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21 mai 2007 1 21 /05 /mai /2007 11:00

 

Traitements possibles

Traitements médicaux

Psychothérapie, antidépresseurs, cyproheptadine, prise en charge en hôpital.

Traitements non conventionnels

Efficacité probable

Millepertuis (pour traiter la dépression légère ou modérée).

Efficacité possible

Calcium (pour contrer la perte osseuse), zinc.

Efficacité incertaine

L-tryptophane.

Approches à considérer

Alimentation, acupuncture, médecine traditionnelle chinoise, homéopathie.

Usage reconnu

Chardon bénit, pissenlit (pour stimuler l'appétit).

Usage traditionnel

Roseau odorant (pour stimuler l'appétit).

Voir la signification des symboles et les critères de classification utilisés

Description médicale

C'est sous le terme de « troubles de l'alimentation » ou des « conduites alimentaires » qu'on désigne l'anorexie et la boulimie mentales, deux maladies qui, dans 90 % des cas, frappent des femmes âgées de 12 ans à 20 ans.

On a toujours attribué à ces troubles des causes psychologiques, mais selon certaines sources, certaines carences, notamment en zinc, pourraient aussi jouer un rôle.1 Une prédisposition génétique ainsi que des facteurs culturels - obsession de la minceur dans les représentations du corps féminin, notamment - peuvent également intervenir. En effet, ces maladies sont surtout présentes en Occident, les Asiatiques et les Africains y étant peu sujets. On a cependant constaté que leur incidence a récemment augmenté chez ces populations et que l'occidentalisation de leur mode de vie pourrait en être responsable.21 En outre, elles sont assez récentes puisqu'elles ne sont pas mentionnées comme telles dans les traités médicaux du XIXe siècle. Dans la Matière Médicale des Soeurs de la Providence, par exemple, on parle bien d'anorexie et de boulimie, mais, dans les deux cas, il s'agit de conséquences d'atteintes organiques (cancers ou problèmes gastriques) et non de maladies en soi.

Chez les garçons, l'anorexie est très souvent associée à la psychose.

Tant la personne anorexique que la personne boulimique entretient une obsession de la grosseur qui la pousse à refuser toute nourriture ou, au contraire, à se gaver quitte à se purger ou à se faire vomir par la suite ou encore à s'imposer des régimes draconiens ou des exercices physiques intenses et excessifs.

L'anorexie peut avoir de graves conséquences. Elle peut entraîner des problèmes cardiaques (troubles du rythme cardiaque, diminution du volume du muscle cardiaque, crises cardiaques), de l'infertilité, une perte osseuse, un retard de croissance, des dommages aux nerfs et au cerveau, une perte de sensibilité, de l'anémie, de la constipation, des ballonnements. Poussée à l'extrême, la dénutrition consécutive à l'anorexie peut entraîner la mort par arrêt cardiaque.

Quant à la personne boulimique, elle est plus susceptible de souffrir de problèmes des dents et des gencives, de ballonnements, d'irrégularité du rythme cardiaque, de problèmes digestifs, particulièrement d'irritation de la muqueuse de l'oesophage et du rectum (à cause de l'utilisation abusive de laxatifs), de problèmes émotionnels et d'abus de médicaments ou de drogues. Souvent dépressive, elle peut être suicidaire.

Le début des troubles se manifeste souvent en réaction à un événement, qu'il s'agisse de l'éloignement du milieu familial, de la séparation d'un proche (parent, ami) auquel l'adolescente est particulièrement attachée ou encore de la naissance du sentiment amoureux qui la confronte à la problématique de son corps et de sa sexualité.

Toutefois, contrairement aux crises ponctuelles d'anorexie et de boulimie, qui disparaîtront lorsque les effets de l'événement qui les a suscitées se seront amoindris, l'anorexie et la boulimie mentales tendent à s'installer pour de longues périodes et à devenir chroniques.

Le rôle de la famille est d'une grande importance dans le traitement psychothérapeutique. Selon certaines sources, des recherches « démontrent que, vers l'âge de 11 ans et 12 ans, les filles refoulent plusieurs aspects de leur personnalité, souffrent d'incertitude quant à leur identité, leurs attitudes, leurs valeurs et leurs opinions et manifestent peu d'estime à l'égard d'elles-mêmes. »22

En outre, le profil psychologique de l'anorexique est celui d'une personne qui cherche à avoir le contrôle de la relation et qui, par ailleurs, est extrêmement perfectionniste et se fixe des buts très élevés.

Boulimie et anorexie sont souvent vécues en alternance par une même personne, au point qu'il pourrait s'agir en fait de stades d'une seule et même affection, l'anorexie étant le plus avancé.

Symptômes

Anorexie
  • Refus de manger ou repas rendus interminables par le tri des aliments, leur mâchonnement, leur stockage dans la bouche.
  • Vomissements provoqués après les repas ou prise de laxatifs ou de diurétiques.
  • Amaigrissement rapide.
  • Refus de maintenir un poids corporel au-dessus du poids minimal normal pour l'âge et la taille : déficit d'au moins 15 %, mais qui peut atteindre 50 %.
  • Déni de la maigreur souvent accompagné d'un état de bien-être et d'exaltation triomphante.
  • Absence de règles pendant trois mois ou plus ou changements majeurs dans le cycle hormonal.

Note : il est important pour les parents de savoir faire la différence entre le refus de nourriture occasionnel ou temporaire et la véritable anorexie. Pratiquement toutes les adolescentes manifestent un jour ou l'autre un dégoût pour la nourriture, ce qui n'en fait pas forcément des anorexiques potentielles. Il faut tenir compte de la durée et de l'ampleur du comportement et non simplement du fait qu'il se manifeste à l'occasion.

Symptômes indiquant la nécessité d'hospitaliser l'adolescente
  • Amaigrissement important et rapide.
  • Épuisement physique.
  • Ralentissement du rythme cardiaque (inférieur à 50 pulsations par minute).
  • Hypothermie.
  • Troubles de la conscience et de la vigilance.
  • Apathie et prostration.
Boulimie
  • Épisodes de fringales de nourriture survenant de façon récurrente, au moins deux fois par semaine pendant au moins trois mois : absorption, en une période de temps limitée, d'une quantité de nourriture largement supérieure à ce que la plupart des gens absorberaient durant la même période et dans les mêmes circonstances. Les aliments absorbés sont généralement des sucreries riches en calories : crème glacée, gâteaux, pâtisseries.
  • Ces épisodes sont suivis de comportements compensatoires inappropriés et récurrents visant à prévenir la prise de poids : vomissements provoqués, emploi abusif de laxatifs, diurétiques, lavements ou autres médicaments; jeûne, exercices physiques excessifs.
  • Sentiment d'une perte de contrôle sur le comportement alimentaire pendant la crise : la personne voudrait bien arrêter de manger ou manger plus lentement, mais elle en est incapable.
  • Estime de soi excessivement influencée par le poids et l'apparence du corps.
  • Chez les boulimiques, le poids est généralement normal, mais il y a parfois un embonpoint.
  • Plus souvent que chez les anorexiques, présence d'autres dépendances (alcool, drogues) et de comportements plus ou moins acceptables : promiscuité sexuelle, vol à l'étalage (notamment d'aliments).
  • Constipation ou diarrhée.
  • Gencives et dents abîmées par l'acide chlorhydrique (à cause des vomissements répétés).
  • Fluctuations cycliques du poids de 4 kilos ou plus.
  • Déshydratation.

La boulimie est souvent accompagnée de :

  • Fatigue
  • Dépression
  • Anxiété

S'ils soupçonnent que leur adolescente souffre de boulimie ou d'anorexie, les parents devraient en outre surveiller les comportements suivants :

  • L'adolescente refuse de prendre ses repas en famille;
  • elle se rend souvent à la toilette durant les repas et peut faire couler l'eau du lavabo dans le but de masquer le bruit de la chasse d'eau après s'être fait vomir;
  • elle ne recherche pas la compagnie d'autrui, préférant être seule;
  • elle est parfois ostracisée par ses pairs.

Personnes à risque

  • Pré-adolescentes, adolescentes et jeunes femmes dans le début de la vingtaine.
  • Athlètes d'élite, particulièrement les femmes pratiquant des sports tels que le patinage artistique, la gymnastique et la danse.
Facteurs de risque
  • Présence d'autres troubles émotionnels ou mentaux : dépression, anxiété, névrose obsessionnelle.
  • Influence familiale : insécurité vis-à-vis des autres membres de la famille; se sent critiquée par ses parents ou ses frères et soeurs.
  • Hérédité : les troubles de l'alimentation se retrouvent souvent chez les individus d'une même famille.

Traitements médicaux

On traite généralement l'anorexie et la boulimie par une psychothérapie. L'approche cognitive/comportementale semble donner de bons résultats. La famille est souvent appelée à participer au processus étant donné les liens étroits qui existent entre ces troubles et les relations familiales. Pour soigner la dépression chez les boulimiques, on prescrit couramment des antidépresseurs tels que le Prozac®, tandis que pour stimuler l'appétit chez les anorexiques, on prescrit de la cyproheptadine, un antihistaminique qui se serait montré efficace à cet égard.

En cas d'anorexie grave, l'adolescente peut être hospitalisée et nourrie artificiellement. On profite alors de son séjour en hôpital pour entreprendre une thérapie, autant que possible avec le soutien de la famille. Les personnes anorexiques ont souvent besoin d'un suivi psychothérapeutique à long terme (un an et plus).

Psychothérapie

L'approche cognitive/comportementale ainsi que l'approche interpersonnelle se sont montrées efficaces dans la boulimie. Toutefois, selon quelques études la psychothérapie pourrait être moins efficace chez les anorexiques. Il se peut que ce soit parce que, contrairement aux boulimiques, qui sont conscients d'avoir un problème et le reconnaissent, les anorexiques le nient souvent et tirent fierté de leur conduite alimentaire. Une source suggère d'éviter toute thérapie duelle (le thérapeute se trouve seul avec le patient) et de favoriser plutôt les thérapies familiales ou de groupe, dans la mesure où la relation duelle risque d'encourager l'anorexique dans son désir de contrôler l'autre.21

Traitements non conventionnels

Alimentation

Fibres. On a observé que les boulimiques, tout comme les anorexiques, présentaient des troubles de la glycémie. Leur compulsion les incite à manger, parfois exclusivement, des aliments contenant des sucres rapides qui, en provoquant des fluctuations importantes du taux du glucose sanguin entraînent souvent des changements d'humeur marqués. En remplaçant ces derniers par des aliments riches en fibres alimentaires, on pourrait atténuer le problème.1

Éliminer certains aliments. Au cours d'une étude de six semaines et portant sur dix femmes, on a réussi à arrêter les fringales chez ces patientes boulimiques en éliminant de leur alimentation alcool, caféine, sucre raffiné, farine blanche, sel, glutamate monosodique et rehausseurs de goût, en plus de proscrire l'usage du tabac. Les femmes du groupe témoin, qui n'avaient pas modifié leur alimentation ont continué d'avoir des fringales jusqu'à ce qu'on leur fasse suivre à leur tour le même régime. Les deux groupes n'ont plus eu de fringales pendant les deux années et demie qui ont suivi.2

Exercice physique

Sans interdire l'exercice physique aux personnes souffrant de troubles de l'alimentation, on doit les encourager à une pratique modérée et à éviter tout excès. Les anorexiques, tout particulièrement, ont tendance à tomber dans ce type d'excès.3,4

Phytothérapie

De tout temps, on a eu recours aux plantes amères pour stimuler l'appétit. Toutefois, cette approche ne peut fonctionner que lorsque la personne anorexique a reconnu son problème et souhaite modifier son comportement. Comme à la longue les anorexiques finissent par ne plus avoir faim du tout, l'emploi d'une plante qui stimule l'appétit pourra alors leur être utile.

Usage traditionnel Roseau odorant (Acorus calamus) : très souvent prescrit en Allemagne aux patients qui ont perdu l'appétit pour diverses raisons, l'Acorus calamus ou « belle angélique » est également recommandée contre l'anorexie mentale.
Dosage :
de 20 à 30 gouttes de teinture, trois fois par jour. Ou en infusion : 1 c. à café de racine pour 1 tasse d'eau bouillante ; infuser dix minutes et prendre 3 tasses par jour. 17

Usage reconnu Chardon bénit : (Cnicus benedictus) : autre plante amère qui stimule l'appétit.
Dosage :
1 c. à café de sommités fleuries de chardon bénit pour une tasse d'eau bouillante. Infuser 10 minutes et prendre 1 tasse avant les deux grands repas. Teinture : de 40 à 60 gouttes par jour.18

Usage reconnu Racine de pissenlit (Taraxacum officinale) : plante amère.
Dosage :
faire infuser pendant 15 minutes 1 ou 2 c. à thé de racine de pissenlit par tasse d'eau bouillante. Prendre une tasse le matin et une tasse le soir.5 On peut aussi prendre un extrait solide en poudre à raison de 250 mg à 500 mg par jour ou de 10 à 15 gouttes de teinture par jour.

Efficacité probable Millepertuis (Hypericum perforatum) : plusieurs études ont démontré que le millepertuis était efficace pour traiter la dépression légère ou modérée, un problème commun chez les boulimiques.
Dosage :
extrait standardisé à 0,3 % d’hypéricine ou d’hyperforine, en comprimés ou en capsules; 300 mg, trois fois par jour.20

Supplémentation

Il va de soi que les anorexiques et les boulimiques risquent de souffrir de carences nutritionnelles, les premières parce qu'elles ne mangent pas assez, les secondes parce qu'en se purgeant régulièrement, elles créent des déséquilibres parfois importants. Toutefois, en dehors du zinc, qui a été largement étudié, peu d'études ont porté sur les carences spécifiques dont pourraient souffrir ces personnes. Il reste qu'on recommande généralement de prendre un supplément multivitamine/multiminéral.5

Efficacité possible Zinc : plusieurs recherches ont porté sur le zinc, car on a observé que les boulimiques et les anorexiques sont particulièrement carencées en cet oligo-élément.6,8,9 Au cours d'une étude à double insu effectuée auprès de 35 femmes souffrant d'anorexie mentale, on a montré que l'administration d'un supplément de zinc augmentait sensiblement leur poids.10
Dosage :
au cours de cette étude, les patientes ont pris 100 mg de gluconate de zinc par jour. Dans ce cas, le suivi médical est essentiel. Certaines sources suggèrent de prendre le zinc sous forme de solution liquide à raison de 100 ml à 120 ml jusqu'à amélioration des symptômes, ce qui peut prendre jusqu'à deux semaines.1

Efficacité incertaine Tryptophane (sous la forme L-tryptophane) : cet acide aminé essentiel est un précurseur de la sérotonine, une hormone qui contribue à réguler l'appétit et l'ingestion d'aliments. Or, une étude préliminaire indique que les femmes boulimiques pourraient avoir des taux de sérotonine anormalement bas, ce qui les pousserait aux fringales alimentaires. On a également observé que lorsque les taux plasmiques de tryptophane étaient bas, les rechutes étaient plus fréquentes chez les boulimiques. Selon les auteurs de cette étude, le déficit chronique de tryptophane plasmique pourrait être l'un des mécanismes qui explique pourquoi les régimes qui se succèdent sans fin peuvent éventuellement conduire aux troubles alimentaires chez les sujets vulnérables.11 Toutefois, les recherches sont peu nombreuses et ont donné des résultats contradictoires.12,13 Le L-tryptophane ne peut être obtenu que sur ordonnance.
Dosage :
au cours d'une petite étude préliminaire positive, on a administré 1 g de L-tryptophane et 45 mg de vitamine B6, trois fois par jour.13

Efficacité possible Calcium : Deux études14,15 ont démontré que les adolescentes souffrant d'anorexie mentale, absorbaient mal le calcium et en excrétaient plus que des adolescentes en bonne santé, ce qui peut entraîner de l'ostéoporose. La formation osseuse est ralentie tandis que la résorption osseuse est importante. Les patientes souffrant de boulimie mentale seraient également à risque d'ostéoporose, particulièrement si elles ont connu des épisodes d'anorexie.
Dosage :
1 200 mg, à prendre de préférence avec de la vitamine D, qui favorise son absorption. Les anorexiques seraient aussi carencées en vitamine D.5

Approches à considérer

Approches à considérer Médecine traditionnelle chinoise. La personne décidée à s'en sortir peut consulter un acupuncteur ou un praticien de Médecine traditionnelle chinoise qui pourra entreprendre un programme de soutien.

Approches à considérer Homéopathie. Elle pourrait être utile. Consulter un praticien pour bénéficier d'un traitement personnalisé en homéopathie.5
                                                                                    source:passeportsanté.net

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21 mai 2007 1 21 /05 /mai /2007 10:44


Nom commun : boeuf.
Nom scientifique :
Bos taurus.
Famille :
bovidés.

POURQUOI METTRE LE BOEUF AU MENU?

  • En cas d’anémie ou pendant les menstruations, il donne de l’énergie en fournissant une bonne dose de fer.
  • Le boeuf offre des possibilités culinaires très variées, de l’incontournable hamburger aux currys, en passant par les ragoûts et les plats mijotés.

  • Si l’on en mange modérément et si l’on choisit des pièces maigres, le boeuf est un aliment très nutritif. Il contient des protéines de haute qualité.
  • Le boeuf est une excellente source de 12 vitamines et minéraux essentiels, dont le fer, le zinc et les vitamines du complexe B. Le foie de boeuf est une source exceptionnelle de vitamine A et de folate (vitamine B9).

Profil santé

Le boeuf est une viande rouge nutritive pouvant faire partie d’une saine alimentation. Il contient des vitamines (particulièrement des vitamines du groupe B) et plusieurs minéraux présents en grande quantité (sélénium, zinc, fer, cuivre). Les personnes ne consommant pas de boeuf ou d’autres viandes rouges doivent porter une attention particulière à l’intégration quotidienne des substituts de la viande à leur alimentation afin de s’assurer que leurs besoins en ces différents minéraux et vitamines soient comblés.

Principes actifs et propriétés

Cancer. L’effet de la consommation de viande rouge sur l’incidence de divers cancers est controversé. Plusieurs études effectuées dans différents pays ont rapporté une association entre la consommation élevée de viande rouge et l’incidence plus élevée de cancer colorectal autant chez l’homme que chez la femme1-4. Tandis que certaines études n’ont pu démontrer d’association entre la consommation de viande rouge et le risque de cancer du côlon5,6, des chercheurs ont observé une diminution des cancers colorectaux chez les consommateurs de boeuf maigre7. De plus, cette relation serait particulièrement observée dans le cas d’une consommation quotidienne supérieure à 140 g de viande rouge. Une diminution de la consommation de viande chez des gens ayant déjà un adénome colorectal ne semble pas diminuer le risque de récurrence de la tumeur8.

La consommation de viande rouge (et de gras animal) a aussi été associée à une augmentation des cancers du sein dans certaines études9,10, tandis qu’aucune association n’a été observée dans d’autres11,12. De plus, la consommation de viande rouge ou de boeuf a été reliée à un risque plus élevé d’autres cancers, tels le cancer du pancréas13, du poumon14, de la vésicule biliaire15, de l’estomac et de l’oesophage16 et de certains types de cancers de la prostate17. Il est à noter que toutes ces études n’ont pas utilisé les mêmes méthodes de cueillette de données, ce qui a pu entraîner des biais quant à l’évaluation de la consommation réelle de viandes rouges.

Étant donné l’effet controversé de la consommation de viande rouge sur les risques de cancer, certains auteurs ont voulu nuancer la polémique. Des chercheurs ont souligné le fait que dans certains pays, même si la consommation de viande rouge tend à diminuer avec les années, l’incidence de cancer colorectal tend à augmenter18. Une des raisons proposées pour expliquer cette observation est la faible consommation d’aliments « protecteurs » contre le cancer (tels les fruits et légumes) souvent associé à une alimentation riche en viandes rouges. La viande rouge ne serait donc pas directement en cause, mais plutôt le déficit en composés protecteurs présents dans les végétaux. D’autres études se sont penchées plus spécifiquement sur de tels composés (protecteurs ou non) potentiellement impliqués dans ces effets observés.

  • AHC et HAP. Certains composés potentiellement cancérogènes sont formés lorsque la viande est cuite à des températures élevées, par exemple les amines hétérocycliques (AHC) et les hydrocarbones aromatiques polycycliques (HAP)13. La formation de ces composés dépend de la méthode, de la température et du degré de cuisson. La cuisson sur le grill et au barbecue ainsi que la friture produisent de grandes quantités de ces composés cancérogènes, tandis que la cuisson au four, les rôtis ou les mijotés n’en forment que des quantités négligeables. Plusieurs études ont observé un lien entre la cuisson excessive des viandes et différents types de cancer7,10,13,16. Par exemple, le brunissement ou la carbonisation de la partie externe de la viande devrait être évités, tout en s’assurant de cuire la viande suffisamment afin de tuer les bactéries.
  • Lipides. La consommation de viandes rouges, tel le boeuf, entraîne inévitablement un apport plus élevé en lipides dans l’alimentation. Certaines études se sont penchées sur les liens pouvant exister entre la consommation de lipides et de viandes rouges et le risque de cancer. Une étude prospective réalisée par une équipe de chercheurs de renom a démontré que la consommation de lipides de sources animales (provenant particulièrement des viandes rouges) était associée à une incidence plus élevée de cancers colorectaux19. Plus récemment, les auteurs d’un article de synthèse présentant les résultats de plusieurs recherches ont conclu que l’association positive observée entre l’apport en gras total de la diète et le risque de cancer colorectal serait davantage attribuable à la consommation de viande rouge20. Ce type d’aliment est associé à une incidence accrue du cancer du côlon et de la prostate. Selon les auteurs, il y aurait donc lieu de recommander une diminution de la consommation de viande rouge, en particulier le boeuf (coupes grasses) et les viandes froides plutôt qu’une diminution des gras dans la diète (surtout ceux d’origine végétale) puisque la viande rouge n’apporterait aucun bénéfice supplémentaire en ce qui a trait à la prévention du cancer. Des chercheurs ont aussi observé que l’incidence de cancer colorectal augmentait seulement avec un apport de viandes riches en gras (par exemple les saucisses, les viscères et les viandes froides) et qu’elle diminuait avec la consommation de viandes rouges maigres21. Comme les résultats des études sont contradictoires et que plusieurs autres facteurs pourraient être en cause, l’implication réelle des lipides dans l’incidence des cancers, particulièrement du cancer colorectal, n’est pas encore connue.
  • Vitamines et minéraux. Des composés protecteurs contre le cancer seraient aussi présents dans la viande rouge, comme le boeuf. Certaines études ont observé une relation inverse entre les concentrations sanguines de zinc et de sélénium et l’incidence de certains cancers22. Ces deux minéraux sont présents en grande quantité dans la viande rouge en plus d’être hautement biodisponibles. De plus, le foie de boeuf est une source exceptionnelle de vitamine A et de folate (vitamine B9). Le folate a été associé à la diminution du risque de certains cancers.

Maladies cardiovasculaires. Dès les années 1940, des chercheurs ont remarqué que les protéines d’origine animale possédaient un effet hypercholestérolémiant, contrairement aux protéines végétales qui ont davantage tendance à diminuer le cholestérol sanguin23. Plus récemment, une étude d’observation réalisée auprès de plus de 6 000 participants a permis de constater que plus la consommation de protéines de viande, de poisson et de volaille était élevée, plus les concentrations sanguines de cholestérol et d’apolipoprotéine-B (protéine attachée aux particules de cholestérol-LDL, communément appelé « mauvais » cholestérol) des participants étaient élevées23. De plus, une consommation élevée de boeuf était spécifiquement reliée à des concentrations plus élevées de ces deux paramètres sanguins, qui sont des facteurs de risque de la maladie cardiovasculaire, comparativement aux participants qui en consommaient le moins. Une récente étude dont le but était de réviser plus de 50 recherches réalisées sur le sujet a plutôt permis de conclure que la viande rouge maigre, dépourvue de son gras visible, n’augmentait pas le cholestérol total ni le cholestérol-LDL (« mauvais » cholestérol ) dans le sang24. Ces résultats laissent penser que la consommation modérée de boeuf maigre peut faire partie d’une alimentation saine.

Aux États-Unis comme au Canada, les recommandations pour la santé cardiovasculaire suggèrent de diminuer la consommation d’acides gras de type saturé, étant donné leurs effets néfastes sur les concentrations sanguines de cholestérol25,26. Selon la coupe de viande utilisée, 30 % à 40 % des lipides du boeuf proviennent des gras saturés. Par contre, il faut préciser que la consommation d’acide stéarique, un acide gras qui représente environ le tiers du contenu total en acides gras saturés du boeuf (sauf pour le foie de boeuf, dans lequel il représente plus des deux tiers), entraîne des effets différents sur le profil lipidique sanguin comparativement aux autres acides gras saturés. En effet, l’acide stéarique diminuerait légèrement le rapport « cholestérol total sur cholestérol-HDL (bon cholestérol) », cet effet étant un facteur protecteur de la maladie cardiovasculaire27. Bien que ces résultats démontrent que les acides gras saturés ne sont pas tous nuisibles, leur remplacement par des acides gras insaturés (monoinsaturés et polyinsaturés) est tout de même souhaitable puisqu’il a été démontré que cela permettait de diminuer le risque de maladies coronariennes27.

Des résultats singuliers ont été observés lors d’une étude évaluant l’effet de la consommation de lipides et de protéines animales sur les accidents vasculaires cérébraux (AVC). En analysant l’alimentation de plus de 85 000 femmes, les auteurs ont constaté que celles ayant un plus faible apport en protéines animales étaient plus à risque de souffrir d’une hémorragie intraparenchymateuse (un type d’AVC), comparativement à celles ayant un apport plus élevé28. Les auteurs ont soulevé que cette observation pourrait expliquer l’incidence élevée de ce type d’AVC dans certains pays d’Asie où la consommation de viande est faible28.

Diabète. Une étude d’observation a permis de constater que les femmes qui consommaient du boeuf ou du jambon plus de deux fois par semaine avaient un risque plus élevé d’être atteintes de diabète de type 2, comparativement aux femmes qui en consommaient moins d’une fois par semaine29. Le cholestérol, les protéines et le fer contenus dans le boeuf sont des facteurs alimentaires qui pourraient expliquer en partie cette association avec l’incidence du diabète de type 229. De plus, deux grandes études ont observé qu’une alimentation de type « western » (caractérisée entre autres par une consommation élevée de viandes rouges et transformées, de produits laitiers riches en matières grasses, de sucres raffinés et de desserts) était associée davantage à une augmentation du risque de diabète de type 2 chez l’homme et la femme, comparativement à une alimentation dite « prudente » (caractérisée par une consommation élevée de fruits, de légumes, de poisson, de volaille et de grains entiers)30,31. Chez la femme, ces études ont permis de démontrer qu’une consommation élevée de viande rouge était reliée à l’augmentation du diabète31.

Maladies inflammatoires. La consommation de viande et d’abats a souvent été associée à une augmentation de l’inflammation chez les gens atteints de maladies inflammatoires32. Récemment, des chercheurs ont observé que les gens qui consommaient plus de 58 g (environ 2 oz) de viande par jour présentaient un risque presque deux fois plus élevé de souffrir de polyarthrite rhumatoïde33. La présence de plusieurs composés dans la viande pourrait partiellement expliquer ces associations (dont les types de lipides, les protéines, le fer et les nitrites de la viande), mais davantage d’études seront nécessaires afin d’identifier précisément les composés alimentaires impliqués. Les données disponibles actuellement ne permettent pas de conclure hors de tout doute que la consommation de viande augmente l’incidence de maladies inflammatoires. Il est tout de même recommandé aux gens à risque ou souffrant d’arthrite de limiter ou diminuer leur consommation de viandes, afin de bénéficier des effets positifs qui y sont reliés34.

Acide linoléique conjugué (ALC). Les ALC sont un groupe d’acides gras polyinsaturés, dérivés de l’acide linoléique. Produits entre autres durant le processus de digestion des ruminants, les ALC sont présents exclusivement dans la viande obtenue de ces animaux (boeuf, agneau, mouton, cerf), ainsi que dans le lait et les produits laitiers. Le boeuf contient des quantités relativement élevées d’ALC. Ces acides gras sont connus pour leurs effets bénéfiques potentiels contre le cancer, l’athérosclérose et le diabète, de même que sur le système immunitaire et la composition corporelle35. Comme la recherche sur les ALC a davantage été réalisée chez l’animal et que les mécanismes par lesquels ces acides gras exercent leurs effets demeurent obscurs, les chercheurs demeurent prudents quant à l’émission de recommandations claires concernant leur consommation. De plus, la majorité des études ont été effectuées à partir de suppléments d’ALC, ainsi, l’effet des ALC naturellement présents dans le boeuf reste à déterminer. Il est tout de même intéressant de savoir que les différentes coupes de boeuf contiendraient de 0,01 g à 0,06 g d’ALC par 100 g de viande, selon leur teneur en matières grasses. Dans les études réalisées à partir de suppléments, des effets thérapeutiques ont été remarqués à des doses quotidiennes de 3,5 g à 7 g d’ALC (voir notre fiche détaillée dans la section Plantes et suppléments).

Autres propriétés

Le boeuf est-il antioxydant?

Donnée non disponible.

Le boeuf est-il acidifiant?

Modérément. Le boeuf a un indice PRAL de 7,8.

Le boeuf a-t-il une charge glycémique élevée?

Il n’y a pas de charge glycémique pour les viandes.

Nutriments les plus importants

Que vaut une « portion » de boeuf?

Poids/volume

Boeuf haché, maigre, grillé, bien cuit, 100 g

Rôti de côtes croisées, pièce maigre, braisé, 100 g

Bifteck d’intérieur de ronde, pièce maigre, grillé, 100 g

Foie de boeuf braisé, 100 g

Calories

252

206

163

191

Protéines

28,0 g

34,8 g

30,1 g

29,1 g

Glucides

0,0 g

0,0 g

0,0 g

5,1 g

Lipides

14,7 g

11,3 g

3,9 g

5,3 g

-saturés

5,8 g

4,1 g

1,3 g

1,7 g

-monoinsaturés

6,8 g

4,7 g

1,5 g

0,7 g

-polyinsaturés

0,4 g

0,4 g

0,2 g

0,6 g

Cholestérol

81 mg

82 mg

65 mg

396 mg

Fibres alimentaires

0,0 g

0,0 g

0,0 g

0,0 g

Source : Santé Canada. Fichier canadien sur les éléments nutritifs, 2005.

 

Voir la signification des symboles de classification des sources des nutriments

Excellente source Phosphore. Le boeuf est une excellente source de phosphore. Le phosphore constitue le deuxième minéral le plus abondant de l’organisme après le calcium. Il joue un rôle essentiel dans la formation et le maintien de la santé des os et des dents. De plus, il participe entre autres à la croissance et à la régénérescence des tissus et aide à maintenir à la normale le pH du sang. Il est l’un des constituants des membranes cellulaires.

Excellente source Fer. Le rôti de côtes et le bifteck d’intérieur de ronde sont d’excellentes sources de fer pour l’homme et de bonnes sources pour la femme. Le boeuf haché est lui aussi une excellente source de fer pour l’homme, mais seulement une source pour la femme, car leurs besoins respectifs en ce minéral sont différents. Le foie de boeuf est quant à lui une excellente source de fer. Chaque cellule du corps contient du fer. Ce minéral est essentiel au transport de l’oxygène et à la formation des globules rouges dans le sang. Il joue aussi un rôle dans la fabrication de nouvelles cellules, d’hormones et de neurotransmetteurs (les messagers dans l’influx nerveux). Il est à noter que le fer contenu dans les aliments d’origine animale est très bien absorbé par l’organisme, comparativement au fer des végétaux.

Excellente source Zinc. Le boeuf est une excellente source de zinc. Le zinc participe notamment aux réactions immunitaires, à la fabrication du matériel génétique, à la perception du goût, à la cicatrisation des plaies et au développement du foetus. Le zinc interagit également avec les hormones sexuelles et thyroïdiennes. Dans le pancréas, il participe à la synthèse (fabrication), à la mise en réserve et à la libération de l’insuline.

Excellente source Cuivre. Le foie de boeuf est une excellente source de cuivre. Le bifteck d’intérieur de ronde est quant à lui une bonne source de cuivre. Cependant, le boeuf haché et le rôti de côtes en sont seulement des sources. En tant que constituant de plusieurs enzymes, le cuivre est nécessaire à la formation de l’hémoglobine et du collagène (protéine servant à la structure et à la réparation des tissus) dans l’organisme. Plusieurs enzymes contenant du cuivre contribuent également à la défense du corps contre les radicaux libres.

Excellente source Sélénium. Le boeuf est une excellente source de sélénium. Ce minéral travaille avec l’une des principales enzymes antioxydantes, prévenant ainsi la formation de radicaux libres dans l’organisme. Il contribue aussi à convertir les hormones thyroïdiennes en leur forme active.

Excellente source Vitamine B2. Le foie de boeuf, le boeuf haché et le rôti de côtes sont d’excellentes sources de vitamine B2. Le bifteck d’intérieur de ronde est, pour sa part, une bonne source de cette vitamine, connue aussi sous le nom de riboflavine. Tout comme la vitamine B1, la riboflavine joue un rôle dans le métabolisme de l’énergie de toutes les cellules. De plus, elle contribue à la croissance et à la réparation des tissus, à la production d’hormones et à la formation des globules rouges.

Excellente source Vitamine B3. Le boeuf est une excellente source de vitamine B3. Appelée aussi niacine, la vitamine B3 participe à de nombreuses réactions métaboliques et contribue particulièrement à la production d'énergie à partir des glucides, des lipides, des protéines et de l'alcool que nous ingérons. Elle participe aussi au processus de formation de l’ADN, permettant une croissance et un développement normaux.

Excellente source Acide pantothénique. Le foie de boeuf est une excellente source d’acide pantothénique (vitamine B5). Le boeuf haché est pour sa part une bonne source d’acide pantothénique, tandis que le rôti de côtes et le bifteck d’intérieur de ronde en sont des sources. L’acide pantothénique fait partie d’une coenzyme clé dans l’utilisation de l’énergie des aliments que nous consommons. Il participe aussi à plusieurs étapes de la synthèse des hormones stéroïdiennes, des neurotransmetteurs et de l’hémoglobine.

Excellente source Vitamine B6. Le rôti de côtes, le bifteck d’intérieur de ronde et le foie de boeuf sont d’excellentes sources de vitamine B6, tandis que le boeuf haché en est une source. La vitamine B6, aussi appelée pyridoxine, fait partie de coenzymes qui participent au métabolisme des protéines et des acides gras ainsi qu’à la synthèse (fabrication) des neurotransmetteurs (messagers dans l’influx nerveux). Elle contribue également à la fabrication des globules rouges et leur permet de transporter davantage d’oxygène. La pyridoxine est aussi nécessaire à la transformation du glycogène en glucose et elle contribue au bon fonctionnement du système immunitaire. Cette vitamine joue enfin un rôle dans la formation de certaines composantes des cellules nerveuses et dans la modulation de récepteurs hormonaux.

Excellente source Folate. Le foie de boeuf est une excellente source de folate (vitamine B9). Le folate participe à la fabrication de toutes les cellules du corps, dont les globules rouges. Cette vitamine joue un rôle essentiel dans la production du matériel génétique (ADN, ARN), dans le fonctionnement du système nerveux et du système immunitaire, ainsi que dans la cicatrisation des blessures et des plaies. Comme il est nécessaire à la production des nouvelles cellules, une consommation adéquate est primordiale durant les périodes de croissance et pour le développement du foetus.

Excellente source Vitamine B12. Le boeuf est une excellente source de vitamine B12. Cette vitamine travaille de concert avec l’acide folique (vitamine B9) pour la fabrication des globules rouges dans le sang. Elle travaille aussi à l’entretien des cellules nerveuses et des cellules fabriquant le tissu osseux.

Excellente source Vitamine A. Le foie de boeuf est une excellente source de vitamine A, particulièrement sous forme de rétinol, une des formes actives de la vitamine A dans l’organisme. La vitamine A est l’une des vitamines les plus polyvalentes, jouant un rôle dans plusieurs fonctions de l’organisme. Elle favorise, entre autres, la croissance des os et des dents. Elle maintient la peau en santé et protège contre les infections. De plus, elle joue un rôle antioxydant et favorise une bonne vision, particulièrement dans l’obscurité.

Bonne source Manganèse. Le foie de boeuf est une bonne source de manganèse. Le manganèse agit comme cofacteur de plusieurs enzymes qui facilitent une douzaine de différents processus métaboliques. Il participe également à la prévention des dommages causés par les radicaux libres.

Bonne source Vitamine B1. Le foie de boeuf est une bonne source de vitamine B1. Le boeuf haché, le rôti de côtes et le bifteck d’intérieur de ronde en sont des sources. Appelée aussi thiamine, la vitamine B1 fait partie d'une coenzyme nécessaire à la production d'énergie principalement à partir des glucides que nous ingérons. Elle participe aussi à la transmission de l'influx nerveux et favorise une croissance normale.

Bonne source Vitamine D. Le rôti de côtes est une bonne source de vitamine D. Le boeuf haché, le bifteck d’intérieur de ronde et le foie de boeuf sont, quant à eux, des sources de cette vitamine. La vitamine D joue un rôle primordial dans la santé des os et des dents, en rendant disponible le calcium et le phosphore dans le sang, entre autres pour la croissance de la structure osseuse. Elle participe aussi à la maturation des cellules, dont les cellules du système immunitaire.

 

Précautions

 

Le boeuf haché peut être responsable de toxi-infections alimentaires. Escherichia coli (E. coli) est une bactérie qui se trouve à l’état naturel dans les intestins du bétail et il arrive qu’elle contamine la surface de la viande au moment de l’abattage. Lorsque la viande est hachée, le processus peut répartir la bactérie dans toute la viande. Par contre, des mesures de salubrité peuvent prévenir une toxi-infection alimentaire. En plus du lavage des mains et des surfaces de travail, il est important d’éviter toute contamination croisée de la viande crue avec d’autres aliments ou surfaces et de s’assurer de la cuisson suffisante du boeuf. Les températures internes de cuisson sont disponibles sur le site Internet de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA). Une toxi-infection alimentaire se manifeste par des crampes d’estomac, des nausées, des vomissements, de la diarrhée et de la fièvre.

 

Cuisson des viandes
Pour profiter de façon optimale des propriétés santé du boeuf, il importe de le cuire de façon adéquate afin d’éviter la formation de composés potentiellement cancérogènes. Il faut éviter de carboniser ou de trop cuire la viande et utiliser moins souvent la friture et la cuisson sur le grill ou au barbecue.

 

Recherche : Sonia Pomerleau, Dt.P. M.Sc., Institut des nutraceutiques et des aliments fonctionnels (INAF), Université Laval
Rédaction
 : Caroline Trudeau, Dt.P., nutritionniste, Institut des nutraceutiques et des aliments fonctionnels (INAF), Université Laval
Collaboration
 : Louise Corneau, Dt.P., M.Sc., Institut des nutraceutiques et des aliments fonctionnels (INAF), Université Laval et Hélène Gagnon, étudiante en nutrition, Université Laval
Révision scientifique
 : Sophie Desroches, Dt.P. M.Sc., candidate au doctorat, Institut des nutraceutiques et des aliments fonctionnels (INAF), Université Laval

Le boeuf au fil du temps

Le terme « boeuf », qui est apparu dans la langue en 1155, est dérivé du latin bos. Bien qu'elle ne vienne pas d'Europe, on donne souvent à l'espèce Bos taurus le nom de « boeuf européen », la diversité des cultures et l'éloignement géographique des régions sur ce continent ayant conduit à la sélection de nombreuses races aux caractéristiques bien définies et qui forment l'essentiel des élevages modernes dans le monde.

Le boeuf européen et le zébu sont les deux principales espèces de bovidés domestiqués. Ils ont pour ancêtre commun le monumental aurochs que l'être humain chassait depuis des temps immémoriaux. L’aurochs aurait été domestiqué il y a 7 000 ou 8 000 ans dans le sud-ouest de l'Asie et, peut-être à la même époque, dans le nord de l'Afrique.

Le boeuf a d'abord été considéré comme un animal sacré destiné aux sacrifices rituels, au cours desquels on rejouait symboliquement la mort de la déesse Lune, qu’il représentait avec ses cornes en forme de lyre. Puis, avec l’apparition de l'agriculture, il est devenu un symbole de fertilité. En Mésopotamie, en Égypte et dans la vallée de l'Indus, il prend une importance phénoménale. On le vénère et le représente dans des statues tandis que, dans la Grèce et la Rome antiques, on l’offre en sacrifices rituels.

On découvre rapidement l'utilité du boeuf comme animal de trait, que ce soit pour tirer les chariots sacrés ou, plus tard, la charrue de bois, dont il a suivi l'expansion vers l'ouest. Dès le IVe millénaire avant notre ère, le mâle castré est harnaché et mis à l'ouvrage.

Un peu de piquant?
Le goût pour la chair de boeuf est récent, historiquement parlant. En Grèce et à Rome, seule la classe riche en mange, situation qui prévaudra jusqu'à la fin du Moyen Âge, époque où les Européens se découvriront un appétit immodéré pour cette viande rouge. Selon certains, c'est le désir de trouver des épices et des assaisonnements pour l'apprêter et la conserver qui les lancera sur les mers à la conquête du monde.

Durant le Moyen Âge, à la campagne, le boeuf est d'abord un animal de trait et une source de lait. On ne l'abat que lorsqu'il est épuisé par les travaux, les nombreuses lactations ou l'âge. Il faudra donc faire preuve de beaucoup d'imagination pour apprêter la chair coriace de ces bêtes, que l'on qualifiait, et qualifie toujours en France, de « vieilles marraines ». C'est ainsi que naîtront la daube et le pot-au-feu de même que, en Angleterre, les ragoûts et plats de viande braisée ou bouillie qui restent, malgré tout, l'apanage des riches, les pauvres devant généralement se contenter des abats : tripes, rognons, mou (poumon), langue, queue, tout passe à la casserole.

Les premiers boeufs font leur entrée en Amérique lors du deuxième voyage de Christophe Colomb en 1494, tandis qu'il fonde, sur l'île d'Hispaniola (aujourd'hui Haïti et République dominicaine), le premier établissement européen du continent. Les animaux se multiplieront et vivront plus ou moins à l'état sauvage, si bien qu'on les chassera plutôt qu'on ne les élèvera. Il faudra peu de temps avant que le boeuf ne se retrouve sur tout le continent américain, depuis le nord jusqu'au sud.

Encore aujourd’hui, dans plusieurs régions du monde, le boeuf continue d’être un instrument de travail en plus de fournir un cuir solide pour la fabrication de tambours, de boucliers, de vêtements et de literie, et des os pour façonner des grattoirs et des ustensiles de cuisine. Son fumier est souvent employé comme combustible et comme ciment, et son urine sert au lavage et au tannage des peaux.

Bien que quelques races seulement dominent le marché, des centaines ont été sélectionnées au fil des siècles. Aujourd'hui, les sélectionneurs recherchent de nouveau ces anciennes races au bagage génétique plus étendu afin d'améliorer les troupeaux modernes, souvent très sensibles aux maladies et aux parasites ou dont les femelles présentent des difficultés au moment du vêlage.

Usages culinaires

Préparation et précautions

Il n'est plus recommandé aujourd'hui de laisser reposer la viande sur le comptoir le temps qu'elle atteigne la température de la pièce; il est préférable de la faire passer directement du réfrigérateur à la casserole ou au poêlon.

Températures de cuisson à mesurer à l'aide d'un thermomètre à viande 
Rôti : 57 à 60 ºC (135-140 ºF). Laisser reposer 15 minutes après la cuisson. La température interne augmentera encore de 3 à 5 degrés.
Steak : 63 ºC (145 ºF). Enfoncer le thermomètre à l'horizontale dans la viande.
Boeuf haché : 72 ºC (160 ºF).

Si possible, hacher soi-même sa viande juste avant de l'apprêter, à l'aide d'un large couteau ou d'un hache-viande; les risques de prolifération bactérienne s'en trouveront grandement réduits.
La plus grande vigilance s'impose quant à l'entretien des ustensiles, récipients, assiettes, planches à découper qui se trouvent en contact avec de la viande crue. Les laver à l'eau chaude et savonneuse tout de suite après l’utilisation. Frotter régulièrement la surface de travail avec du vinaigre ou un demi-citron privé de son jus.
Si l’on veut faire cuire des morceaux de boeuf à la mijoteuse (crock pot ou slow cooker), dont les températures de cuisson restent très basses, les faire d'abord revenir à haute température afin de détruire les bactéries qui pourraient être présentes à la surface.
Les morceaux les moins tendres gagneront à mariner un à cinq jours au réfrigérateur dans une préparation comprenant nécessairement une substance acide : jus d'agrumes, vin, cidre, vinaigre ou yogourt. Ajouter les aromates de son choix, une bonne huile d'olive, de la sauce soya ou Worcestershire, du miel, etc.
Les pièces à rôtir peuvent être saumurées 24 heures dans de l'eau additionnée de sucre et de sel. Laisser ensuite reposer la viande une journée au réfrigérateur. Elle sera nettement plus tendre après ce traitement.
Laisser reposer une pièce rôtie 15 ou 20 minutes à la sortie du four, ce qui permet une bonne répartition des jus dans la chair. La recouvrir d'une feuille de papier d’aluminium pour la garder chaude.
Autant que possible, acheter rôtis et morceaux à braiser avec les os. Ils donnent à la chair plus de saveur et l'empêchent de trop se rétracter à la cuisson.

Abats

Langue : pour la débarrasser de ses impuretés, la mettre à rincer sous un filet d'eau froide pendant une heure, ou la laisser simplement tremper en changeant l'eau à quelques reprises.
Foie
: retirer la membrane transparente qui le recouvre, puis le mettre à tremper dans du lait afin de lui enlever un peu de son amertume.
Tripes
: fraîches, elles exigent une longue cuisson (une douzaine d'heures, et même plus). Il est préférable de les acheter partiellement cuites pour les apprêter ensuite en suivant la recette de son choix.

Apprêts culinaires
  • L'incontournable hamburger peut se préparer avec de l'ail et des oignons émincés, du thym, du persil, ou d'autres herbes au choix. Pour une expérience gustative inusitée, ajouter des olives noires hachées. Si le mélange n'est pas assez homogène, ajouter un oeuf cru et de la chapelure. Bien mélanger les ingrédients et faire revenir à la poêle ou griller au four. Napper d'un coulis de poivron rôti.
  • Le bifteck tartare, qui aurait été inventé au XIVe siècle par les Tartares, se prépare avec le filet, qu'il faut d'abord couper en tranches, puis en cubes et enfin émincer. Incorporer un jaune d'oeuf, une échalote hachée très finement, du sel, du poivre, un peu d'huile de tournesol, du persil haché et, si l’on veut ajouter un peu d'acidité, quelques gouttes de vin blanc.
  • La réussite du carpaccio, ce plat de viande crue, créé en hommage à un peintre de la Renaissance vénitienne, tient à la finesse de ses tranches. Pour le réussir, mettre le morceau de filet au congélateur une dizaine de minutes, il sera nettement plus facile à trancher. Assaisonner de sel et de poivre le fond d'une assiette. Y déposer les tranches de viande et assaisonner de nouveau de sel et de poivre. Napper d'une vinaigrette à base de jus de citron et d'huile d'olive. Décorer d'une julienne de zeste de citron blanchi et servir avec une salade de roquette et des croûtons de pain.
  • La daube se prépare avec de la viande prise dans l'épaule et coupée en cubes, que l'on fait cuire dans une cocotte épaisse avec du vin rouge, de l'ail en chemise, une feuille de laurier, quelques clous de girofle, des écorces d'agrumes séchées. Ajouter un morceau de lard non salé. La cuisson dure 3 ou 4 heures au four ou 8 à 10 heures dans une mijoteuse réglée à basse température.
  • Servir les restes de boeuf en salade tiède avec la chair d'une aubergine frite, des échalotes, du jus de limette et une pincée de sucre. Ajouter du piment fort si désiré.
  • Pour les excursions ou les expéditions, la charqui (viande séchée) n'a pas son pareil. On peut s'en procurer dans le commerce, mais elle est généralement traitée aux nitrites et souvent faite de viande hachée reconstituée. La véritable charqui n'est jamais hachée. On peut la faire soi-même en coupant d'abord la viande en fines tranches dans le sens contraire des fibres. Jeter les tranches dans de l'eau ou une marinade qui mijote et les retirer dès que le liquide a retrouvé son point d'ébullition. Mettre ensuite les tranches à sécher dans un déshydrateur ou au four réglé de 60 à 72 ºC (160 ºF) pendant 7 à 12 heures, jusqu'à ce que la viande soit sèche, mais non cassante.
  • Le coeur est servi en tranches de 1 à 1,5 cm d'épaisseur que l'on fait cuire jusqu'à ce qu'elles soient d'un beau rose saignant. On peut aussi le garder entier et le farcir avant de le mettre au four à feu lent. Ou le cuire dans du lait et un fond blanc, ou dans un mélange de fond brun et de vin rouge.
  • Pocher la langue préparée (voir la section Abats ci-dessus) dans un court-bouillon composé d'eau, d'oignons, de poireaux, de carottes, d'ail, de céleri, d'un bouquet garni, de baies de genièvre, de sel et de poivre que l'on aura préalablement fait cuire 45 minutes. Mijoter jusqu'à ce que la langue soit bien cuite. Enlever la peau blanche qui la recouvre, puis la couper en belles tranches que l'on servira nappées d'une sauce gribiche.
  • Faire mijoter longuement la queue dans un bouillon de légumes et la servir en soupe. Ou la préparer en la mettant dans de l'eau froide : amener à ébullition, écumer; ajouter des pieds de veau, des oignons, du poivre, une ou deux branches de céleri, une ou deux carottes, une tête d'ail et un bouquet garni; cuire à frémissement jusqu'à ce que la chair se détache bien des os; effilocher la viande et servir avec le bouillon réduit et une purée de pommes de terre.

En Asie, on apprête le boeuf dans des currys que l'on sert sur du riz ou des nouilles de riz. Les Thaïlandais le font mijoter doucement dans du lait et de la crème de noix de coco. Les Chinois le font sauter au wok avec quantité de légumes émincés.

Écologie et environnement

De l'herbe et du foin
Contrairement à celui de la volaille, le système digestif des ruminants est mal adapté au grain que, dans la nature, ils ne consomment qu'en petites quantités. Et pourtant, dans les élevages modernes, les bovins mangent de moins en moins d'herbe et de plus en plus de grains et de concentrés. Des chercheurs ont démontré que la chair du boeuf élevé sur pâturage contenait moins de gras saturés et était moins calorifique (100 calories de moins dans un steak de 170 grammes) que celle du boeuf élevé au grain. De plus, elle contient plus de vitamine E, d'acides gras oméga-3 (deux à six fois plus) et d'acide linolénique conjugué.

En outre, les intestins des ruminants qui consomment peu d'herbe hébergent 300 fois plus de bactéries E.coli que ceux des animaux élevés sur pâturage. À la longue, ces bactéries deviennent résistantes à l'acidité gastrique de l'animal et, lorsqu'elles sont accidentellement transmises à l'être humain, elles survivent aux fortes doses d'acidité présentes dans son estomac et lui sont, par conséquent, beaucoup plus néfastes.

                                                              source:passeportsanté.net

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17 mai 2007 4 17 /05 /mai /2007 12:46

 

Traitements possibles

Traitements médicaux

Aucun traitement possible. Bannissement de l’allergène, injection d’épinéphrine (adrénaline) en cas de réaction anaphylactique, conseils en nutrition.

Traitements non conventionnels

Aucun.

Voir la signification des symboles et les critères de classification utilisés

Les réactions déclenchées par des aliments peuvent survenir de façon soudaine, dans les deux heures suivant leur ingestion, ou de façon retardée, jusqu’à 48 heures plus tard. Cette fiche porte uniquement sur les réactions immédiates causées par une allergie à un aliment. Pour en savoir plus sur l’intolérance au gluten ou sur les intoxications alimentaires, consulter nos fiches dédiées à ces sujets.

Description médicale

L’allergie alimentaire se caractérise par des réactions de défense exagérées qui se produisent à la suite de l’ingestion d’un aliment ou d’un additif alimentaire considéré nuisible par le corps.

Contrairement à l’intolérance ou à l’intoxication alimentaires, elle implique des réactions du système immunitaire. En effet, l’organisme réagit très fortement à l’allergène en cause en mettant en branle une suite de mécanismes de défense.

Par définition, une allergie alimentaire survient en réaction à une protéine qui peut être présente dans les arachides, le lait de vache, le poisson, etc. Il est donc impossible d’être allergique à un sucre ou à un gras, même si l’on peut très bien avoir une intolérance au lactose, un type de sucre naturellement présent dans le lait. Aussi, dans le cas de l’allergie, une très petite quantité de l’aliment peut provoquer des symptômes.

Il n’existe pas de traitement curatif contre les allergies alimentaires. L’unique solution consiste à bannir la consommation des aliments allergènes.

Les symptômes d’allergie peuvent être légers, par exemple des picotements sur les lèvres, ou très graves et potentiellement mortels, comme une difficulté à respirer, une perte de conscience ou de l’arythmie dans le cas d’un choc anaphylactique. En France, de 50 à 80 personnes meurent chaque année d’un tel choc.

 

Remarque. Bien que cela soit plutôt rare, certaines personnes réagissent fortement à l’ingestion de divers additifs alimentaires. La réaction peut être une véritable allergie si l’additif, même s’il ne contient pas de protéines, a été contaminé par un autre aliment en contenant. À titre d’exemple, la lécithine de soya, non allergène, peut être contaminée par des protéines de soya. Mais le plus souvent, il s’agit d’une intolérance alimentaire dont les symptômes ressemblent à ceux d’une allergie. Des additifs comme les sulfites, la tartrazine et les salicylates peuvent provoquer une réaction anaphylactique ou une crise d’asthme. Une personne asthmatique sur cent est sensible aux sulfites2.

 

La réaction et le choc anaphylactiques

On estime que de 1 % à 2 % de la population canadienne serait à risque d’anaphylaxie6, une réaction allergique grave et subite qui s’accompagne de plusieurs symptômes. Environ une fois sur trois, la réaction anaphylactique est causée par une allergie alimentaire3. Si elle n'est pas traitée rapidement, la réaction anaphylactique peut évoluer vers le choc anaphylactique, c'est-à-dire la chute de la tension artérielle, la perte de conscience et éventuellement le décès, en quelques minutes (voir les symptômes ci-dessous). Le mot anaphylaxie provient du grec ana = contraire et phulaxis = protection, pour signifier que cette réponse du corps va à l’encontre de ce que l’on désire.

Les allergies aux arachides, aux noix, aux poissons et aux fruits de mer sont les plus souvent impliquées dans les réactions anaphylactiques.

 

Une réaction anaphylactique provoquée par des vapeurs et des odeurs?

 

 

Règle générale, tant qu’il n’y a pas ingestion de l’aliment allergène, il est très peu probable qu’il puisse y avoir une réaction allergique grave.

 

 

L’inhalation de particules d’aliments qui contiendraient des protéines peut provoquer une réaction allergique, mais légère. Ainsi, une personne allergique au poisson peut présenter de légers symptômes respiratoires après avoir respiré les vapeurs de cuisson d’un poisson. Quand on chauffe le poisson, ses protéines deviennent très volatiles. En cas d’allergie au poisson, on déconseille de faire cuire au four en même temps des filets de poisson et d’autres aliments, afin d’éviter toute contamination.

 

 

Quant à l’odeur, même si elle peut incommoder les nez délicats, aucun cas de réaction allergique n’a été rapporté à ce sujet.

 

Prévalence

Une allergie, vraiment?
Un adulte sur quatre se croit atteint d’une allergie alimentaire, d’après divers sondages3. En réalité, seulement 2,5 % d’entre eux le sont. Cela s’explique par le fait qu’il est difficile de distinguer, sans diagnostic, une allergie d’un autre type de réaction à un aliment comme l’intolérance alimentaire.

De nos jours, de 6 % à 8 % des enfants ont au moins une allergie alimentaire3. Les allergies alimentaires peuvent survenir à n’importe quel âge, mais elles apparaissent en général avant quatre ans. À cet âge, le système digestif ainsi que le système immunitaire ne sont pas encore matures, ce qui rend plus susceptible aux allergies. Certaines allergies s’atténuent ou disparaissent avec l’âge.

Les allergies alimentaires, de même que d’autres maladies pouvant être d’origine atopique (eczéma, rhinite allergique, asthme, urticaire) sont plus fréquentes de nos jours qu’il y a une vingtaine d’années. La prédisposition aux allergies, nommée atopie, serait de plus en plus répandue en Occident. À quoi attribuer la progression de ces maladies atopiques?
Pour en savoir plus sur le sujet, lisez
Ce qu’en pensent les experts.

Diagnostic

Pour diagnostiquer une allergie alimentaire, le médecin débute généralement en se renseignant sur l’histoire personnelle et familiale du patient. Il poursuit en questionnant sur la survenue des symptômes, le contenu des repas et des collations, etc. Enfin, il complète son diagnostic en procédant à l’un ou l’autre des tests suivants, selon le cas.

  • Les tests cutanés. On applique à différents endroits sur la peau une goutte d’une série de solutions contenant chacune une petite quantité d’allergène. Ensuite, à l’aide d’une aiguille, on pique légèrement la peau là où se trouve l’extrait.
  • Les tests sanguins. Le test de laboratoire UNICAP permet de mesurer dans un échantillon de sang la quantité d’anticorps (les « IgE ») propres à un aliment en particulier.
  • Le test de provocation. Ce test exige l’ingestion d’une quantité progressive d’un aliment. Il se pratique uniquement à l’hôpital, avec un allergologue.
Les principaux aliments allergènes

Les aliments les plus allergènes ne sont pas les mêmes d’un pays à l’autre. Ils varient notamment en fonction du type d’alimentation. Par exemple, au Japon, l’allergie au riz prédomine, tandis que dans les pays scandinaves, c’est plutôt l’allergie au poisson. Au Canada, les aliments suivants sont responsables d’environ 90 % des allergies alimentaires graves4 :

  • les arachides (cacahuètes);
  • les noix (amandes, noix du Brésil, noix de cajou, noisettes ou avelines, noix de macadamia, pacanes, pignons, pistaches, noix de Grenoble);
  • le lait de vache;
  • les oeufs;
  • les poissons;
  • les fruits de mer (surtout le crabe, le homard et les crevettes);
  • le soya;
  • certaines céréales (le blé, l’avoine, l’orge, le seigle);
  • les graines de sésame.

L’allergie au lait de vache est celle qui survient le plus fréquemment chez les nourrissons, avant l’introduction des aliments solides. C’est le cas d’environ 2,5 % des nouveau-nés, d’après plusieurs études épidémiologiques réalisées dans différents pays1.

 

Ce qu’est la réaction allergique

Chez une personne allergique, le système immunitaire ne réagit pas contre toutes les composantes d’un aliment, mais seulement contre une ou quelques substances. L’organisme agit comme si ces substances étaient dangereuses pour lui, et tente alors de les éliminer. Pour y parvenir, le système immunitaire, par l’intermédiaire des anticorps (les immunoglobulines ou Ig), commande la libération de plusieurs substances défensives pro-inflammatoires : de l’histamine, des prostaglandines et des leucotriènes. Les effets de ces substances sur le corps sont multiples : des démangeaisons, des rougeurs sur la peau, une sécrétion de mucus, etc.
Voir notre Schéma animé d’une réaction allergique.

En théorie, les symptômes d’allergie apparaissent au moment du deuxième contact avec l’aliment. Au premier contact avec l’aliment allergène, le corps, plus spécifiquement le système immunitaire, se « sensibilise ». Au prochain contact, il sera fin prêt à réagir. L’allergie se développe donc en deux étapes.  

 

Cliquez pour voir l’animation

Les allergies croisées

Il s’agit d’allergies à des substances qui se ressemblent chimiquement. Ainsi, une personne allergique au lait de vache risque fort d’être aussi allergique au lait de chèvre, en raison de la similarité de leurs protéines.

Certaines personnes qui se savent allergiques à un aliment particulier préfèrent s’abstenir de consommer d’autres aliments de la même famille de peur qu’ils ne déclenchent une réaction grave. Il est toutefois préférable de consulter un médecin avant de prendre une telle décision, car exclure des aliments peut créer des carences. Des tests cutanés permettent de découvrir les allergies croisées.

Voici un aperçu des principales allergies croisées.

 

Si allergique à :

Réaction possible avec :

Évaluation du risque :

Une légumineuse (l’arachide en fait partie)

Une autre légumineuse

5 %

L’arachide

Une noix

35 %

Une noix

Une autre noix

37-50 %

Un poisson

Un autre poisson

50 %

Une céréale

Une autre céréale

20 %

Un fruit de mer

Un autre fruit de mer

75 %

Le lait de vache

Le boeuf

5-10 %

Le lait de vache

Le lait de chèvre

92 %

Le latex (des gants, par exemple)

Le kiwi, la banane, l’avocat

35 %

Le kiwi, la banane, l’avocat

Le latex (des gants, par exemple)

11 %

Source : Association québécoise des allergies alimentaires, Colloque 2006

 

Il arrive que des personnes allergiques au pollen soient aussi allergiques à des fruits ou des légumes frais, ou à des noix. C’est ce qu’on appelle le syndrome d’allergie orale. Par exemple, une personne allergique au pollen de bouleau pourrait avoir des démangeaisons sur les lèvres, la langue, le palais et la gorge lorsqu’elle mange une pomme ou une carotte crue. Parfois, un gonflement des lèvres, de la langue et de la luette, ainsi qu’une sensation de serrement dans la gorge peuvent se produire. Les symptômes de ce syndrome sont habituellement légers et le risque d’anaphylaxie est faible. Cette réaction se produit uniquement avec les produits crus puisque la cuisson détruit l’allergène. Le syndrome d’allergie orale est une forme d’allergie croisée.

Évolution
  • Allergies qui ont tendance à s’atténuer ou à disparaître avec le temps : les allergies au lait de vache, aux oeufs et au soya.
  • Allergies qui ont tendance à persister toute la vie : les allergies aux arachides, aux noix, aux poissons, aux fruits de mer et au sésame.

Symptômes

Les signes d’allergies apparaissent habituellement dans les minutes suivant l’absorption de l’aliment (et jusqu’à deux heures).

Leur nature et leur intensité varient d’une personne à l’autre. Ils peuvent inclure l’un ou l’autre des symptômes suivants, seuls ou en association.

  • Des symptômes cutanés : des démangeaisons, des éruptions cutanées, des rougeurs, un gonflement des lèvres, du visage et des membres.
  • Des symptômes respiratoires : une respiration sifflante, une sensation de gonflement de la gorge, une difficulté à respirer, une sensation d’étouffement.
  • Des symptômes digestifs : des crampes abdominales, de la diarrhée, des coliques, des nausées et des vomissements. (S’il s’agit des seuls symptômes détectés, il est rare que la cause soit une allergie alimentaire.)
  • Des symptômes cardiovasculaires : une pâleur, un pouls faible, des étourdissements, une perte de conscience.

Remarques

  • Pour qu’il soit question de réaction anaphylactique, les symptômes doivent être très prononcés. Habituellement, plus d’un système est atteint (cutané, respiratoire, digestif, cardiovasculaire).
  • Pour qu’il soit question d’un choc anaphylactique, il doit y avoir chute de la pression sanguine. Celle-ci peut entraîner une perte de conscience, de l’arythmie et même la mort.

Personnes à risque

  • Les personnes dont la génétique les prédispose aux allergies. Pour un enfant dont l’un des parents souffre d’une forme d’allergie, le risque qu’il ait une allergie alimentaire augmente de 20 % à 40 %. Il grimpe de 60 % à 80 % lorsque les deux parents sont allergiques. De 5 % à 15 % des personnes qui souffrent d’une allergie alimentaire n’ont aucune prédisposition familiale à en développer.
Personnes à risque de réaction anaphylactique
  • Les personnes qui ont déjà fait une réaction anaphylactique.
  • Les personnes qui, en plus d’avoir une ou des allergies alimentaires, sont aussi atteintes d’asthme. Le risque s’accroît davantage lorsque l’asthme n’est pas bien contrôlé.
  • Les adolescents sont considérés comme plus à risque. Ils ont en effet tendance à ne pas informer leur entourage de leurs allergies alimentaires et à ne pas avoir en permanence avec eux leur auto-injecteur d’adrénaline (épinéphrine).

Facteurs de risque

Il est difficile de savoir pourquoi une allergie alimentaire apparaît. Quelques facteurs de risque sont actuellement à l’étude. On a, par exemple, cru que l’exposition précoce à des aliments très allergènes favorisait les réactions allergiques. Cette hypothèse - sur laquelle se base l’idée de donner aux nourrissons des aliments solides en suivant un certain ordre - n’est pas encore appuyée par suffisamment de preuves. Par ailleurs, l’utilisation accrue, dans l’industrie alimentaire, d’additifs tirés de protéines allergènes pourrait contribuer aux allergies alimentaires12.

Consulter la fiche Allergies pour en savoir plus sur les facteurs qui pourraient expliquer l’augmentation du nombre de personnes allergiques à des aliments ou à d’autres types d’allergènes (pollen, latex, etc.).

Prévention

Peut-on prévenir?

La communauté médicale explore diverses pistes de prévention qui pourraient intéresser les parents eux-mêmes atteints d’une forme d’allergie, qu’elle soit alimentaire, respiratoire ou cutanée, et qui souhaitent réduire le risque que leur enfant soit aussi allergique.

À l’heure actuelle, la majorité des allergologues s’entendent pour recommander :

  • Pas d’exposition à la fumée secondaire chez l’enfant et pas de tabagisme chez l’adolescent.
  • L’allaitement maternel exclusif jusqu’à quatre à six mois.
  • L’introduction des aliments solides à partir de quatre à six mois.

D’autres moyens préventifs sont controversés. Il s’agit d’hypothèses qui restent à être validées :

  • L’introduction retardée des aliments potentiellement allergènes (poisson, oeufs, arachides, etc.). L’idée est de donner en premier lieu les aliments les moins allergènes. D’après l’Association québécoise des allergies alimentaires, il n’est toutefois pas prouvé que cette pratique réduit le risque d’allergie. En général, les médecins recommandent d’introduire les aliments un à la fois et de surveiller toute réaction anormale. De plus, si l’on attend que l’enfant soit assez vieux pour décrire verbalement ses malaises, on a plus de chances de détecter d’éventuelles allergies.
  • Une diète hypoallergène durant l’allaitement. Cette diète nécessite d’éviter les principaux aliments allergènes, comme le lait de vache, les oeufs et les noix, afin d’éviter d’exposer le nourrisson. Mentionnons qu’une méta-analyse du groupe Cochrane parue en 2003 concluait que la diète hypoallergène durant l’allaitement réduit le risque d’allergie (à des aliments ou à d’autres types d’allergènes) chez l’enfant9. La décision de suivre ou non une telle diète est prise au cas par cas. Le suivi d’une telle diète doit se faire sous la supervision d’un professionnel de la santé afin d’éviter les carences nutritionnelles chez la mère.
    Cette méta-analyse concluait aussi que le suivi d’une diète hypoallergène durant la grossesse ne réduit pas le risque d’allergie et peut même entraîner des problèmes de malnutrition chez la mère et le foetus9. Les auteurs d’une synthèse d’études parue en 2005 sont parvenus à la même conclusion10.
  • Une consommation accrue d’oméga-3 durant la grossesse. Des chercheurs estiment que la faible présence des oméga-3 dans l’alimentation actuelle, notamment en raison de l’omniprésence des oméga-6, pourrait être la cause de l’incidence accrue des maladies atopiques dans les sociétés modernes (asthme, rhinite allergique, allergies alimentaires, eczéma atopique, etc.)14,15. Une fois l’allergie installée, l’effet des oméga-3 sur les symptômes serait très limité, d’où l’importance d’intervenir tôt, croient les chercheurs. Seulement quelques études ont porté sur l’effet de la prise de suppléments d’huiles de poisson durant la grossesse sur le risque d’allergies chez l’enfant. D’après une synthèse d’études, les résultats obtenus jusqu’à présent sont prometteurs13.

Mesures pour éviter l’exposition aux aliments allergènes

La prévention des réactions allergiques nécessite une vigilance constante. Enfin, de très petites quantités d’aliments peuvent provoquer des réactions allergiques.

 

Informer l’entourage de la personne allergique. Plus l’entourage est bien informé de l’allergie de l’enfant et des mesures à prendre en cas de réactions, mieux on protège l’enfant. L’entourage comprend la fratrie, la famille élargie, le personnel de l’école, les amis, les parents des amis, le voisinage, etc.

Porter un bracelet MedicAlert®. Ce bracelet indique la nature de l’allergie alimentaire. Il informe l’entourage et est fort utile en situation d’urgence.

Surveiller et décoder les listes d’ingrédients. L’aliment allergène peut se retrouver sous forme d’ingrédient dans une foule de produits alimentaires. Les protéines allergènes peuvent en effet emprunter plusieurs noms. Il en existe une trentaine pour l’oeuf (par exemple, livétine, lécithine et albumine), et davantage pour le lait et le soya. De surcroît, on peut retrouver des ingrédients auxquels on ne s’attendrait pas dans certains produits préparés, comme des produits laitiers dans des charcuteries.
Il est préférable de ne pas consommer les produits qui « peuvent contenir des traces » ou qui « contiennent des traces » de l’allergène en question. Par ailleurs, il arrive que les industries changent leurs recettes. Il est donc prudent de vérifier l’étiquette avant chaque achat.
Mentionnons que l’arachide, l’amande, le lait de vache et l’oeuf sont les seuls allergènes pour lesquels on possède des méthodes de détection reconnues.
Au Québec, le Programme contrôle allergène certifié lancé par l’Association québécoise des allergies alimentaires en mai 2006 offre une évaluation indépendante des produits certifiés sans l’un ou l’autre de ces allergènes. Voir la section Sites d’intérêt pour en savoir plus sur ce programme.

Bien identifier les plats. Afin d’éviter toute confusion, les plats destinés à la personne allergique devraient être bien identifiés.

Éliminer les sources de contamination. Dans de nombreux cas, les réactions allergiques sont causées par l’ingestion indirecte d’un aliment allergène, par l’intermédiaire d’un aliment ou d’un ustensile de cuisine contaminés, par exemple. Comment réduire ce risque de contamination?

  • À la maison, utiliser des ustensiles différents pour la préparation des repas.
  • Vérifier la propreté de la vaisselle avant de l’utiliser.
  • Réchauffer séparément les plats pour la personne allergique. Des protéines allergènes peuvent en effet se trouver dans la vapeur de cuisson d’un plat.
  • Éviter les aliments en vrac. La contamination est fréquente entre les différents aliments offerts en vrac. Pensons, par exemple, à des graines de tournesol qui seraient contaminées par des noix, ou à des bonbons en vrac contaminés par des arachides.

Restaurants, voyages, buffets. Ces situations augmentent le risque d’être exposé à son insu à des aliments allergènes. Une plus grande attention est de mise. En choisissant les aliments les moins transformés possible, on diminue le risque d’être exposé à l’allergène.

Écoles et autres lieux publics. Ceux-ci devraient se doter de plans d’urgence pour savoir réagir rapidement dans le cas où une personne aurait une réaction allergique grave. Afin de réduire le risque de contamination dans les cuisines et les cafétérias, des formations sont offertes au personnel. S’informer auprès de l’Association québécoise des allergies alimentaires.

Traitements médicaux

Les parents qui soupçonnent une allergie alimentaire chez leur enfant devraient en informer leur médecin le plus rapidement possible. Une évaluation par un allergologue peut être suggérée par le médecin, qui pourra confirmer une allergie à l’aide des tests décrits précédemment.

Aucun traitement ne permet d’éliminer une allergie alimentaire. La seule option possible est de bannir de son alimentation l’aliment (ou l’ingrédient) qui cause l’allergie, et ce, de manière stricte. Pour des conseils à ce sujet, lire la section Prévention.

Certaines personnes allergiques doivent porter sur elles en tout temps un auto-injecteur d’épinéphrine afin de pouvoir réagir rapidement si une réaction anaphylactique se déclenche. Cette décision d’avoir sur soi l’auto-injecteur est prise avec le médecin.

Certaines formes d’allergies (rhinite allergique, allergie au venin d’insectes) peuvent diminuer en intensité grâce à un traitement de désensibilisation. Procéder à ce type de traitement en cas d’allergie alimentaire grave est très dangereux, car cela implique d’exposer la personne allergique à des doses croissantes de l'allergène. En effet, l’ingestion d’une infime dose d’aliment allergène peut déclencher un choc anaphylactique possiblement mortel.

Traitement de la réaction anaphylactique

En cas de problèmes respiratoires et d’enflure importante, des signes qui indiquent qu’une réaction anaphylactique est en branle, le seul médicament indiqué est l’épinéphrine, aussi appelée adrénaline. Elle apporte un soulagement rapide des symptômes.

L’épinéphrine est fabriquée synthétiquement depuis 1900. Elle s’obtient sous la forme d’une solution injectable, sur ou sans ordonnance (auquel cas elle n’est pas remboursée par les assurances). L’injection se pratique dans le muscle de la cuisse, sur le côté externe.

En Amérique du Nord, on trouve sur le marché deux marques d’auto-injecteurs d’épinéphrine : Epipen®, qui contient une seule dose, et Twinject®, qui en contient deux. Mentionnons que la deuxième dose du Twinject® s’injecte différemment (voir la démonstration en vidéo). Dans ce cas, la deuxième dose peut être administrée si on observe que les symptômes s’aggravent ou ne s’améliorent pas. On doit attendre de 10 à 15 minutes avant d’injecter la deuxième dose. Habituellement, une seule dose suffit. Les deux marques d’auto-injecteur s’offrent en doses de 0,15 mg et 0,3 mg. Le médecin choisira la dose en fonction du poids de la personne. L’adrénaline agit rapidement, mais son effet est de courte durée, ce qui explique qu’une deuxième dose est parfois nécessaire.

À noter que l’adrénaline est une hormone que le corps sécrète naturellement dans les situations de stress ou de peur, et au cours de l’activité physique. Elle dilate les voies respiratoires, augmente les pulsations cardiaques et resserre les petits vaisseaux sanguins qui irriguent la peau et le système digestif. Cette hormone mobilise toutes les ressources du corps, pour réagir rapidement en situation d’urgence.

 

 

Ce qu’il importe de savoir

 

Il est très important d’informer l’entourage de son état (à l’école, au travail, dans les loisirs, etc.), ce qui crée un filet de sécurité. Il faut aussi toujours porter sur soi son auto-injecteur d’épinéphrine. On peut se procurer un étui que l’on attache à sa ceinture. Porter également son bracelet MédicAlert®, s’il y a lieu. Durant une réaction anaphylactique, la personne peut ne pas être en état de demander de l’aide.

Quelques renseignements importants à transmettre à l’entourage

  • Les symptômes d’une réaction anaphylactique (lire la section Symptômes).
  • La façon d’administrer l’adrénaline à l’aide des auto-injecteurs Epipen® et Twinject® (voir notre vidéo).

Comment réagir?

  • Lorsque vous détectez une réaction anaphylactique, agissez rapidement.
  • Administrez la dose d’adrénaline contenue dans l’auto-injecteur.
  • Transportez la personne à l’hôpital ou, si nécessaire, appelez l’ambulance. Les médecins surveilleront son état durant au moins quatre heures, afin de s’assurer que la réaction est bel et bien terminée. Cette recommandation a été émise par la Société canadienne d’allergie et d’immunologie clinique6. Il est déjà arrivé que des crises s’exacerbent après quelques heures, sans nouvelle exposition à l’allergène.
  • Si les symptômes ne diminuent toujours pas de 10 à 15 minutes après la première injection d’adrénaline et que vous n’avez pas encore obtenu de secours médical, injectez une deuxième dose d’adrénaline (la deuxième dose du Twinject®, s’il y a lieu).

Après avoir utilisé un auto-injecteur, vous devez rapporter le dispositif d’auto-injection vide à un pharmacien et vous en procurer un nouveau. Par ailleurs, l’épinéphrine est sensible à la lumière et à l’air. Surveillez la date de péremption du produit.

En situation d’urgence, les médecins conseillent d’utiliser l’épinéphrine en premier lieu. Les autres médicaments, comme les antihistaminiques ou les bronchodilatateurs (couramment employés par les personnes asthmatiques), n’ont qu’un effet local. Renseignez-vous auprès de votre médecin.

Important. Mentionnons que la prise de médicaments bêta-bloqueurs utilisés, par exemple, pour traiter l’hypertension, diminue l’efficacité de l’adrénaline. Ces médicaments sont contre-indiqués chez les personnes ayant besoin d’un auto-injecteur d’adrénaline.

Conseils en nutrition

Pour gérer les changements dans la diète qu’entraîne une allergie alimentaire et trouver des substituts et des recettes sans allergènes, les conseils d’une nutritionniste peuvent être très utiles. Elle pourra également évaluer si la prise de suppléments alimentaires est nécessaire. Les associations dédiées aux allergies alimentaires peuvent également être utiles. Consulter la section Sites d’intérêt.

L’opinion de notre médecin

Vous connaissez probablement, dans votre entourage, un enfant souffrant d’une allergie alimentaire. Il est primordial que chacun d’entre nous pratique une écoute active et se responsabilise devant ce problème de santé. Ainsi, ces enfants pourront s’épanouir pleinement.

 

Dre Chantal Lemire et Dre Brigitte Moreau

 

Révision médicale (mai 2007) : Dre Chantal Lemire, pédiatre allergologue-immunologue et Dre Brigitte Moreau, résidente en pédiatrie, Chaire Lucie et André Chagnon pour l’enseignement d’une approche intégrée en prévention, Université de Sherbrooke.

Traitements non conventionnels

D’après nos recherches, il n’existe pas de preuve concernant l’efficacité de traitements non conventionnels pour traiter ou atténuer les réactions allergiques à des aliments.

Mise en garde. Faire l’expérience d’un traitement, puis tenter ensuite de réintroduire l’aliment allergène afin d’évaluer si ce traitement est efficace peut être dangereux, voire mortel, chez une personne ayant des allergies alimentaires graves. Pour ces raisons, mentionnons que l’Ordre des acupuncteurs du Québec interdit à ses membres de traiter « un problème d’allergie grave entraînant une réaction violente ou même un choc anaphylactique, tel que l’allergie alimentaire »11.

Approches à considérer

Aucune approche n’a été recommandée par les experts consultés.
                                              source:passeportsanté.net

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17 mai 2007 4 17 /05 /mai /2007 12:37

 

 

 

Ménopause, périménopause et alimentation

La ménopause désigne le moment où les menstruations cessent définitivement. Cette étape marque la fin des fonctions de reproduction de la femme. Elle est précédée d’une période appelée périménopause.

L’adaptation à un rythme hormonal qui cesse d’être cyclique pour devenir constant (ou basal) produit divers malaises qui débutent généralement à la périménopause et qui se poursuivent souvent pendant les premières années de la ménopause. Les hormones sont à la base de tous ces processus. Il est important de se rappeler que, bien que la femme ménopausée fabrique moins d’oestrogènes que le taux nécessaire pour la reproduction, ce taux est loin d’être nul et peut être déterminant sur les symptômes associés à la ménopause.

Voici donc des recommandations nutritionnelles qui, entre autres, peuvent aider à conserver un bon équilibre hormonal. Chacune est susceptible d'apporter plusieurs bienfaits, mais nous les avons regroupées en fonction de la prévention de quatre problèmes spécifiques reliés à la ménopause : prise de poids, bouffées de chaleur, perte de la masse osseuse et cancer du sein.

Prévenir la prise de poids excessive

Éviter les régimes draconiens

Le poids est une donnée « programmée » dans l'organisme, et les régimes sévères perturbent ce programme, rendant l'atteinte du poids santé de plus en plus difficile.

  • Attention aux « allégés ». Il faut se méfier des aliments dits allégés parce qu’on peut être porté à en manger davantage.
  • De plus petits repas. Le métabolisme ralentit à partir de la périménopause, ce qui devrait se traduire par une consommation moins élevée de calories.
  • Ne jamais sauter un repas. Le déclin de la production hormonale amène une baisse de la sérotonine, un neurotransmetteur qui régularise l’appétit. Le fait de manger des repas équilibrés trois fois par jour à des heures régulières évite les crises de faim.
  • Petites collations. Les collations contenant des protéines permettent d’aborder le repas suivant de façon plus raisonnable.
Consommer beaucoup de fibres

Le régime équilibré d'une femme à la ménopause et à la périménopause devrait comprendre 30 g de fibres alimentaires par jour. Les fibres régularisent le taux de glucose dans le sang, ce qui permet d’être rassasiée plus longtemps en plus de contribuer à prévenir le cancer du sein.

 

Quantité de fibres alimentaires dans les aliments

Sources

Portions

Quantité moyenne de fibres alimentaires

Légumes

125 ml (1/2 tasse)

2 g

Légumineuses

125 ml (1/2 tasse)

8 g

Pains et céréales à grains entiers

Une tranche de pain
Céréales froides 160 ml (2/3 tasse)

2 g

Fruits, noix diverses et graines

Un fruit
Noix et graines diverses 60 ml (1/4 tasse)

3 g

Consommer des protéines à chaque repas

Les protéines aident à maintenir un poids santé parce qu'elles stabilisent la glycémie et augmentent la sensation de satiété.

À PRIVILÉGIER

À ÉVITER

Oeufs (2)

 

Poisson non pané, fruits de mer (90 g ou 3 oz)

Poisson pané ou en sauce

Volaille sans la peau (90 g ou 3 oz)

Peau de la volaille

Fromage à moins de 20 % de matières grasses (2 oz ou 60 g), fromage ricotta ou cottage (125 ml ou ½ tasse)

Fromage à plus de 20 % de matières grasses

Viandes maigres et dégraissées (90 g ou 3 oz)

Viandes grasses et non parées

Charcuteries végétariennes, cretons de veau ou de poulet (portions variables)

Charcuteries, pâté de foie gras, pâté de campagne, viandes froides, cretons de porc

Légumineuses (1 tasse), tofu ferme (90 g ou 3 oz), beurre d’arachide sans huile hydrogénée ni sucre ajouté (30 ml ou 2 c. à table)

Beurre d’arachide avec huile hydrogénée et sucre

Réduire les bouffées de chaleur

Consommer des aliments riches en phytoestrogènes tous les jours

Les phytoestrogènes peuvent réduire les bouffées de chaleur, prévenir la perte osseuse, aider à prévenir certains cancers et, en complément à un régime faible en gras, réduire le taux de cholestérol sanguin. On recommande de consommer chaque jour deux portions d’aliments riches en phytoestrogènes, comme le soya.

À noter que, d’après plusieurs études, une consommation modérée de soya est sécuritaire pour les femmes à risque de cancer du sein ou y ayant survécu.

BONNES SOURCES DE PHYTOESTROGÈNES

SOURCES FAIBLES DE PHYTOESTROGÈNES

Tofua (100 g ou 3 ½ oz)

Huile de soya

Fèves de soya cuites (125 ml ou ½ tasse)

Miso

Fèves de soya rôties (30 g ou 4 c. à table)

Sauce soya et tamari

Boisson de soyab (250 ml ou 8 oz)

Crème dessert de soya

Yogourt de soya (175 g ou ¾ tasse)

Huile de lin

Tempeh (100 g ou 3 1/2 oz)

 

Soya fermenté en poudre (30 g ou 3 c. à table)

 

Protéines de soyac (10 g ou 1 c. à table)

 

Edamane (fèves soya vertes, fraîches ou congelées) (60 ml ou ¼ tasse)

  

Farine de soya (60 ml ou ¼ tasse)

 

Graines de lin moulues, brunes ou dorées (15 ml ou 1 c. à table)

 

Germes de trèfle (125 ml ou ½ tasse)

 

a. Le tofu ferme renferme plus de phytoestrogènes que le tofu mou.
b. Choisir une boisson de soya qui contient des isoflavones (sorte de phytoestrogènes).
c. Le taux de phytoestrogènes varie selon les méthodes de fabrication.

 

Limiter les excitants

Éviter de prendre des boissons contenant de l'alcool ou de la caféine à jeun ou entre les repas, car cela fait diminuer le taux de glucose sanguin et peut provoquer des bouffées de chaleur.

Limiter les sucres concentrés

Ils provoquent une hausse rapide du taux de glucose sanguin suivi d’une baisse qui peut provoquer des bouffées de chaleur.

À PRIVILÉGIER

À LIMITER

Desserts sans sucre ajouté (sucrés aux fruits), faits de farine complète

Desserts sucrés : gâteaux, tartes, biscuits, beignes, muffins, poudings

Lait de vache ou de chèvre, boisson de soya nature, yogourt nature

Crème glacée, yogourt glacé, yogourt aux fruits ou à la vanille, lait au chocolat, boisson de soya à la vanille ou au chocolat, boisson de riz

Fruits et légumes frais ou surgelés, jus de légumes sans sucre, jus de fruits sans sucre, marinades sans sucre, moutarde

Jus de fruits ou de légumes sucrés, pois en conserve sucrés, maïs en crème, cornichons, marinades, relish, ketchup, sauces sucrées

Caroube et brisures de caroube sans sucre;
avec modération : miel, produits de l’érable, sirop de malt, sirop de riz;
avec parcimonie : succédané de sucre

Sucre blanc, sucre brut, sucre de canne, cassonade, fructose, bonbons, chocolat, mélasse, caramel, sirop de maïs, confitures, gelées, marmelades, boissons gazeuses

 

Remarque : Dans la liste d’ingrédients d'un produit alimentaire, les mots dextrose, glucose, fructose, saccharose, maltose ou sucre inverti indiquent des sucres ajoutés.

 

Réduire la perte de la masse osseuse

S’assurer d’apports suffisants en calcium et en vitamine D

On retrouve 99 % du calcium dans les os et 1 % dans le sang. Le calcium aide à la prévention de l’ostéoporose. Les besoins en calcium après 50 ans sont de 1 200 mg par jour et de 1 500 mg par jour en cas d’ostéoporose.

Excellentes sources de calcium1
275 mg et plus de calcium

Bonnes sources de calcium1
de 165 mg à 274 mg de calcium

Autres sources de calcium
de 55 mg à 164 mg de calcium

1 tasse (250 ml) de lait de vache ou de chèvre ou de boisson de soya enrichie

30 ml (2 c. à table) de graines de sésame non décortiquées

30 ml (2 c. à table) de beurre d’amande ou 1/4 tasse d’amande

¾ tasse (175 ml) de yogourt de lait de vache ou de chèvre

90 g (3 oz) de saumon en conserve avec arêtes

1 artichaut

50 g (2 oz) de fromage à pâte dure

125 ml (1/2 tasse) de fromage ricotta ou 50 g (2 oz) de feta ou 50 g (2 oz) de fromage de chèvre semi-ferme

125 ml (1/2 tasse) de bok choy, de brocoli, de chou frisé (kale), de chou cavalier

100 g de tofu avec sulfate de calcium

 

60 ml (1/4 tasse) de figues séchées

 

 

125 ml (1/2 tasse) de légumineuses cuites (haricots blancs, pois chiches, fèves noires, fèves soya)

 

 

60 ml (1/4 tasse) d’algues : hijiki, wakamé ou varech

 

 

5 à 8 huîtres moyennes

La vitamine D favorise non seulement l’absorption du calcium, mais aussi une meilleure rétention de celui-ci par le système osseux et une meilleure utilisation. Les besoins en vitamine D sont de 400 UI par jour après 50 ans, et de 600 UI après 70 ans. En cas d’ostéoporose, les besoins atteignent 800 UI par jour.

Les meilleures sources alimentaires de vitamine D sont le saumon, le maquereau, les sardines en conserve, le foie (boeuf, veau, poulet), le jaune d’oeuf, le lait de vache ou de chèvre et la boisson de soya enrichie.

Consommer des aliments riches en bore

Le bore est un minéral qui réduit l’élimination du calcium et du magnésium. Il aide aussi indirectement à soulager les bouffées de chaleur.

Excellentes sources de bore1

Bonnes sources de bore1

Avocat

Raisins rouges

Pruneau

Poire

Pêche

Prune

Jus de pruneau

Dattes

Raisins secs

Amandes

Haricots rouges cuits

Beurre d’arachide

Pois chiches cuits

 

Lentilles cuites

 

Noisettes

 

Remplir la moitié de l'assiette avec des fruits et des légumes

En plus de leurs propriétés anticancer, les fruits et légumes contiennent des minéraux alcalins (du potassium et du magnésium notamment), ce qui permet de neutraliser les acides et de diminuer la perte urinaire de calcium.

Éviter les excès de sodium et de protéines animales

Elles augmentent les pertes de calcium urinaire. Utilisez les fines herbes et les épices et moins de sel, consommez davantage de légumineuses et de tofu et moins de viande rouge.

Prévenir le cancer du sein

Tandis que certaines femmes manquent d’oestrogènes à la ménopause, d’autres en produisent trop, c’est le cas notamment des femmes qui ont un surplus de poids. Un excès d’oestrogènes (qui proviennent des cellules adipeuses) peut précipiter un cancer du sein. Une raison de plus de chercher à atteindre et à maintenir un poids santé.

Consommer des aliments riches en phytostérols

Ils pourraient exercer un effet protecteur sur le cancer du sein, les maladies cardiovasculaires et l’ostéoporose. Les phytostérols se retrouvent dans tous les aliments du règne végétal : légumes, noix et graines, céréales à grains entiers et légumineuses. L’huile de sésame en est une excellente source (délicieuse pour la vinaigrette). Une alimentation à tendance végétarienne procure beaucoup de phytostérols.

Consommer beaucoup de crucifères

On pense que ces légumes pourraient prévenir l'apparition de certains cancers hormonodépendants (comme peuvent l'être les cancers du sein et de l'endomètre). La famille des crucifères comprend : brocoli, chou, chou chinois, chou-fleur, chou-rave, chou de Bruxelles, cresson, moutarde, navet, radis, raifort, rapini, roquette et rutabaga. On les mange crus ou légèrement cuits.

Limiter et bien choisir ses matières grasses

Dangereux pour le cancer du sein, mais également pour le système cardiovasculaire, les gras saturés et trans sont à éviter : fritures, produits laitiers gras, viandes grasses, huiles hydrogénées, etc. Privilégiez l’huile d’olive ou de canola et limitez les huiles riches en oméga-6 comme l’huile de carthame, de soya et de maïs qui, en excès, peuvent aussi être dommageables.

De bons trucs

  • Pour combler vos besoins en phytoestrogènes, protéines, calcium, vitamine D, et pour éviter les baisses d’énergie vers 15 h, prenez, en collation, 1 tasse de boisson de soya mélangée avec 1 c. à table de graines de lin moulues.
  • Pour réduire les ballonnements, évitez les féculents, comme le pain, les pâtes, le riz et les muffins, au repas du midi.
  • Pour combler votre apport en fruits, réalisez de merveilleuses salades de fruits avec, entre autres, des fruits congelés et des jus de fruits sans sucre.
  • source:passeportsanté.net
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17 mai 2007 4 17 /05 /mai /2007 12:16

En Occident, le risque d’être touché par le cancer au cours de sa vie est d’un sur trois. Selon l'état actuel des données, les deux tiers des cas de cancer seraient causés par des facteurs liés au mode de vie (alimentation, tabagisme, obésité et manque d’activité physique, excès d’alcool, exposition aux rayons UV). Les autres cas s’expliqueraient par des facteurs héréditaires ou des facteurs environnementaux (produits chimiques, radiations, fumée, pollution, etc.). On estime que le tiers de tous les cancers serait lié à une alimentation déficiente.

Le cancer est une terrible maladie, mais grâce au dépistage précoce et aux traitements efficaces, une grande part des gens atteints y survivent. Les récentes recherches nous permettent même de croire qu’on peut aussi le prévenir grâce à l’alimentation et de bonnes habitudes de vie.

Certains aliments regorgent de molécules anticancer dont la consommation quotidienne limiterait la croissance des cellules précancéreuses. Il semble clair qu’aucun aliment ou supplément ne serait à lui seul capable de protéger du cancer. Il faut plutôt miser sur une grande variété de molécules anticancer, consommées en grande quantité et de manière constante.

Parmi ces molécules, plusieurs ont des propriétés dites antioxydantes, c'est-à-dire qu'elles combattent les radicaux libres de l'organisme qui accélèrent le vieillissement et la croissance des cancers. Les molécules anticancer qui ne sont pas antioxydantes possèdent d'autres mécanismes d'action.

La prévention du cancer est donc possible. Dans cette fiche, nous verrons quels sont les aliments à privilégier et ceux à éviter pour atteindre cet objectif.

 

Important. En aucun cas, les recommandations qui suivent ne doivent remplacer les traitements médicaux contre le cancer. L’alimentation représente une arme de plus contre le cancer et non la seule arme contre cette maladie.

 

Les aliments contre le cancer

Les fruits et légumes

Les fruits et légumes contiennent de grandes quantités de molécules anticancer, dont plusieurs antioxydants. L’association entre la consommation de fruits et légumes et la prévention des cancers est bien documentée : réduction des risques de cancer du poumon, de la bouche, du pharynx, de l’oesophage, de l’estomac, du sein, du côlon et du rectum.

Dans un programme alimentaire de prévention du cancer, on doit mettre l’accent sur les fruits et légumes.

Quantité à consommer : 5 à 10 portions par jour

Que représente une portion?

  • un légume ou un fruit de grosseur moyenne
  • ½ tasse (125 ml) de légumes crus ou cuits
  • 1 tasse (250 ml) de salade
  • ½ tasse (125 ml) de jus de légumes ou de fruits

Parmi tous les fruits et légumes offerts sur le marché, certains possèdent de plus grandes propriétés anticancer que d’autres et méritent qu’on leur attribue une place de choix dans nos menus quotidiens. Ce sont les petits fruits, les agrumes, les crucifères, les alliacés et la tomate.

Les petits fruits

Les jus de bleuet ou de canneberge contiennent beaucoup moins de molécules anticancer que les fruits entiers.

Bleuets, framboises, mûres, fraises et canneberges : voilà les meilleurs antioxydants que l'on puisse trouver, car ils contiennent l’une ou l’autre des trois molécules anticancer (l’acide ellagique, les anthocyanidines et les proanthocyanidines)1. Les cerises, les pommes, les prunes et les raisins rouges ont aussi un grand pouvoir antioxydant.

 

Voici un tableau de l’activité antioxydante de certains fruits. Plus le chiffre est élevé, plus l’activité antioxydante et potentiellement anticancer est élevée.

Fruits

Activité antioxydante

Bleuet sauvage

13 427

Canneberge

8 983

Mûre

7 701

Framboise

6 058

Fraise

5 938

Pomme (Délicieuse)

5 900

Cerise

4 873

Prune

4 118

Avocat

3 344

Poire

3 172

Orange

2 540

Raisin rouge

2 016

Pamplemousse

1 904

Pêche

1 826

Mangue

1 653

Abricot

1 408

Tangerine

1 361

Ananas

1 229

Banane

1 037

Nectarine

1 019

Kiwi

698

Cantaloup

499

Melon miel

410

Melon d’eau

216

Source : Journal of Agricultural and Food Chemistry, Extending applicability of the oxygen radical absorbance capacity (ORAC-fluorescein) assay.

 

Quelques idées pour consommer les petits fruits :

  • en salade de fruits (pour en consommer toute l'année, se procurer des petits fruits congelés sans sucre);
  • dans les céréales et les mélanges de noix et de graines;
  • dans les recettes de muffins;
  • dans les smooties (lait de soya ou tofu mou et petits fruits dans le mélangeur électrique);
  • en confiture (utiliser le jus de raisin concentré pour sucrer les confitures);
  • comme garniture pour les crêpes ou les gaufres;
  • dans un yogourt nature.

Quantité de petits fruits à consommer : ½ tasse par jour

 

Les agrumes

Les jus d’agrumes sont d’excellents choix, comparables aux fruits entiers en ce qui a trait à leurs propriétés anticancer.

L’orange, le pamplemousse, le citron et la mandarine peuvent aussi contribuer à prévenir les cancers, surtout ceux qui touchent le système digestif : bouche, larynx, pharynx, oesophage et estomac. Reconnus pour leur richesse en vitamine C, les agrumes contiennent plusieurs autres composés chimiques bénéfiques. Dans une orange, on en retrouve près de 200 différents — et c'est beaucoup plus savoureux qu'un comprimé de vitamine C1!

Les principes actifs des agrumes sont les polyphénols et les terpènes. La consommation d’agrumes, peu importe sous quelle forme, est une excellente façon d’ajouter des aliments anticancer à son alimentation.

Quantité d’agrumes à consommer : ½ tasse par jour

 

Les crucifères

Manger bio pour prévenir le cancer?
Il n’est pas possible de répondre avec précision à cette question puisque aucune étude n’a établi de lien entre manger biologique et le risque de cancer. Toutefois, d’après de récentes études, les aliments biologiques contiendraient un peu plus d’antioxydants que les aliments de cultures conventionnelles2 en plus d’être exempts de produits chimiques (pesticides, herbicides, etc.). C’est un choix qui demeure personnel.

Depuis plusieurs années, les crucifères sont reconnues comme des aliments pouvant prévenir les cancers, surtout ceux du côlon, du rectum, de la vessie, du sein, du poumon, de l'estomac et de la prostate. Cette famille de végétaux comprend le chou vert, le chou rouge, le brocoli, les choux de Bruxelles, le chou chinois, le chou frisé, le chou de Savoie, le chou vert frisé, le chou cavalier et le navet.

L’effet protecteur des crucifères vient, entre autres, de leur contenu élevé en glucosinolates et de la capacité de ces derniers à libérer deux classes de composés à très forte activité anticancéreuse : les indoles et les isothiocynates, est-il précisé dans le livre Les aliments contre le cancer de Richard Béliveau et Denis Gingras1. Afin de profiter au maximum des propriétés anticancer des crucifères, trois conditions doivent être respectées :

  • les consommer de préférence crus ou légèrement cuits;
  • ne pas les faire cuire dans l’eau;
  • bien les mastiquer.

Parmi toutes les crucifères, le brocoli remporte la palme parce qu’il est la meilleure source de sulforaphane, le plus puissant des isothiocynates. Le suforaphane aurait le pouvoir d’encourager l’organisme à se débarrasser des substances toxiques qui peuvent induire le cancer1. Il pourrait aussi carrément tuer les cellules cancéreuses, d’après Richard Béliveau et Denis Gingras, chercheurs à l'Hôpital Sainte-Justine, à Montréal.

 

Quelques idées pour consommer les crucifères :

  • préparer des crudités de navet, brocoli et chou-fleur et les accompagner d’une trempette faible en gras (3/4 yogourt nature ou tofu mou, ¼ de mayonnaise, et fines herbes);
  • ajouter des pousses de brocoli aux sandwichs et aux salades, car elles contiennent de 50 à 100 fois plus de sulforaphane que le brocoli lui-même pour un même poids;
  • à la poêle, faire revenir légèrement du chou haché. On peut ensuite le couvrir d'un peu de fromage râpé et faire gratiner le tout au four;
  • faire des jus de légumes contenant une partie de crucifères.

 

Les alliacées

Les alliacées comprennent l’ail, l’oignon, le poireau, l’échalote, et la ciboulette. Les légumes de la famille des alliacées pourraient prévenir le cancer de l’estomac et de la prostate. Leur pouvoir anticancer provient des composés sulfurés qu’ils contiennent (allicine, thiosulfinate, thiosulfonates, monosulfures, disulfures et trisulfures). Ces molécules sont responsables de leur arôme et de leur goût caractéristique.

Il est préférable de consommer l’ail frais plutôt que des suppléments d’ail, puisque la teneur en allicine de ces derniers n’est pas assurée. De plus, l’ail frais procure tellement de saveur aux mets!

 

La tomate

Les propriétés anticancer de la tomate proviennent du lycopène qu’elle renferme. Le lycopène fait partie de la grande famille des caroténoïdes, la classe d’antioxydants qui donnent aux fruits et aux légumes leurs couleurs caractéristiques : orange, jaune et rouge. Les sauces à base de tomate et pâte de tomate sont les sources les plus concentrées de lycopène, car la cuisson de la tomate augmente la biodisponibilité du lycopène, tandis que les matières grasses améliorent son absorption. Une sauce à la tomate faite avec de l’huile d’olive, par exemple, est une excellente façon d’augmenter son apport en lycopène — ce qui ne veut pas dire d’arrêter de consommer des tomates crues! Un apport élevé en lycopène serait particulièrement important pour prévenir le cancer de la prostate1.

 

Le soya

La consommation de soya procure une bonne part d’isoflavones. On les qualifie de « phytoestrogènes » parce qu'elles ressemblent étrangement aux oestrogènes, des hormones que l’organisme produit. Aussi surprenant que cela puisse paraître, les phytoestrogènes auraient des propriétés similaires aux oestrogènes ainsi que des propriétés anti-oestrogéniques. La propriété anti-oestrogène du soya donne beaucoup d’espoir pour la prévention des cancers dont l’apparition serait liée aux hormones, comme le cancer du sein, de l’endomètre et de la prostate1.

Même si le soya semble protéger de certains cancers, il n’aurait pas le même effet lorsque le cancer est déclaré. On pense même qu’il pourrait être nuisible. D’ailleurs, les femmes aux prises avec un cancer du sein, ou qui en ont déjà souffert, doivent éviter de consommer des aliments riches en phytoestrogènes comme le soya.

Pour profiter des bienfaits préventifs du soya, nous devons consommer des produits de soya qui contiennent le plus d'isoflavones.

Bonnes sources d’isoflavones et portions recommandées

Sources faibles d’isoflavones

Tofu* (100 g ou 3 ½ oz)

Huile de soya

Fèves de soya cuites (125 ml ou ½ tasse)

Miso

Fèves de soya rôties (30 g ou 4 c. à table)

Sauce soya et tamari

Boisson de soya** (250 ml ou 8 oz)

Crème-dessert de soya

Yogourt de soya (175 g ou ¾ tasse)

Hot dog au tofu

Tempeh (100 g ou 3 ½ oz)

 

Soya fermenté en poudre (30 g ou 3 c. à table)

 

Protéines de soya*** (10 g ou 1 c. à table)

 

Edamane (fèves soya vertes, fraîches ou congelées) (60 ml ou ¼ tasse)

 

Farine de soya (60 ml ou ¼ tasse)

 

*Le tofu ferme renferme plus de phytoestrogènes que le tofu mou.
**Choisir une boisson de soya qui contient des isoflavones et qui est fabriquée à partir de fèves de soya et non de protéines de soya.
***Le taux d’isoflavones varie selon les méthodes de transformation du soya.

 

Le curcuma et le poivre

Le curcuma — à ne pas confondre avec le cari dont il n’est qu’une composante — provient du broyage du rhizome séché de la plante Curcuma longa, qui fait partie de la famille du gingembre. Le curcuma est l’une des composantes de la médecine traditionnelle ayurvédique de l’Inde. Des chercheurs estiment qu'il pourrait jouer un rôle important dans l’écart impressionnant entre les taux de certains cancers en Inde par rapport aux pays occidentaux.

La curcumine, le principe actif du curcuma, possède diverses activités pharmacologiques, incluant des propriétés antithrombotiques, hypocholestérolémiantes, antioxydantes de même qu’un très fort pouvoir anticancer.

La biodisponibilité de la curcumine est faible, mais elle est grandement augmentée par la présence de poivre. On suggère de consommer chaque jour une cuillerée à thé de curcuma accompagnée de poivre en l'ajoutant aux jus de tomate, aux soupes, aux vinaigrettes ou aux plats de pâtes.

 

Le thé

Le thé vert est beaucoup plus qu’une simple boisson chaude : c’est un véritable remède. De nombreux chercheurs reconnaissent aujourd’hui ses propriétés anticancéreuses.

Tant le thé noir que le thé vert proviennent de la plante Camelia sinensis. C'est leur traitement après récolte qui donne un produit différent. Le thé noir a été fermenté, ce qui oxyde les molécules anticancer de la plante et détruit en bonne partie leurs molécules protectrices. C’est la raison pour laquelle les thés verts sont plus thérapeutiques que les thés noirs.

Le thé contient des catéchines, des composés chimiques de la famille des polyphénols qui sont antioxydants. Les catéchines auraient plus particulièrement la capacité de bloquer l'angiogénèse, c'est-à-dire la formation de nouveaux vaisseaux sanguins autour de la tumeur cancéreuse. Comme ces nouveaux vaisseaux apportent oxygène et nourriture pour la croissance de la tumeur, nuire à leur formation consiste à empêcher la tumeur de croître. Ainsi, la consommation de thé vert constitue un mode de protection contre le développement du cancer1.

Le contenu en catéchines du thé varie en fonction du lieu de culture, de la variété de la plante, la saison de la récolte ainsi que du procédé de transformation. En d’autres mots, tous les thés verts ne contiennent pas tous la même quantité de catéchines. On sait toutefois que, de façon générale, les thés verts japonais en contiennent plus que les thés chinois.

L’analyse du contenu en catéchines de plusieurs thés verts par l’équipe de recherche de Richard Béliveau et de Denis Gingras, auteurs de l’ouvrage Les aliments contre le cancer, a révélé que les thés verts suivants étaient les plus concentrés en catéchines, donc plus riches en molécules anticancer :

  • Sencha-Uchiyama (japonais)
  • Gyokuro (japonais) : le thé le plus cher au monde
  • Sencha (japonais)
  • Matcha (japonais)
  • Pilo Chun Emperor (chinois)

Il est toujours préférable de se procurer des thés en vrac afin de pouvoir vérifier la qualité du produit (présence ou pas de tiges ou de pailles).

Le thé contient quatre fois moins de caféine que le café1.

Quantité recommandée : 3 tasses par jour. Buvez le thé fraîchement infusé et distancé des repas parce que les tannins qu’il contient nuisent à l’absorption du fer.

 

 

Préparation du thé

 

  • 1 c. à thé à 1 ½ c. à thé pour 1 tasse d’eau chaude à 70 °C ou 75 °C (non bouillante).
  • Pour l'arôme et le goût, et donc le plaisir, on laisse infuser de trois à six minutes. Mais pour obtenir le maximum de vertus thérapeutiques, on laisse infuser de huit à dix minutes.
  • Le type de théière n’influence pas la teneur en catéchines libérées pendant l’infusion.
Le cacao

Des recherches récentes démontrent que grâce aux flavonoïdes qu'il contient, le cacao est l’un des aliments qui possèdent les plus grandes propriétés antioxydantes, davantage que le thé et le vin.

Choisir du chocolat noir à 70 % de cacao. Non seulement est-il moins sucré que le chocolat au lait, mais il contient trois fois plus de flavonoïdes. Malgré ses propriétés anticancer, le chocolat ne devrait pas être consommé régulièrement, car il est très calorique : une tablette de 100 g contient 600 calories!

Atteindre un poids santé

La prévention des cancers commence avant la conception. Les femmes devraient avoir un poids santé avant de tomber enceinte et éviter de prendre ou de perdre trop de poids durant la grossesse3.

L’obésité augmente les risques de cancer, notamment ceux du sein, du rein, de la thyroïde, de l’oesophage, de la vésicule biliaire, de l’endomètre et du côlon. Comment cela se produit-il? Tous les mécanismes ne sont pas élucidés. Il semble, entre autres, que l’excès de tissu adipeux stimule la production d’oestrogènes, impliqués dans les cancers dits « hormonaux ». Voir nos fiches Obésité 1e partie et 2e partie pour connaître les façons de retrouver un poids santé.

Éviter les excès de gras de toutes sortes

Consommer trop de matières grasses augmente les risques de cancer du poumon, du côlon, du rectum, de la prostate et de l’endomètre4. Les matières grasses en excès modifient l'équilibre de la flore intestinale, ce qui est susceptible de transformer les acides biliaires en composés chimiques cancérogènes. Les excès de matières grasses influencent aussi le bilan endocrinien. Les gras saturés et trans ainsi que les acides gras oméga-6 en excès sont les plus susceptibles d’augmenter le risque de cancer. Pour connaître les façons de réduire ces matières grasses, consulter notre fiche Hypercholestérolémie.

Limiter les aliments à index glycémique élevé

Les aliments à index glycémique élevé augmentent le taux d’insuline. L’insuline, en trop grande quantité, contribue à la prolifération des cellules et leur division. Une alimentation composée de grains entiers et faible en sucres concentrés est recommandée pour se protéger du cancer.

Aliments à privilégier
(index glycémique faible)

Aliments à limiter
(index glycémique élevé)

  • Céréales à déjeuner riches en fibres (contenant 3 g de fibres par portion et moins de 5 g de sucre)
  • Flocons d’avoine et gruau
  • Céréales entières (boulghour, riz brun, riz sauvage, quinoa, orge, sarrasin ou millet)
  • Pâtes (blé entier, kamut ou épeautre)
  • Craquelins de seigle
  • Craquelins multigrains ou de blé entier
  • Muffin au son fait maison
  • Pain pita de blé entier ou de kamut
  • Bagel de blé entier, multigrains, kamut ou épeautre
  • Pain hot dog ou hamburger d'épeautre ou de blé entier
  • Pain kaiser de blé entier
  • Légumineuses
  • Chocolat noir à 70 % de cacao
  • Fruits et légumes entiers
  • Lait, fromage, yogourt nature

 

  • Produits de boulangerie à la farine blanche (pain tranché, à hamburger ou hot dog, baguette, croissant, pita, bagel, etc.)
  • Biscottes et croûtons à la farine blanche ou farine enrichie
  • Tortillas et croûtes à pizza à la farine blanche
  • Pâtes alimentaires blanches (spaghetti, macaroni, lasagne, etc.)
  • Couscous
  • Riz blanc instantané ou précuit
  • Risotto
  • Vermicelles de riz
  • Gnocchis
  • Céréales sucrées
  • Crème de blé
  • Pomme de terre sans la pelure
  • Croustilles
  • Bière
  • Croustilles de maïs
  • Tapioca
  • Chocolat au lait
  • Biscuits secs (petits-beurre)
  • Fécule de maïs
  • Desserts sucrés : tarte, gâteau, biscuits, galette, etc.
  • Muffins du commerce
  • Sucres ajoutés : sucre, glucose, fructose, dextrose, sirop d’érable, miel, mélasse, etc.

 

Limiter la consommation de viandes rouges

Les viandes rouges comprennent le boeuf, le porc, le veau l’agneau, les viandes transformées et les charcuteries. Une trop grande consommation de viande rouge (plus de cinq repas par semaine) accroît le risque de cancer du côlon5-6. Elle augmente la quantité d’ammoniaque et d’autres composés cancérogènes dans le gros intestin7, ce qui peut mener au cancer du côlon.

Comme source de protéines, privilégier plutôt le poulet, la dinde, le poisson, les fruits de mer, le tofu et les légumineuses.

Par ailleurs, les nitrites utilisés comme agent de saumurage, de salaison et de conservation dans les viandes transformées et les charcuteries se modifient dans l’organisme. Ils deviennent des nitrosamines, des composés chimiques cancérogènes qui peuvent induire des cancers à l’estomac et à l’oesophage.

Se méfier de la cuisson à haute température

La cuisson à haute température cause l'apparition de produits toxiques : les hydrocarbures, les benzopyrènes et les amines hétérocycliques.

Les hydrocarbures se retrouvent dans la partie calcinée et croustillante à la surface de la viande. Les benzopyrènes sont formés lorsque le gras de la viande tombe sur la source de chaleur, la fumée ainsi provoquée s'attaque à la viande et la contamine. Les amines hétérocycliques sont produites au cours du brunissement de la viande.

Précautions pour la cuisson au barbecue

  • Retirer le plus de gras apparent sur les morceaux de viande avant de les faire cuire. Dans le cas des volailles, retirer la peau.
  • Ne pas trop cuire la viande et retirer toutes les parties carbonisées avant de la consommer.
  • Ajuster la grille de façon à éviter que les aliments ne prennent feu.
  • Certaines viandes peuvent être partiellement cuites au préalable afin de réduire le temps de cuisson au barbecue. On peut faire bouillir les saucisses quelques minutes, par exemple.
  • Envelopper les aliments dans du papier d'aluminium ou disposer une feuille de papier d'aluminium directement sur les grilles afin de limiter le dégoulinement des gras.
  • Pour badigeonner les aliments, utiliser de la marinade ou de la sauce, et non du beurre ou de l'huile.
  • Le porc, le veau et le lapin profitent d'une cuisson lente, donc à température peu élevée. On peut consommer leur chair rosée.
  • Faire mariner la viande dans des ingrédients acides (citron, vinaigre) et sans huile réduit la production de cancérogènes.

Éviter les excès d’alcool

Trop d’alcool contribuerait aux cancers du larynx, de la bouche, de l’oesophage, du pharynx, du sein et du foie en plus de causer des dommages au foie. L’une des hypothèses avancées est que l’alcool engendre des déficiences nutritionnelles, notamment en acide folique, une vitamine aux propriétés antioxydantes. Aussi, l’alcool ou ses métabolites agissent sur les taux d’hormones, notamment la leptine associée à l’obésité8.

Quantité à ne pas dépasser

Pour les femmes : un verre, soit 125 ml (1/2 tasse) par jour.

Pour les hommes : un à deux verres, soit 125 ml à 250 ml (1/2 tasse à 1 tasse) par jour.

Une bouteille de vin contient 750 ml, donc six verres de vin.

Limiter les excès de sel et les aliments fumés

Une grande consommation d’aliments salés ou fumés est associée à un risque élevé de cancer de l’estomac. En excès, le sel peut causer des dommages à la muqueuse gastrique et provoquer la transformation de cellules saines en cellules cancéreuses. La conservation des aliments dans le sel peut entraîner la formation de substances cancérogènes dont les nitrosamines. Au cours de la fumaison, la combustion du bois produit ce que l’on nomme des hydrocarbures aromatiques polycycliques, que l’on suspecte de contribuer à l’apparition du cancer de l’estomac.

Adopter une diète semi-végétarienne

Étant donné que toutes les substances anticancer se retrouvent dans le règne végétal, l’adoption d’une diète semi-végétarienne permet plus facilement de faire une place de choix aux aliments qui protègent contre le cancer. Aussi, l’arrêt ou la réduction de la consommation de viandes, permet de réduire par le fait même la consommation de mauvais gras comme les gras saturés.

La diète semi-végétarienne ressemble à la diète méditerranéenne. On évite ou consomme très peu de viande et de charcuterie et on consomme, comme substituts, poissons, fruits de mer, volaille, légumineuses, tofu, noix et graines. Les fruits, les légumes et les produits céréaliers complets sont en abondance. Comme corps gras, on recommande les huiles végétales de première pression à froid, notamment l’huile d’olive.

Menu potentiellement anticancer

Menu potentiellement procancer

Repas du matin

  • Salade de petits fruits rouges dans du jus d’orange
  • Bol de céréales à grains entiers avec graines de lin moulues et boisson de soya
  • Thé vert

Repas du matin

  • Rôties de pain blanc et margarine hydrogénée
  • Oeufs
  • Saucisse fumée, bacon
  • Patates rôties
  • Café, crème et sucre

Repas du midi

  • Jus de tomate avec curcuma et poivre
  • Brocoli, chou-fleur, carottes en crudités
  • Filet de maquereau
  • Craquelins de seigle
  • Un morceau de chocolat noir

Repas du midi

  • Sous-marin aux viandes froides avec cornichons
  • Boissons gazeuses
  • Croustilles
  • Muffins au chocolat

Repas du soir

  • Salade de chou rouge et oignon
  • Tofu mariné
  • Purée de patates douces
  • Tisane à la verveine

Repas du soir

  • Steak grillé dans le beurre
  • Frites
  • Petits pois et carottes en conserve
  • Cornichons
  • 4 bières

De bons trucs

  • S’initier à la cuisine indienne afin de consommer plus souvent du curcuma.
  • Remplacer les deuxième et troisième cafés de la journée par du thé vert.
  • Pour le dessert, servir une fondue au chocolat noir avec des petits fruits.
  • Troquer un repas au restaurant par l’achat d’un excellent thé vert.
  • Ajouter des Edamane (fèves soya vertes, fraîches ou congelées) dans la soupe du midi.
  • Dans les céréales, privilégier une boisson de soya sans sucre plutôt que le lait de vache.
  • Se préparer un jus d’orange frais à l’extracteur.

source:passeportsanté.net

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16 mai 2007 3 16 /05 /mai /2007 11:35


Nom commun : arnica.
Noms botaniques :
Arnica montana, Arnica chamissonis, famille des composées ou astéracées.
Noms anglais :
arnica, mountain tobacco, wolf’s bane.

Parties utilisées : sommités fleuries.
Habitat et origine :
plante vivace originaire des régions montagneuses de l’Europe et du sud de la Russie. L’ouest de l’Amérique du Nord en compte également trois espèces : Arnica fulgens, A. sororia et A. cordifolia.

La présente fiche traite des préparations phytothérapeutiques d’arnica pour usage externe seulement. Il existe dans le commerce des produits homéopathiques à base d’arnica pour usage interne. Ils ont divers usages qui ne sont pas traités directement dans la présente fiche et les indications thérapeutiques mentionnées ci-dessous ne s’appliquent pas nécessairement à ces préparations homéopathiques.

Indications

Usage reconnu

Par voie externe, traiter les ecchymoses, les oedèmes, les dislocations, les contusions, les troubles musculaires et articulaires, l’inflammation de la cavité orale et de la gorge, les furoncles, les piqûres d’insectes et la phlébite superficielle.

Voir la signification des symboles et les critères de classification utilisés

Posologie

Hématomes, oedèmes, dislocations, contusions, troubles musculaires et articulaires, furoncles, piqûres d’insectes, phlébite

 

Ne pas appliquer sur les plaies ouvertes.

 

  • Infusion pour compresses. Infuser, durant 5 à 10 minutes, 2 g de fleurs séchées dans 100 ml d’eau bouillante. Laisser refroidir et appliquer sur la partie atteinte, plusieurs fois par jour, une compresse imbibée de cette infusion.
  • Teinture (1:10 dans éthanol à 40 %). Diluer une partie de teinture dans trois à dix parties d’eau. Appliquer sur la partie atteinte, plusieurs fois par jour, une compresse imbibée de cette infusion.
  • Onguent (renfermant de 20 % à 25 % de teinture ou 15 % d’huile d’arnica). Appliquer, plusieurs fois par jour, sur la partie atteinte. L’huile d’arnica est composée d’une partie de plante pour cinq parties d’huile végétale (1:5).

Inflammation de la cavité orale et de la gorge

  • Teinture (1:10 dans éthanol à 40 %). Diluer une partie de teinture dans dix parties d’eau. Utiliser cette solution comme rince-bouche ou gargarisme plusieurs fois par jour. Ne pas avaler.

Historique

En Europe, l’origine des usages médicinaux de l’arnica se perd dans la nuit des temps. En Allemagne, notamment, de très nombreux produits à base d’arnica sont offerts dans le commerce (teintures, onguents et granules homéopathiques). Cette popularité a d’ailleurs mis en péril l’espèce Arnica montana au point que les autorités allemandes en ont réglementé l’exploitation. On y cultive donc une autre espèce, l’Arnica chamissonis, à laquelle la pharmacopée allemande attribue les mêmes propriétés.

Dans la partie occidentale de l’Amérique du Nord, de l’Alaska au nord du Mexique, on trouve également trois espèces d’arnica : l’Arnica fulgens, l’A. sororia et l’A. cordifolia que les premières nations utilisaient pour traiter les blessures, les ecchymoses et les entorses. L’arnica était également employée en médecine éclectique.

Bien que, dans le passé, la plante ait fait l’objet d’usages internes, notamment pour le traitement de troubles cardiaques et respiratoires, on la considère aujourd’hui comme toxique et on ne la conseille qu’en application externe.

En plus des préparations phytothérapeutiques pour usage externe, on trouve dans le commerce quantité de produits homéopathiques pour usage interne. Ces dernières préparations n’ont pas nécessairement les mêmes usages que ceux dont il est question dans cette fiche et leur efficacité est controversée, comme c’est souvent le cas pour les préparations homéopathiques1-5.

Recherches

Usage reconnu La Commission E allemande a approuvé l’usage par voie externe de l’arnica pour traiter les hématomes, les oedèmes, les dislocations, les contusions, les troubles musculaires et articulaires, l’inflammation de la cavité orale et de la gorge, les furoncles, les piqûres d’insectes et la phlébite superficielle. L’ESCOP reconnaît son efficacité pour le traitement des ecchymoses, des entorses, de l’inflammation causée par les piqûres d’insectes, de la gingivite et des ulcères aphteux ainsi que des douleurs articulaires (rhumatismales).

Arthrose. Au cours d’un essai sans placebo mené auprès de 79 sujets souffrant d’arthrose du genou (légère à modérée), les participants ont rapporté un soulagement de la douleur à la suite d’applications topiques d’un gel d’arnica6.

Douleurs musculaires. Au cours d’une étude préliminaire avec placebo, menée auprès de 12 volontaires, on a pu observer l’efficacité d’un gel d’arnica pour soulager les douleurs musculaires7.

Ecchymoses. Les résultats d’un essai préliminaire avec placebo portant sur 19 sujets soumis à une chirurgie faciale au laser n’ont pas permis d’observer de différence significative entre le traitement topique à l’arnica et le placebo pour prévenir la formation d'ecchymoses consécutives à l'opération ou pour contribuer à leur guérison8.

Extraction dentaire. Au cours d’une étude à double insu menée auprès de 118 sujets qui subissaient une extraction de dents de sagesse (plaie ouverte sur la gencive), on a comparé les effets du métronidazole (un antibiotique) à ceux de l’arnica et d’un placebo. Les plaies des sujets traités à l’antibiotique ont mieux guéri et ont causé moins de douleurs que celles des sujets qui recevaient l’arnica ou le placebo. De plus, l’arnica a été moins efficace que le placebo pour prévenir l’enflure et la douleur9.

Insuffisance veineuse, varices. Les résultats d’un essai à double insu avec placebo mené auprès de 89 sujets souffrant d’insuffisance veineuse indiquent que le gel d’arnica peut augmenter le tonus veineux, diminuer les oedèmes et soulager la sensation de lourdeur dans les jambes10.

Soulagement des douleurs postopératoires. Dans un essai à double insu mené auprès de 37 sujets soumis à une chirurgie endoscopique pour le traitement du syndrome du canal carpien, on a traité les patients soit en combinant de l’arnica homéopathique par voie orale à du gel d’arnica en application topique, soit en administrant un placebo. Les patients traités avec l’arnica ont rapporté une diminution significative de la douleur par rapport à ceux du groupe placebo11. Les résultats d’un essai similaire, comparant l’efficacité d’un placebo à celle du traitement homéopathique sans l’application du gel, n’ont pas permis de démontrer l’efficacité de la préparation homéopathique1. Ces résultats suggèrent que l’effet anti-inflammatoire de l’arnica est attribuable à la préparation phytothérapeutique et non aux granules homéopathiques.

Précautions

Attention
  • Utiliser par voie externe seulement.
  • Ne pas appliquer sur les plaies ouvertes.
  • En rince-bouche ou en gargarisme, éviter d’avaler la solution.
Contre-indications
  • Possibilité d’allergie croisée en cas d’allergie aux plantes de la famille des composées (marguerite, échinacée, pissenlit, herbe à poux, souci, etc.).
Effets indésirables
  • Peut causer une dermatite chez certaines personnes.

Interactions

Avec des plantes ou des suppléments
  • Par voie externe, aucune connue.
Avec des médicaments
  • Par voie externe, aucune connue. 

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16 mai 2007 3 16 /05 /mai /2007 11:29


Nom commun : aubergine.
Nom scientifique :
Solanum melongena var. esculentum.
Famille
 : solanacées.

POURQUOI METTRE L’AUBERGINE AU MENU?

  • Grâce à sa texture et à sa saveur, c’est un des légumes les plus appréciés des personnes qui veulent réduire leur consommation de viande.
  • On en fait des purées qui sont parfaites pour la boîte à lunch.
  • Elle est indispensable à la ratatouille et à la caponata, qui se consomment autant froides que chaudes.

  • Ce légume a un fort pouvoir antioxydant, en particulier sa pelure.
  • Il est fort peu calorique et renferme des fibres alimentaires.

Profil santé

Légume-fruit de superbe apparence, l’aubergine donne saveur et caractère aux ratatouilles et moussakas. Les Québécois la consomment en quantité plutôt timide en comparaison avec d’autres régions du monde comme l’Inde, où elle est très populaire. On reconnaît bien sa peau d’un violet profond, mais il en existe aussi des variétés jaunes, vertes et même blanches. À moins de la cuisiner avec une abondance de matières grasses, l’aubergine est peu calorique. De plus, elle est riche en antioxydants.

Principes actifs et propriétés

Pour les légumes en général

Plusieurs études épidémiologiques ont démontré qu’une consommation élevée de légumes et de fruits diminuait le risque de maladies cardiovasculaires, de certains cancers et d’autres maladies chroniques1,2. Quelques mécanismes d’action ont été proposés pour expliquer ces effets protecteurs; la présence d’antioxydants dans les légumes et les fruits pourrait y jouer un rôle.

Pour l’aubergine

La pelure : une mine d’or d’antioxydants!
Certaines personnes peuvent être tentées de peler l’aubergine. Pourtant, sa pelure est comestible et contient même une grande quantité d’antioxydants, surtout lorsqu’elle a une couleur très prononcée.

Antioxydants. Les antioxydants sont des composés qui protègent les cellules du corps des dommages causés par les radicaux libres. Ces derniers sont des molécules très réactives qui seraient impliquées dans le développement des maladies cardiovasculaires, de certains cancers et d’autres maladies liées au vieillissement3. L’aubergine est considérée comme ayant un potentiel antioxydant élevé4,5 et on commence à en analyser les bienfaits potentiels. Des études in vitro et chez l’animal ayant utilisé un mélange d’antioxydants de l’aubergine ont obtenu comme résultats une diminution de l’oxydation du « mauvais » cholestérol (LDL)6,7 et une diminution de la concentration des lipides sanguins8. D’autres chercheurs se sont penchés plus spécifiquement sur certains antioxydants de l’aubergine, mais pour l’instant, les résultats demeurent préliminaires et ne s’appliquent pas encore à l’organisme humain.

  • Acides phénoliques. Les acides phénoliques sont l’une des principales classes d’antioxydants de l’aubergine, dont le plus abondant est l’acide chlorogénique9,10. Ce composé a démontré une forte activité antioxydante in vitro11. Des chercheurs ont toutefois noté que l’acide chlorogénique des aliments pourrait être absorbé en proportion plutôt faible par l’organisme humain12. On ignore donc si la quantité d’acide chlorogénique obtenue par l’aubergine peut être suffisante chez l’humain pour observer des effets antioxydants.
  • Anthocyanines. L’aubergine, particulièrement si sa peau est foncée, est également riche en pigments antioxydants de la catégorie des anthocyanines. Par ailleurs, des scientifiques américains ont découvert qu’un certain type d’aubergine appelée Black magic contenait presque trois fois plus d’anthocyanines que les autres variétés d’aubergine analysées13. L’un des principaux pigments de la pelure d’aubergine est la nasunine14, qui a démontré in vitro une capacité de protection contre le stress oxydatif (effet antioxydant)15. D’autres chercheurs ont démontré que la nasunine diminuait in vitro la prolifération anormale de vaisseaux sanguins impliqués dans le développement de tumeurs et de maladies cardiovasculaires16. Cependant, ces résultats ne peuvent pour l’instant être transposés chez l’humain.
Autres propriétés

L’aubergine est-elle antioxydante?

Fortement : L’aubergine a un indice TAC de 1 748 umol/portion de 69 g.

L’aubergine est-elle acidifiante?

Non, elle est plutôt alcalinisante : L’indice PRAL de 100 g d’aubergine est de -3.4.

L’aubergine a-t-elle une charge glycémique élevée?

Donnée non disponible.

Nutriments les plus importants

Que vaut une « portion » d’aubergine?

Poids/volume

Aubergine crue, 69 g (200 ml)

Aubergine bouillie, égouttée, 84 g (200 ml)

Calories

17

29

Protéines

0,7 g

0,7 g

Glucides

4,0 g

7,3 g

Lipides

0,1 g

0,2 g

Fibres alimentaires

2,4 g

2,1 g

Source : Santé Canada. Fichier canadien sur les éléments nutritifs, 2005.

 

Voir la signification des symboles de classification des sources des nutriments

Manganèse. L’aubergine crue est une source de manganèse pour l’homme et la femme, tandis que l’aubergine bouillie en est une source pour la femme seulement. Le manganèse agit comme cofacteur de plusieurs enzymes qui facilitent une douzaine de différents processus métaboliques. Il participe également à la prévention des dommages causés par les radicaux libres.

Cuivre. L’aubergine est une source de cuivre. En tant que constituant de plusieurs enzymes, le cuivre est nécessaire à la formation de l’hémoglobine et du collagène (protéine servant à la structure et à la réparation des tissus) dans l’organisme. Plusieurs enzymes contenant du cuivre contribuent également à la défense du corps contre les radicaux libres.

Vitamine B1. L’aubergine bouillie est une source de vitamine B1. Appelée aussi thiamine, la vitamine B1 fait partie d'un coenzyme nécessaire à la production d'énergie principalement à partir des glucides que nous ingérons. Elle participe aussi à la transmission de l'influx nerveux et favorise une croissance normale.

Vitamine B6. L’aubergine bouillie est une source de vitamine B6. Aussi appelée pyridoxine, la vitamine B6 fait partie de coenzymes qui participent au métabolisme des protéines et des acides gras ainsi qu’à la synthèse (fabrication) des neurotransmetteurs (messagers dans l’influx nerveux). Elle contribue également à la fabrication des globules rouges et leur permet de transporter davantage d’oxygène. La pyridoxine est aussi nécessaire à la transformation du glycogène en glucose et elle collabore au bon fonctionnement du système immunitaire. Cette vitamine joue enfin un rôle dans la formation de certaines composantes des cellules nerveuses et dans la modulation de récepteurs hormonaux.

 

Section Profil santé
Recherche et rédaction 
: Annie Bédard, Dt.P., M.Sc., nutritionniste, Institut des nutraceutiques et des aliments fonctionnels (INAF), Université Laval
Révision scientifique
: Annie Lapointe, Dt.P., M.Sc., nutritionniste, candidate au doctorat, Institut des nutraceutiques et des aliments fonctionnels (INAF), Université Laval
Collaboration
 : Jasmine Coulombe et Hélène Gagnon, étudiantes en nutrition, Université Laval et Louise Corneau, Dt.P., M.Sc., nutritionniste, Institut des nutraceutiques et des aliments fonctionnels (INAF), Université Laval.

L’aubergine au fil du temps

Le terme « aubergine », qui est apparu dans la langue en 1750, vient du catalan albergina, qui l'a emprunté à l'arabe al-bâdinjân. À noter que le mot français est employé dans de nombreuses langues, y compris chez les Anglo-Saxons.

Un brin d'histoire

Bien que l’aubergine ait été domestiquée en Inde où l’on pense qu'elle est consommée depuis 2 500 ans à 4 000 ans, il se peut que son ancêtre sauvage vienne d'Afrique, où il existe de multitudes d'espèces de Solanum aux caractéristiques très proches de celles de l'aubergine cultivée. Depuis l'Inde, elle s'est diffusée en Chine (autour de 700 ans avant notre ère) où l'on a produit des variétés à petits fruits de couleur verte, blanche, rouge et lavande. C'est d'ailleurs dans un traité chinois datant de 500 ans avant notre ère qu'elle est mentionnée pour la première fois. Elle sera introduite dans le monde arabe dès le IXe siècle, migrant jusqu'en Égypte à l'ouest, et en Turquie au nord. Elle fera son apparition en Espagne entre le VIIIe et le XIe siècle. Dans ce pays, on apprendra vite à l'apprécier, mais ailleurs en Europe, on s'en méfiera longtemps, probablement à cause de sa ressemblance avec les plantes toxiques (mandragore, datura, belladone) de la famille des solanacées. Par corruption du nom italien melanzena, on l'appellera mala insana (littéralement « pomme malsaine ») et on l'accusera de rendre fous ceux qui la consomment.

Porte-bonheur
Pour les Turcs, rêver de trois aubergines est signe de très grand bonheur.

Les Espagnols l'introduiront en Amérique latine au XVIe siècle, mais elle n'apparaîtra en Amérique du Nord que 150 ans plus tard. Jusque dans les années 1950, on ne produira pour la consommation humaine que les variétés à gros fruits pourpres, les autres étant réservées au jardin ornemental.

Aujourd'hui, on la cultive dans toutes les régions chaudes et tempérées de la planète. Vieille amie des Arabes, elle est indispensable à la cuisine du Moyen-Orient, où on l'appelle « caviar du pauvre ». Les Turcs se vantent d'avoir créé mille recettes permettant de la mettre en valeur.

Il existe une multitude de variétés d'aubergines dont la taille varie du petit pois au melon, et la couleur, du blanc au pourpre, en passant par le vert, le jaune et l'orange. Il se pourrait que, dans un proche futur, s'ajoutent à cette riche gamme des fruits venus d'Afrique, où l’on consomme également les feuilles de nombreuses variétés.

Usages culinaires

Bien choisir

Un vieux truc de paysan
Si la fossette située à l'extrémité de l’aubergine est ronde, le fruit risque de contenir beaucoup de graines et d'être peu fourni en chair. Il vaut mieux choisir un fruit à fossette ovale.

La peau doit être lisse et brillante, les sépales doivent être bien verts et épineux, et adhérer à la peau. Éviter les fruits dont la peau est fripée et dont la couleur est mate et tire sur le brun. La chair risque alors d’être amère, fibreuse et de contenir beaucoup de graines.

Préparation

- Même si ce n'est pas indispensable, on peut saler l'aubergine et la faire dégorger dans du sel. Cette pratique aura pour effet de réduire la quantité d’huile qu’elle absorbera en cours de cuisson, qualité appréciable pour les personnes qui évitent de consommer ce fruit par crainte des calories. Rincer pour éliminer le sel et éponger.
- Pour éviter que la chair ne brunisse sous l'action de l'oxygène, l'asperger d'un peu de jus de citron.
- Certains conseillent de toujours peler l’aubergine, d'autres de ne peler que les fruits très mûrs, dont la peau est plus épaisse et plus amère. En Égypte, c'est un crime de « lèse-chef » que de peler une aubergine.

Apprêts culinaires

L’aubergine se mange :

-frite telle quelle ou en beignets;

- farcie : couper l'aubergine en deux dans le sens de la longueur, enlever une bonne partie de la pulpe et la faire frire légèrement. Laisser refroidir et farcir de pignons, de viande finement émincée avec des oignons et de la pulpe réservée. Mettre les moitiés d’aubergine côte à côte dans un plat à gratin, arroser de bouillon ou de jus de tomates et cuire au four. Autres suggestions de farces : riz et viande émincée à parts égales; riz, tomates, oignons émincés, persil, aneth ou menthe. Arroser de jus de tomates;

- dans la ratatouille, avec oignons, ail, tomates, poivrons, courgettes, thym et laurier. Additionnée d’olives noires dénoyautées, de céleri et de câpres, c’est la caponata italienne;

- dans les currys.

On en fera également :

  • un caviar d'aubergine : peler, cuire au four, à la vapeur ou à la poêle, hacher finement la chair et l'assaisonner d'huile d'olive;
  • de la Babaghanuuj : ce plat typiquement arabe est composé d’aubergine cuite et réduite en purée, à laquelle on ajoute du jus de citron, de l'ail, des fines herbes et du tahini (purée de graines de sésame). On peut remplacer le tahini par du pain rassis préalablement trempé dans l'eau. La purée d’aubergine peut également se préparer avec du jus de grenade. Servir garnie de grains de grenade. Ou mélanger purée, ail et yogourt, et aromatiser avec de la menthe finement hachée;
  • une moussaka : elle se prépare en alternant dans un plat à gratin des tranches d'aubergines grillées, de la viande d'agneau finement émincée et revenue à la poêle et de la sauce à la tomate, le tout nappé d'une sauce béchamel et garni de fromage râpé. Cuire au four;
  • un gratin à la parmigiana : couper les aubergines en tranches dans le sens de la longueur, les passer dans la farine et les faire frire sur les deux faces dans de l'huile d'olive. Dans un plat à gratin, monter des étages en alternant les couches d'aubergines avec de la sauce tomate et du fromage mozzarella. Ajouter du parmesan râpé et cuire une demi-heure dans un four réglé à 190 °C;
  • une escalivada : ce plat catalan est composé d'oignons, de poivrons et d'aubergines disposés en étages dans un plat à gratin et arrosés d'un filet d'une bonne huile d'olive espagnole. À la sortie du four, arroser d'un peu d'huile d'olive et de vinaigre de xérès. Servir tiède ou froid.

Au Japon, on coupe en deux les petites aubergines allongées et on incise légèrement leur peau en plusieurs endroits avant de les faire griller au barbecue, nappées d'une sauce épaisse composée de miso et d'un peu de saké, de sucre (ou du miel) et de graines de sésame noir. On les prépare également en tempura.

Conservation

Réfrigérateur : l'aubergine n'aime pas le froid et se conserve mal au réfrigérateur. La consommer le plus rapidement possible après l'achat. Si nécessaire, elle pourra se conserver une ou deux semaines dans le bac à légumes du réfrigérateur.

Congélateur : laver, peler (ou pas) et couper en tranches d’un centimètre d'épaisseur environ. Blanchir quatre minutes dans de l'eau à laquelle on aura ajouté un peu de jus de citron. Refroidir, égoutter et mettre dans des sacs hermétiques au congélateur, en glissant un morceau de papier ciré entre les tranches. Elle s’y conservera huit à dix mois. Cuire sans décongeler. On peut également congeler la ratatouille et les autres ragoûts à base d’aubergine.

Jardinage biologique

Amer? Non merci!
Des chercheurs ont analysé des échantillons de plusieurs variétés d'aubergines et ont découvert que plus le fruit était amer, plus il était riche en composés phénoliques, de puissants antioxydants. En Asie et en Afrique, on consomme volontiers les fruits amers, mais en Occident, on boude tout ce qui rappelle l'amertume, et ce, contre toute logique puisque l'être humain possède un groupe de papilles gustatives spécialisées dans la reconnaissance et l'appréciation de cette saveur. Les chercheurs sont donc en quête d'une façon de modifier génétiquement les aubergines pour qu'elles soient à la fois dépourvues d'amertume et riches en composés phénoliques.

  • Semer dans des bacs à l'intérieur 8 à 12 semaines avant le dernier gel prévu et garder à des températures de 24 ºC à 29 ºC pendant toute la durée de la germination.
  • Avant de les transplanter, endurcir les plants pendant deux semaines en les exposant aux températures extérieures durant le jour.
  • Transplanter lorsque le sol est bien réchauffé à une distance de 45 à 54 cm entre les plants, moins pour les variétés à petits fruits. Espacer les rangs de 1 m.
  • Protéger les plants avec un agrotextile si la température descend sous les 15 ºC.
  • Irrigation : 2,5 cm à 5 cm par semaine. Veiller à ce que l'irrigation soit régulière tout au long de la saison.
  • Fertilisation : un bon compost dans le trou de transplantation et des arrosages foliaires à l'extrait d'algues et de poisson aux deux semaines.

L'altise peut causer d'importants dommages aux jeunes plants. Protéger avec un agrotextile ou traiter au savon Safers’. Le doryphore peut également constituer un sérieux problème. Détruire les insectes à la main ou traiter à la roténone. Lâcher des coccinelles, ses prédateurs naturels, ou encourager celles qui sont déjà au jardin à y rester.

Écologie et environnement

Le bromure de méthyle est largement utilisé en agriculture (deuxième sur la liste des pesticides) contre les insectes, les bactéries et les champignons microscopiques qui sont nuisibles aux récoltes et contre certaines espèces de mauvaises herbes. Son emploi dans la culture des tomates, des piments, des aubergines et des fraises est généralisé. On s’en sert également en entrepôt pour lutter contre les insectes et les moisissures qui risquent d’affecter la qualité des produits.

Mais c’est aussi un produit très nocif pour la couche d'ozone, la nappe phréatique, la vie animale, les écosystèmes marins et les plantes. Il est en outre toxique pour les humains (insuffisance respiratoire, cancer de la prostate et décès), au point que son emploi nécessite une formation spécialisée. Il est de plus dangereux pour la vie animale, les écosystèmes marins et les plantes.

Lors d'une des rencontres du « Protocole de Montréal relatif aux substances qui appauvrissent la couche d’ozone » tenu sous l'égide du Programme des Nations Unies pour l'environnement, il avait été décidé que l'emploi du bromure de méthyle devait être banni en l'an 2005 dans les pays industrialisés et en l'an 2015 dans les pays en voie de développement. Or, en mars 2004, 11 pays industrialisés signataires, États-Unis en tête, demandaient que l'on élargisse pour au moins une autre année les exemptions pour « usages critiques » qui étaient prévues au Protocole.

Un supplément de 13 500 tonnes métriques de bromure de méthyle a donc été accordé aux 11 pays demandeurs, dont 65 % aux États-Unis. Le prétexte? On n'aurait pas encore trouvé de solutions de rechange sécuritaires et économiques à ce produit, malgré que dix années se soient écoulées depuis qu'on a décidé de le bannir.

Pourtant, dans un document publié par le Secrétariat de l'ozone du Programme des Nations Unies pour l'environnement, et mis à la disposition des producteurs de tous les pays, on affirme qu'il existe des solutions de rechange pour 90 % des usages du bromure de méthyle. Au Danemark et aux Pays-Bas, on a d’ores et déjà éliminé son emploi. Non seulement le rendement n'a pas été affecté négativement, mais on a même réussi à augmenter la production et la rentabilité des cultures traitées autrement.

Parmi les nombreuses solutions proposées, mentionnons la rotation des cultures, la mise en jachère, le recours aux engrais verts, au paillis et au compost, des techniques vieilles comme le monde qui ont sans doute permis à nos ancêtres paysans de survivre sans bromure de méthyle. Par ailleurs, deux autres méthodes prometteuses pourraient être mises en place : la biofumigation, qui consiste à cultiver et enfouir, avant d'établir la culture fragile, des plantes qui libèrent des fumigants naturels dans le sol, tout particulièrement celles de la famille du chou et de la moutarde; la solarisation, qui consiste à stériliser le sol en le recouvrant d'une feuille de plastique transparent et en le faisant chauffer quelques semaines sous l'action du soleil. Cette technique, qui est connue depuis plusieurs années, est employée dans au moins 40 pays. De plus, elle coûte jusqu'à deux ou trois fois moins cher que les applications de bromure de méthyle.
                                                      source:passeportsanté.net

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16 mai 2007 3 16 /05 /mai /2007 11:17

Ail


Noms communs : ail cultivé, ail à tige tendre, ail à tige dure, ail à bâton.
Nom botanique :
Allium sativum, famille des alliacées ou des liliacées.

Parties utilisées : bulbes.
Habitat et origine :
L'ail est une plante cultivée dont on ne trouve plus de spécimens à l'état sauvage. De plus, sa reproduction est strictement végétative puisque, aussi loin qu'on puisse remonter dans l'histoire, la plante ne produit pas de fleurs au sens botanique et, par conséquent, ne se reproduit plus de façon sexuée depuis des millénaires. Chaque nouvelle plante est en fait un clone de quelque parent dont l'origine se perd dans la nuit des temps. De même, on ignore quelles furent exactement les plantes sauvages qui donnèrent un jour naissance à cette espèce. Les experts en la matière croient que la plante apparut aux alentours de la mer Caspienne, dans une région allant du Caucase aux frontières chinoises, il y a environ 10 000 ans. De nos jours, on la cultive partout et elle s'est adaptée aussi bien à la Sibérie qu'à la Polynésie.
Noms anglais :
garlic, softneck garlic, hardneck garlic.
Nom chinois :
Da suan.

Indications

Efficacité possible

Contribuer à faire baisser légèrement les taux de lipides sanguins (adjuvant à un régime alimentaire faible en gras).

Efficacité incertaine

Abaisser légèrement la tension artérielle, prévenir certains cancers, diminuer les risques de récidive en cas de troubles cardiaques.

Usage reconnu

Contribuer à faire baisser les taux de lipides sanguins et la tension artérielle; contribuer à prévenir les troubles cardiovasculaires liés au vieillissement et à l'athérosclérose; améliorer la circulation périphérique : traiter les infections des voies respiratoires.

Usage traditionnel

Combattre les infections de toutes sortes, tant internes qu'externes, prévenir le rhume et la grippe, chasser les parasites (tiques et vers).

Voir la signification des symboles et les critères de classification utilisés

Posologie

Par voie interne

Réduction des taux de lipides sanguins, de l’hypertension modérée et prévention de l'athérosclérose (comme adjuvant à long terme aux mesures alimentaires)

  • Ail frais. Consommer de 1 à 2 gousses (de 4 g à 8 g) par jour.
  • Ail séché. Prendre de 0,5 g à 1 g par jour.
  • Extrait standardisé (1,3 % d'allicine). Prendre de 200 mg à 400 mg, trois fois par jour
  • Ail vieilli. Prendre de 600 mg à 900 mg par jour. Notez qu'au cours de certaines études, on a utilisé jusqu'à 7,2 g par jour.
  • Huile d'ail (distillation à la vapeur d'eau). Prendre de 5 mg à 8 mg par jour.

Infections des voies respiratoires (rhume, toux)

  • Ail frais. Consommer environ 4 gousses d'ail (16 g) par jour.
  • Ail séché. Prendre de 2 g à 4 g, trois fois par jour.
  • Teinture (1:5, 45 % éthanol). Prendre de 2 ml à 4 ml, trois fois par jour.
  • Extrait standardisé (1,3 % d'alliine procurant de 3,6 mg à 5,4 mg d'allicine par gramme de poudre). Prendre de 800 mg à 1 600 mg, trois fois par jour.

Par voie externe

Infections fongiques (pied d'athlète, etc.)

  • On trouve dans le commerce des crèmes ou des gels à base d'ajoène, un des ingrédients de l'ail (concentration de 0,4 % à 1 %). On peut également utiliser le bulbe coupé et broyé, mais l'ail cru peut irriter la peau et les muqueuses et provoquer des réactions allergiques.

Historique

L'aire d'origine présumée de l'ail est située aux confins de la Russie, de la Chine, de l'Inde et du Moyen-Orient. De ces territoires occupés par des peuples nomades il y a environ 10 000 ans, le précieux bulbe migra progressivement vers l'Extrême-Orient, l'Arabie, l'Égypte et le Bassin méditerranéen (Grèce, Rome, etc.) au gré des grandes routes commerciales et des campagnes militaires visant à les contrôler. La plante est sans doute l'un des légumes les plus anciennement domestiqués par les humains qui, depuis des temps immémoriaux, s'en sont servi aussi bien pour se soigner que pour se nourrir.

On raconte que les esclaves oeuvrant à la construction des pyramides d'Égypte avaient cessé de travailler afin de protester contre le fait qu'on avait coupé leurs rations d'ail qui, pensait-on, leur procurait la résistance nécessaire pour accomplir leur dur labeur. Un papyrus égyptien datant de l'an 1550 avant notre ère mentionnait que l'ail était excellent pour combattre l'hypertension artérielle, les tumeurs et les parasites. Chez les anciens Grecs, chez les Romains, en Inde, en Chine et au Japon, on attribuait au bulbe des vertus toniques, cardiovasculaires, anti-infectieuses et antitumorales.

Louis Pasteur fut l'un des premiers à démontrer que l'ail pouvait détruire des bactéries. En 1916, le gouvernement anglais demandait à la population de lui fournir quantité de bulbes d'ail pour répondre aux besoins médicaux de son armée en guerre. Durant la Seconde Guerre mondiale, l'armée russe eut recours à l'ail lorsqu'elle vint à manquer de pénicilline.

La légende de Dracula aurait été inspirée par une rare maladie, la porphyrie, une défaillance du métabolisme du sang qui rend le patient hypersensible à la lumière et dont l'ail peut exacerber les symptômes. On sait par ailleurs que l'ingestion d'ail peut chasser certains parasites qui sucent le sang, comme la tique. Tous les éléments de la légende sont donc présents.

Recherches

 

Au cours des dernières décennies, les chercheurs ont publié plus de 2 000 recherches scientifiques portant sur le potentiel thérapeutique de l'ail. En raison de l'ampleur exceptionnelle de ce corpus d'études, les notes bibliographiques de la présente section se limitent à quelques exemples.

 

Efficacité possible Hyperlipidémie. De nombreux essais cliniques, synthèses et méta-analyses démontrent que la consommation de suppléments d'ail peut contribuer à faire baisser de façon légère, mais statistiquement significative, les taux de triglycérides et de cholestérol1-5. Plusieurs études sont cependant arrivées à des résultats négatifs6-10. Une méta-analyse publiée en 2000 (37 essais à double insu avec placebo) indiquait que, si les suppléments d’ail abaissaient légèrement le taux de cholestérol après un mois et trois mois de traitement, les données étaient non concluantes après six mois11. Certains auteurs de méta-analyses, dont une publiée en 2003 et portant sur dix études à double insu avec placebo, remettent en question l’utilité clinique des suppléments d’ail et la qualité méthodologique des essais4,6,11,12. Fait à noter : pour certaines des études ayant donné des résultats positifs, on a utilisé des comprimés à enrobage entérosoluble13.

La Commission E, L’ESCOP et l'Organisation mondiale de la santé reconnaissent l'usage de l'ail comme adjuvant aux mesures alimentaires contre l'hyperlipidémie et en prévention des troubles vasculaires liés au vieillissement (athérosclérose). L'ESCOP reconnaît aussi son usage pour rétablir une bonne circulation sanguine en cas d'insuffisance circulatoire périphérique.

Les résultats d'études menées sur des animaux14 et des essais cliniques menés sur des humains indiquent que l'ail peut en effet offrir une protection contre les troubles cardiovasculaires, notamment l'athérosclérose, en inhibant l'agrégation plaquettaire15,16 et en contribuant à maintenir l'élasticité des artères17. Il semble que l'ail cuit ne possède ces propriétés qu'à un moindre degré, ayant déjà perdu une bonne partie de son potentiel d'allicine18.

Au cours d'un essai clinique mené durant trois ans auprès de 432 sujets ayant déjà subi une attaque cardiaque, les chercheurs ont constaté que les sujets traités à l'ail étaient moins susceptibles de subir une seconde attaque et que leur taux de survie était de 50 % plus élevé que celui du groupe témoin19. Cependant, la qualité méthodologique de cette étude est faible.

Efficacité incertaine Hypertension artérielle. L'Organisation mondiale de la santé indique que l'ail peut être utile en cas d’hypertension modérée. Plusieurs essais cliniques démontrent que l'ail peut effectivement être utile à ce chapitre20,21,50. Cependant, d’après les auteurs d’une méta-analyse récente, la majorité de ces études rapportent un effet non significatif au plan statistique et présentent une méthodologie de piètre qualité11.

Efficacité incertaine Prévention du cancer. Au cours des années 1990, plusieurs études épidémiologiques ont établi un lien inversement proportionnel entre la consommation d'alliacées (ail, oignon, poireau, etc.) et l’incidence de certains types de cancers (estomac, colorectal, etc.)22-25. Depuis, les chercheurs tentent de comprendre les mécanismes de cet effet protecteur potentiel26,27. Une hypothèse : l’ail aiderait à combattre les infections à l'Helicobacter pylori, un des facteurs de risque du cancer de l'estomac28-30. Les résultats de deux études cliniques sont cependant non concluants à ce chapitre31,32. D’autres recherches indiquent que l’ail pourrait jouer un rôle dans la prévention du cancer de la prostate et de la leucémie33,34. Cependant, les données sont insuffisantes pour conclure à l’efficacité de l’ail quant à la prévention du cancer11.

Diabète. Bien que des essais sur les animaux aient révélé que l’ail pouvait avoir un effet hypoglycémiant, les données sur les humains (14 essais préliminaires) sont non concluantes11.

Usage reconnu Infections respiratoires. L'ESCOP reconnaît l’usage de l’ail pour traiter les infections des voies respiratoires. En 2001, les résultats d'un essai clinique à double insu avec placebo sont venus confirmer cet usage traditionnel : parmi les 146 sujets traités, ceux qui ont pris une capsule d'ail riche en alliine durant 12 semaines ont été moins infectés par le virus du rhume que ceux du groupe placebo. De plus, lorsqu'ils étaient enrhumés, leurs symptômes se résorbaient plus rapidement35. Un essai mené auprès de 41 enfants a également donné des résultats positifs au chapitre de la réduction des infections des voies respiratoires supérieures, mais sa méthodologie manquait de rigueur36.

Usage traditionnel Infections diverses. Les propriétés antibactériennes et antifongiques de l'ail sont bien connues37. Au cours de divers essais, on a administré de l’ail à des sujets souffrant de gastroentérite, de pneumonie, de gingivite, etc38. Des études cliniques plus récentes tendent à confirmer les propriétés antifongiques de l'ail en application topique contre le pied d'athlète39-41. Au chapitre du Candida albicans, il n'y a pour l'instant que des études in vitro42,43.

Note. Huit importants essais cliniques (National Institutes of Health américain) devraient faire l’objet de publications au cours des prochains mois. On disposera alors de données plus claires concernant l’efficacité de l’ail sur la réduction des taux de lipides sanguins, sur ses effets anticoagulants, anti-inflammatoires et anticancer, de même que sur ses interactions possibles avec certains médicaments44.

Précautions

Attention
  • On sait que le goût et l'arôme caractéristiques de l'ail sont transmis au lait maternel, et certaines sources recommandent aux femmes qui allaitent de l'éviter45,46. On a cependant remarqué que les nourrissons dont les mères consommaient de l'ail avaient tendance à s'alimenter davantage au sein de leur mère et à retarder le moment du sevrage47, ce qui donne à penser que les bébés apprécieraient plutôt l'ail.
Contre-indications
  • Aucune connue, sauf peut-être pour les personnes atteintes de porphyrie, une maladie très rare du métabolisme sanguin (voir « Historique »).
  • On recommande cependant d'éviter de consommer d'importantes quantités d'ail avant et après une intervention chirurgicale en raison de ses effets anticoagulants qui pourraient augmenter les saignements.
Effets indésirables
  • Mis à part de légers malaises gastro-intestinaux occasionnels à la suite d'une forte consommation d'ail et de possibles réactions de la peau ou des muqueuses résultant de l'application topique d'ail frais, les seuls effets indésirables notables sont les effluves que dégage l'haleine du mangeur d'ail. La consommation régulière d'ail favorise la formation d'enzymes qui aident à minimiser l'odeur. Manger du persil frais aide également à réduire la mauvaise haleine.
  • Certaines personnes peuvent avoir de la difficulté à digérer l’ail cru.

Interactions

Avec des plantes ou des suppléments
  • Les effets de l'ail pourraient s'ajouter à ceux d'autres plantes ou suppléments qui éclaircissent le sang ou qui ont des effets anticoagulants ou hypoglycémiants.
Avec des médicaments
  • Les effets des suppléments d’ail pourraient s'ajouter à ceux des médicaments qui éclaircissent le sang ou qui ont des effets anticoagulants ou hypoglycémiants.

Sur les tablettes

Les recherches ayant permis de déterminer que l'allicine était l'un des principaux composants auxquels on pouvait attribuer certains des effets thérapeutiques des bulbes d'ail et de leurs dérivés, les fabricants offrent de plus en plus des comprimés à base d'extrait d'ail standardisé en allicine.

En fait, ce qui est standardisé dans ces produits, c'est la teneur en alliine puisque le bulbe d'ail ne renferme pas d'allicine, un produit très instable qui se forme lorsque l'ail est broyé ou coupé et qui résulte d'une interaction qui intervient alors entre l'alliine et une enzyme, l'allinase.

Plutôt que de parler d'un extrait standardisé en allicine, on devrait donc dire qu'il s'agit d'un extrait dont le potentiel d'allicine est standardisé. Ainsi, un produit standardisé pour titrer à 1,3 % d'alliine devrait normalement procurer une bonne dose d'allicine, pourvu que le fabricant se soit assuré que l'allinase, naturellement présente dans le bulbe, est bien préservée dans l'extrait de manière à être libérée au moment voulu pour permettre la production d'allicine.

De même, l'emploi de comprimés à enrobage entérosoluble favorise la formation d'allicine dans les intestins plutôt que dans l'estomac où elle risque d'être détruite par les sucs gastriques, ce qui lui permet d'exercer une activité systémique.

Quant aux procédés visant à « désodoriser » un extrait d'ail, ils ne sont que relativement efficaces et l'opération se fait souvent au détriment du potentiel de production d'allicine. Ce sont encore les comprimés entérosolubles qui présentent le plus d'avantages à ce chapitre puisque l'allicine (qui est la cause de l'odeur caractéristique de l'ail) ne se forme que dans les intestins, ce qui minimise (sans les éliminer totalement) les effluves causant la mauvaise haleine.

Les experts estiment généralement qu'un supplément standardisé devrait fournir de 3,6 mg à 5,4 mg d'allicine par dose et qu'il devrait être gastrorésistant (ou à enrobage entérosoluble) tout en se dissolvant complètement avant de quitter les intestins, faute de quoi le meilleur des extraits serait totalement inefficace, ce qui a pu se produire au cours de certains essais cliniques ayant donné des résultats négatifs48,49.

L'ail vieilli, quant à lui, est fabriqué suivant un processus de fermentation au cours duquel l'alliine est transformée en une série de dérivés parmi lesquels on ne trouve pratiquement pas d'allicine. Il est par conséquent inodore. Il ne serait pas pour autant inefficace si l’on en croit les quelques essais cliniques dans lesquels on a utilisé ce type d'extrait. Le dosage doit cependant être plus important que lorsqu'on utilise l'ail frais ou l'ail séché, qu'il soit standardisé ou pas37.
                                                                             
      source:passeportsanté.net

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14 mai 2007 1 14 /05 /mai /2007 12:09


Traitements possibles

Traitements médicaux

Acétaminophène, décongestionnants, sirops contre la toux, soins personnels pour améliorer le confort.

Traitements non conventionnels

Efficacité probable

Andrographis.

Efficacité possible

Échinacée.

Efficacité incertaine

Zinc.

Inefficace

Vitamine C.

Approches à considérer

Modifications alimentaires, Médecine traditionnelle chinoise (acupuncture et pharmacopée), « remèdes de grand-mère ».

Usage reconnu

Ail, menthe poivrée (huile essentielle), plantain, réglisse, sureau noir, saule blanc.

Usage traditionnel

Angélique, camomille allemande, cassis, cataire, eucalyptus, fenugrec, gingembre, gomme de pin, hydraste du Canada, marrube, oignons, rhodiole, thym.

Voir la signification des symboles et les critères de classification utilisés

Description médicale

Le rhume est une infection du nez et de la gorge très fréquente. Il provoque des éternuements, une congestion nasale et un mal de gorge. Ses symptômes apparaissent graduellement, et persistent habituellement durant quatre ou cinq jours, deux semaines tout au plus. Près de 200 virus peuvent causer le rhume. Les plus courants appartiennent à l’une ou l’autre de ces familles : les rhinovirus ou les coronavirus.

Rappelons que lorsqu’un rhume apparaît, c’est que le système immunitaire n’a pas réussi, cette fois, à éliminer le virus. En effet, le corps rencontre des virus du rhume plusieurs fois par année et divers moyens permettent d’y être moins vulnérable (voir la section Prévention).

Le rhume touche surtout les jeunes enfants puisque leur système immunitaire est en développement et qu’ils entrent plus souvent en contact avec les virus responsables.

Avant l’âge de deux ans, certains enfants peuvent contracter jusqu’à dix rhumes par année. Les enfants d'âge scolaire en contractent environ six par année. Puis, la fréquence diminue avec l'âge : les adultes en ont deux ou trois par année, et les personnes âgées parfois un ou aucun. Avec le temps, le corps acquiert une immunité contre plusieurs des virus qui causent le rhume.

Dès l’arrivée de l’automne et jusqu’à la fin du printemps, les rhumes sont plus fréquents. Durant ces saisons, on passe plus de temps à l’intérieur, ce qui contribue à la contagion. De plus, durant l’hiver, l’air est généralement plus sec dans les maisons, ce qui assèche les muqueuses du nez. Celles-ci deviennent alors moins efficaces pour lutter contre les virus et empêcher l’apparition d’un rhume. Le froid pourrait aussi contribuer au rhume en diminuant les défenses immunitaires. Mentionnons que dans les pays du Sud, les rhumes sont plus fréquents durant la saison des pluies.

 

Rhume ou grippe?

En cas de grippe, on se sent particulièrement « misérable », et tout le corps en ressent l’impact : douleurs musculaires, fièvre, maux de tête, etc.

Par contre, en cas de rhume :
- le nez coule assez abondamment.
- la fièvre et les maux de tête sont moins intenses et plus rares;
- les douleurs, la fatigue et la faiblesse sont peu importantes.

 

Pour en savoir plus, consulter notre fiche Grippe. Mentionnons que le rhume peut aussi être confondu avec des allergies respiratoires.

Contagion

Lorsque l’on contracte le rhume, c’est que des virus du rhume se sont fixés sur les muqueuses de notre nez, de nos yeux ou de notre bouche. Contrairement à la peau, les muqueuses ne forment pas une barrière contre les microbes. Elles constituent plutôt un milieu accueillant pour ceux-ci. Les virus peuvent atteindre les muqueuses si l’on inhale des particules contaminées (par exemple des éternuements d’une personne qui a le rhume). Le rhume peut aussi se propager par le contact des mains avec une personne infectée ou un objet contaminé (des verres, des ustensiles, des jouets, etc.), lorsque les mains sont ensuite portées à la bouche, au nez ou aux yeux.

Complications

Un rhume qui dure deux semaines ou plus peut entraîner des affections plus importantes. Chez les enfants, la complication la plus fréquente est l'otite moyenne. Un rhume persistant peut aussi dégénérer en sinusite, en pharyngite, en bronchite ou en pneumonie. Il peut également réactiver le virus de l'herpès simplex, qui cause l’herpès labial et l’herpès génital, en affaiblissant l’organisme.

Quand consulter un médecin?

Généralement, il n’est pas nécessaire de consulter un médecin en cas de simple rhume.

Cependant, en présence de l’un ou l’autre des symptômes suivants, qui sont le signe d’une complication (otite, sinusite, etc.) ou d’un problème de santé plus grave que le rhume, il vaut mieux consulter un médecin :

  • Des symptômes de rhume intenses, qui affectent tout l’organisme. Par exemple, une fièvre de 39,5 ºC (103  F) ou plus, des frissons ou des sueurs, des maux de tête.
  • Des sécrétions nasales qui persistent plus de dix jours, qui deviennent parfois jaunâtres et plus épaisses.
  • Des douleurs persistantes à une oreille.
  • Une toux qui persiste plus de sept jours après la disparition des autres symptômes.
  • Chez l’enfant, des pleurs persistants.
  • Une respiration sifflante.
  • Une respiration très rapide chez le jeune enfant.

Symptômes

  • Un mal de gorge.
  • Des éternuements, une congestion nasale et des écoulements. Les sécrétions sont plutôt aqueuses.
  • Une légère fatigue.
  • Les yeux larmoyants.
  • De légers maux de tête.
  • Parfois, une toux.
  • Parfois, un peu de fièvre (environ un degré au-dessus de la normale).
  • Une respiration sifflante chez les enfants qui font de l’asthme.

Personnes à risque

  • Les jeunes enfants : la plupart des enfants ont un premier rhume avant l'âge d'un an et y demeurent particulièrement vulnérables jusqu'à ce qu'ils aient six ans, en raison de l'immaturité de leur système immunitaire. Le fait qu’ils soient en contact avec d’autres enfants (à la maternelle, à la garderie ou à la crèche) augmente aussi leur risque d’attraper le rhume. Avec l’âge, les rhumes deviennent moins fréquents.
  • Les personnes dont le système immunitaire est affaibli par une autre maladie. De plus, les symptômes du rhume sont plus prononcés chez ces personnes.

Facteurs de risque

  • Le stress diminue les défenses immunitaires et prédispose donc au rhume.
  • Pratiquer des exercices physiques intenses. Les athlètes qui s’entraînent de manière excessive seraient plus sujets au rhume.

Prévention

Mesures préventives de base

Mesures d'hygiène
  • Se laver régulièrement les mains et apprendre aux enfants à en faire autant. Il s’agit du principal moyen de prévenir le rhume.
  • Ne pas partager les objets personnels (verre, vaisselle, gant de toilette, etc.) de la personne contaminée et éviter de se trouver trop proche d’une personne enrhumée.
  • Penser à porter le moins possible ses mains au visage.
  • Se couvrir la bouche lorsqu'on tousse ou éternue, ou idéalement, tousser dans le creux de son coude.

Hygiène des mains 

Cliquez pour agrandir (PDF)

Ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec20

Habitudes de vie

Pour avoir une bonne résistance aux infections, faire de l'exercice et avoir une bonne alimentation sont des facteurs primordiaux. Pouvoir profiter d'un bon repos durant la nuit est aussi important.
Consulter notre fiche Diète sur mesure Rhume et grippe.

 

Gestion du stress

En période de stress, être attentif et prendre diverses mesures pour l'évacuer (moments de relaxation, repos, diminution des activités en cas de surmenage, sports, etc.). Consulter notre dossier Le stress et anxiété.

 

Mesures pour prévenir les complications

  • Porter une attention particulière à la prévention du rhume, en étant très vigilant sur les mesures de base décrites ci-dessus.
  • Traiter la congestion nasale à l’aide de décongestionnants ou de solutions salines introduites dans les narines.

Traitements médicaux

Le traitement vise essentiellement à soulager les symptômes : mal de gorge, mal de tête, congestion nasale. Comme le rhume se transmet par un virus et non par une bactérie, les antibiotiques sont sans effet. De plus, aucun vaccin n'existe pour prévenir le rhume puisque, contrairement à la grippe (causée seulement par quelques sortes de virus), plus de 200 virus peuvent être en cause. Il ne reste plus qu’à laisser la nature faire son oeuvre. Les mesures préventives décrites ci-dessus peuvent aider le corps à combattre le rhume en renforçant le système immunitaire.

Médicaments
  • Acétaminophène (Tylenol®, Tempra®, Acet®). Ce médicament traite efficacement le mal de tête et la fièvre légère. Il est important de respecter la posologie, puisque l’acétaminophène peut causer des dommages au foie s’il est pris trop fréquemment ou à des doses plus élevées que celles recommandées par le fabricant. Chez les adultes, la dose maximale par jour est de 4 g. Chez les enfants, la dose varie selon leur poids.
    N.B.
    Rappelons que l’aspirine (acide acétylsalicylique) est contre-indiquée chez les enfants puisqu’elle peut causer le syndrome de Reye, une maladie grave.
  • Décongestionnants. Les décongestionnants sous forme de vaporisateurs nasaux (Dristan®, Otrivin®) sont déconseillés chez les enfants, en raison de leur faible efficacité et de leurs effets indésirables. Chez les adultes, ils peuvent être employés durant une période maximale de trois jours. Un usage prolongé peut irriter les muqueuses fragiles du nez et provoquer une inflammation chronique. Les décongestionnants pris par voie orale occasionnent moins de problème. À titre de décongestionnant, on peut aussi simplement utiliser une solution saline par inhalation (voir l’encadré plus bas).

 

Et les sirops contre la toux?

 

 

Le rhume s’accompagne parfois d’une toux grasse ou d’une toux sèche. La toux n’est pas mauvaise en soi, au contraire. La toux grasse permet d’expulser les sécrétions. Les sirops contre la toux peuvent être utilisés en cas de toux sèche qui persiste et irrite la gorge.

 

Quelques soins pour améliorer le confort

Les mesures suivantes sont recommandées par les médecins. Il est préférable de les appliquer dès les premiers signes de rhume ou de refroidissement.

- Se reposer beaucoup afin de soutenir le système immunitaire.
- Rester au chaud.
- Consommer au moins deux litres de liquide par jour (les breuvages chauds, comme les tisanes et la soupe, apportent beaucoup de réconfort).
- Pour soulager le mal de gorge, se gargariser avec de l’eau salée tiède plusieurs fois par jour.
- Pour dégager le nez, déposer quelques gouttes d'une solution saline dans chaque narine. Pour faciliter l’application, se coucher sur le dos et incliner sa tête vers l’arrière. Éviter que le compte-goutte touche aux narines. Chez les jeunes enfants, on peut ensuite aspirer le mucus à l’aide d’une poire. On trouve facilement des solutions salines en pharmacie (par exemple, Salinex®, Hydrasense®). On peut aussi en préparer une soi-même. Cette technique pourrait aussi aider à soulager le rhume des foins2.
- Prendre des douches chaudes ou des bains chauds aide aussi à soulager la congestion nasale.
- Ne pas surchauffer la chambre à coucher, ce qui assèche l’air et rend la respiration plus difficile. Utiliser un humidificateur au besoin. D’après Santé Canada, il est bon de garder l’humidité des résidences à 50 % durant l'été et à 30 % durant l'hiver (un hygromètre permet de mesurer le taux d’humidité)3.
- Pour soulager une irritation de la peau autour des narines, appliquer un peu de gelée de pétrole sur la zone sensible.

Recette maison de solution saline1
Ajouter 1/4 de c. à thé de sel à une tasse d’eau (250 ml), à la température du corps.

Il est bien important de respecter cette proportion, sinon on risque d’irriter les muqueuses du nez. Conserver la solution dans une bouteille propre munie d’un compte-gouttes. Refaire une nouvelle solution aux trois jours.

L'opinion de notre médecin

Traitements non conventionnels

Prévention

Certains produits de phytothérapie ainsi que des suppléments peuvent réduire le risque de contracter un rhume. Ils agissent essentiellement en renforçant les défenses immunitaires du corps.

Phytothérapie

Efficacité probable Ginseng (Panax ginseng). Le ginseng est depuis longtemps utilisé en médecine chinoise comme tonique général. La Commission E et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) reconnaissent son usage pour tonifier l’organisme des personnes fatiguées ou affaiblies. Des études indiquent qu’en conjonction avec un vaccin antigrippal, le ginseng réduit l’incidence des infections respiratoires aiguës, dont le rhume4,5. Pour ce qui est de l’effet du ginseng chez des personnes non vaccinées contre la grippe, une étude publiée en 2005 a révélé qu’il permettait modestement de réduire le nombre de rhumes (-13 %)6.
Dosage

Prendre de 100 mg à 200 mg d’un extrait normalisé (4 % à 7 % de ginsénosides), deux fois par jour. Consulter la fiche Ginseng pour en savoir plus.

Efficacité incertaine Andrographis (Andrographis paniculata). En usage interne, l'andrographis pourrait être efficace pour prévenir le rhume. Une étude a été réalisée pendant trois mois auprès de 107 personnes âgées de 18 ans, en moyenne7. Une partie des participants prenaient deux fois par jour 100 mg d'un extrait normalisé à 5,6 % d’andrographolide (une dose beaucoup plus petite que pour le traitement du rhume) et l'autre partie un placebo. Les sujets prenant l’extrait d’andrographis étaient deux fois moins nombreux à contracter un rhume que ceux prenant le placebo. Toutefois, ce bienfait de l'andrographis s’est manifesté seulement après deux mois de traitement. Aucun effet indésirable n’a été rapporté.

Efficacité incertaine Échinacée (Echinacea angustifolia, E. pallida, E. purpurea). Les résultats des essais visant à démontrer l'efficacité de l'échinacée pour la prévention du rhume restent mitigés à ce jour. Les auteurs d'une synthèse publiée en 1999 rapportent que dans trois des quatre études examinées, les bienfaits en matière de prévention restent faibles8. Les auteurs d'une étude menée en 1998 concluaient qu'on ne pouvait espérer, au mieux, qu'une diminution de 10 % à 20 % du risque relatif de contracter un rhume ou une grippe9. Dans d'autres essais cliniques, on n'a pas réussi à démontrer que l'échinacée, prise en prévention, pouvait diminuer la fréquence et l'intensité des infections des voies respiratoires10,11. Mentionnons que l’ESCOP reconnaît l’usage de l’échinacée pour prévenir le rhume.

Usage traditionnel Astragale (Astragalus membraceanus ou Huang qi). La racine de cette plante est utilisée en Médecine traditionnelle chinoise pour augmenter la résistance du corps aux infections virales. Quelques études réalisées en Chine tendent à démontrer que l'astragale pourrait renforcer le système immunitaire et ainsi prévenir le rhume12. Elle réduirait aussi les symptômes du rhume une fois qu'il est installé et accélérerait la guérison.
Dosage

Consulter notre fiche Astragale.

Suppléments

Efficace Vitamine C. La vitamine C sous forme de suppléments aide à prévenir les rhumes liés au syndrome de surentraînement. Ce syndrome, qui touche surtout les personnes qui pratiquent des exercices physiques intenses (par exemple, les athlètes, les marathoniens et les soldats), se caractérise par des rhumes fréquents, une fatigue et un sommeil moins réparateur. C’est une forme d’épuisement et d’affaiblissement des défenses immunitaires. Une méta-analyse (réunissant six essais ayant porté sur un total de 642 sujets) démontre une diminution de 50 % du risque de contracter un rhume chez les sujets ayant pris de la vitamine C durant trois à huit semaines avant une course ou une période intense d’un autre type d’activité13.
Dosage

Prendre de 250 mg à 1 g par jour, en commençant environ trois semaines avant la période d'exercice intense.

Inefficace Vitamine C. Cependant, dans la population générale, la prise quotidienne de suppléments de vitamine C serait inefficace pour prévenir le rhume. Une synthèse de 30 études de qualité a mené à la conclusion que cette pratique n'avait aucun effet préventif14.

Efficacité incertaine Glutamine. La prise de glutamine avant ou tout de suite après un exercice physique intense pourrait aussi contribuer à prévenir le syndrome de surentraînement, mais une seule étude a porté sur cet usage. Les résultats d’un essai avec placebo mené auprès de 151 athlètes qui devaient fournir un effort intense et soutenu indiquent que l'emploi de glutamine (5 g tout de suite après l’effort et 5 g deux heures après) peut diminuer significativement le risque de contracter une infection dans les jours qui suivent15.

Traitement

Ces produits sont utilisés pour soulager les symptômes du rhume si on en est atteint et pour le vaincre plus facilement.

Phytothérapie

Efficacité probable Andrographis (Andrographis paniculata). Les parties aériennes de cette plante sont employées depuis des centaines d’années pour traiter la fièvre et les infections respiratoires dans plusieurs médecines traditionnelles asiatiques. En février 2004, les auteurs d’une synthèse portant sur quatre essais randomisés et à double insu concluaient que l’andrographis, seule ou combinée avec de l’éleuthérocoque, est plus efficace qu’un placebo pour traiter les infections respiratoires sans complications (rhume, grippe, pharyngite)16. Les auteurs d’une synthèse publiée deux mois plus tard sont arrivés à la même conclusion après s’être penchés sur sept essais cliniques à double insu (896 sujets en tout)17.
Une étude a porté sur des enfants âgés de 4 ans à 11 ans, avec des résultats positifs41. Aucun effet indésirable n’a été rapporté.
Des essais in vitro indiquent que l’andrographis aurait des effets immunostimulants, anti-inflammatoires et fébrifuges (réduction ou disparition de la fièvre)17. Voir notre fiche Andrographis pour en savoir plus.
Dosage

Prendre 400 mg d'un extrait standardisé contenant de 4 % à 6 % d'andrographolide (ingrédient actif de l'andrographis), trois fois par jour.
Contre-indication

Les femmes enceintes devraient s’abstenir de consommer de l’andrographis puisqu’il pourrait avoir des effets abortifs.

Efficacité possible Échinacée (Echinacea angustifolia, E. pallida, E. purpurea). L’efficacité de l'échinacée pour traiter les infections des voies respiratoires n’est pas encore démontrée hors de tout doute, car certains essais cliniques ont donné des résultats négatifs. Cependant, il existe un important corpus d'études dont les résultats semblent confirmer son utilité pour diminuer la durée et l'intensité des symptômes du rhume chez les adultes. L'Organisation mondiale de la Santé souligne que les propriétés immunostimulantes qu'on attribue à l'échinacée reposent sur plus de 350 recherches (in vitro, in vivo et cliniques) qui ont été menées au cours des 50 dernières années18.
Dosage

Voir notre fiche Échinacée.

Usage reconnu Ail (Allium sativum). L'ESCOP reconnaît l'usage de l'ail pour traiter les infections des voies respiratoires. En 2001, les résultats d'un essai clinique à double insu avec placebo ont donné du poids à cet usage traditionnel : parmi les 146 sujets traités, ceux qui ont pris une capsule d'ail riche en alliine durant 12 semaines (entre les mois de novembre et février) ont eu moins de rhumes que ceux du groupe placebo. De plus, lorsqu'ils étaient enrhumés, leurs symptômes se résorbaient plus rapidement19.
Dosage

L’ail peut être consommé frais, séché, ou sous une autre forme. Consulter notre fiche Ail pour en savoir plus.

Usage reconnu Menthe poivrée (Mentha x piperita). La Commission E et l’ESCOP reconnaissent l’utilisation de l’huile essentielle de menthe poivrée pour le soulagement de la toux et du rhume, par voie interne ou externe.
Dosage

Il est possible de la prendre par voie interne, ou encore sous forme d’onguent nasal. Consulter notre fiche Menthe poivrée.

Usage reconnu Plantain (Plantago major). La Commission E allemande approuve, depuis 1985, l'usage médicinal du plantain lancéolé pour traiter les infections et les inflammations des voies respiratoires, par voie interne. En Europe, la plante est un ingrédient de plusieurs préparations d'herboristerie expectorantes et antitussives.
Dosage

Prendre sous forme d’infusion, de teinture ou d’extrait fluide. Consulter notre fiche Plantain pour en savoir plus.

Usage reconnu Réglisse (Glycyrrhiza glabra). La racine de la réglisse fait partie d’une multitude de préparations médicinales traditionnelles. La Commission E reconnaît son usage pour traiter les inflammations des voies respiratoires. Des études réalisées sur des animaux et d’autres in vitro indiquent que certaines substances contenues dans la réglisse exercent un effet antiviral, ce qui pourrait expliquer son efficacité à traiter le rhume.
Dosage

On l’utilise par voie interne, sous forme de racine séchée ou d’extrait total. Voir notre fiche Réglisse pour en savoir plus.

Usage reconnu Sureau noir (Sambucus nigra). La Commission E approuve l'usage de cette plante pour traiter le rhume. Elle serait particulièrement efficace pour faire baisser la fièvre, d'après le British Herbal Compendium.
Dosage

Voir notre fiche Sureau noir.
N.B.
Il ne faut pas confondre le sureau noir (Sambucus nigra) avec le sureau blanc (Sambucus canadensis).

Usage reconnu Saule blanc (Salix alba). La Commission E reconnaît son usage pour traiter les maladies (comme le rhume) qui s'accompagnent de fièvres, de rhumatismes et de maux de tête.
Dosage

Voir notre fiche Saule blanc.

Usage traditionnel Traditionnellement, plusieurs plantes ont servi à soulager les symptômes du rhume, comme le mal de gorge et la toux. Parmi celles-ci, on trouve l’angélique, la camomille allemande, le cassis (ses baies et son jus), la cataire, l’eucalyptus, le fenugrec, le gingembre, la gomme de pin, l’hydraste du Canada, le marrube, les oignons (sous forme de sirop), la rhodiole et le thym.
Dosages

Consulter nos fiches correspondantes dans la section Solutions pour savoir comment les utiliser. Voir aussi les « remèdes de grand-mère » dans la section Approches à considérer.

Suppléments

Efficacité incertaine Zinc. La consommation de pastilles de zinc pour accélérer la guérison du rhume ou en atténuer les symptômes a fait l’objet de 11 essais cliniques entre 1984 et 2006. Cinq études ont donné des résultats positifs et les six autres ont été non concluantes20-32. Il est donc difficile, pour l’heure, de juger de l’efficacité clinique des pastilles de zinc en cas de rhume. Des chercheurs pensent que certains produits du commerce seraient inefficaces en raison de la forme de zinc sous laquelle ils se présentent ou de l’édulcorant dont on s’est servi pour masquer le goût métallique du zinc. Ce point expliquerait, du moins partiellement, les résultats négatifs obtenus dans une partie des essais cliniques33,34. Consulter notre fiche Zinc pour en savoir plus.

Inefficace Vitamine C (acide ascorbique). Au cours des dernières décennies, de très nombreuses études se sont penchées sur l'efficacité de la vitamine C pour réduire les symptômes du rhume. Les auteurs d’une méta-analyse publiée en 200414 affirment que les résultats ne sont pas concluants, tant chez les adultes que chez les enfants. À noter que les auteurs n’ont retenu que les études au cours desquelles les participants recevaient au moins 200 mg de vitamine C par jour.

Approches à considérer

Approches à considérer Modifications alimentaires. Certains changements dans la diète peuvent aider à renforcer le système immunitaire, donc à accélérer la guérison. Voir les conseils d’Hélène Baribeau dans la fiche Diète sur mesure Rhume et grippe.
Par ailleurs, en s’appuyant sur leur expérience clinique, certains médecins soutiennent que la consommation quotidienne de lait de vache et de produits laitiers ouvre la porte aux infections à répétition, comme les rhumes, les otites et les sinusites38,39. Selon eux, le lait contribuerait à l’accumulation de toxines dans les tissus. Une consommation occasionnelle ne serait pas problématique. Cependant, cet avis n’est pas partagé par la majorité des médecins. De plus, la plupart des nutritionnistes ne déconseillent pas les produits laitiers en cas de rhumes à répétition40.
Quant au Dr Andrew Weil, il recommande d’inclure dans son alimentation des champignons asiatiques (comme le maitake, le cordyceps, le shiitake et le reishi), dès les premiers symptômes du rhume35. Ces champignons contribueraient à renforcer le système immunitaire.

Médecine traditionnelle chinoise

Approches à considérer Acupuncture. Elle peut aider à réduire l'intensité et la durée des symptômes, mais aucune étude scientifique à grande échelle n'a évalué son efficacité37. Voir notre fiche Acupuncture.

Approches à considérer Pharmacopée chinoise. La préparation Yin Qiao San a été créée pour combattre les maladies infectieuses chez les enfants. Elle doit être prise dès l'apparition des symptômes du rhume. La préparation Yu Ping Feng San (Wan) est indiquée pour les personnes qui souffrent de rhumes à répétition, pour les enfants qui passent du rhume à l'otite ou à d'autres infections respiratoires, et pour ceux qui ont des problèmes d'allergies.
Pour connaître d'autres façons de soigner le rhume par la pharmacopée chinoise, consulter l'article Combattre le rhume à la chinoise.

Approches à considérer Quelques « remèdes de grand-mère ». Les remèdes traditionnels qui suivent sont recommandés par des médecins ou ont une certaine base scientifique36.

  • Tisane d'eupatoire perfoliée (Eupatorium perforliatum) et d'achillée millefeuille (Achillia millefolium). Faire une tisane avec ½ c. à thé d'eupatoire et ½ c. à thé d'achillée millefeuille; infuser durant 30 minutes dans une tasse (250 ml) d'eau. La combinaison provoque une abondante sudation et stimule le système immunitaire. Boire aussi chaud que possible.
  • Inhalation d'eucalyptus (Eucalyptus radiata ou E. globulus). Pour soulager, dégager et désinfecter les voies respiratoires, inhaler des vapeurs d'eucalyptus durant 15 minutes, trois fois par jour en phase aiguë, et une fois avant le coucher lorsque le rhume se résorbe.
  • Miel et citron. La combinaison du miel et du citron permet de soulager l'irritation de la gorge. Le miel pourrait également inhiber la reproduction des bactéries dans la gorge.
  • Tisane à la cannelle (Cinnamomum zeylanicum). Infuser 1 c. à soupe de cannelle en poudre et deux gousses d'ail dans 250 ml d'eau bouillante durant 20 minutes. Aromatiser avec un peu de miel et de citron. Boire une à trois tasses par jour.
  • Tisane à la mélisse (Melissa officinalis). Cette tisane aux propriétés antivirales aide à diminuer la fièvre associée au rhume et à la grippe. Infuser durant 10 minutes 1 c. à soupe de feuilles séchées de mélisse dans 250 ml d'eau bouillante.
  • Tisane au gingembre (Zingiber officinale). Cette tisane « réchauffante » classique permet de soulager les symptômes du rhume. Faire infuser 1 c. à soupe de gingembre frais râpé dans 250 ml d'eau bouillante pendant 10 minutes.
  • Tisane d'orme rouge (Ulmus rubra). L'orme rouge contient un mucilage qui soulage l'irritation de la gorge. Mélanger 1 c. à soupe d'orme rouge en poudre avec 200 ml d'eau et un peu de miel. Se gargariser légèrement puis avaler à petites gorgées.
  • Soupe de poulet. Pour aider à dégager les sinus tout en favorisant une activité antibactérienne et antivirale, consommer de la soupe de poulet chaude, assaisonnée d'un oignon, d'ail, de poivre de Cayenne ou de piments forts.
  • Cocktail total des Antilles. Cette recette traditionnelle des Antilles a fait ses preuves depuis des générations : mélanger 125 ml de jus de citron, 2 c. à soupe de vinaigre, une gousse d'ail écrasée, 1 c. à thé de gingembre frais râpé et un peu de poivre de Cayenne. Avaler d'un coup.
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14 mai 2007 1 14 /05 /mai /2007 11:29

 

Noms communs : Menthe, menthol, menthe anglaise, menthe sauvage, sentebon.
Nom botanique :
Mentha x piperita, famille des labiées ou lamiacées.
Nom anglais :
Peppermint.

Parties utilisées : parties aériennes récoltées juste avant la floraison; parties aériennes fleuries pour l'huile essentielle.
Habitat et origine :
on pense que la menthe poivrée est originaire du Moyen-Orient. Elle résulte d'une hybridation entre la menthe aquatique (Mentha aquatica) et la menthe verte (Mentha spicata). Généralement stérile, on la propage par ses stolons ou drageons (branches basses qui développent des racines au contact du sol). Il existe aujourd'hui plusieurs variétés de menthe poivrée qu'on cultive dans le monde entier

Indications

Efficacité probable

Huile essentielle par voie interne - soulager les symptômes de la dyspepsie (en association avec l’huile essentielle de carvi) et du syndrome de l’intestin irritable.

Efficacité incertaine

Huile essentielle par voie externe - prévenir la nausée postchirurgicale (inhalation); soulager les maux de tête (application topique).

Usage reconnu

Huile essentielle -
voie interne
 : soulager les symptômes du syndrome de l’intestin irritable, du rhume et les problèmes digestifs mineurs;
voie externe
 : traiter l'inflammation des voies respiratoires et de la muqueuse buccale; soulager les symptômes du rhume et de la toux, les douleurs rhumatismales, musculaires et névralgiques; soulager les démangeaisons cutanées;
Feuilles
- soulager les spasmes gastro-intestinaux et biliaires, les flatulences, la gastrite et l'entérite.

Usage traditionnel

Favoriser la digestion; soulager les nausées; calmer la douleur; traiter les infections des voies respiratoires et gastro-intestinales, l'eczéma, et l'insuffisance hépatopancréatique.

Voir la signification des symboles et les critères de classification utilisés

Posologie

Par voie interne

Troubles digestifs

  • Infusion. Infuser, pendant 10 minutes, 1 c. à soupe de feuilles séchées dans 150 ml d'eau bouillante. Prendre de trois à quatre tasses par jour, entre les repas ou comme digestif.
  • Huile essentielle. Prendre de 2 à 4 gouttes d'huile essentielle diluée dans un peu d’eau ou de jus, trois fois par jour.
  • Teinture (1:5 dans une base d'éthanol à 45 %). Prendre de 2 ml à 5 ml de teinture, trois fois par jour.

Infections respiratoires

  • Huile essentielle. Prendre de 2 à 4 gouttes d'huile essentielle diluée dans un peu d’eau ou de jus, trois fois par jour.

Syndrome de l’intestin irritable

  • Huile essentielle en capsules ou en comprimés entérosolubles*. Prendre 0,2 ml (187 mg), trois fois par jour, avec de l’eau, avant les repas.
    *L'enrobage des comprimés entérosolubles résiste aux acides gastriques, ce qui fait que la substance active n'est libérée que dans l'intestin.

Par voie externe

 

Attention

 

  • Ne pas utiliser l'huile essentielle en usage topique chez les enfants, notamment près du nez et des voies respiratoires, car elle peut provoquer des spasmes du larynx ou des bronches.
  • L’huile essentielle pure, lorsqu’elle est appliquée près des yeux, peut les irriter temporairement. Bien se laver les mains après une application externe.

Infections respiratoires

  • Huile essentielle. Frictionner la poitrine, au besoin, avec une des préparations pour usage externe mentionnées ci-dessous (voir encadré). On peut aussi verser 3 ou 4 gouttes dans de l'eau très chaude et inhaler les effluves. Ou encore utiliser un onguent nasal.

Maux de tête

  • Masser le front et les tempes avec une des préparations topiques mentionnées ci-dessous. Répéter aux 15 ou 30 minutes, au besoin.

Démangeaisons cutanées, douleurs rhumatismales, névralgiques ou musculaires

  • Frictionner la partie atteinte avec une des préparations mentionnées ci-dessous. Répéter au besoin.

Préparations pour usage externe

- 2 ou 3 gouttes d'huile essentielle, pure ou diluée dans de l'eau tiède ou de l'huile végétale;
- crème, huile ou onguent contenant de 5 % à 20 % d'huile essentielle;
- teinture contenant de 5 % à 10 % d'huile essentielle.
- Pour les applications sur la muqueuse nasale : onguent nasal contenant de 1 % à 5 % d'huile essentielle.

Historique

On a trouvé des feuilles de menthe poivrée dans des pyramides égyptiennes datant du premier millénaire av. J.-C. Le nom de la plante provient de Minthe, une nymphe de la mythologie grecque que Proserpine, jalouse, transforma en fleur « poivrée ». Les Grecs et les Hébreux s'en parfumaient tandis que les Romains en mettaient dans leur vin et leurs sauces. Leurs femmes mâchaient une pâte renfermant de la menthe et du miel pour « masquer l'odeur du vin qu'elles boivent en cachette à l'époque où la loi punit de mort celles qui useraient d'un breuvage réservé aux hommes et aux dieux. »

Elle devint populaire en Europe occidentale au XVIIIe siècle. De nos jours, l'huile essentielle est largement utilisée dans l'industrie alimentaire et on la retrouve comme ingrédient de nombreuses préparations pharmaceutiques : sirops et pastilles contre la toux et le rhume, lotions, onguents ou crèmes antiseptiques, anesthésiques locaux, etc. Les États-Unis sont les plus gros producteurs d'huile essentielle de menthe.

Recherches

Efficacité probable Dyspepsie. On a mené cinq essais cliniques auprès de 484 patients souffrant de dyspepsie fonctionnelle (non ulcéreuse) afin de tester l’efficacité de l'huile essentielle de menthe poivrée associée à celle du carvi. Quatre de ces essais ont donné des résultats probants. Deux d’entre eux, menés auprès de 141 sujets, comportaient un groupe témoin avec placebo. Dans l’ensemble, les résultats indiquent qu’une telle préparation peut soulager les douleurs abdominales chez environ 95 % des patients traités et qu'elle procure des effets comparables à la cisapride, un médicament classique utilisé pour traiter ces troubles digestifs1-5. Les auteurs d’une récente synthèse soulignent que l’association menthe/carvi constitue une intervention acceptable pour soulager les symptômes de la dyspepsie6.

L’huile essentielle de menthe est cependant déconseillée en cas d’ulcère gastrique ou duodénal puisqu’elle peut les exacerber. Soulignons toutefois qu’elle pourrait, théoriquement, contribuer à prévenir la formation d’ulcères puisque des essais in vitro indiquent qu’elle peut inhiber la bactérie Helicobacter pylori7. Cette dernière cause les ulcères gastriques et est aussi associée à la dyspepsie fonctionnelle.

Efficacité probable Syndrome de l’intestin irritable. Au cours des années 1980, des cliniciens ont pensé mettre à profit les propriétés antispasmodiques de la menthe poivrée pour soigner les douleurs des patients atteints du syndrome de l’intestin irritable. Il semble que l’action antispasmodique de l'huile essentielle vienne du fait qu’elle bloque l'influx du calcium vers les muscles, empêchant ainsi les spasmes, mais il est possible qu'il y ait également d'autres mécanismes en jeu8.

Afin de s'assurer que l'huile essentielle de menthe puisse bien jouer son rôle dans l’intestin et non pas dans l'estomac, les chercheurs ont utilisé des comprimés ou capsules dotés d'un enrobage qui résiste aux acides gastriques (enrobage entérosoluble) et qui ne relâche l'huile de menthe que dans les intestins9.

L'examen des résultats d'une méta-analyse de cinq études cliniques à double insu contre placebo indiquait, en 1998, que l'intervention était efficace. Mais les auteurs concluaient que certaines faiblesses méthodologiques interdisaient encore de conclure, hors de tout doute raisonnable, à l'efficacité de l'huile essentielle de menthe pour soulager les symptômes de cette affection10.

En 2005, on publiait les résultats d’une revue scientifique de 16 essais cliniques ayant porté sur 651 sujets. Huit des 12 essais menés avec placebo avaient donné des résultats probants11. Les auteurs d’une récente synthèse des protocoles de traitement pour cette affection soulignaient que le recours aux médicaments de synthèse ne représentait qu’un second choix si le traitement à l’huile essentielle de menthe s’avérait insatisfaisant12.

Efficacité incertaine Maux de tête. On a mené deux essais cliniques à double insu visant à vérifier l’efficacité de l’application topique d’huile essentielle de menthe pour soulager les maux de tête liés à la tension nerveuse13,14. Les résultats de la plus récente de ces deux études indiquent que le fait de frictionner les tempes avec une solution alcoolique renfermant 10 % d'huile essentielle serait aussi efficace qu'une dose de 1 000 mg d'acétaminophène. Il s’agit cependant de résultats préliminaires étant donné que ces essais n’ont porté que sur 73 sujets en tout.

Efficacité incertaine Nausée postchirurgicale. Les résultats de deux essais préliminaires ayant porté sur 51 sujets indiquent que l’huile essentielle de menthe pourrait contribuer à contrer les nausées consécutives aux interventions chirurgicales15,16.

Usage reconnu La Commission E, l’Organisation mondiale de la Santé et l'ESCOP reconnaissent plusieurs effets thérapeutiques à la menthe prise par voie interne : soulagement des spasmes gastro-intestinaux et des voies biliaires, des troubles digestifs mineurs (dyspepsie), du syndrome de l’intestin irritable, des symptômes du rhume. Ces organismes reconnaissent aussi l’usage de l’huile essentielle de menthe par voie externe pour soulager les maux de tête, le rhume, certaines irritations cutanées et les douleurs musculaires, névralgiques ou rhumatismales.

Usage traditionnel Infections des voies respiratoires et gastro-intestinales. Selon les résultats d’essais in vitro, l’huile essentielle de menthe aurait une action antibactérienne marquée sur plusieurs souches de micro-organismes infectieux, dont Esherichia coli et Staphylococcus aureus17,18.

Divers. L’ajout d'huile essentielle de menthe dans la suspension rectale administrée au cours d’un lavement baryté a été plus efficace qu'un antispasmodique classique administré par intraveineuse pour diminuer les spasmes du côlon qui se produisent au cours d'un lavement baryté19,20. De même, l’huile essentielle de menthe s’est avérée aussi efficace que la scopolamine ou le glucagon pour prévenir les spasmes durant les procédures d’endoscopie (introduction d’une sonde pour explorer le tube digestif)21,22.

Précautions

Contre-indications
  • Enfants. L'huile essentielle est contre-indiquée, en usage interne, chez les bébés de moins de 30 mois. Chez les enfants de moins de 4 ans, on évitera les applications topiques près des voies respiratoires, car cela peut déclencher des spasmes du larynx ou des bronches et provoquer un étouffement temporaire.
  • L'huile essentielle est contre-indiquée par voie interne en cas d'obstruction des voies biliaires, d'inflammation de la vésicule biliaire, en cas de dommages hépatiques graves23.
  • Grossesse. Bien qu’elle soit souvent conseillée aux femmes enceintes pour contrer les nausées de la grossesse, l’innocuité de l’huile essentielle de menthe n’a pas été bien établie à cet égard24.
Effets indésirables
  • La prise de comprimés non entérosolubles d’huile essentielle de menthe peut causer, à l'occasion, des brûlures d'estomac, spécialement chez les personnes souffrant de reflux gastro-oesophagien. De rares cas d'allergie cutanée à la menthe ont été rapportés.

Interactions

Avec des plantes ou des suppléments
  • La prise simultanée de menthe poivrée et d'un supplément de fer pourrait nuire à l'absorption normale du fer25,26.
Avec des médicaments
  • Les antiacides et les médicaments utilisés pour traiter les ulcères gastriques peuvent avoir pour effet de faire se dissoudre les comprimés ou capsules entérosolubles d’huile de menthe dans l'estomac plutôt que dans l'intestin. Prendre les comprimés de menthe au moins deux heures après ou avant ces médicaments.

Sur les tablettes

On trouve la menthe poivrée sous de multiples formes dans le commerce : feuilles séchées pour les tisanes, huile essentielle pure ou dans des pastilles, des teintures, des préparations topiques à base d'huile essentielle (onguents, lotions, crèmes) et des comprimés ou capsules (généralement entérosolubles).

Outre la menthe poivrée (Mentha piperita) dont il est question dans cette fiche, on trouve d’autres espèces, la menthe verte par exemple (M. spicata), dont la teneur en menthol peut être moindre et dont les effets pourraient différer de ce qui est décrit ici.

source:passeportsanté.net

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