs effets hypocholestérolémiants sont des extraits normalisés de manière à renfermer une certaine quantité de monacolines (formes naturelle de statines). Le Cholestin® a été commercialisé en Amérique du Nord jusqu’en 2001 et le XueZhiKang® est vendu en Chine. Le Cholestin® n’est plus commercialisé en Amérique du Nord en raison d’une guerre commerciale entre son fabricant et des compagnies pharmaceutiques qui produisent des statines de synthèse qui a amené la Food and Drug Administration des États-Unis a interdire la vente libre de suppléments de levure de riz rouge contenant de la lovastatine. La teneur en monacolines des suppléments de levure de riz rouge actuellement sur le marché n’est pas normalisée et peut varier énormément : rien ne garantit qu’elle contienne de la lovastatine en quantité suffisante pour exercer l’effet pharmacologique recherché. Selon une synthèse d'études publiée en 2004 par des chercheurs canadiens, les extraits normalisés de levure de riz rouge peuvent faire baisser le taux de cholestérol total de 13 % à 26 %, le taux de LDL de 21 % à 33 %, et celui des triglycérides de 13 % à 24 %10.
Dosage

Au cours des études cliniques ayant porté sur des extraits normalisés en monacolines, le dosage était de 1 200 mg, deux fois par jour. Prendre les suppléments de levure de riz rouge en mangeant.

Efficace Phytostérols. Tout comme le cholestérol, les phytostérols appartiennent à la famille chimique des stérols. Ils sont cependant spécifiques au règne végétal. Les phytostérols entravent l’absorption du cholestérol en occupant ses sites d’absorption dans l’intestin. Aux États-Unis et en Europe, leur efficacité est reconnue pour faire baisser le taux de cholestérol. Dans ces pays, les phytostérols sont ajoutés à des margarines, des tartinades ou des sauces à salade; cet ajout n’est pas permis au Canada où, néanmoins, les phytostérols sont offerts sous forme de suppléments. En 2003, un groupe de 32 experts a analysé les résultats de 41 études à double insu avec placebo (plus de 2 300 sujets en tout) et a conclu que les phytostérols sont à la fois efficaces et sécuritaires pour faire baisser d’environ 10 % le taux de LDL. Les auteurs concluaient également que la consommation de phytostérols jumelée à une alimentation faible en gras saturés et en cholestérol réduit le taux de LDL de 20 %. De plus, pour les sujets prenant des statines et pour qui une baisse supplémentaire du cholestérol est nécessaire, la conjonction phytostérols/statines est plus efficace que de doubler la dose de statines9.
Dosage

Prendre 2 g de phytostérols par jour en deux ou trois fois, juste avant les repas ou en mangeant, lorsqu’ils sont ajoutés à des produits alimentaires (margarines, sauces à salade, etc.). Un régime alimentaire faible en gras saturés et en cholestérol augmente l’efficacité de ce traitement.

Efficacité probable Policosanol. C’est au cours des années 1990 que des chercheurs cubains ont découvert l’action anticholestérolémiante du policosanol extrait de la canne à sucre. Le produit a été approuvé dans ce pays en 1991 et il est reconnu comme un agent hypocholestérolémiant dans plus de 25 pays, principalement en Amérique latine et dans les Caraïbes. Son mécanisme d’action n’est pas complètement élucidé, mais les chercheurs ont observé qu’il agit sur la synthèse du cholestérol d’une façon similaire à celle des statines. Des synthèses d’études rapportent les résultats positifs de plus de 60 essais cliniques ayant porté en tout sur plus de 3 000 sujets7,8: le policosanol agit sur les taux de LDL (baisse de 13 % à 31 %) et de HDL (hausse de 8 % à 29 %). Un bémol est cependant relevé par certains auteurs : presque toutes les études ont été menées à Cuba par le même groupe de chercheurs.
Dosage

Prendre de 5 mg à 10 mg, deux fois par jour aux repas (midi et soir) de policosanol extrait de la canne à sucre (les autres formes de policosanol n’ont pas encore fait leurs preuves). Il faut compter jusqu’à deux mois de traitement pour que les effets se fassent pleinement sentir.

Efficacité possible Ail (Allium sativum). De nombreux essais cliniques et trois méta-analyses démontrent que la consommation de suppléments d'ail peut contribuer à faire baisser de façon légère, mais mesurable, les taux de triglycérides et de cholestérol11-16. Cependant, les auteurs d’une méta-analyse publiée en 2000 (37 essais à double insu avec placebo) concluaient que, si les suppléments d’ail abaissaient légèrement le taux de cholestérol après un mois et trois mois de traitement, les données étaient non concluantes après six mois, selon huit essais17. Notez que la Commission E18, l’ESCOP et l'Organisation mondiale de la Santé reconnaissent l'usage de l'ail comme adjuvant aux mesures alimentaires contre l'hyperlipidémie et en prévention des troubles vasculaires liés au vieillissement.
Dosage
Ail frais :
de 1 à 2 gousses (de 4 g à 8 g) par jour.
Ail séché :
de 0,5 g à 1 g par jour.
Extrait normalisé :
de 200 mg à 400 mg, trois fois par jour, d’un extrait contenant 1,3 % d'allicine et procurant de 3,6 mg à 5,4 mg d'allicine par gramme de poudre.
Ail vieilli :
de 600 mg à 900 mg par jour.

Efficacité possible Guggul (Paullinia cupana). Les résultats de nombreuses études cliniques de qualité variable indiquent que l'administration, durant 4 à 12 semaines, de gomme guggul ou d'un extrait normalisé en guggulstérones peut abaisser les taux de cholestérol et de triglycérides sanguins, tout en provoquant une augmentation du taux de HDL19-21. Cependant, une étude à double insu avec placebo publiée en 2003 effectuée avec un extrait normalisé à 2,5 % de guggulstérones n’a pas donné de résultat concluant au chapitre des lipides sanguins22.
Dosage

Prendre l'équivalent de 25 mg de guggulstérones, trois fois par jour : dans le cas d’un extrait normalisé à 5 % de guggulstérones, la dose est de 500 mg, trois fois par jour; dans le cas d’un extrait normalisé à 2,5 %, la dose est de 1 g, trois fois par jour.

Efficacité possible Artichaut (Cynara scolymus). Bien que l'artichaut soit surtout utilisé pour stimuler le foie et la vésicule biliaire, on a remarqué qu’il avait également un impact sur le taux de cholestérol. Il est possible que cette plante interfère avec la synthèse du cholestérol. Les résultats de deux études (167 participants en tout) indiquent qu’un extrait de feuilles d’artichaut peut abaisser le taux de cholestérol total23.
Dosage

Au cours d'une étude à double insu avec placebo ayant donné des résultats positifs (143 sujets), on a administré 900 mg d'extrait sec, deux fois par jour24. Cet extrait était cependant de deux à trois fois plus concentré que les extraits du commerce (de 25 à 35:1, tandis que les extraits habituels affichent une concentration d’environ 12:1).

Efficacité incertaine Chitosane. Le portrait de l’efficacité du chitosane n’est pas clair, car son efficacité pour faire baisser le taux de cholestérol dépend de deux critères selon Jean-Yves Dionne, pharmacien : son taux de désacétylation (qui devrait être d’au moins 89 %) et son poids moléculaire (environ 30kDa ou moins). Sur le marché, le taux de désacétylation et le poids moléculaire des produits varient grandement et ne sont malheureusement pas souvent indiqués sur l’étiquette, ni dans les études. Voilà ce qui expliquerait les résultats contradictoires des études portant sur cette fibre extraite de la carapace de crustacés25-29.

Efficacité possible Calcium. Les résultats de trois essais cliniques indiquent qu’un supplément de calcium peut contribuer à faire baisser le taux de cholestérol total. Cependant, une seule de ces études, qui portait sur 223 femmes ménopausées, rapporte une baisse significative (à raison de 1 g par jour de citrate de calcium)30-32.

Aliments

Efficacité possible Protéines de soya. Plus de 60 études sur les effets des isoflavones et des protéines de soya sur la santé cardiovasculaire ont été effectuées depuis le début des années 1980. En 2005 et en 2006, deux méta-analyses37,38 et deux synthèses39,40 ont été publiées au sujet de l’effet des protéines de soya et des isoflavones sur les taux de lipides sanguins. L’ensemble de la preuve pointe actuellement vers un effet modeste, soit une réduction d’environ 3 % du cholestérol LDL (« mauvais cholestérol »)38,39 et d’environ 6 % des triglycérides38, à condition de consommer environ 50 g de protéines de soya par jour39.
Au chapitre de l’augmentation du cholestérol HDL (« bon cholestérol »), l’effet des isoflavones et des protéines de soya est négligeable38-40. Bref, les experts estiment que leur ajout à l’alimentation n’a qu’un effet direct minimal. En revanche, s’ils remplacent une alimentation riche en protéines animales, en gras saturé et en cholestérol, les produits issus du soya (tofu, protéines de soya, beurre de soya, burgers), grâce à leur richesse en fibres, en vitamines et en minéraux, peuvent être bénéfiques pour la santé cardiovasculaire39.

Dosage

Consommer chaque jour 50 g de protéines de soya, en complément d’une alimentation faible en gras.

L’opinion de notre médecin

Il faut se rappeler que la lutte contre l’hypercholestérolémie doit être intégrée à la lutte aux maladies cardiovasculaires (MCV). Tous les facteurs de risques de MCV doivent être évalués et traités en priorité selon leur importance. Rappelons aussi que la diète méditerranéenne, qui n’abaisse pas le cholestérol, est pourtant plus efficace pour lutter contre les MCV que les diètes pauvres en cholestérol et en gras (voir les fiches Guides alimentaires et Troubles cardiovasculaires).

 

Le but à atteindre est donc de diminuer le risque global de MCV, pas seulement d’abaisser le taux de cholestérol. Les changements dans les habitudes de vie (exercice, alimentation, etc.) sont les plus efficaces à cet égard, bien que souvent difficiles à réaliser.

 

DPaul Lépine, M.D. D.O.

L’avis de notre pharmacienplace des produits naturels en santé cardiovasculaire

par Jean-Yves Dionne, pharmacien
Les produits de santé naturels peuvent très bien s’insérer dans une approche globale de santé cardiovasculaire. Leur effet est souvent plus général que celui des médicaments, car ils combattent généralement plusieurs facteurs de risque à la fois. Ils peuvent agir en prévention, en traitement ou comme adjuvants de traitement, c’est-à-dire en conjonction avec des médicaments et un suivi médical approprié. Les deux premiers outils dans la lutte aux maladies cardiovasculaires sont et seront toujours le régime alimentaire et l’exercice.

L’alimentation

Le soya et toutes les légumineuses (fèves, pois et lentilles) sont des sources de fibres, de stérols, de lécithine, de bons gras et de protéines qui ont tous des effets bénéfiques sur le coeur. Notez que les suppléments d’isoflavones de soya ne sont pas utiles en santé cardiovasculaire; ce sont les concentrés de protéines qui le sont. Les protéines végétales sont riches en arginine et pauvres en cystéine, un profil bénéfique pour le coeur. En effet, l’arginine a un effet vasodilatateur et la cystéine, présente en abondance dans les viandes, est un précurseur de l’homocystéine (un des marqueurs de la maladie cardiaque).

Les fibres solubles (lin, psyllium, avoine, fenugrec, etc.) ont pour effet de diminuer le cholestérol, les triglycérides ainsi que l’hyperglycémie, trois facteurs associés à la maladie cardiaque. Le premier choix est d’augmenter les fibres solubles dans l‘alimentation.

Les suppléments

À ce jour, le policosanol est le supplément le plus intéressant en ce qui a trait aux troubles cardiovasculaires. Il est efficace pour réduire le cholestérol et sa posologie est facile à suivre. Son effet vasodilatateur semble améliorer la tolérance à l’effort. Par contre, à cause de son effet sur les plaquettes, il peut théoriquement interagir avec le coumadin.

Les phytostérols et les stanols inhibent de façon compétitive l’absorption du cholestérol dans l’intestin. Ils diminuent donc de façon notable le taux sanguin de cholestérol. Par contre, pour être efficaces, il faut qu’ils soient pris régulièrement, à chaque repas. Au Canada, la loi ne permet pas encore d’enrichir les aliments en stérols ou en stanols. On doit donc se rabattre sur les suppléments. Des données récentes semblent montrer que l’effet des stérols diminue avec le temps, ce qui ne serait pas vrai des stanols. C’est un dossier à suivre.

Le guggul est un produit intéressant, quoique controversé. La problématique, en ce qui le concerne, a surtout trait à la faible disponibilité d’extraits de qualité suffisamment concentrés. Malheureusement, la majorité des produits offerts sont sous-dosés. En effet, pour être efficace, la dose de guggul doit être d’au moins à 75 mg de stérones. Ainsi, la dose minimale d’un extrait titré à 10 % est de 750 mg de guggul par jour et, si l’extrait est titré à 2,5 %, cette dose monte à 3 000 mg (ou 3 g) par jour.

La levure de riz rouge est, dans les faits, une source naturelle de statine (principalement similaire au Mevacor®). Son usage est toutefois peu répandu, car la concentration de son principe actif est fréquemment sous-thérapeutique et le produit est presque absent des tablettes. De plus, une dose thérapeutique de levure de riz rouge produira le même profil d’effets secondaires que les médicaments de synthèse.

Les huiles de poisson, bien qu’elles n’aient qu’un très faible impact sur le cholestérol, sont un des adjuvants de traitement les plus pertinents pour le système cardiovasculaire. Elles diminuent les triglycérides, réduisent légèrement l’hypertension, préviennent l’augmentation de la pression artérielle liée à l’âge, diminuent la protéine réactive C, etc. La recommandation alimentaire canadienne a d’ailleurs été augmentée à trois portions de poisson par semaine.

L’ail en supplément pourrait être utile, mais ses effets secondaires font que, trop souvent, les utilisateurs ne prennent pas une dose efficace. Par contre, même s’il n’est pas l’outil le plus efficace contre le cholestérol, son effet antiplaquettaire le rend tout de même intéressant. Mais attention, il peut interagir avec les anticoagulants.

L’artichaut quoique son effet soit scientifiquement démontré, n’est pas un choix utile à long terme. Les doses élevées et la faible disponibilité des extraits suffisamment concentrés (12 :1) rendent ce choix peu pratique. Par contre, en début de traitement comme « draineur du foie », selon la pensée naturopathique, l’artichaut peut être utilisé, au même titre que les autres plantes pour le foie (chardon marie, curcuma, etc.), pourvu qu’il soit associé à d’autres outils diététiques.

Finalement, le chitosan est probablement un supplément utile et prometteur, mais actuellement, les données manquent pour qualifier son effet.

Plusieurs autres substances ont un impact bénéfique sur le système cardiovasculaire : aubépine, vitamines B6, B12 et acide folique, coenzyme Q10; acide alpha-lipoïque, antioxydants (caroténoïdes, oligo-proanthocyanidines, etc.). L’important est de faire des choix éclairés en fonction des buts recherchés et de la médication utilisée. Mais, avant même l’usage de suppléments, les trois principaux outils naturels demeurent encore et toujours le régime alimentaire, l’exercice et la gestion du stress.

source:passeportsanté.net

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6 juin 2007 3 06 /06 /juin /2007 22:09

 

Nom commun : avoine.
Nom scientifique :
Avena sativa.
Famille 
: poacées (synonyme : graminées).

POURQUOI METTRE L’AVOINE AU MENU?

  • Le muesli fait un petit-déjeuner très soutenant et tout à fait joyeux.
  • L’avoine est intéressante dans un régime amaigrissant parce qu’elle permet d’atteindre rapidement la satiété.

  • Comme il faut manger quotidiennement plusieurs portions de produits céréaliers, l’avoine est une heureuse solution de rechange au blé.
  • La consommation régulière d’avoine permet de réduire les risques de maladies coronariennes.

Profil santé

Céréale très populaire depuis quelques années, l’avoine a comme principal avantage son contenu en fibres solubles. D’ailleurs, la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis a autorisé une allégation stipulant qu’un régime alimentaire faible en gras saturés et en cholestérol, incluant des fibres solubles, peut réduire le risque de maladies coronariennes1. Il est intéressant de noter que de toutes les céréales, l'avoine est la plus riche en lipides, principalement en acides gras insaturés.

Principes actifs et propriétés

Les produits céréaliers sont d’une grande importance pour une saine alimentation. L’une des Recommandations alimentaires pour la santé des Canadiens de Santé Canada est d’accorder « laplus grande part de l’alimentation aux céréales, pains et autres produits céréaliers ainsi qu’aux légumes et aux fruits »2. Le Guide alimentaire canadien pour manger sainement tient compte de cette recommandation et insiste sur le choix de produits céréaliers à grains entiers ou enrichis3. Les autorités américaines, de leur côté, recommandent qu’au moins la moitié des produits céréaliers consommés soient à grains entiers4.

Des études épidémiologiques ont démontré que la consommation de grains entiers serait reliée à un risque moindre de maladies cardiovasculaires5, de diabète6, de certains cancers7,8 et d’obésité9,10. Ces effets bénéfiques seraient reliés à la synergie entre les nombreux composés contenus dans les produits céréaliers à grains entiers, tels que les fibres, les antioxydants, les vitamines et minéraux. Comme la majorité de ces composés sont contenus dans le son et le germe11, on a avantage à consommer les céréales entières plutôt que raffinées.

Fibres. Les aliments à base d’avoine ont fait l’objet de plusieurs investigations, particulièrement en raison de leur contenu en bêta-glucane, une fibre soluble présente en grande quantité dans cette céréale. Les fibres solubles favorisent l’excrétion fécale du cholestérol en diminuant sa fabrication par le foie, ce qui entraîne une réduction significative, mais modeste, du taux de cholestérol sanguin. Le mécanisme d’action suggéré serait en lien avec la viscosité du bêta-glucane, qui interférerait avec la réabsorption des acides biliaires, engendrant ainsi une diminution du taux de cholestérol plasmatique5. Une alimentation riche en fibres solubles peut également contribuer à normaliser les taux sanguins de glucose et d'insuline, ce qui peut aider au traitement des maladies cardiovasculaires et du diabète de type 2. En effet, le bêta-glucane ralentirait l’absorption des glucides dans l’intestin12, ce qui diminuerait la glycémie après les repas, entraînant par le fait même une réduction des besoins en insuline. Il serait donc un aliment à privilégier par les personnes souffrant de diabète de type 213.

L’avoine renferme une grande proportion de fibres solubles et insolubles, ce qui lui confère des effets bénéfiques sur le système digestif. En effet, les fibres aident à normaliser le transit intestinal en plus d’entraîner plus rapidement un effet rassasiant14. Enfin, plusieurs études ont démontré qu’une alimentation riche en fibres serait associée à un risque plus faible de cancer du côlon15-17. Malgré que l’effet préventif ait été démontré, le rôle des fibres dans le traitement du cancer demeure controversé18,19.

Protéine d’avoine. La protéine d’avoine est considérée comme étant de bonne qualité puisqu’elle renferme plusieurs acides aminés essentiels. Cependant, comme dans toutes les céréales, certains de ces acides aminés sont présents en moindre quantité, d’où la nécessité de complémenter avec d’autres sources protéiques comme la viande ou les légumineuses. Rappelons qu’un acide aminé est essentiel lorsque le corps ne peut le produire et qu’il doit nécessairement provenir de l’alimentation.

Autres propriétés

L’avoine est-elle antioxydante?

Un peu. L’avoine a un indice TAC de 17,1 μmol.

L’avoine est-elle acidifiante?

Donnée non disponible.

L’avoine a-t-elle une charge glycémique élevée?

Modérément. La charge glycémique de 250 g de gruau d’avoine est de 11.

Nutriments les plus importants

Que vaut une « portion » d’avoine?

Poids/volume

Son d’avoine préparé avec de l’eau, 175 ml/144 g (25 g de céréales sèches + eau)

Gruau d’avoine préparée avec de l’eau, 175 ml/_140 g (23 g de céréales sèches + eau)

Calories

59

91

Protéines

2,8 g

3,6 g

Glucides

9,8 g

16,7 g

Lipides

1,1 g

1,9 g

Fibres alimentaires

2,7 g

3,9 g

Source : Santé Canada. Fichier canadien sur les éléments nutritifs, 2005.

 

Voir la signification des symboles de classification des sources des nutriments

 Vitamine B2. Le gruau d’avoine est une excellente source de vitamine B2 tandis que le son d’avoine en est une source chez la femme. La vitamine B2 est connue aussi sous le nom de riboflavine. Tout comme la vitamine B1, elle joue un rôle dans le métabolisme de l’énergie de toutes les cellules. De plus, elle contribue à la croissance et à la réparation des tissus, à la production d’hormones et à la formation des globules rouges.

Bonne source Fer. Le gruau d’avoine est une bonne source de fer pour l’homme et une source pour la femme, leurs besoins étant différents. Le son d’avoine en est une source. Chaque cellule du corps contient du fer. Ce minéral est essentiel au transport de l’oxygène et à la formation des globules rouges dans le sang. Il joue aussi un rôle dans la fabrication de nouvelles cellules, d’hormones et de neurotransmetteurs (messagers dans l’influx nerveux).

Bonne source Phosphore. Le gruau et le son d’avoine sont de bonnes sources de phosphore. Le phosphore constitue le deuxième minéral le plus abondant de l’organisme après le calcium. Il joue un rôle essentiel dans la formation et le maintien de la santé des os et des dents. De plus, il participe entre autres à la croissance et à la régénérescence des tissus et aide à maintenir à la normale le pH du sang. Finalement, le phosphore est l’un des constituants des membranes cellulaires.

Bonne source Vitamine B1. Le son d’avoine est une bonne source de vitamine B1 pour la femme et une source pour l’homme. Le gruau d’avoine est quant à lui une source de vitamine B1. Appelée aussi thiamine, la vitamine B1 fait partie d'une coenzyme nécessaire à la production d'énergie principalement à partir des glucides que nous ingérons. Elle participe aussi à la transmission de l'influx nerveux et favorise une croissance normale.

Vitamine B3. Le gruau d’avoine est une source de vitamine B3. Appelée aussi niacine, cette vitamine participe à de nombreuses réactions métaboliques et contribue particulièrement à la production d'énergie à partir des glucides, des lipides, des protéines et de l'alcool que nous ingérons. Elle participe aussi au processus de formation de l’ADN, permettant une croissance et un développement normaux.

 

Des composés à la fois nuisibles et bénéfiques dans les céréales...

Les grains céréaliers contiennent des composés phytochimiques. L’acide phytique, qui est l’un des plus abondants micro-constituants du grain, en est un bon exemple. Ce composé, que l’on retrouve en plus grande quantité dans l’enveloppe externe du grain (son) et dans le germe, a la capacité de se lier à certains minéraux (calcium, magnésium, fer, zinc) et ainsi, de réduire leur absorption dans l’intestin. Toutefois, les chercheurs s’entendent pour dire que dans un contexte nord-américain, où il y abondance et diversité alimentaire et où la déficience nutritionnelle est plutôt marginale, cet effet a peu d’impact sur la santé. La consommation d’acide phytique (ou phytate) serait même bénéfique puisqu’il agit comme antioxydant dans l’organisme. En effet, l’acide phytique, et plus précisément ses dérivés, pourrait contribuer à protéger contre le cancer du côlon et même contre les maladies cardiovasculaires. Ces effets, observés in vitro et chez l’animal n’ont toutefois pas encore été validés chez l’humain.

Précautions

 

La maladie coeliaque, également connue sous le nom d’intolérance au gluten, touche environ 4 personnes sur 1 000 en Amérique du Nord. Les gens atteints de cette maladie présentent une intolérance permanente au gluten, une protéine qui se retrouve dans le grain de plusieurs céréales. Dans le cas de la maladie coeliaque, la consommation de gluten peut entraîner des symptômes intestinaux, telle une malabsorption de plusieurs nutriments. La gliadine est la partie du gluten contenu dans le blé qui provoque une réaction immunitaire chez les personnes atteintes de cette maladie.

 

 

L’avoine ne contient pas de gliadine, mais renferme une autre molécule de composition semblable, l’avénine. Étant donné leur grande ressemblance moléculaire, on a attribué à l’avoine les mêmes effets physiologiques que ceux entraînés par le blé. Toutefois, de plus en plus d’études ont démontré que l’avoine serait tolérée par la grande majorité des personnes coeliaques20. Cependant, étant donné le manque de certitude, la Fédération québécoise de la maladie coeliaque et l’Association canadienne de la maladie coeliaque déconseillent pour l’instant la consommation d’avoine chez les personnes intolérantes au gluten, d’autant plus que cette céréale risque fortement d’être contaminée par d’autres céréales comme le blé ou l’orge.

 

 

Section Profil santé
Recherche et rédaction
 : Amélie Charest, Dt.P., M.Sc., Institut des nutraceutiques et des aliments fonctionnels (INAF), Université Laval
Collaboration
 : Iris Gigleux, Dt.P., candidate à la maîtrise, Jasmine Coulombe, Hélène Gagnon et Julie Perreault, étudiantes en nutrition; Louise Corneau, Dt.P., M.Sc., nutritionniste, Institut des nutraceutiques et des aliments fonctionnels (INAF), Université Laval
Révision scientifique
 : Véronique Provencher, Dt.P., M.Sc, candidate au doctorat, Institut des nutraceutiques et des aliments fonctionnels (INAF), Université Laval

 

L’avoine au fil du temps

Le terme « avoine », qui vient du latin avena, est apparu dans la langue française au XIIe siècle et s'écrivait alors « aveine », prenant sa forme définitive au XVIsiècle. Certains croient que le terme latin est une modification d'un mot sanscrit fort ancien, avana, qui signifie « jouissance ».

L'avoine vient d'Asie. Comme il en existe de nombreuses espèces et sous-espèces, et qu'elle est botaniquement très proche d'autres graminées, son origine et son évolution restent obscures. Toutefois, on pense que les espèces ayant la plus grande importance économique, soit A. sativa, ou avoine commune, et A. byzantina, ou avoine rouge, sont toutes deux originaires d'une région qui comprend l'Asie mineure, la Transcaucasie, l'Iran et les plateaux du Turkménistan.

Il semble que l'avoine soit apparue beaucoup plus tardivement que le blé dans l'alimentation humaine, ses usages étant d’abord strictement médicinaux. Elle n’aurait pas été cultivée avant le tournant de notre ère. Depuis son centre de domestication, elle s’est diffusée en Europe de l’Est et du Nord en s’établissant spontanément dans les champs de blé ou d’orge. Il est probable que les Celtes et les Germains la cultivaient il y a 2 000 ans.

Au tout début du XVIIe siècle, elle sera introduite en Amérique du Nord, où elle trouvera une terre et un climat qui lui conviennent tout particulièrement. Au Canada, elle sera d'abord cultivée dans l'Est, mais près de la moitié de la récolte mondiale est aujourd'hui produite dans les provinces de l'Ouest. Toutefois, entre les années 1910, où il se plantera au Canada plus d'avoine que de toute autre céréale, et les années 1970, sa production ne cessera de décliner, suivant en cela le destin du cheval de carrosse et de trait, pour lequel l'avoine était un aliment de premier choix.

Depuis les années 1970, la tendance s'est cependant inversée, les qualités nutritionnelles de cette graminée ayant été largement publicisées et les consommateurs étant de plus en plus soucieux de leur santé.

Usages culinaires

Bien choisir

On peut acheter en vrac le son, la farine, les grains entiers ou concassés et les flocons d'avoine. Les flocons peuvent être de diverses grosseurs, être laminés plus ou moins finement, être débarrassés de leur son ou pas, etc. L’avoine biologique est largement disponible dans les magasins d’aliments naturels.

Attention aux produits transformés, y compris les céréales du petit-déjeuner, qui peuvent renfermer sucre, huiles hydrogénées, préservateurs, arômes artificiels, colorants et autres artifices peu nutritifs.

Apprêts culinaires

Tant la farine que les flocons peuvent remplacer en tout ou en partie la farine blanche ou la farine de blé entier dans le pain, les muffins, les tartes, les gâteaux, la pâte à pizza, etc. Si on remplace 1 tasse de farine blanche, on utilisera 1 tasse de farine d'avoine ou 1 ½ tasse de flocons moulus. Pour 1 tasse de farine de blé entier, il faut ¾ tasse de farine d'avoine ou 1 ¼ de flocons.

Les Écossais et l’avoine
En Écosse, où le sol trop pauvre ne permet guère de cultiver le blé, l'orge ou le seigle, l'avoine fait partie de l’alimentation, chose que les Anglais considéraient jadis avec une certaine hauteur, comme en témoigne cette entrée dans un réputé dictionnaire de 1755 : « Avoine : céréale que les Écossais consomment, mais que les Anglais ne donnent qu'à leurs chevaux. » Les Écossais auront ce mot, qu'ils n'hésitent pas à reprendre aujourd'hui : « Voilà pourquoi l'Angleterre a de si bons chevaux et l'Écosse, des hommes aussi admirables! ».

La galette des Écossais est composée de flocons d'avoine et de babeurre. On met la préparation au réfrigérateur toute la nuit et le lendemain on ajoute des oeufs et du beurre fondu, et les épices de son goût, avant de faire cuire.

Pour préparer le porridge, ou gruau d’avoine, on fait cuire des flocons dans de l’eau ou du lait et l’on mange tel quel ou agrémenté de crème, yogourt, morceaux de fruits, sirop d’érable, miel, etc.

Le « granola » ou muesli se prépare en faisant rôtir des flocons d'avoine, des noix hachées, du miel, de la cannelle, un peu de vanille et du sel. Mettre au four pendant une demi-heure en brassant aux dix minutes. Servir avec des morceaux de fruits séchés, tel quel ou dans du lait ou du yogourt.

En Amérique du Nord, on en fait une préparation croustillante qui garnit un dessert à la compote de fruits. Au Québec, on appelle celui-ci « croustade ».

Dans les hautes montagnes de Sansi, sur la frontière sino-mongole, à des altitudes où aucune autre céréale ne pousse, c'est l'avoine qui a toujours servi et sert encore à la préparation du plat principal, le yumienwowo, qui consiste en une purée roulée très finement comme une pâte à tarte, puis coupée en carrés qui sont enroulés autour du doigt pour leur donner la forme d'un cigare. Les cigares sont ensuite déposés dans un panier et cuits à la vapeur.

En Amérique du Sud et en Asie, on réduit les grains d’avoine en poudre à laquelle on ajoute la même quantité de sucre, des arômes et des vitamines. Mêlée à du lait ou du jus de fruits, la préparation se prend sous forme de boisson.

On peut aussi :

  • Ajouter de la farine d’avoine aux soupes de légumes pour les épaissir et en augmenter la valeur protéinique.
  • Mélanger de la viande hachée et des flocons d'avoine avec des courgettes, des oignons et des poivrons émincés, saler, poivrer. Façonner des galettes qui seront grillées des deux côtés. Servir avec un peu de crème aigre, de la laitue et des tranches de tomate. Ou mélanger saumon en conserve, flocons d'avoine, lait, oeufs, fines herbes et cuire comme des galettes.
  • Ajouter des flocons d'avoine aux préparations de pain de viande.
  • En faire une préparation, avec quelques légumes ou de la viande, pour farcir tomates, poivrons, champignons, etc.
  • Dans le pilaf, remplacer le riz par des flocons d'avoine.
  • Manger crus les flocons d'avoine, mais il vaut mieux d'abord s'assurer qu'on les digère bien, certaines personnes pouvant avoir des difficultés. Pour éviter les réactions désagréables, introduire les flocons crus graduellement dans l’alimentation et toujours boire beaucoup de liquide en même temps.
  • Ajouter du son d’avoine aux yogourts, aux compotes de fruits, aux préparations à pains, tartes, gâteaux, muffins, etc., afin d’augmenter leur teneur en fibres alimentaires.

Jardinage biologique

L'avoine est une plante de grande culture, qui est normalement semée en plein champ. Toutefois, dans le potager, elle peut faire office à la fois d'engrais vert et de culture de protection pour les parcelles qui sont laissées à nu après une récolte. Dans le premier cas, elle sera semée au printemps, de préférence avec une légumineuse, et enfouie avant la floraison. Dans le deuxième cas, elle sera semée au milieu ou à la fin de l'été. En mourant sous l'effet du gel, elle laissera un épais tapis qui empêchera l'érosion du sol et inhibera la levée des mauvaises herbes au printemps suivant. On pourra alors l'enfouir pour bénéficier de son apport en matière organique ou la laisser sur place et planter à travers le paillis des plants de légumes à croissance lente, exigeant une terre propre, dénuée de mauvaises herbes.

Semer à raison de 1 à 1,5 kg aux 30 mètres carrés.

L'avoine tolère mieux les sols acides que les autres céréales.

Écologie et environnement

L'avoine est l'une de ces plantes aux usages multiples dont la culture est relativement peu dommageable pour l'environnement. Elle peut servir pour le pâturage, l'ensilage ou le foin des animaux d'élevage tandis que le grain sert de nourriture énergétique aux ruminants, constitue la céréale de base pour les chevaux, et peut compter pour 30 % dans la nourriture des poulets et 50 % dans celle des poules pondeuses. Grâce à sa richesse en minéraux, elle contribue à prévenir la pérose (trouble d'ossification de l'articulation du jarret) chez le poulet et les ulcères gastriques chez le porc. Très absorbante, sa paille est excellente comme litière.

En plus de servir d'engrais vert et de protéger le sol contre l'érosion, l’avoine peut être semée avec une fourragère vivace, le trèfle par exemple, qu'elle protégera contre les mauvaises herbes, le vent, le soleil trop ardent, tout au long de son établissement.

L'avoine a également de nombreux usages industriels, notamment pour la fabrication de cosmétiques, de médicaments, d’adhésifs et d’abrasifs. Dans l’industrie alimentaire, on en extrait une gomme qui sert d'antioxydant dans le beurre, la crème, les confiseries et divers autres produits, de même que comme épaississant et stabilisant dans les fromages à tartiner. En outre, l’extrait de la paille est un insecticide. 

source:passeportsanté.net

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5 juin 2007 2 05 /06 /juin /2007 12:53
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Traitements possibles

Avis important. Parmi les interventions thérapeutiques les plus fréquentes et les plus significatives pour combattre les troubles cardiovasculaires, il faut compter celles qui ont pour but de lutter contre l’hypercholestérolémie et l’hypertension artérielle. Consulter aussi ces deux fiches pour connaître les traitements qui leur sont spécifiques.

Traitements médicaux

Changements dans le mode de vie, psychothérapie, médicaments, chirurgie.

Traitements non conventionnels

Efficace

Aubépine.

Efficacité possible

Carnitine.

Efficacité incertaine

Acupuncture, coenzyme Q10, pin maritime.

Approches à considérer

Massothérapie, réflexologie, techniques de relaxation.

Voir la signification des symboles et les critères de classification utilisés

Description médicale

Les troubles cardiovasculaires englobent une multitude de maladies liées à un mauvais fonctionnement du coeur ou des vaisseaux sanguins. Certains sont de nature congénitale (malformations du coeur); d'autres sont des maladies acquises causées par une inflammation de l'une des trois tuniques du coeur (péricardite, endocardite, etc.); d’autres encore sont causés par des lésions des vaisseaux (coronarite). Cette fiche se concentre sur les troubles cardiovasculaires les plus courants, qu'on peut prévenir ou soigner par des moyens naturels et des changements dans le mode de vie, soit :

  • Les troubles coronariens (c'est-à-dire liés aux artères coronaires), tels que l'angine de poitrine et l'infarctus du myocarde.
  • Les accidents vasculaires cérébraux.
  • L’insuffisance cardiaque.

L'hypertension, quant à elle, fait l'objet d'une fiche à part que nous vous invitons à consulter.

Principaux troubles cardiovasculaires

Angine de poitrine. L'angine provient d’un rétrécissement d'une ou de plusieurs artères coronaires, les vaisseaux qui amènent au coeur le sang oxygéné destiné à le nourrir. L’angine, ou angor (du grec ankhô, « j’étrangle »), donne lieu à des crises de douleur à la poitrine qui durent en général quelques minutes, et qui se produisent la plupart du temps au cours d'un effort.

Infarctus du myocarde. Appelé aussi « crise cardiaque », ce problème survient dans plus de 90 % des cas lorsqu'un caillot sanguin bloque complètement une artère qui apporte le sang oxygéné au coeur. Ce manque de sang provoque la mort (ou infarctus en terme médical) d’une partie du myocarde, le muscle qui assure la fonction contractile du coeur. Ainsi, les dommages au coeur que cause l’infarctus sont permanents et irréversibles. Cette crise, souvent très douloureuse, peut conduire au décès par arrêt du coeur si l’on n'agit pas immédiatement pour le remettre en marche. En 2001, au Canada, plus de 80 % des victimes d’une crise cardiaque qui furent hospitalisées ont survécu.

Accident vasculaire cérébral (AVC). Il en existe deux types :

  • L'accident ischémique. Il se déclenche à la suite de la formation d'un caillot sanguin (thrombose) qui interrompt l’apport du sang au cerveau. Ce phénomène est à l'origine de 85 % des AVC. L’accident ischémique peut être de courte durée. On l’appelle communément le « mini-AVC ». Dans ce cas, les symptômes disparaissent en quelques minutes ou quelques heures, le temps que le caillot se résorbe ou se déplace. Cela constitue néanmoins un sérieux avertissement.
  • L'hémorragie cérébrale. Elle résulte de la rupture d'un vaisseau sanguin dans le cerveau, qui prive celui-ci d'oxygène en plus de détruire des cellules environnantes. Ce problème peut découler d’une pression accrue sur des parois artérielles déjà endommagées par l'athérosclérose.

L'AVC survient presque toujours brutalement et cause des lésions cérébrales (la mort des cellules nerveuses) en raison d’un manque d'oxygène dans le cerveau. De ceux qui survivent à l’attaque (environ 75 % des personnes), nombreux sont ceux qui en gardent des séquelles, comme une paralysie partielle ou complète d'une moitié du corps (hémiplégie), des troubles du langage parlé et écrit (aphasie) ou des problèmes de mémoire.
Dans trois cas sur quatre, ce trouble cardiovasculaire frappe des personnes de 65 ans et plus.

N.B. On peut aussi employer le terme « accident cérébrovasculaire » (ou ACV), mais on tend à privilégier « accident vasculaire cérébral ».

Insuffisance cardiaque. À cause de divers facteurs, le coeur peut à la longue perdre de son efficacité. Très souvent cela se produit à la suite d’un état d’hypertension ayant duré plusieurs années, et qui aura obligé le coeur à fournir constamment un travail supplémentaire de pompage. Le coeur étant affaibli, les organes ne reçoivent pas tout le sang dont ils ont besoin, et la personne se trouve significativement handicapée : elle s’essouffle facilement à l’effort et ressent une grande fatigue générale. Avec les années, l’insuffisance cardiaque cause de graves problèmes de rétention d’eau.

L’évolution de l’obstruction des artères

Une évolution pathologique en trois phases

Pour qu'une artère se bouche, trois phénomènes doivent se succéder. En premier lieu, l'artère doit subir une inflammation (dysfonction endothéliale). Puis, dans une tentative maladroite du corps de soigner cette affection, il y aura dépôt de cholestérol et de calcium (durcissement et rétrécissement des artères). Finalement, soit que ce dépôt augmentera suffisamment pour boucher l'artère, soit qu'un caillot sanguin se formera et obstruera l'artère subitement (thrombose ou embolie).

 

Athérosclérose et artériosclérose

 

 

L'athérosclérose désigne l'encrassement des artères et la présence de plaques sur leurs parois internes, ce qui obstrue la circulation du sang. Elle est souvent associée au durcissement et à l’épaississement des artères : l’artériosclérose. Selon le cas, l’athérosclérose s'accompagnera ou pas d'un taux de cholestérol élevé. C’est le cholestérol associé aux lipoprotéines de faible densité (LDL) qui a tendance à se déposer sur la paroi des artères et y pénétrer. L’athérosclérose amplifie les phénomènes inflammatoires initialement présents. Elle peut commencer à se développer dès l’enfance.
Non traitée, l'athérosclérose affecte surtout :
- les artères coronaires (augmentant le risque de troubles coronariens, tels que l'angine de poitrine et l'infarctus du myocarde);
- l'aorte;
- les vaisseaux des membres inférieurs (artérite des membres inférieurs);
- les artères des reins, de l'intestin et de l'encéphale.

 

Symptômes

Pour l’angine de poitrine

  • Une sensation de pression, de serrement ou de douleur dans la poitrine qui survient généralement à la suite d’un effort. Les émotions intenses, le froid et un repas copieux sont d’autres facteurs précipitants.
  • La douleur ou le malaise irradie parfois du côté gauche du corps, vers l’omoplate, le bras ou la mâchoire.
  • Une impression persistante de faire une indigestion.
  • L’angine s’accompagne parfois d’une forte angoisse liée à la sensation de mort imminente.
  • Certaines personnes n’ont aucun des symptômes précédents, mais ressentent plutôt de l’essoufflement ainsi qu’une grande faiblesse, et transpirent davantage.

Habituellement, ces symptômes disparaissent après trois à cinq minutes de repos.

N.B. Il arrive que l'on confonde une crise d'angoisse ou de panique avec une crise d'angine de poitrine.

Pour l’infarctus du myocarde

Ses manifestations ressemblent à celles de l’angine de poitrine, mais elles sont généralement beaucoup plus intenses et durent plus longtemps. L’infarctus peut aussi provoquer un arrêt cardiaque.

Pour l’accident vasculaire cérébral

Un AVC peut soudainement causer une perte de conscience ou une paralysie du corps. Dans les autres cas, l’AVC se détecte par les signes suivants :

  • Des étourdissements, qui provoquent une perte soudaine d’équilibre.
  • Une sensation soudaine d’engourdissement ou une faiblesse d’une partie du corps (au visage, à un bras ou à une jambe).
  • Une difficulté d’élocution.
  • Une perte de la vue ou une vision double dans un seul oeil.
  • Un mal de tête subit, inhabituel et d’une intensité exceptionnelle.

Pour l’insuffisance cardiaque

Les symptômes de l’insuffisance cardiaque apparaissent de manière lente et progressive.

  • Une fatigue croissante et chronique.
  • Un essoufflement provoqué par des efforts de moins en moins importants.
  • Une respiration courte et sifflante, même au repos.
  • Une difficulté à respirer en position couchée.
  • De l’enflure aux chevilles, puis aux jambes et finalement à l’abdomen.
  • Un gain de poids en raison de la rétention d’eau.

Personnes à risque

À partir d’un certain âge, il est normal que le risque de trouble cardiovasculaire augmente. Disons que cela fait partie du cours normal de la vie humaine. Chez les hommes, on considère que le risque commence à s’accroître à partir de 40 ans. Chez les femmes, cela débute un peu plus tard, après la ménopause. De façon générale, certaines personnes présentent un risque de trouble cardiovasculaire supérieur à la moyenne :

  • Les personnes qui ont déjà eu un accident cardiovasculaire.
  • Les personnes dont les membres de la famille ont eu tendance à souffrir assez tôt de troubles cardiovasculaires (père ou frère avant 55 ans; mère ou soeur avant 65 ans). Selon le cas, il peut s'agir d'une tendance à l'excès de cholestérol, à l'hypertension, etc.
  • Les personnes diabétiques. Les troubles coronariens sont de deux à quatre fois plus fréquents parmi les diabétiques que dans la population générale, et le risque augmente chez les diabétiques dont la glycémie est mal contrôlée36.
  • Les personnes qui ont reçu le diagnostic de syndrome X. Le syndrome X, aussi appelé syndrome métabolique, constitue un stade précoce de plusieurs maladies graves, comme le diabète de type II et les troubles cardiovasculaires. Voir la fiche Syndrome X.
  • Les personnes atteintes d’une maladie chronique des reins.

Pour déterminer votre risque personnel en fonction de votre sexe, de votre âge et de vos facteurs de risque particuliers, faites notre test (voir les Documents associés).

Facteurs de risque

Habitudes de vie

Tabagisme. Maintenant reconnu comme étant la principale cause de mort prématurée dans les pays industrialisés, le tabagisme est considéré comme le plus important facteur de risque cardiovasculaire. La fumée de cigarette contient près de 4 800 produits chimiques. Ceux-ci affectent le système cardiovasculaire de plusieurs façons :
- en haussant la pression artérielle;
- en accélérant la fréquence cardiaque;
- en diminuant l'oxygénation;
- en causant la formation de plaques d'athérome et de caillots sanguins;
- en réduisant le taux de « bon » cholestérol;
- en déclenchant une crise angineuse.

Inactivité physique. On sait maintenant que le risque de maladie coronarienne est presque deux fois plus élevé chez les sédentaires que chez les actifs1. L’effet protecteur augmente en fonction du degré d’activité physique. Les bénéfices de l’exercice s’observent à plusieurs degrés : la tension artérielle, le profil lipidique, le poids, le stress, le rythme cardiaque, etc.

Mauvaises habitudes alimentaires. Une alimentation riche en certains types de matières grasses, notamment les gras saturés et les gras trans, fait augmenter le taux de cholestérol LDL (« mauvais cholestérol »). Voyez la section Prévention pour savoir quels aliments en contiennent ou consultez notre dossier Gras trans.
Par ailleurs, une alimentation contenant trop de gras oméga-6 par rapport aux oméga-3, contribue aux maladies cardiovasculaires2. Les oméga-3 issus de l’alimentation (poissons gras, graines de lin, noix de Grenoble, etc.) diminuent le risque d’arythmie, exercent un effet anti-inflammatoire et préviennent probablement la
thrombose3. Pour connaître les apports suffisants en oméga-3 et en oméga-6, leurs sources et leurs effets sur l’organisme, consultez la fiche Acides gras essentiels.
Enfin, des repas trop copieux ou qui contiennent beaucoup de sucres à index glycémique élevé risquent fort de causer un surplus de poids chez les personnes peu actives.

Remarque. À eux deux, le manque d’activité physique et les mauvaises habitudes alimentaires entraînent peu à peu un surplus de poids, pouvant mener jusqu’à l’obésité. Les réserves de gras augmentent le risque de diabète, d’hypercholestérolémie et d’hypertension artérielle. Les personnes dont le surplus de poids est principalement réparti autour de la taille et au haut du corps (forme pomme) sont plus à risque de maladie cardiovasculaire et de diabète que celles qui l’accumulent autour des hanches (forme poire).

Profil psychologique. On a associé le « type A » à un risque accru de souffrir de troubles cardiovasculaires. Ce type A pur englobe les caractéristiques suivantes : agressivité, impatience, tendance à être toujours pressé, attitude ambitieuse avec esprit de compétition prononcé, tempérament volcanique, besoin de reconnaissance et de responsabilités, difficulté à déléguer ou à sortir de son travail, paroles martelées, insensibilité à la logique, etc. On estime cependant que ce sont les composantes d'hostilité et de colère qui augmentent les risques d'être victime d'une crise cardiaque ou de souffrir d'une maladie cardiovasculaire. Le fait d'être pressé ou d'avoir l'esprit de compétition n'est pas nocif en soi. Par ailleurs, rares sont les gens qui sont des types A purs.

Stress. Il y a un stress qui stimule l'esprit et la vitalité. Il y a aussi un stress destructeur qui affecte en particulier le système cardiovasculaire.
Ainsi, ce stress :
- active le système nerveux sympathique qui, à son tour, provoquera un resserrement des artères et donc l'hypertension;
- fait travailler le coeur plus vite;
- augmente le taux de cholestérol et les besoins en acide folique (voir plus loin « Taux élevé d'homocystéine »).

Facteurs environnementaux

Pollution atmosphérique. Les preuves s’accumulent à l’effet que la pollution de l’air, critique dans les grandes villes et les zones industrielles, exerce un effet nocif sur la santé cardiovasculaire, que les experts comparent à celui du tabac4. Des études démontrent que l’exposition au smog augmente la mortalité chez les personnes à haut risque d’accident cardiaque, et contribue à long terme à l’apparition des maladies cardiovasculaires4-6. Les très fines particules en suspension dans l’air (dont le diamètre est inférieur à 2,5 µm) pénètrent dans les voies respiratoires et engendrent une réponse inflammatoire dans tout l’organisme5. La combustion incomplète des combustibles fossiles par les industries, l’incinération des déchets, la circulation automobile et le chauffage domestique sont les principales sources de pollution atmosphérique.

Fumée secondaire. Des études épidémiologiques indiquent que le fait d’être régulièrement exposé à la fumée secondaire du tabac augmente le risque de trouble coronarien, mais seulement légèrement7.

Marqueurs physiologiques

Hypertension artérielle. Après plusieurs années, une haute tension artérielle endommage le système cardiovasculaire. Le risque de troubles cardiovasculaires double chaque fois que la pression systolique augmente de 20 mmHg et que la pression diastolique augmente de 10 mmHg8. Voir la fiche Hypertension.

Taux élevé de cholestérol. Le cholestérol joue un rôle crucial et utile dans l'organisme. Il faut cependant distinguer deux types de cholestérol :
- le HDL (high density lipoproteins), plus communément appelé « bon cholestérol », qui décrasse les artères et draine le résultat de son travail jusqu'au foie, qui le réusinera.
- le LDL (low density lipoproteins) ou « mauvais cholestérol », qui se dépose par plaques sur les parois des artères et qui, à la longue, peut empêcher le passage du sang.
C'est surtout la production excessive de cette deuxième forme de cholestérol qui pose véritablement un problème en matière de risques cardiovasculaires. Reste qu'un taux très élevé de cholestérol total (LDL et HDL) est aussi à éviter.
Pour éviter les troubles cardiovasculaires, il faut donc rechercher simultanément un équilibre satisfaisant entre le LDL et le HDL ainsi qu'un taux modéré de cholestérol total. Voir la fiche Hypercholestérolémie.

Taux élevé de triglycérides. Ces lipides de réserve, que le corps fabrique à partir des calories prises en excès dans l’alimentation (provenant des gras, des protéines et des sucres), contribuent aussi à l’obstruction des artères s’ils sont présents en excès dans le sang.

Taux élevé d’homocystéine. On pense que si cet acide aminé se retrouve en trop grande concentration dans le sang, les risques de souffrir d’athérosclérose augmentent. Les tissus utilisent l’homocystéine pour fabriquer des protéines. On peut faire baisser son taux d’homocystéine en s’assurant d’avoir une alimentation qui contient des apports suffisants en vitamines B6, B9 (acide folique) et B129.

 

L’inflammation, pire que le cholestérol?

 

 

La moitié des victimes de crises cardiaques ont des taux de cholestérol normaux. Cette observation a poussé les scientifiques à chercher d’autres facteurs qui accéléreraient la formation de l’athérosclérose. Actuellement, une grande attention est portée sur les substances inflammatoires qui circulent dans les vaisseaux sanguins. Les preuves s’accumulent à l’effet qu’elles seraient aussi dommageables pour les artères que le « mauvais » cholestérol (LDL)10. Au début de 2005, deux essais cliniques menés sur des personnes aux prises avec des troubles coronariens (traitées avec des statines, des médicaments hypolipémiants) ont révélé que celles qui avaient le plus faible taux de protéine C réactive étaient les mieux protégées contre d’autres crises cardiaques11,12 (et ce, peu importe leur taux de cholestérol LDL). La protéine C réactive est considérée comme un marqueur de l’inflammation parce qu’on la retrouve dans le sang à la suite d’une inflammation.

 

 

On découvre peu à peu que les habitudes de vie les plus souvent pointées du doigt, tels le manque d’exercice physique, une alimentation riche en gras animaux et un surpoids, maintiennent le corps dans un état d’inflammation. Actuellement, le traitement des troubles cardiovasculaires ne s’attaque pas à l’inflammation, mais cela risque de changer dans les années qui viennent.

 

 

N.B. Pour le moment, la mesure de la protéine C réactive dans le sang ne fait pas partie des tests de routine.

 

Prévention

Pourquoi prévenir?

  • Parce qu’il est réellement possible – même en cas d’hérédité défavorable – de réduire son risque de trouble cardiovasculaire en agissant sur les facteurs de risque énumérés précédemment.
  • De plus, en faisant siennes quelques mesures préventives, on met toutes les chances de son côté de profiter d’une meilleure santé durant ses vieux jours.
  • Les personnes qui ont déjà subi un accident cardiovasculaire, qu’il s’agisse d’une crise d’angine de poitrine, d’un infarctus du myocarde, ou d’un AVC risquent fort de connaître d’autres crises, possiblement fatales. Les mesures préventives réduisent le risque de récidive à court et moyen termes.
  • Enfin, pour prévenir l’insuffisance cardiaque, le contrôle des facteurs de risque (surtout de l’hypertension) s’avère très efficace. Les mesures préventives ont la faculté de stopper ou encore de ralentir la progression de cette maladie.

 

Mesures de dépistage

 

À la maison, surveillez votre poids régulièrement à l’aide d’un pèse-personne.

 

Chez le médecin, divers tests permettent de surveiller l’évolution des marqueurs de maladies cardiovasculaires. Si vous êtes une personne à haut risque, il se peut fort bien que vous ayez un suivi plus serré.

  • Mesure de la tension artérielle : une fois par année.
  • Profil lipidique par une prise de sang, où les taux de cholestérol total, de cholestérol LDL, de cholestérol HDL et de triglycérides sont mesurés : au moins chaque cinq ans.

 

Mesures préventives de base

 

Mieux vaut aborder les changements avec douceur, et y aller par priorité, étape par étape. Votre médecin vous aidera à identifier les mesures préventives les plus importantes pour réduire vos risques.

 

Cesser de fumer. Pour les fumeurs, renoncer au tabac est la mesure la plus importante. Déjà, après un an d’abstinence, le risque de trouble coronarien (angine de poitrine ou infarctus) est réduit de moitié13. En moyenne, les gros fumeurs qui abandonnent la cigarette prolongent leur espérance de vie de quatre ans. Les personnes qui cessent de fumer en récoltent de nombreux autres avantages pour leur santé. Consultez la fiche Tabagisme.

 

Perdre un surplus de poids. La surcharge pondérale est un important facteur de risque. Pour savoir si vous avez un poids santé, vous pouvez calculer votre indice de masse corporelle (faites notre test IMC). Lorsque l’indice dépasse 25, c’est le signal qu’on devrait perdre du poids. Ce test permet aussi de se fixer un objectif, car il permet de savoir quel poids nous convient en fonction de notre grandeur.
La répartition du poids est aussi un facteur important. Le rapport taille-hanche devrait être en dessous de 1 chez les hommes, et de 0,8 chez les femmes. On peut facilement mesurer son tour de taille et son tour de hanches à l’aide d’un gallon à mesurer.

 

Demeurer actif. L’exercice bien adapté à ses capacités est un moyen extrêmement efficace pour contribuer à prévenir les maladies cardiovasculaires et prévenir d’autres attaques. Kino-Québec, un organisme géré par le gouvernement du Québec, recommande aux adultes de pratiquer 30 minutes d’activité physique par jour pour conserver la santé. Lisez le dossier Forme physique (dans la section Thérapies) pour plus de renseignements à ce sujet et pour atteindre vos propres objectifs facilement et avec plaisir.

 

S’alimenter sainement. Mentionnons simplement ici quelques points importants en matière d’alimentation :

  • Consommez de petites quantités de beurre, de crème, de fromage, de lait et de viande rouge, des aliments contenant des gras saturés.
  • Évitez le plus possible les aliments frits, la margarine, les croustilles (chips), les biscuits, les frites et la malbouffe en général. Ceux-ci sont tous riches en gras trans. Évitez la friture comme moyen de cuisson; préférez-lui la cuisson à la vapeur, au four, dans une poêle antiadhésive ou à l’huile d’olive.
  • Comme source de gras, préférez plutôt les huiles végétales qui contiennent des gras mono-insaturés et polyinsaturés, et peu d’acides gras saturés. L’huile d’olive, l’huile de tournesol et l’huile de canola en sont de bons exemples.
  • Mangez plus d’aliments riches en oméga-3 : le saumon, les sardines, les graines de lin, l’huile de lin et les noix de Grenoble en contiennent des quantités importantes.
  • Consommez, chaque jour, beaucoup de légumes et de fruits frais, en privilégiant la variété. Ceux-ci regorgent de vitamines et de minéraux, dont l’effet antioxydant prévient la formation de plaques dans les artères.
  • Choisissez les « bons » sucres. Évitez le sucre blanc, qu’on retrouve dans les confiseries, les gâteaux achetés, les pâtisseries, etc. Privilégiez plutôt les pâtes, le pain, les céréales et le riz entiers à leur version raffinée. Les fibres alimentaires qu’ils contiennent protègent le système cardiovasculaire.
  • Consommez de l’alcool en quantité modérée (une à deux consommations par jour). Attention : la très grande majorité des études démontrent que des quantités plus importantes font augmenter le risque de souffrir de troubles cardiovasculaires14.
  • Évitez le café, car il exerce plusieurs actions néfastes pour le coeur. Il peut contribuer à élever la tension artérielle. De plus, il force le coeur à travailler plus fort et l'empêche de relaxer.

 

Gérer son stress. On a clairement démontré que le stress contribue à l’apparition des troubles cardiovasculaires et qu’il pouvait en accélérer la progression chez les personnes atteintes15. La Fondation des maladies du coeur du Canada donne les conseils suivants :
- employez des techniques de relaxation qui peuvent être aussi simples que des respirations profondes;
- prenez des pauses antistress (un bon livre, un film, un peu de jardinage, etc.);
- évitez de toujours vouloir être « parfait » et apprenez à dire non;
- partagez vos préoccupations avec vos proches.
Voir aussi la section « Approches à considérer ».

 

Être vigilant en période de smog. Règle générale, on recommande aux gens de limiter leurs activités à l’extérieur, et surtout les exercices physiques intenses, durant les jours où la pollution atmosphérique est très élevée. Si vous êtes une personne à haut risque cardiovasculaire, mieux vaut demeurer à l’intérieur, au frais. Si vous devez sortir, buvez beaucoup, marchez tranquillement et prenez des pauses16.

 

Autres mesures préventives

 

Les mesures ci-dessous s’adressent aux personnes en santé dont le désir est de se prémunir contre les troubles cardiovasculaires.

 

Alimentation

Efficace Huiles de poisson. Dans l’ensemble, les experts estiment que la consommation régulière de poisson (ou de suppléments d’huiles de poisson) contribue à prévenir les maladies cardiovasculaires. Les huiles de poisson sont une source importante d’acides gras oméga-3. De nombreuses études cliniques ont démontré les effets positifs des huiles de poisson sur plusieurs facteurs de risque des maladies cardiovasculaires.
Dosage

Pour prévenir les maladies cardiovasculaires, il est recommandé de manger de deux à trois repas de poisson gras (maquereau, saumon, hareng et autres) par semaine. Voir la fiche Huiles de poisson.

 

Efficace Protéines de soya. Au Japon, où l'on consomme en moyenne 55 g de protéines de soya par jour, le nombre de décès attribuables aux maladies cardiovasculaires en 1998 était de 201 par tranche de 100 000 chez les hommes et de 99 chez les femmes. Par contraste, aux États-Unis, où l'on consomme moins de 5 g de soya par jour, le nombre de décès attribuables aux maladies cardiovasculaires en 1998 était deux fois plus élevé17. Dans une méta-analyse de 38 études cliniques contrôlées, les auteurs concluent que le remplacement dans l'alimentation des protéines animales par des protéines de soya améliore de façon sensible toutes les composantes du profil lipidique18.
Dosage

Prendre de 20 g à 50 g de protéines de soya par jour (lait de soya, fèves de soya, tofu, etc.). Voir aussi la fiche Protéines de soya.

 

Usage reconnu Ail (Allium sativum). La Commission E, l'ESCOP et l'Organisation mondiale de la Santé reconnaissent que l’ail complète efficacement les mesures alimentaires qui sont prises pour lutter contre l'hyperlipidémie et prévenir les troubles vasculaires liés au vieillissement. Les preuves scientifiques démontrent que l’ail agit surtout en traitant l’hyperlipidémie ainsi que l’hypertension artérielle.
Dosage

Il est préférable de consommer de l’ail non cuit, car la cuisson fait perdre à l’ail une bonne partie de son potentiel d’allicine. Consultez la fiche Ail pour connaître le dosage.

 

Usage reconnu Oignon (Allium cepa). La Commission E reconnaît l’usage de l’oignon pour prévenir l’athérosclérose. Des études in vitro et in vivo indiquent que les substances de l’oignon exercent des propriétés hypolipémiantes et antiplaquettaires. Toutefois, les résultats chez l’humain demeurent mitigés.
Dosage

Consommer chaque jour 50 g d'oignon cru, du jus extrait de 50 g d'oignon cru ou 20 g d'oignon séché. On peut aussi prendre 5 ml de teinture d'oignon, trois ou quatre fois par jour.

 

Suppléments

Efficace Huiles de poisson. On peut consommer les huiles de poisson sous forme de suppléments qui contiendront des acides gras oméga-3 : EPA (acide eicosapentanoïque) et DHA (acide docosahexanoïque).
Dosage

Consommer 500 mg d'EPA/DHA par jour. Voir la fiche Huiles de poisson.

 

Efficacité possible Policosanol. Le policosanol est un composé extrait de la canne à sucre. Plusieurs essais cliniques ont démontré que le policosanol a une action antiplaquettaire. Au cours d’un de ces essais, il a aussi augmenté la résistance à l’effort de sujets souffrant de maladie coronarienne19. L’effet protecteur du policosanol est probablement attribuable au fait qu’il est efficace pour baisser le taux de cholestérol. Voir la fiche Hypercholestérolémie.
Dosage

Prendre de 5 mg à 10 mg de policosanol par jour sous forme de comprimés, au repas du soir.

 

Efficacité incertaine Acide linoléique conjugué. L'acide linoléique conjugué (ALC) est un dérivé de l'acide linoléique, un acide gras essentiel de la chaîne des oméga-6. Les résultats d’essais menés sur des animaux et sur des humains indiquent que l’ALC protège contre les troubles cardiovasculaires, notamment en prévenant l’athérosclérose20,21. Toutefois, certains des essais menés à ce jour ont donné des résultats mitigés22,23.

 

Efficacité incertaine Vitamines antioxydantes. De nombreuses études épidémiologiques se sont penchées sur l’effet de la prise de suppléments de vitamines antioxydantes (principalement les vitamines C et E et le bêta-carotène) sur la protection cardiovasculaire. Les résultats sont contradictoires9. Un des plus récents travaux, une méta-analyse ayant porté sur neuf études prospectives et ayant été menée auprès d’un total de 293 172 sujets, laisse croire que les suppléments de vitamine C ont pour effet de réduire légèrement l’incidence des troubles cardiovasculaires, tandis que ce n’était pas le cas pour la vitamine E24. Généralement, les spécialistes recommandent de prendre une combinaison de vitamines antioxydantes puisqu’elles ont des mécanismes d’action complémentaires.

 

Mesures pour prévenir les récidives d’accidents cardiovasculaires

 

Attention. Consulter son médecin avant de choisir une telle mesure préventive.

 

Médicaments

Efficace Acide acétylsalicylique (AAS - Aspirine®). Les médecins recommandent souvent aux personnes qui ont déjà subi un accident cardiovasculaire et à celles qui sont à risque élevé de prendre de faibles doses d’AAS afin de prévenir la formation de caillots sanguins. Notez cependant que ce médicament de synthèse peut faire augmenter les risques d’accident vasculaire cérébral hémorragique. Il est préférable d’évaluer les risques avec son médecin avant d’entreprendre un tel traitement.

 

Alimentation

Efficace Huiles de poisson. Les huiles de poisson réduisent le risque de récidive de troubles cardiovasculaires. Pour une personne déjà aux prises avec une maladie cardiovasculaire, la dose thérapeutique est plus élevée que chez une personne en santé.
Dosage

Consommer 900 mg d'EPA/DHA par jour, soit en prenant un supplément d'huiles de poisson, soit en mangeant du poisson gras tous les jours ou en combinant les deux apports. Voyez la fiche Huiles de poisson pour en savoir plus.

 

Efficacité incertaine Ail (Allium sativum). On recommande souvent aux personnes ayant déjà subi un accident cardiovasculaire, ou à celles qui sont à risque élevé, de prendre quotidiennement de l’ail. Au cours d'un essai clinique mené durant trois ans auprès de 432 sujets ayant déjà subi une attaque cardiaque25, les chercheurs ont constaté que les sujets traités à l'ail étaient moins susceptibles de subir une seconde attaque et que leur taux de survie était de 50 % plus élevé que celui du groupe témoin. Cependant, la qualité méthodologique de cette étude est faible26.

 

Suppléments

Efficacité incertaine Coenzyme Q10. Les résultats d'essais cliniques et d'études de cas indiquent que la CoQ10 contribuerait à prévenir les récidives et la formation de l'athérosclérose chez les personnes ayant subi un infarctus du myocarde27-29.

 

 

 

Le régime alimentaire idéal existe-t-il?

 

Des scientifiques américains ont fait un vaste recensement d’études sur les diètes populaires afin de déterminer laquelle protège le mieux le coeur et les vaisseaux30. Les diètes étudiées : la diète de l’American Heart Association, les diètes Ornish, Atkins, South Beach, Sugar Busters et Zone, la diète méditerranéenne et le régime DASH.

Leur conclusion : il n’y a pas un seul régime qui conviendrait à tous. La diète du Dr Ornish, par exemple, semble efficace pour diminuer le taux de « mauvais » cholestérol (LDL). Toutefois, en raison de son fort contenu en sucre (70 % des calories), ce régime convient moins aux personnes qui ont des problèmes d’hyperglycémie (syndrome X, diabète). D’après leur analyse, il semble que le régime proposé par l’American Heart Association (AHA), les régimes basés sur l’index glycémique des aliments ainsi que le régime méditerranéen soient les plus intéressants pour le plus grand nombre de gens.

Les résultats d’une autre étude américaine, qui mesurait l’effet protecteur de différentes diètes sur 160 candidats obèses (ou en surpoids) âgés de 22 ans à 70 ans, indiquent que le choix d’un régime spécifique importe moins que le fait de s’y tenir31. Les chercheurs avaient attribué au hasard une diète à chaque participant : Atkins, Ornish, Weight Watchers ou Zone. L’analyse des résultats, réalisée un an après le début de l’étude, indique que l’amélioration du bilan de santé (taux de cholestérol, glycémie, tension artérielle, etc.) dépendait de la quantité de poids perdu. La perte de poids, quant à elle, était déterminée par la fidélité à la diète, et non par le type de diète. En conclusion, les auteurs soulignaient que la diète devrait être choisie en fonction des préférences de la personne, de son style de vie et de son profil de risque cardiovasculaire. Autrement dit, mieux vaut opter pour de bonnes habitudes alimentaires qu’on aura plaisir à conserver longtemps.

Le régime méditerranéen

On a beaucoup parlé du régime méditerranéen comme moyen de prévenir les troubles cardiovasculaires. Le régime méditerranéen se caractérise notamment par une abondance de légumes et de fruits frais, l’utilisation d’huile d’olive comme source de gras, et la consommation de poisson et de vin en quantité modérée. Voir la fiche Guides alimentaires dans la section Thérapies.

Durant les dernières décennies, plusieurs études ont observé que les populations méditerranéennes profitaient d’une protection contre les maladies cardiovasculaires, le diabète, et même certains cancers32,33. Les preuves reposent principalement sur des études de cohorte réalisées en Europe. (Notez que les études de cohorte ne permettent pas d’établir un lien de cause à effet sûr entre une habitude de vie et une maladie.)

Une synthèse d’études de cohorte suggère que cette diète parvient à réduire le risque de trouble coronarien de 8 % à 45 %32. Par ailleurs, en utilisant les données provenant de 16 études de cohorte (incluant surtout des populations d’Europe, mais aussi des États-Unis et du Japon), des chercheurs ont remarqué que les personnes dont la diète se collait le plus au régime méditerranéen traditionnel étaient les mieux protégées contre les troubles coronariens34. Ces 16 études ont porté sur un total de 12 763 hommes d’âge moyen, suivis pendant 25 ans.

« Notez que ce régime n'est pas nécessairement faible en gras : il contient passablement d'huile d'olive, mais très peu de gras d'origine animale », souligne le Dr Paul Lépine.

Traitements médicaux

Le traitement d’un accident cardiovasculaire nécessite bien entendu une intervention médicale d’urgence afin d’en limiter les conséquences. Une fois l’urgence maîtrisée, les interventions thérapeutiques auront essentiellement pour but d’empêcher la maladie de progresser, et de prévenir les récidives.

Mode de vie

Les médecins insistent de plus en plus sur la nécessité de modifier ses habitudes de vie afin de ralentir ou de stopper la progression de la maladie :
- ne pas fumer;
- faire de l'exercice;
- bien s’alimenter;
- perdre du poids;
- apprendre à relaxer;
- exprimer ses émotions, etc.

Les centres de traitement de cardiologie offrent désormais des services de conseil en matière de nutrition, des programmes d’exercice physique, des programmes de soutien pour arrêter de fumer, des ateliers de relaxation, de gestion de stress, de méditation, etc.

Ces mesures ont autant une valeur préventive que curative. Voir la section Prévention.

Psychothérapie

Faire appel à une psychothérapie dans le cadre du traitement des troubles cardiovasculaires – ou encore mieux, en prévention – peut apporter de nombreux bénéfices35. Le stress chronique, l’anxiété, l’isolement social et l’agressivité sont tous des facteurs qui, sans que l’on s’en aperçoive, agissent sur notre système nerveux et minent notre santé. De plus, pour pallier ces problèmes, il est courant qu’on recourt à des comportements qui, au lieu de nous aider, aggravent le problème : tabagisme, alcoolisme, alimentation compulsive, etc.

En outre, les personnes qui, après une crise d’angine par exemple, sont encouragées à repenser leur mode de vie (faire de l’exercice, arrêter de fumer, etc.), ont intérêt à prendre tous les moyens possibles pour y arriver. Cela peut impliquer d’aller comprendre ce qui se cache sous ces comportements. Dans tous ces cas, la psychothérapie peut jouer un rôle de premier plan. Voir la fiche Psychothérapies.

Médication

Il existe tout un arsenal de médicaments pour traiter les troubles cardiovasculaires. En voici un petit aperçu :

  • Hypolipémiants, pour abaisser le taux de cholestérol : statines, chélateurs de l'acide biliaire, etc. Il semble que les statines agissent sur deux plans : elles réduisent la production de cholestérol et baissent le taux de protéine C réactive dans le sang (un indice d’inflammation)11,12.
  • Antiangineux, pour traiter l'insuffisance coronarienne : bêtabloquants, inhibiteurs calciques, dérivés nitrés, etc.
  • Digoxine, pour renforcer les contractions du muscle cardiaque.
  • Antiarythmiques : quinidiniques, lidocaïne, etc.
  • Anticoagulants : warfarine, etc.
  • Antiagrégants plaquettaires : acide acétylsalicylique (aspirine), flurbiprofène, etc.
  • Antihypertenseurs : bêtabloquants, diurétiques, inhibiteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensine, bloqueurs des récepteurs de l’angiotensine, etc.

Un seul médicament est approuvé pour diminuer le risque de lésions irréversibles au cerveau que peut causer un accident vasculaire cérébral (AVC). Il s’agit d’un activateur du plasminogène tissulaire, une protéine du sang qui aide à dissoudre les caillots de sang rapidement, en une heure ou deux. Pour être efficace, il doit être injecté par voie intraveineuse dans les trois heures qui suivent l’AVC, ce qui limite beaucoup son usage.

Chirurgie

Les principales interventions chirurgicales pour traiter les troubles coronariens sont les suivantes :

  • Angioplastie. Cette intervention consiste à insérer un cathéter muni d’un ballonnet gonflable pour déboucher une artère bloquée.
  • Pontage coronarien. Le chirurgien greffe un vaisseau sanguin, qu’il a prélevé sur une jambe ou sur la poitrine de façon à créer un nouveau passage pour le sang afin de contourner un blocage dans une artère coronaire.
  • Revascularisation au laser. Dans cette nouvelle forme d'intervention, on a recours au laser pour déboucher les obstructions graves des artères coronariennes lorsque les techniques mentionnées ci-dessus ne donnent pas de résultat.
  • Endartériectomie de la carotide. Une chirurgie qui consiste à enlever la partie de la paroi de l’artère endommagée par l’athérosclérose. Elle est pratiquée depuis une quarantaine d’années et est destinée à prévenir la récurrence des AVC.

N.B. Il ne faudrait pas voir dans la chirurgie une solution miracle qui règle tous les problèmes. Beaucoup de gens ont tendance à croire qu'un pontage, par exemple, suffit à les mettre hors de danger et leur permet de reprendre leur ancien mode de vie : tabagisme, alimentation riche en graisse et en glucides, vie stressante, etc. Ce n’est absolument pas le cas.

Traitements non conventionnels

Les options suivantes peuvent s’avérer utile comme traitement adjuvant aux traitements classiques, en conjonction avec de bonnes habitudes de vie. Le traitement des troubles cardiovasculaires nécessite toutefois l’intervention d’un médecin et ne saurait faire l’objet d’un autotraitement. L’avis d’un thérapeute avant de faire un choix est nécessaire puisque, notamment, il se peut qu’il y ait des interactions potentiellement dangereuses entre la médication et les suppléments. (Voyez aussi les fiches Hypertension et Hypercholestérolémie pour un aperçu des traitements qui s’adressent spécifiquement à ces états.)

Phytothérapie

Efficace Aubépine (Crataegus oxyacantha). Au cours des 20 dernières années, plusieurs études ont été menées en Europe avec des extraits normalisés de feuilles et de fleurs d’aubépine. Plus d’un millier de patients souffrant d’insuffisance cardiaque légère ou modérée ont participé à ces études. Ainsi, l’extrait normalisé d’aubépine est plus efficace qu’un placebo pour améliorer la résistance à l’effort et soulager certains des symptômes associés à cette maladie : hypertension artérielle, dyspnée (essoufflement anormal au moindre effort) et fatigabilité36. En conclusion, les auteurs affirment que les extraits d’aubépine sont bénéfiques en traitement adjuvant de l’insuffisance cardiaque.
Dosage

Prendre de 100 mg à 300 mg d’un extrait normalisé d’aubépine (de 2 % à 3 % de flavonoïdes ou de 18 % à 20 % de procyanidines), trois fois par jour.
Note
. Il faut compter de six à huit semaines avant de ressentir pleinement les bienfaits de l'aubépine sur l'insuffisance cardiaque.

Efficacité incertaine Pin maritime (Pinus pinaster). Les résultats d'une série d'essais cliniques ont démontré que l'extrait d'écorce de pin (Pycnogénol®) inhibait efficacement le processus de réactivité pouvant mener à l'agrégation plaquettaire chez les fumeurs37,38. Au cours d'une étude menée auprès de 40 patients souffrant de troubles cardiovasculaires, on a constaté que cet extrait avait pour effet d’atténuer significativement l'agrégation plaquettaire et d’augmenter la microcirculation dans les capillaires sanguins39. Au cours de cet essai, le pycnogénol a démontré un avantage sur l'aspirine, car contrairement à cette dernière, il n'a pas augmenté le temps de saignement.

Suppléments

Efficacité possible Carnitine. Les résultats de plusieurs essais cliniques et synthèses40-42 indiquent que la carnitine peut être un adjuvant utile dans le traitement de l'angine de poitrine43, de l'insuffisance cardiaque44, des suites d'un infarctus du myocarde45-47 ou en cas de cardiomyopathie48 (mauvais fonctionnement du muscle cardiaque). Elle contribue à soulager les symptômes de ces maladies, permet, dans certains cas, de diminuer la médication et fournit aux patients l'énergie qui leur manque pour faire un peu d'exercice.
Dosage

Au cours des études cliniques, on a administré des dosages quotidiens de 1,5 g à 6 g en deux ou trois prises.

Efficacité incertaine Coenzyme Q10. L'emploi de la coenzyme Q10 comme adjuvant aux traitements classiques pour soigner l'insuffisance cardiaque fait partie des protocoles de traitement courants au Japon et dans certains pays d'Europe. La majorité des essais cl

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5 juin 2007 2 05 /06 /juin /2007 12:48
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Traitements possibles

Traitements médicaux

Alimentation équilibrée, gestion du stress, modération de la pratique d’exercice physique (pour l’aménorrhée de la sportive), hormonothérapie, psychothérapie.

Traitements non conventionnels

Approches à considérer

Acupuncture, alimentation, aromathérapie, homéopathie, massothérapie.

Usage reconnu

Gattilier.

Usage traditionnel

Angélique et angélique chinoise, curcuma, grande camomille, luzerne.

Voir la signification des symboles et les critères de classification utilisés

Description médicale

L'aménorrhée est l’absence de menstruations chez une femme en âge de procréer. Le mot « aménorrhée » provient du grec a pour privation, mên pour mois et rhein pour couler.

De 2 % à 5 % de la population féminine serait touchée par l’aménorrhée. Il s’agit d’un seul et même symptôme, mais celui-ci a pour origine des réalités ou des maladies bien différentes les unes des autres. En effet, l’aménorrhée peut être tout à fait naturelle lorsque, par exemple, la femme est enceinte, allaite ou a atteint l’âge de la ménopause. Mais il peut également s’agir d’un signe révélateur d’un problème de santé sous-jacent plus grave, tel un trouble alimentaire ou une maladie endocrinienne.

Toute femme étant dans l’une ou l’autre des situations suivantes est considérée comme aménorrhéique et devrait donc consulter un médecin :

  • aucune menstruation à l’âge de 14 ans et absence de développement des caractères sexuels secondaires (développement de la poitrine, de la pilosité au pubis et aux aisselles et répartition des tissus adipeux aux hanches, aux fesses et aux cuisses);
  • aucune menstruation à l’âge de 16 ans et présence d’un développement des caractères sexuels secondaires;
  • chez une femme ayant déjà été menstruée, absence de menstruations sur une période de temps équivalent à au moins trois intervalles de cycles menstruels antérieurs ou six mois sans menstruations.
Causes

Les causes d’aménorrhée sont nombreuses. Voici les plus fréquentes.

  • Un retard de puberté. L’âge de la puberté se situe normalement entre 11 et 13 ans. Un retard de puberté est fréquent chez les jeunes femmes qui sont très minces ou athlétiques. Il semblerait que ces jeunes femmes n’ont pas suffisamment de masse adipeuse pour permettre la production des hormones oestrogènes. Les oestrogènes permettent l’épaississement de la paroi utérine, et ultérieurement les menstruations si l’ovule n’a pas été fécondé par un spermatozoïde. En quelque sorte, le corps de ces jeunes femmes se protège naturellement et signale que la forme physique est inadéquate pour soutenir une grossesse.
    Si les signes de maturation sexuelle sont toujours absents à l'âge de 14 ans, il faut suspecter un problème chromosomique (un seul chromosome sexuel X au lieu de deux, une maladie que l’on nomme le syndrome de Turner), un problème de développement de l’appareil génital ou un problème hormonal.
  • La grossesse. Cause la plus fréquente d'aménorrhée, elle doit être la première suspectée chez une femme sexuellement active. Étonnamment, il arrive souvent que cette cause soit écartée sans vérification préalable – ce qui n'est pas sans risque. Certains traitements indiqués pour traiter l'aménorrhée sont contre-indiqués en cas de grossesse.
  • L'allaitement. Souvent, les femmes qui allaitent n’ont pas de menstruations. Cependant, il faut noter qu’elles peuvent quand même avoir une ovulation durant cette période, et donc une nouvelle grossesse.
  • L’arrivée de la ménopause. La ménopause est l’arrêt naturel des menstruations survenant chez les femmes âgées de 45 à 55 ans. La production d’oestrogène diminue peu à peu, ce qui fait que les menstruations deviennent irrégulières, puis disparaissent complètement. Il peut se produire des ovulations de façon sporadique, et cela, durant les deux ans qui suivent l’arrêt des menstruations.
  • L’arrêt de la prise d’un moyen contraceptif (pilules anticonceptionnelles, Dépo-Provera®). Il est possible qu’un délai de quelques mois soit nécessaire avant que le cycle normal d’ovulation et de menstruation se rétablisse. On l’appelle aménorrhée postcontraceptive. C'est particulièrement le cas chez les femmes qui présentaient un cycle irrégulier avant de prendre le moyen contraceptif. Par ailleurs, il est normal que les menstruations cessent durant l’utilisation du contraceptif Depo-Provera®, qui s’administre par injection.
  • La pratique d’une discipline ou d’un sport exigeant comme le marathon, le culturisme, la gymnastique ou le ballet professionnel. L’« aménorrhée de la sportive » serait attribuable à l’insuffisance de tissus gras ainsi qu’au stress auquel le corps est soumis. On observe un manque d’oestrogènes chez ces femmes. Il peut aussi s’agir pour le corps de ne pas gaspiller inutilement de l’énergie puisqu’il subit souvent une diète pauvre en calories. L’aménorrhée est de 4 à 20 fois plus fréquente parmi les athlètes que dans la population générale1.
  • Un stress ou un choc psychologique. L'aménorrhée dite psychogène résulte d'un choc psychologique ou de tout autre type de stress (un voyage, des changements importants dans le mode de vie, etc.) qui peuvent affecter temporairement le fonctionnement de l’hypothalamus et provoquer un arrêt des menstruations aussi longtemps que la source de stress persiste.
  • Une perte de poids rapide ou un comportement alimentaire pathologique. Un poids corporel trop faible peut conduire à une baisse de la production d’oestrogènes et à un arrêt des menstruations. Chez la majorité des femmes qui souffrent d’anorexie mentale ou de boulimie, les menstruations s’arrêtent.
  • Une sécrétion excessive de prolactine par l’hypophyse. La prolactine est une hormone qui favorise la croissance de la glande mammaire et la lactation. Un excès de sécrétion de prolactine par l’hypophyse peut être causé par une petite tumeur (qui est toujours bénigne) ou par certains médicaments. Son traitement médical est simple.

Autres causes

  • L’obésité.
  • La prise de médicaments comme des corticoïdes oraux, des antidépresseurs, des antipsychotiques ou de la chimiothérapie. La toxicomanie peut aussi causer l’aménorrhée.
  • Des maladies chroniques ou endocriniennes. La fibrose kystique, la tuberculose, le diabète, une tumeur ou un kyste ovarien (ou un syndrome des ovaires polykystiques), l’hyperthyroïdie.
  • L’ablation chirurgicale de l’utérus ou des ovaires.
Quand consulter?

Bien souvent, le fait de ne pas savoir pourquoi on souffre d’aménorrhée est préoccupant. Les personnes suivantes devraient consulter un médecin :
- les femmes qui sont dans l’une des trois situations décrites précédemment;
- en cas d’aménorrhée post-contraceptive, une évaluation médicale est nécessaire si l’aménorrhée persiste plus de six mois chez les femmes ayant été sous pilule contraceptive, ou plus de 12 mois après la dernière injection de Dépo-Provera®.

 

Note importante. Les femmes sexuellement actives devraient passer un test de grossesse si leurs règles tardent.

 

Évolution et complications

La durée de l’aménorrhée dépend de la cause sous-jacente. Dans la majorité des cas (à l’exception, bien sûr, de l’aménorrhée liée à la ménopause ou à l’ablation de l’utérus et des ovaires), l’aménorrhée est réversible et se soigne facilement. Cependant, une aménorrhée de longue date qui n’est pas traitée peut finir par affecter les mécanismes de la reproduction.

Par ailleurs, l’aménorrhée associée à un manque d’oestrogènes (l’aménorrhée causée par des sports exigeants ou un trouble alimentaire) rend plus à risque d'ostéoporose à long terme – donc de fractures, d’instabilité des vertèbres et de lordose - puisque les oestrogènes jouent un rôle essentiel pour préserver la structure osseuse. Il est maintenant bien connu que les femmes athlètes qui souffrent d’aménorrhée ont une densité osseuse plus faible que la normale, ce qui explique qu’elles soient plus sujettes aux fractures1. Si la pratique modérée d’exercice aide à prévenir l’ostéoporose, l’excès d’exercice, quant à lui, a plutôt l’effet inverse s’il n’est pas compensé par un apport calorique supérieur.

Enfin, un excès d’oestrogènes tel qu’observé chez les femmes qui ont un syndrome des ovaires polykystiques augmente le risque à long terme de cancer de l’endomètre.

Symptômes

  • Aucune menstruation à l’âge de 14 ans et absence de développement des caractères sexuels secondaires.
  • Aucune menstruation à l’âge de 16 ans et présence d’un développement des caractères sexuels secondaires.
  • Chez une femme ayant déjà été menstruée, absence de menstruations sur une période de temps équivalent à au moins trois intervalles de cycles menstruels antérieurs ou six mois sans menstruations.

N.B. En cas de déficit d’oestrogènes, il peut y avoir des bouffées de chaleur, des changements d’humeur, un état dépressif et une sécheresse vaginale.

Personnes à risque

  • Les femmes anorexiques ou obèses.
  • Les femmes aux menstruations irrégulières.
  • Les femmes qui cessent de prendre la pilule anticonceptionnelle.
  • Les femmes souffrant d’un des problèmes médicaux mentionnés ci-dessus.

Facteurs de risque

  • Une alimentation déficiente.
  • Un stress prolongé.
  • La pratique intensive d’une activité sportive.
  • Un équilibre psychique fragile (pour l'aménorrhée psychogène).
  • L’alcoolisme ou la toxicomanie.

Prévention

Avoir une alimentation équilibrée pour maintenir un poids santé. Il faut s'assurer que celle-ci apporte suffisamment de calories pour maintenir un poids santé – mais pas trop, puisque l'obésité contribue aussi à l'aménorrhée – pour maintenir un pourcentage de graisses corporelles suffisant (pour calculer votre poids santé, faites le test Quel est votre indice de masse corporelle?). Un minimum de graisses corporelles est en effet nécessaire pour stocker les oestrogènes.
Consulter le dossier
Nutrition du Guide des thérapies pour en connaître davantage sur les principes de base d’une alimentation équilibrée.

Apprendre à gérer le stress. Les contraintes, les tensions émotives, le désir de réussite demandent une grande capacité d’adaptation. Ils constituent des stress fréquents pour plusieurs femmes, que ce soit dans les sphères de vie privée, professionnelle ou sportive. Si ce stress se prolonge, le corps ne peut récupérer et cela conduit à un dérèglement physiologique, notamment hormonal. Ainsi, le stress prolongé peut entraîner de l’aménorrhée et un arrêt des ovulations
Consulter le dossier
Le stress et l’anxiété pour connaître différents moyens de mieux résister au stress.

Autres mesures préventives

  • Pratiquer des activités sportives avec modération.
  • Éviter l'abus d'alcool et la consommation de drogues.
  • Ne pas fumer.

 

Attention à l’ostéoporose
Les femmes qui pratiquent des activités sportives exigeantes sont plus à risque de souffrir d’ostéoporose. D’après l’auteur d’une étude publiée en octobre 2003, les trois problèmes de santé les plus fréquents chez les femmes athlètes – soit l’ostéoporose, l’aménorrhée et les troubles de l’alimentation – seraient tout à fait évitables si les femmes étaient suivies par une équipe pluridisciplinaire de thérapeutes, surtout lorsqu’elles sont en période de croissance2. L’apport nutritionnel doit être optimal, mais si cela est insuffisant, mieux vaut réduire l’intensité de l’effort. Pour l’aménorrhée d’autres causes, consulter son médecin pour savoir si des mesures préventives doivent être adoptées contre l’ostéoporose.

 

Traitements médicaux

La consultation d’un médecin ainsi que divers tests (un test de grossesse, un dosage hormonal dans le sang, un examen physique, etc.), permettront de déceler l’origine de l’aménorrhée. L’application des mesures préventives mentionnées précédemment permet le retour des menstruations chez plusieurs femmes :
- alimentation saine;
- maintien du poids santé;
- gestion du stress;
- modération dans la pratique d’exercices physiques.
Ainsi, dans la majorité des cas, un traitement médical n'est pas nécessaire, mais il n’est pas moins important d’identifier la cause de l’aménorrhée, de traiter la maladie sous-jacente s’il y a lieu et d’obtenir un soutien psychologique en cas de besoin.

Médication

Traitements hormonaux

Dans le cas d’un dysfonctionnement des ovaires chez une jeune femme, un traitement hormonal sera suggéré afin que survienne le développement des caractères sexuels et la fertilité, et pour prévenir l’ostéoporose à long terme.

L’arrivée de l’aménorrhée à la ménopause peut être retardée par une hormonothérapie substitutive combinée (oestrogène et progestatif), qui provoque un retour ou un maintien des menstruations de manière artificielle, sans restaurer les ovulations. Toutefois, avec la publication et la médiatisation d’études récentes analysant les risques de l’hormonothérapie substitutive combinée à la ménopause, la tendance actuelle dans le milieu médical est d’avoir recours à ce type de traitement seulement dans certaines conditions (si les symptômes de la ménopause sont fort incommodants, par exemple), pour une durée maximale de cinq ans. Ainsi, les femmes qui ont des symptômes légers seront encouragées à tenter d’autres moyens (voir la fiche Ménopause), tout comme celles qui, par leur génétique, sont plus à risque de cancer.

Pour les femmes qui ont subi une ablation chirurgicale de l’utérus et des ovaires, une hormonothérapie aux oestrogènes seulement (sans progestatif) peut être entreprise afin de prévenir l’ostéoporose et d’autres complications attribuables à l’abaissement du taux d’oestrogène.

Traitement non hormonal

La bromocriptine (Parlodel®) est un médicament très efficace pour diminuer les taux de prolactine élevés et permet le retour des règles.

Traitement chirurgical

Si le retard de puberté est causé par une malformation de l’appareil reproducteur, une chirurgie peut être entreprise.

Psychothérapie

Si l'aménorrhée est accompagnée d'un trouble névrotique sous-jacent, il est possible que le médecin propose une psychothérapie. L'usage parallèle des oestrogènes reste néanmoins recommandé.

Une aménorrhée associée à une anorexie mentale nécessite impérativement un suivi par une équipe pluridisciplinaire incluant nutritionniste, psychothérapeute, psychiatre, etc. Les victimes de ce genre d'aménorrhée sont généralement de jeunes femmes, et même des adolescentes.

En cas de traumatisme psychologique important (viol, perte d'un être cher, accident, etc.) ou de conflits personnels (divorce, difficultés financières, etc.), une aménorrhée de plusieurs mois, voire plusieurs années, peut s'installer, et ce, plus particulièrement chez une femme dont l'équilibre psychique était déjà fragile. Le meilleur traitement consiste alors à consulter un psychothérapeute.

Attention
Si elle n'est pas traitée, l'aménorrhée de longue date peut engendrer plusieurs problèmes, notamment l’infertilité.

Traitements non conventionnels

 

Mise en garde. L’autotraitement de l’aménorrhée est déconseillé. Ce type de problème, sauf dans les cas de retard de puberté, peut en cacher un autre plus grave. De plus, il est important d’écarter la possibilité qu’il y ait une grossesse. Plusieurs interventions visant à provoquer le retour des règles sont déconseillées en cas de grossesse. Consulter un médecin avant d’entreprendre un traitement non conventionnel.

 

Phytothérapie

Les plantes traditionnellement proposées sont reconnues pour avoir, après plusieurs semaines de traitement, un effet régulateur sur le cycle menstruel. Cependant, de façon générale, très peu d’études cliniques sont venues confirmer l’existence de telles propriétés médicinales.

Usage reconnu Gattilier (Vitex agnus castus). La Commission E reconnaît l'usage du fruit du gattilier pour traiter les irrégularités du cycle menstruel. D’après la Commission E, des études in vitro et sur des animaux indiquent que les composés du gattilier réduisent la production de prolactine par l’hypophyse. Or, un excès de prolactine peut conduire à l’aménorrhée. Un seul essai clinique préliminaire a été rapporté1. Lors de cet essai d'une durée de six mois, des chercheurs ont donné 40 gouttes d'extrait de gattilier par jour à 20 femmes souffrant d'aménorrhée. Au terme de l'étude, 10 des 15 femmes ayant poursuivi le traitement jusqu'au bout étaient de nouveau menstruées.
Dosage

Consulter la fiche Gattilier.
Contre-indications

- Ne pas utiliser durant la grossesse.
- Ne pas utiliser en même temps qu’une contraception orale.

Usage traditionnel Angélique (Angelica sp). En Asie, l’angélique chinoise (Angelica sinensis) est considérée comme le remède clé permettant d’assurer le bon fonctionnement de l'appareil reproducteur féminin. Elle est utilisée tant pour soigner la dysménorrhée, l’aménorrhée, la ménorragie, les symptômes de la ménopause que pour accompagner la grossesse et favoriser un bon accouchement. À première vue, la composition chimique de l’espèce européenne, Angelica archangelica et celle de la nord-américaine, Angelica atropurpurea, ne diffère pas tellement de celle des espèces asiatiques. Leurs propriétés médicinales pourraient cependant être différentes. L’espèce européenne est néanmoins traditionnellement utilisée pour déclencher les menstruations qui tardent. L’efficacité de ces plantes serait attribuable à leur teneur en phytoestrogènes, des composés qui agissent dans l'organisme un peu à la manière des hormones naturelles que sont les oestrogènes, mais avec une puissance bien moindre.
Dosage

Consulter les fiches Angélique et Angélique chinoise.
Contre-indications

- L'angélique chinoise est déconseillée aux femmes enceintes et à celles qui allaitent.
- L’angélique de variété européenne peut avoir une action abortive, on doit donc éviter de la prendre en cas de grossesse.

Usage traditionnel Curcuma (Curcuma longa). La racine du curcuma (psn) est utilisée traditionnellement en Chine pour stimuler les menstruations en cas d’aménorrhée et pour soulager les douleurs menstruelles3.
Dosage

Infuser de 1 g à 1,5 g de poudre de rhizome dans 150 ml d'eau bouillante durant 10 à 15 minutes. Boire deux tasses par jour.
Contre-indication

Ne pas consommer durant la grossesse.

Usage traditionnel Grande camomille (Tanacetum parthenium). Les feuilles de la grande camomille ont été utilisées traditionnellement pour traiter l’aménorrhée. Personne n’a encore validé cet effet par des études cliniques.
Dosage

Consulter la fiche Grande camomille.
Contre-indication

Les femmes enceintes ne doivent pas en consommer.

Usage traditionnel Luzerne (Medicago sativa). La luzerne (psn) est traditionnellement utilisée pour traiter les irrégularités menstruelles et notamment l’aménorrhée. Elle renfermerait des substances dont l’activité est semblable à celle des oestrogènes et des phytoestrogènes. Toutefois, on ne dispose pas encore d'études cliniques indiquant qu'elle aurait les mêmes vertus que l'oestrogène.
Dosage

Les praticiens recommandent de consommer de 5 g à 10 g de parties aériennes séchées, en infusion ou en capsules, ou encore de 5 ml à 10 ml d’un extrait fluide (1:1), trois fois par jour.

Suppléments

En ce qui concerne les mesures régulièrement proposées sur le plan nutritionnel (entre autres, suppléments de vitamine B6, de zinc, de magnésium, d’acides gras essentiels), trop peu de données sont à notre disposition pour confirmer leur valeur thérapeutique, ou même indiquer une posologie efficace pour le traitement de l’aménorrhée. Consulter un nutritionniste ou un médecin.

En outre, les femmes qui souffrent d’aménorrhée en raison d’efforts physiques intenses sont plus sujettes à l’ostéoporose. Il semble qu’une supplémentation en vitamine D et en calcium soit insuffisante pour prévenir la perte osseuse5. Réduire l’exercice demeure la mesure la plus efficace.

Approches à considérer

Approches à considérer Acupuncture. Les acupuncteurs considèrent souvent que l’aménorrhée serait liée à une déficience du fonctionnement du Foie et des Reins. Leur traitement consiste principalement à renforcer le fonctionnement de ces organes. L’acupuncture pourrait aussi régulariser les fonctions endocrines et ainsi aider au retour des ovulations6.

Approches à considérer Alimentation. Pour favoriser le cycle menstruel, voici quelques conseils concernant l’alimentation7 :
- limiter la consommation d’aliments raffinés;
- limiter la consommation de produits animaux;
- limiter la consommation de chou, de chou vert, de brocoli, de chou de Bruxelles et de chou-fleur, des légumes de la famille des crucifères (ou brassicacées);
- éliminer le café et le chocolat;
- manger des aliments à grains entiers et privilégier les légumes et fruits cultivés de manière biologique;
- manger du poisson gras (sauvage de préférence), des noix de Grenoble ainsi que des graines de lin et de chanvre afin d’avoir un bon apport en acides gras
oméga-3.

Approches à considérer Aromathérapie. D’après l’aromathérapeute Dominique Baudoux, le mélange d’huiles essentielles suivant permet de traiter l’aménorrhée8.

Huile essentielle de Sauge sclarée : 2 gouttes.
Huile essentielle de Romarin CT verbénone : 1 goutte.
Huile essentielle de Girofle (clou) : 1 goutte.
Huile essentielle de Marjolaine des jardins : 2 gouttes.

Conseil d’utilisation

Deux gouttes du mélange dans une cuillerée à thé d’huile d’olive trois fois par jour pendant une semaine à la date présumée des règles et quatre gouttes du mélange trois fois par jour en massage local dans le bas du dos.

Approches à considérer Homéopathie. Comme l'homéopathie soigne la personne plutôt que la maladie, l'idéal est de consulter un homéopathe. Il est possible néanmoins d'essayer Viburnum opulus 30 CH, un remède qui convient en cas de règles tardives ou insuffisantes.

Approches à considérer Massothérapie. La massothérapie permettrait d’améliorer le fonctionnement hormonal du corps, notamment en diminuant le stress7.

source:passeportsanté.net

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